Strock Pierre

Soirée à la L380

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Bonjour,
J'ai eu la chance d'aller observer à la L380 de l'observatoire de Paris sous la coupole Arago (Merci à l'organisateur ! Il se reconnaitra.). Déjà c'est un lieu tout à fait grandiose. La vue sur Paris depuis la coupole doit valoir celle que l'on a du haut de la tour Eiffel, je pense. Et cette vieille lunette plus que centenaire est bien impressionnante.

La veille j'ai croqué Jupiter au T250 de ma terrasse en banlieu:

Et le lendemain je l'ai re-croquée à la L380 de Paris:

Dans le premier cas le grossissement était de 435x et dans le second de 409x,donc c'est pareil.
Le premier sur un masque de 74 mm et le second de 124 mm de diamètre.
Le premier avec des crayon de couleur un peu grossiers sur Canson et le second au HB sur de la carte.
La turbulence m'a semblée un peu meilleure le premier soir malgré le diamètre plus petit. Enfin c'est une impression, je suis nullissime pour noter la turbu.
J'ai encore constaté comme l'oeil cerne parfaitement la rondeur et la taille de l'ombre des satellite alors que des détails de même taille mais moins contrastés à la surface de la planète me sont totalement inaccessibles. C'est toujours rageant...

Mais je n'étais pas seul sur ce coup. Il doit trainer dans la nature d'autres dessins fait avec ce même instrument historique. On les attend...

Pierre

[Ce message a été modifié par Strock Pierre (Édité le 17-01-2012).]

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Salut Pierre,
Sympa de pouvoir croquer jupiter dans deux instruments différents en deux jours, et quel instrument, une lunette de ce diamètre !!!
On voit sur tes dessins que l'image de la lunette t'a permis d'en voir davantage, normal tu me diras, vu le diamètre...
On attend ceux de tes collègues d'un soir...Nicolas et Serge je présume.
Christian

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Merci Pierre.

A mon grand regret, cela fait 4 nuits de ciel degage, 3 ou je fais de l'astro (samedi soir j'etais pris par ailleurs... ), mais pas eu l'occasion de dessiner Jupiter
Le vendredi c'etait l'AG d'un certain club (mais j'ai fait du Mars plus tard )
Dimanche, j'ai pas trop squate l'oculaire, mais ils sont bien 3-4 a avoir croque Jupiter (pendant que j'aurais pris tou leur temps!)
Hier soir, j'etais aussi sous les etoiles en foret de Rambouillet, mais une fois de plus occupe a faire "observer" d'autres... mais ca m'avais l'air assez turbulent!

Nicolas (sans Jupiter )

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Ben ça c'est sûr ! Pour une belle soirée c'était une belle soirée.


D'abord l'approche, le crépuscule, un lieu isolé en pleine capitale, l'allée, les arbres, sombres, et ce magnifique bâtiment blanc aux fenêtres immenses. Puis la promesse … là-haut, la coupole démesurée cernée d’écoutilles.

L’escalade commence, interminable. Escalier blanc, large, en colimaçon, qui n’en finit plus. Pause pipi au camp de base, à mi-hauteur, nécessité de traverser une salle cathédrale uniquement remplie du bruit de nos pas et d’un ancestral disque à polir d’au moins un mètre, vertical, une porte des étoiles, intriguant.

Les dernières marches sont abruptes, étroites. Un dernier effort et c’est la terrasse, le froid, tout Paris a nos pieds. La coupole n’est pas visible, on serpente, tâtonne, et enfin La Coupole. Plus que trois marches.

Le choc. Un dôme immense, bleuté, fine couche de cuivre martelé, quelques spots jaunes. Une ombre tubulaire barrant toute la coupole, un statif lourd, massif, élancé. L’œil s’habitue, on s’approche, on tâte, on inspecte. Une lunette de 380 mm et 9 m de long, couleur laiton, une foultitude de câbles, contrepoids, longues manettes, cercles, horloges, des petits tubes de partout. Un chercheur, oui, mais les autres petites lunettes pointés dans l’axe ou hors axe ? Les axes, roues dentées, épicycles ronronnent cimier ouvert sur jupiter.

Autour du pied central une couronne de parquet en bois désolidarise la coupole de la lunette. Un escalier massif dix-neuvième, très haut, incliné, tout en bois, sert de siège d’observation. Ses grandes roulettes permettent des déplacements autour de la lunette et de s’en approcher ou non. Les marches s’escamotent pour pouvoir s’assoir.

Les sherpas déposent appareils photo, matériels de dessin, nourriture, sacs de couchage.

C’est parti.

Chacun se presse autour de l’observateur qui s’ébaudit zieutant une jupiter à 400x après avoir pesté sur la mise au point qui consiste à tourner-tirer-pousser des tubes qui frottent entre eux depuis 1859.

Quelle magnifique atmosphère violette !! D’aucuns supputeront un léger chromatisme. Si le contraste est quelque peu absent, les détails et la stabilité d’image sont là.

Apres moult rigolade, gâteaux secs, tarte et soupe fait maison (merci Nicolas), l’entrée des artistes.

J’ai sournoisement surveillé Serge lorsque son tour vint.
Planchette, crayon, petite lumière, pas de gomme. Session de 5 minutes.
Sa main tremble et tremblera toute la session. Coup d’œil rapide, placement effréné d’une bande. Coup d’œil rapide, placement effréné d’une autre bande.
La main va et vient sans repos.
Coup d’œil rapide placement effréné de la grande tache, d’un spot, de l’ombre de Io, de Io.
Et ça va durer comme cela tout le temps. Hallucinant. Puis même technique pour les détails, de proche en proche. J’étais épuisé à le regarder faire. Imperturbable il se lève, va tranquillement pendant un quart d’heure peaufiner les ombres et détails. Le résultat m’a laissé sur le fondement.

Petits gâteaux, papotage, rigolade et disparition des trois quarts de l’équipe.

Ils ont disparu via une trappe donnant sous la coupole et semblant donner accès à des salles dont je n’ai pas bien compris la finalité. Je ne ferai aucune hypothèse sur leur expédition mais ils revinrent heureux, rigolards et réchauffés.

Puis la catastrophe.

Il restait encore des gâteaux mais la manette de correction d’ascension droite ne répond plus. Et là ce fut brillant !

Phase 1 il manque des vis. Tout le monde à quatre pattes explorant chaque millimètre avec sa mini-lampe. Vis retrouvées dans les interstices du plancher, remontées, toujours rien.

Phase 2 langage coloré de Serge (non reproduit ici)

Phase 3 établissement par Serge et Pierre d’une chaine d’inférence causale du mal. Du grand art. Fil rouge, fil bleu, phase, pas de grésillement, suivi de câbles, transfo, identification des fusibles, recherche, changement. Fiat Lux, la bête revit !!!

J’ai rien compris mais on a tous crié notre joie et ça s’est su jusqu’au Palais de l’Elysée (au grand dam de Nicolas).

On a repris des gâteaux.

Pointage de la nébuleuse d’Orion, de belles volutes, certains y voyaient même des couleurs. Comptage d’étoiles, concours initié par Nathalie sur Les Pléiades.

Première vague de départ après 6 heures sous la coupole. Les plus courageux s’installent dans leurs duvets en attendant Mars au petit matin.

Je rentre en covoiturage avec Nathalie, Christel et la suédoise dans le Tom-Tom qui ne nous a aidé que moyennement mais on a bien rigolé quand même.


Ben ça c'est sûr ! Pour une belle soirée c'était une belle soirée.


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sirius... tu es parti avant de jeter un coup d'oeil a ton compagnon...

Avec Serge apres le grand depart, on a pointe Sirius A et B, B etait somme toute bien visible quand la turbulence se calamait... en photo cela ne rend pas vraiment (il faut que j'arrive a avoir le bon traitement (il faudrait un gradient radial), mais on peut peut-etre deviner B dans ces images (visu log + masque flou, sommes de 10 a 30 images): le champ fait exactement 20.2" de cote, et Sirius B se trouve a droite a mi-chemin du bord (je mesure ~ 8.7" de separation - la position angulaire etant proche de 90 (Nord en bas)):

Nicolas

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Merveilleuse soirée, en effet. Merci l'Nicolas !

oui, Sirius, étonnant. Ca donnait à peu près cela en visuel :

et sur Jupiter, c'était sympa, sans être transcendant. Amusant de partager le temps à l'oculaire et exécuter de très rapides croquis. Il est impossible de s'attarder et de noter la moindre pétouillette. Ici, une blelle GTR, un transit de Io et son ombre allongée. Ca peut donner ça :

Quant à Mars, j'ai jeté l'éponge.... Mais ca fait toujours plaisir de revoir cette diablesse de planète à chauqe opposition, grossement calottée et bigrement inclinée vers nous pour ce coup-ci. Pas commun comme situation.... En fin de compte, ca aurait mérité un rapide croquis aussi.

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asp06,

J'ai dit "radial", c'est a dire tout le contraire de rotationel qui ne ferait que renforcer les aigrettes... Sirius B etant un leger renforcement sur l'une d'elle, a droite, tres legerement sous l'horizontale.

Nicolas

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Pour la énième fois, quelle chance de pouvoir observer et dessiner derrière cette grande dame ... Chapeau bas aux artistes !!
A+ Yohan

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Salut,

toujours sympas vos posts collectifs sur les sorties à la grande lunette.
Et très originale cette Sirius !

Fred.

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Merci, c'est interessant, mais pas tout a fait de gradient radial... de toute maniere en sommant tout, je ne suis pas sur d'arriver a faire sortir sirius B de maniere convaicante... il faut refaire des photos avec peu de turbu!
Sinon, voila en dessin (negatif scanne :

Nicolas

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