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LA PLANETE MERCURE DANS L'HISTOIRE

La petite planète Mercure a joué un rôle fondamental dans l'évolution de l'astronomie. C'est grâce à l'observation assidue de Mercure que les astronomes et les astrophysiciens, de Kepler à Einstein en passant par Halley, ont pu faire triompher les théories de Copernic, évaluer les dimensions de notre système solaire et apporter les premières preuves de la Relativité.

OU EST LE CENTRE DU MONDE ?

Depuis les travaux de Ptolémée, dans l'Antiquité et durant tout le Moyen-Âge, on croyait que la Terre était le centre du monde.

Il a fallu attendre Nicolas Copernic (1473-1543) pour qu'un astronome ose affirmer que c'est le Soleil qui est au centre du système solaire.

Les premières observations avec une lunette astronomique parGalilée , en 1610, confortèrent la théorie de Copernic c'est notamment en découvrant les satellites de Jupiter en train de tourner autour de ce dernier que Galilée comprit que la Terre n'était pas le centre du monde.

Johannes Kepler réussit alors, après des années d'un travail acharné, à découvrir les lois qui commandent les mouvements des planètes, ce qui lui permit de mettre au point de nouvelles tables de calcul des positions des planètes. Ces nouvelles tables, appelées Tables Rudolphines en l'honneur de l'empereur germanique Rodolphe II, supplantèrent rapidement toutes les tables antérieures grâce à leur précision. Les tables Rudolphines resteront très employées pendant tout le XVIIème siècle.

Johannes Kepler avait quitté ce monde le 15 novembre 1630 à l'âge de 59 ans. Il s'en était fallu de peu qu'il ne puisse tenter lui-même l'observation du transit de Mercure qu'il avait prédit pour le 7 novembre 1631.

Le 7 novembre 1631, l'astronome, Pierre Gassendi (1592 -1655) se chargea d'observer le passage de Mercure devant le Soleil, par projection sur écran depuis son appartement parisien.

Les conditions météo étaient médiocres ce 7 novembre, et c'est au travers d'une éclaircie providentielle que Gassendi put pointer sa lunette vers le disque solaire et observer une tache noirâtre. Quand le Soleil réapparaît entre deux nuages, la "tache" noire n'est plus au même endroit : c'est donc bien Mercure qui s'est déplacé ! « Je l'ai trouvé et je l'ai vu, ce qui n'était arrivé à personne avant moi » écrit-il tout heureux à son ami, l'astronome Wilhelm Schickard (1592-1635)

Cette observation permet d'améliorer encore plus la précision des Tables Rudolphines et, d'établir de façon définitive la supériorité du modèle de système solaire calculé par Kepler sur celui de Copernic et, surtout, de donner le coup de grâce au vieux système géocentrique de Ptolémée : le Soleil est au centre du système solaire, et toutes les planètes sont en orbite autour de lui conformément aux calculs de Kepler.

DE MERCURE AU G.P.S. EN PASSANT PAR EINSTEIN

Isaac Newton avait établi en 1687 la loi de la gravitation entre les astres, apportant ainsi une explication satisfaisante aux mouvements planétaires observés et calculés par Kepler. Or les planètes, en attraction mutuelle, modifient légèrement l'influence prépondérante du Soleil, ce qui perturbe leurs orbites : ces dernières pivotent lentement dans l'espace au fil des siècles. On appelle cette dérive des orbites la précession des périhélies (périhélie = le point de l'orbite le plus proche du Soleil).

Après sa brillante découverte de la planète Neptune, basée sur le calcul des perturbations de l'orbite d'Uranus, l'astronome Urbain Le Verrier (1811-1877) décide en 1855 de construire une nouvelle théorie de l'ensemble des huit planètes connues alors.

Pour Mercure , Le Verrier étudie tous les transits devant le Soleil observés de façon fiable (soit 16 sur 30). En comparant ces observations, il constate quelques désaccords inexplicables : la précession du périhélie de Mercure présente un excès de 43" par siècle que ni la masse de Vénus, ni celle de la Terre ni celle de Jupiter ne peuvent expliquer.

Pour Le Verrier, la cause la plus probable du désaccord entre théorie et observations est « l'existence d'une planète ou un groupe de petites planètes circulant dans les parages de l'orbite de Mercure»; or aucun astronome n'a jamais réussi à découvrir cet astre mystérieux, baptisé par anticipation Vulcain.

Jusqu'à la fin du XIXème siècle, la physique et l'astronomie resteront impuissantes devant ces fichues 43 secondes d'arc. C'est Albert Einstein (1879-1955) qui va enfin apporter la solution de l'énigme grâce à sa théorie de la relativité. Pour Einstein, contrairement à ce que pensait Newton, l'espace et le temps ne sont pas indépendants. En particulier, la présence d'une masse dans l'espace modifie ce dernier en le courbant, un peu comme le ferait une boule posée sur un coussin.

Pour Einstein, la force de gravitation n'est plus nécessaire pour expliquer les mouvements des planètes : la gravitation est la courbure de l'espace-temps et les planètes se déplacent librement dans l'espace du système solaire courbé par la présence du Soleil.

Dans ce cadre, Einstein montre en 1913 que l'orbite d'une planète subit toujours une précession en raison de cette courbure de l'espace-temps : pour Mercure la précession calculée par les équations de la théorie de la relativité correspond très exactement à 43" par siècle ! Ce fut la première vérification expérimentale de la relativité générale, dès sa naissance, en 1915.

De nos jours, un satellite de la Terre, en orbite à seulement 640 km d'altitude (soit 1/10 du rayon terrestre) effectue plus de 5 000 orbites par an : la précession relativiste (13" par an) devient alors facilement observable. Il est indispensable de tenir compte de cet effet pour que les satellites GPS et les satellites de télécommunications fonctionnent correctement et vous donnent votre position précise à la surface de la Terre.

LA CHAINE D'ARPENTEUR DU SYSTEME SOLAIRE

Edmond Halley, alors jeune assistant de l'astronome royal John Flamsteed (1646-1719), parvint en 1677 à observer pour la première fois en entier un transit de Mercure devant le Soleil, lors d'un séjour sur l'île de Sainte-Hélène par (1656-1743). Il eut alors l'idée de mesurer la distance de la Terre au Soleil, par une méthode de parallaxe, mais en se servant des transits de Vénus devant le Soleil : bien que beaucoup plus rares que les transits de Mercure, ceux de Vénus sont cependant infiniment plus aisés à observer en raison de la taille supérieure de Vénus. La parallaxe est l'angle sous lequel on verrait la Terre depuis le Soleil. La connaissance de cet angle permet de mesurer la distance de la Terre au Soleil et donc les dimensions du Système solaire.

Lors de son passage devant le Soleil, la planète décrit une ligne A1-A2 pour les observateurs situés au point A et une ligne B1-B2 pour ceux situés en B. La comparaison des 2 durées de passages mesurées par les observateurs A et B fournit l'angle de parallaxe p. La distance L entre les observateurs A et B étant connue, il suffit de faire un petit coup de trigonométrie pour avoir la distance Terre-Soleil.

En 1672,Jean-Dominique Cassini (1625-1712) depuis Paris, associé à Richer et à l'abbé Jean Picard (1620-1682) depuis la Guyane, avaient eu une idée analogue en observant précisément la position de la planète Mars depuis deux lieux très éloignés sur la Terre (Paris et Cayenne) : vue de ces deux sites, la planète ne se projette pas au même point du ciel (l'écart de parallaxe était de 24"), cela leur avait permis de déterminer par trigonométrie la distance Terre-Soleil à 22 000 rayons terrestres (la bonne valeur est 23 500 environ).

Pendant des années, les astronomes s'acharnèrent à confirmer ces estimations. La méthode de la parallaxe sera appliquée pour Vénus, au cours des grandes campagnes scientifiques internationales lors de ses passages devant le Soleil en 1761 et 1769. D'une façon générale, les résultats de ces périlleuses expéditions seront assez décevants car la parallaxe solaire ne sera obtenue qu’à 2 % près (comprise entre 8,5” et 8,9”); les passages de Vénus de 1874 et 1882 réduiront un peu l’intervalle (entre 8,76” et 8,88”), la valeur admise aujourd’hui étant 8,794148”.

LA TRISTE AVENTURE DU SIEUR GUILLAUME LE GENTIL DE LA GALAISIERE

Profitons de l'occasion pour rappeler la triste aventure de l'astronome français Guillaume Hyacinthe Jean-Baptiste Le Gentil de la Galaisière (1725-1792), désigné par l'Académie française des Sciences pour aller observer le passage de 1761 de Vénus devant le Soleil, depuis la station de Pondichéry en Inde, sur la côte du Golfe du Bengale. Le Gentil ne put jamais aborder à Pondichéry, occupée par les Anglais (Guerre de Sept Ans) et le passage de Vénus devant le Soleil eut lieu pendant qu'il était en mer. Le Gentil décida de se réfugier à l'Ile Maurice pour attendre le passage suivant de Vénus, en 1769, soit 8 ans plus tard ... Mais hélas, lorsqu'il revint à Pondichéry, rendue entretemps à la France par le Traité de Paris de 1763, il manqua à nouveau l'observation de ce second transit de Vénus par l'effet d'un malencontreux nuage isolé !!! Ses déboires n'étaient pas terminés car, lorsqu'il rentra en France en 1771, retardé par plusieurs tempêtes et attaques de pirates, on ne l'attendait plus et ses héritiers s'étaient déjà partagés tous ses biens ... et, tout le monde le croyant mort, son poste à l'Académie Française avait été réattribué à un nouvel académicien ...

 
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Photographier et filmer le Soleil | Calculez vous-même la distance Terre-Soleil grâce aux transits de Mercure et de Vénus

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