Derrière ce nom barbare se cache un phénomène tout bête : la Lune oscille sur son orbite. Ce phénomène a été très vite repéré par les premiers observateurs de notre satellite. Voici ce qu'en disait en 1764 l'astronome Joseph Louis de Lagrange, dans sa Théorie de la libration de la Lune et des autres phénomènes qui dépendent de la figure non sphérique de cette planète :
"C'est un phénomène reconnu depuis longtemps que la Lune nous présente toujours la même face ; mais ce n'est que depuis l'invention des lunettes qu'on a pu déterminer les lois de la libration, c'est-à-dire de ces balancements que la Lune paraît faire autour de son centre, et par lesquels, dans le cours de chaque mois, elle nous cache et nous découvre alternativement, vers les bords, quelque partie de sa surface. Galilée est le premier qui ait observé la libration, mais il paraît n'en avoir connu qu'une partie, celle qui se fait perpendiculairement à l'écliptique, et qu'on nomme libration en latitude. Hevelius découvrit ensuite la libration en longitude; mais il était réservé à Dominique Cassini de donner une explication générale et complète de ce phénomène."
A quoi tient donc ce phénomène ? Pour la plus grande part, à de subtiles variations dans la vitesse de révolution de la Lune autour de la Terre, ainsi qu'à l'inclinaison de son axe de rotation, qui donnent, pour un observateur terrestre, l'impression d'un lent balancement de la Lune.
Du fait de ces lentes oscillations, notre satellite ne tourne pas toujours exactement le même visage vers notre planète, ce qui intéresse grandement les astronomes : au total, sur la durée d'une lunaison, 59 % de la surface de la Lune sont accessibles à l'observation même si - cela va sans dire - on ne peut jamais en voir plus de 50 % simultanément. On en déduira qu'à l'inverse, la surface de la Lune invisible depuis la Terre (la face "vraiment" cachée), n'est que de 41 % de la superficie totale du globe lunaire. |
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