Photographier la Lune et les Pléiades ? Pas si simple… Il faut déjà tenir compte de la taille de l’objet photographié : les Pléiades couvrent une portion du ciel de 1,5°. Une focale trop longue donnera un grossissement trop important qui ne permettra pas de photographier l’ensemble de l’amas des Pléiades. Par exemple, sachez qu’avec un télescope de 2000 mm, la Lune arrive à la limite du champ de votre oculaire. Des focales entre 300 et 600 mm semblent être un bon compromis comme le montrent les photos ci-dessous réalisées lors de l’occultation du 7 août 2007 avec un APN Canon 350 D. Bien sûr, des focales plus faibles sont utilisables si vous souhaitez réaliser des photos paysagères afin de restituer l’ambiance
Au foyer d’une lunette Orion 80 ED de 600 mm de focale / Ph Ledoux ASCT-astronomie
Au foyer d’une lunette Takahashi FS-60 de 357 mm de focale / Ph Ledoux ASCT-astronomie
Avec un objectif photo de 50 mm de focale / Ph Ledoux ASCT-astronomie
La question de la focale n’est pas la seule difficulté. Immortaliser une occultation des Pléiades par la Lune vous imposera également un joli exercice d’équilibrisme : la Lune est très brillante mais pas les Pléiades… les temps de pose pour la première sont donc courts et longs pour les secondes… Un bon temps de pose pour la Lune aura pour conséquence de ne pas faire apparaître les Pléiades. Et vice versa : un temps de pose suffisamment long pour montrer les Pléiades surexposera complètement la Lune !
Pose de 1/100 de sec à 400 ISO : aucune Pléiade n’est visible/ Ph Ledoux ASCT-astronomie
6 sec à 400 ISO : les Pléiades sont visibles mais la Lune est cramée…
1 sec à 400 ISO : Lune, lumière cendrée et Pléiades sont correctement exposées
Et comme la luminosité de la Lune varie en fonction de ses phases, il est impossible de vous donner une recette fiable à 100 % qui serait valable pour toutes les occultations passées et à venir. Le tableau ci-dessous montre l’extrême variété des phases lunaires au cours du cycle actuel d’occultations des Pléiades.
Tableau publié dans la revue « Astronomie Magazine »
Pour trouver le bon compromis, il faudra donc multiplier les essais. Coup de pot : une occultation des Pléiades dure en moyenne une heure. Avec un Appareil Photo Numérique, vous aurez donc tout le temps voulu pour faire vos essais et rectifier vos réglages.
Un bon truc peut être de faire deux photos avec des temps de pose distincts : l’une pour la Lune et l’autre pour les Pléiades. Puis, vous pourrez compositer ces deux images au moyen d’un logiciel de retouche de photo, comme Photoshop afin d’obtenir une image finale qui vous montrera simultanément les Pléiades et la Lune.
Bonne chance !
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