Accueil

|

Nos activités du mois

|

Le club de Toussaint

| Les éphémérides | Les dossiers | Le glossaire |

Contacts

|

Les liens

Toussaint,

 

Editer et expédier une demande de maintenance afin que nous en soyons automatiquement informés et puissions résoudre le problème.

| Lien(s) mort(s) | Erreur(s) | Bug(s) |

Imprimer

CALCULEZ LES DIMENSIONS DU SYSTEME SOLAIRE

En 1672, Cassini depuis Paris et Richer associé à Picard depuis la Guyane, réussirent à mesurer la distance de la Terre au Soleil et donc les dimensions du Système solaire en observant précisément la position de la planète Mars depuis deux lieux très éloignés sur la Terre (Paris et Cayenne) : vue de ces deux sites, la planète ne se projette pas au même point du ciel (l’écart de parallaxe était de 24”), cela leur avait permis de déterminer par trigonométrie la distance Terre-Soleil à 22 000 rayons terrestres (la bonne valeur est 23 500 environ).

De son côté, Edmond Halley, alors jeune assistant de l'astronome royal John Flamsteed (1646-1719), parvint en 1677 à observer pour la première fois en entier un passage de Mercure devant le Soleil, lors d'un séjour sur l’île de Sainte-Hélène. Avec sa lunette de 7 m de longueur focale, Edmund Halley parvint à mesurer à 30 secondes près la durée de ce transit. Il eut alors l'idée de mesurer plus facilement la distance de la Terre au Soleil, toujours par une méthode de parallaxe (c’est-à-dire l’angle sous lequel on verrait le rayon terrestre depuis le Soleil), mais en se servant des transits de Vénus devant le Soleil : bien que beaucoup plus rares que les transits de Mercure, ceux de Vénus sont cependant infiniment plus aisés à observer en raison de la taille supérieure de Vénus.

Lors de son passage devant le Soleil, la planète décrit une ligne A1-A2 pour les observateurs situés au point A et une ligne B1-B2 pour ceux situés en B. La comparaison des 2 durées de passages mesurées par les observateurs A et B fournit l'angle de parallaxe p. La distance L entre les observateurs A et B étant connue, il suffit de faire un petit coup de trigonométrie pour avoir la distance Terre-Soleil.

En 1629, Kepler avait calculé que Vénus passerait probablement devant le Soleil le 4 décembre 1639. Le jeune astronome anglais Jeremiah Horrocks (1619- 1641) reprit les calculs de Képler et eut la chance d’observer ce transit pendant une heure, juste avant le coucher du Soleil (il observe près de Liverpool) en prenant soin d’effectuer trois mesures des positions de la tache noire de Vénus. Il parvient ainsi à corriger la valeur du demi-grand axe de l'orbite de Vénus, donnée par Kepler, de 0,72414 à 0,72333 ce qui est la valeur admise aujourd’hui ! Il en déduira la parallaxe du Soleil qu’il évalue à moins de 14”, alors que Tycho Brahe l’estimait à près de 3’. Cela prouvait que le Système solaire est dix fois plus vaste qu’on ne le pensait alors.

Pendant des années, les astronomes s'acharnèrent à confirmer ces estimations. La méthode de la parallaxe sera appliquée pour Vénus, au cours des grandes campagnes scientifiques internationales lors de ses passages devant le Soleil en 1761 et 1769. C'est ainsi que l'astronome français Le Gentil traversa les océans pour aller observer le transit de 1761 depuis l'Inde. Malheureusement son voyage dura plus longtemps que prévu et il arriva trop tard. Il décida donc de rester en Inde jusqu'au transit suivant ... 8 ans plus tard ! D'une façon générale, les résultats de ces périlleuses expéditions seront assez décevants car la parallaxe solaire ne sera obtenue qu’à 2 % près (comprise entre 8,5” et 8,9”); les passages de Vénus de 1874 et 1882 réduiront un peu l’intervalle (entre 8,76” et 8,88”), la valeur admise aujourd’hui étant 8,794148”.

Vous pouvez, vous aussi tenter de reproduire cette expérience, avec un avantage sur nos glorieux et acharnés ancêtres : lors des transits précédents de Vénus et Mercure, la photographie n'existait pas, ou était seulement débutante en 1882. Et grâce à Internet, vous n'êtes pas obligés d'aller risquer votre peau sur les océans à affronter tempêtes, pirates et cannibales ... Il vous suffit d'avoir un correspondant à l'autre bout de la France et de comparer vos mesures respectives. A l'époque, les protocoles de mesure utilisés étaient basés essentiellement sur la méthode de Halley qui consistait à chronométrer les instants de contacts entre la planète et le Soleil, afin d'en déduire par calcul la parallaxe de la planète.

Pour Mercure, le chronométrage est très précis car Mercure n'a pas d'atmosphère, mais la parallaxe est très petite. Pour Vénus, la parallaxe est généreuse mais le chronométrage est imprécis : les instants de contacts exacts sont difficiles à préciser du fait de l'atmosphère de Vénus. Les observateurs du passé ont noté des phénomènes de"goutte noire", de "filaments", de "cornes".

Par la photographie, il est possible d'obtenir directement la parallaxe de Mercure ou de Vénus en superposant des images du Soleil prises au même moment en des lieux différents sur Terre. Les logiciels d'imagerie numérique permettent cette manipulation sans aucune difficulté. On peut tout autant mettre à la même échelle des images prises avec des instrumentations différentes. Il existe cependant une difficulté à surmonter : que les images des différents observateurs soient toutes orientées de façon identique. En effet, avec un disque solaire uniforme, il n'est pas possible de recaler le petit point noir de Mercure ou de Vénus d'une photo par rapport à une autre. La présence éventuelle de plusieurs taches solaires constitue une aide précieuse pour le recalage des images. Coup de chance, il y en avait une grosse juste au milieu du Soleil, le 07 Mai 2003 ? Mais lors du transit de Vénus le 08 Juin 2004 ? Ce n'est pas certain, et on ne pourra le savoir que par l'observation du Soleil 2 ou 3 jours avant le passage ou bien en se connectant sur Internet afin de récupérer les images du satellite SOHO.

Pour pallier l'absence de taches solaires, il faut recourir à une méthode : orienter sa webcam ou son appareil photo exactement dans le sens du parcours apparent du Soleil dans le ciel. Pour cela, plaquez un fil horizontalement et de façon précise sur l'écran de l'ordinateur portable. L'utilisation des lignes de l'écran permet cette précision. Ou bien avoir un viseur gradué sur son appareil photo : une simple croix sur le verre dépoli suffit. La mise en station de la monture de la lunette ou du télescope devra avoir été effectuée de nuit, de façon impeccable. Le 7 mai 2003, celà tombait bien car le transit de Mercure débutait en France métropolitaine peu après l'aube.

Dans ces conditions, avec le moteur de suivi coupé (si vous en avez un), le Soleil, ou une étoile bien située, ou une planète comme Mars, doivent glisser longitudinalement sur l'écran de l'ordinateur ou le long du trait dans le viseur de l'appareil photo. La caméra ou l'appareil photo ne doivent plus changer de position durant toute l'observation. De cette façon, tous les observateurs auront des images orientées de facon identique. L'orientation étant effectuée, on peut rebrancher le moteur de suivi du télescope

Pour le passage de Mercure du 07 Mai 2003, la Société Astronomique de France proposait le protocole suivant :

1. mettez le télescope ou la lunette astronomique en station en fin de nuit

2. orientez la caméra ou l'appareil photo en fin de nuit à l'aide d'une étoile ou de la planète Mars.

3. synchronisez votre montre ou votre chronomètre sur l'heure exacte de Paris, en téléphonant la veille à l'Horloge Parlante au 36-99. Transformez cette heure en Temps Universel en retranchant 2 heures.

4. choisissez une focale de telle sorte que le Soleil occupe au mieux le champ photographique. En photographie argentique, utilisez éventuellement une lentille de Barlow pour obtenir une focale de environ 1500 mm maximum. Multipliez les temps de pose de part et d'autre du temps théorique, en prenant en compte le fait qu'un Soleil bas sur l'horizon est bien moins lumineux qu'un Soleil au zénith. Avec une webcam, utilisez de préférence un objectif de 500 mm de focale maximum pour avoir le Soleil en entier ou presque dans le champ de votre capteur.

5. lors du transit, prenez une photo tous les quarts d'heure en Temps Universel. Exemple : 5h TU, 5h15 TU, 5h30 TU, etc...

6. testez la validité de vos images : si, en superposant vos images, la trajectoire de Mercure est rectiligne, alors vous pouvez mesurer la parallaxe de Mercure. Si, en superposant vos images la trajectoire de Mercure est légèrement courbe, alors vous pourrez mesurer la parallaxe de Mercure, mais uniquement à partir de deux clichés où Mercure passe au plus près du centre du Soleil. Si, en superposant vos images, la trajectoire de Mercure est irrégulière ou très incurvée, les images seront inexploitables, sauf si vous pouvez les recaler grâce à des taches solaires bien apparentes.

7. la centralisation de toutes les images exploitables était asurée par Gilles Dodray, de la Société Astronomique de France dont la revue "L'Astronomie" publiera prochainement des images, avec les lieux de prises de vues ainsi que le mode de calcul de la parallaxe de Mercure et de la distance Terre-Soleil. Chacun pourra calculer sa distance Terre-Soleil à partir de ses propres images et de celles qui seront publiées. L'analyse des résultats permettra de proposer un protocole analogue pour le passage de Vénus du 08 Juin 2004.

Pour plus de précisions sur la technique de photographie du Soleil avec une webcam, consultez l'article de Jean-Christophe Dalouzy

Pour plus de précisions sur la technique de photographie du Soleil avec un appareil photo classique, consultez notre dossier

 

Présentation de la planète Mercure | Mercure au fil des siècles : une planète qui a beaucoup fait avancer l'astronomie
Le transit du 7 mai 2003 | Les plus belles photos du transit du 7 Mai 2003

Retour haut page

 
InfInformation sur l'utilisation de la pagermation

Accueil

|

Nos activités du mois

|

Le club de Toussaint

| Les éphémérides | Les dossiers | Le glossaire |

Contacts

|

Les liens

Merci de nous faire part de toutes vos remarques, critiques et commentaires sur ce site