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L'ORIGINE DES TACHES DU SOLEIL

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Comme la Terre, le Soleil possède un champ magnétique. Si son intensité au niveau de chaque pôle est assez proche de celle du champ magnétique terrestre, il en va autrement au niveau des taches solaires : dans les régions tachées existent des champs magnétiques 5 000 fois plus intenses !

Les taches sont en effet souvent groupées par deux (= taches bipolaires), l'une des taches jouant le rôle du pôle + et l'autre le rôle de pôle -. Les astronomes se sont rendus compte que c'est au niveau des taches solaires que les lignes du champ magnétique solaire jaillissent et plongent sous la surface de notre étoile.

Si les lignes de force du champ magnétique ne sont pas directement visibles, par contre les jets de gaz brûlant qui s'écoulent à l'intérieur de ces "tubes magnétiques" sont facilement mis en évidence par les télescopes professionnels.

Photo NASA / SOHO

La présence de ces puissants champs magnétiques crée une sorte de barrière qui dévie les ions dans leur mouvement vers la surface du Soleil. L'afflux de particules énergétiques remontant des profondeurs du Soleil est donc moindre dans les régions de champ magnétique élevé. La zone située sous la barrière magnétique n'est plus alimentée énergétiquement alors qu'en surface elle continue à évacuer de l'énergie comme les autres régions, ce qui provoque un déficit énergétique relatif : moins d'énergie, donc moins de chaleur, donc une atmosphère solaire plus froide... Ces régions rayonnent moins de lumière et c'est pour cette raison qu'elles apparaissent comme des taches sombres sur le disque solaire brillant et qu'elles sont plus froides (3500° contre 5500° pour le reste de la surface du Soleil).

En revanche l'énergie déviée sous la tache n'est pas perdue pour autant car elle vient suralimenter les zones voisines de la tache. En dehors des taches existent effectivement des champs magnétiques dont l'intensité est près de dix fois moins élevée que dans les taches solaires : champ magnétique moins intense, donc afflux plus abondant de particules énergétiques, donc rayonnement plus important. Ce sont les facules, plages plus brillantes et plus chaudes avoisinant presque systématiquement les taches. Ces facules ont une particularité : elles apparaissent postérieurement à la tache mais lui survivent quelques temps. Le refroidissement apparaît donc comme plus rapide que la surchauffe. Il existe bien quelques fois des taches sans qu'il y ait de facules dans leur voisinage, et inversement des facules sans taches, mais la cause de ces inhomogénéités fait encore l'objet de débats.

Photo Ph Ledoux / ASCT-astronomie

Les astronomes ont découvert que les facules apparaissent généralement à la périphérie de structures résultant des mouvements de convection interne qui agitent l'intérieur du Soleil. Ce lien apparent avec les mouvements de convection indiquerait donc que les facules ont une origine superficielle.

La durée de vie des facules est de quelques heures et il en existe en permanence sur le Soleil. Le schéma ci-dessous résume les mouvements de plasma qui agitent les régions du Soleil situées sous les taches et les facules : le plasma chaud en provenance des profondeurs ne peut pas franchir la barrière magnétique. Le gaz de la tache, plus froid (bleu foncé) et donc plus lourd, ne parvient pas à s'évacuer et tend à s'enfoncer. A 4 500 km de profondeur, il rencontre le gaz chaud (en rouge) venu des profondeurs. Ils sont alors évacués vers les côtés pour former les facules.

Schéma NASA / SOHO

Deux forces titanesques s'équilibrent au sein du noyau du Soleil : la force de gravitation et la force radiative. La force de gravitation est due à l'énorme masse du Soleil et la force radiativeà la production d'énergie par les explosions générées par les réactions de fusion thermonucléaire au coeur de notre étoile

La masse gigantesque du Soleil est responsable de l'écrasante densité (151,3 g/cm3) qui règne au coeur du noyau du Soleil. Cette force de gravitation est responsable de nombreuses collisions entre les atomes d'hydrogène qui vont fusionner, la fusion de 2 atomes d'hydrogène en 1 atome d'hélium dégageant de l'énergie sous forme d'émission de photons gamma, très énergétiques, et de neutrinos. C'est ainsi qu'au centre du Soleil, chaque seconde, 600 millions de tonnes d'hydrogène sont transformées en hélium avec une perte de masse de 4 millions de tonnes transformées en énergie ! A ce rythme, la masse totale perdue par le Soleil depuis sa naissance représente 600 000 000 000 000 000 000 000 tonnes soit à peu près 3/10 000 de sa masse. La transformation d'1 g d'hydrogène en hélium produit 200 000 kWh. Ces violents phénomènes font du noyau solaire une véritable fournaise : 15 000 000° K ! C'est cette énorme production de rayonnement électromagnétique qui vient contrebalancer la force gravitationnelle.

Au-delà de 250 000 km de rayon commence la zone radiative du Soleil, où la température descend à 6 000 000° K et la densité à 10 g/cm3. Les photons commencent à se frayer tant bien que mal un chemin vers la surface, qu'ils atteindront au bout de 1 à 10 millions d'années. A fur et à mesure qu'ils remontent vers la surface, les photons interagissent avec le milieu gazeux qu'ils rencontrent et perdent un peu d'énergie chaque fois qu'ils entrent en collision avec l'un des atomes environnantS. Nos photons sont alors réémis à des longueurs d'ondes de plus en plus grandes : de rayons gammas, ils deviennent des rayons ultraviolets puis des rayons visibles et infrarouges. Pour en savoir plus sur cette gigantesque partie de billard atomique, consultez la page concoctée avec l'aide de Serge Rochain, astronome amateur émérite, qui participe régulièrement aux travaux du coronographe solaire de l'observatoire du Pic du Midi.

Cette zone radiative franchie, les photons arrivent dans la zone de convection, où ils vont rencontrer un milieu de densité = 0.15 g/cm3 et d'une température de 2 000 000° K et où ils vont être absorbés par la matière (cf les raies d'absorption du spectre) qui les amènera par convection jusqu'à la photosphère. Par convection, les astronomes entendent de vastes glissements de matière gazeuse, le gaz chaud ayant tendance à remonter vers la surface du Soleil pour libérer ses photons. Une fois le rayonnement ainsi émis dans l'espace, le gaz se refroidit et replonge vers les profondeurs du Soleil.

Le sommet de ces bulles de convection forme un réseau serré de granulations en forme de grains de riz à la surface du Soleil, un seul de ces grains pouvant atteindre la taille d'un pays comme l'Inde, comme le montre le montage photo ci-dessous.

Si l'origine des facules semble bien se trouver dans les mouvements de convection qui agitent les couches les plus superficielles de notre étoile, par contre, il persiste encore bien des incertitudes quant à l'origine des taches et du champ magnétique du Soleil. Pour certains astronomes, les taches auraient pour origine les couches superficielles de l'enveloppe gazeuse du Soleil, comme les facules. Pour d'autres spécialistes, au contraire, seule une origine plus profonde est de nature à expliquer les taches et le cycle de 11 ans qu'elles suivent.

Le champ magnétique solaire naîtrait au niveau de la zone de transition entre la zone radiative et la zone de convection (cette zone de transition est parfois appelée "tachocline"), par rotation différentielle entre ces deux zones : cette rotation différentielle entraînerait un frottement générateur d'un effet dynamo, à l'origine du champ électromagnétique, un peu comme le fait la dynamo d'un vélo par frottement sur la roue.

Le schéma ci-dessous, publié sur le site Internet de l'Académie de Dijon explicite la théorie du cycle undécennal des taches et des inversions du champ magnétique, telle que l'a exposé W.M. Adams, astronome à l'observatoire Big Bear des USA :

  1. Primitivement orientées du sud au nord, les lignes du champ magnétiquese rapprochent l'une de l'autre, sous l'action de la rotation différentielle qui les étire progressivement le long de l'équateur
  2. L'intensité du champ magnétique augmente en conséquence et, la pression magnétique l'emportant sur la pression gazeuse, les tubes magnétiques émergent de la surface du Soleil (cf l'incrustation supérieure du schéma) au niveau photosphérique sous la forme de paires de taches
  3. Les mouvements de convection associés à la granulation érode le champ des taches de queue qui diffusent vers le pôle de polarité opposée
  4. Les taches de tête se recombinent alors aux taches de queue de paires situées plus à l'ouest ; les lignes de champ s'inversent ainsi peu à peu ;
  5. Les lignes de champ se déroulent de plus en plus sous l'action de la rotation différentielle
  6. Au bout de 11 ans, le champ magnétique s'est inversé partout. Les lignes pointillées représentent les lignes de champ sous la photosphère.

Schéma tiré du site internet de l'Académie de Dijon

Ce modèle explique correctement les faits constatés : les taches apparaissent isolées ou par groupes de deux, séparées en longitude mais ayant des latitudes voisines. On distingue une tache de tête et une tache de queue, la première précédant la seconde au cours de la rotation du Soleil ; ces taches ont des polarités magnétiques opposées. Au cours d'un cycle de Schwabe, l'ordre d'apparition des polarités magnétiques ne change pas pour un même hémisphère (cependant, d'un hémisphère à l'autre, les polarités magnétiques sont inversées). Au cours du cycle suivant, les polarités des taches de tête et des taches de queue s'inversent dans chaque hémisphère. Après deux cycles de 11 ans successifs, les taches retrouvent leur polarité initiale, portant ainsi à 22 ans la période de l'activité magnétique du Soleil.

Lorsque le Soleil approche du moment de ce changement de polarité, l'activité est minimale : les protubérances solaires sont plutôt rachitiques et il est fréquent de ne pas apercevoir une seule tache à la surface du Soleil pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines. Par contre, lors du pic maximal d'activité du Soleil, les protubérances sont légion, les taches se multiplient à la surface du Soleil et on assiste à de fréquentes éruptions solaires, responsables d'aurores boréales sur Terre.

L'activité du Soleil à son minimum (à gauche) et à son maximum (à droite)
Photo NASA / SOHO

Quant aux éjections de matière coronale, elles seraient le fait de ruptures et de reconnexions brutales du champ magnétique, laissant échapper dans l'espace de vastes quantités de plasma

Photo NASA / SOHO

Les flux de particules ainsi éjectés produisent le vent solaire, qui balaye tout le système solaire, et vient ainsi nous protéger contre les dangereux rayons cosmiques issus de notre galaxie. Cliquez sur l'image ci-dessus pour voir une animation du satellite SOHO montrant le vent de particules ionisées émises par le Soleil.

Dans les cas d'éjections les plus massifs, on assiste à une éruption solaire, cette dernière expulsant dans l'espace d'énormes quantités de plasma ionisé. Lorsque la Terre se trouve sur le trajet de l'une de ces éruptions, les interactions avec le champ agnétique terrestre donnent naissance à des aurores polaires

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