CROA de Lafanet                                              

 
Le Tras est une bien longue histoire, entre les divers préparatifs matériels et mentaux ! Ne serait-ce que par l'arriver de dobby il y a quelques semaines qui se faisaient une joie d'engranger tant de photons ... Il ne fallu pas moins de 3 voyages à deux le long de mes trois étages pour charger ma cariole avant de prendre le grand départ en convoi avec Manu en ce vendredi 15 au matin.

Nous partîmes 2 et arrivîmes 2, au grè des rayons de soleil et des trombes d'eau qui parsemèrent notre route. La magnificience de la vallée du Cele enchantant à chaque détour d'un virage mes yeux ébahis, en alerte des moindres paysages enchanteurs longeant mon chemin : forêt, ruines, habitats de pierre, affleurement rocheux pliés du poids des âges ... Et me vient à l'esprit d'innombrables idées de ballades gustatives. Ici des champignons ? sûrement ... Oh là des noyers ! Fenêtre ouverte, la truffe au vent, inhalant à plein poumon l'humus qui s'en dégage, chargé de relents de diesel de mon compagnon de voyage, je masque ainsi les odeurs fromagères émanant de ma coffre de ces 10 dernières heures ! Plaignez-vous compagnons d'infortunes qui ne les connurent qu'en milieu ouvert !

L'arrivée fut salutaire et des plus déconcertante. Mais qui sont donc tout ces gueux rassemblés autour de tant de victuailles, seraient-ils bien mes futurs compagnons ! Le grand jeu du "Qui est Qui" fut heureusement simplifié par l'apparition de badges que chacun arborait fièrement sur son poitrail ! C'est donc toi Santa Res et voici donc futur Sirius 17, ô Bluedob, comment ne t'ai-je reconnu ! Grelot où sont donc tes dilin-diling si caractéristique du forum ? Cédric, tu vois que je ne suis pas Lavenne ! Ha Cathie, ta chevelure tant décrite ne peut te laisser incognito plus longtemps ... Bref, les présentations se firent dans une ambiance bon enfant de découverte, heureusement aidée par quelques figures préalablement exposées en ligne, comme les gens de l'Avex, Epsi et Rguinamard. LXFred recevant son bô cadeau tout frais tout chaud, un SkyAtlas 2000 qui fit bien des envieux. Plastifié de surcroît, il échappa ainsi à toute marques digitales emplies de graisses d'oie et d'huîtres qui ne purent s'empêcher de se poser dessus ! Le jeu se poursuivit ensuite autour de maints verres et palabres, la table nous tendant de ses plats de quoi substanter notre estomac avide d'un apéro bien entamé par nos prédécesseurs !

La première sortie astro ne présage rien de bon. Quelqu'un a dû embarquer Murphy dans ses bagages. Alors que les étoiles souriaient de notre collation, celles-ci semblent déja sévanouir à l'arrière de vastes nuages. Mais le coeur est là ! La procession des Trasseurs se suit le long des méandres de la route, acheminant gens et matériels, les carioles crapahutant par pierres et par boues nous assurant une tranquilité d'observation éloignée de toutes lueurs parasites. L'arrivée au sommet est froide et humide mais chacun y va déja de son "hooo !" et " haaa ! " à la vue de dame voie lactée nous offrant encore ses derniers voiles. Quelques courageux sortent le matériel de leur voiture, pendant que d'autres se contentent d'une bonne paire de jumelle. Je laisse dobby bien au chaud, au vu du couvercle nuageux montant je ne me risque pas à lui offrir cette première nuit, et vaque d'étoiles en étoiles du haut de mes binos. Le ciel s'assombrit. La question du retour se pose lorsqu'un magnifique bolide, long, lent, vert et magestueux, fit monter un "HHHHOOOOOOOOOOO" général de notre petite troupe d'astrophile. Si je me rappelle bien, il manquait le "HO" de LXFred, trop occupé à m'expliquer quelques données technique. Et là je me prosterne à tes pieds, Ô grand chef, et te demande "Pardon !!!" Le silence qui s'en suivit n'était peut-être pas du Mozart mais cette douce mélodie de connivence réchauffa les coeurs. Le retour est repoussé de quelques heures, sait-on jamais, une accalmie est peut-être envisagable. Les premières gouttes tombent, qu'à celà ne tienne, nous résisterons et s'il le faut à grand coup de vin chaud !
Camping gaz, vin rouge ( 1 bouteille pour 30 ! ) et épices furent de sortie. L'effluve dû plaire aux dieux qui nous octroyèrent ce court répit avant que Tlaloc ne vienne nous rendre visite en notre hémisphère. Soit, on abdique. Le retour est encore plus rocambolesque, surtout quand le 4X4 devant moi se met à châsser du cul. Bon, d'accord, ne nous faisons pas d'illusion sur la tenue de route de ma petite fiesta, et advienne que pourra !

En bas, les coeurs et les mains se rechauffent autour des diverses collations des 4 coins de france, à grand coup de Chouchen et de pétillant à la mirabelle, pendant que Spectroman nous sauve de cette déconfiture astro par une introduction à son domaine de prédilection. Les PC s'ouvrent et se branchent, les photos fusent et la nuit continue. Ho là M27, et là la nébuleuse de la tête de cheval ! Photos et dessins se partagent, dicussions techniques astros et photos battent leur plein. Mais le temps file, la troupe s'effiloche au grè des "bonnes nuits" et nous voilà 5 vétérans à arpenter les sentiers humides le long des chalets à la recherche de salamandres à la lampe de poche. Celles-ci se font plus rares que la veille à ce qu'il m'est dit, mais les deux rescapées n'échapperont pas au studio photo ambulant que nous formions. Bon grè mal gré, c'est dans la boîte. 5H, dodo. Un dernier regard sur Orion, momentanément dégagée, jumelles aux yeux et brosse à dent au coin des lèvres, juste le temps de repérer M42 avant l'arrivée massive de nuages. Réagencement du dobby dans la voiture et un dodo bien mérité.

10H Le réveil se fait difficile mais le bonheur de retrouver les premiers levers autour d'un petit déjeuner motive. On continue à se découvrir et les liens se nouent. Dehors, le ciel reste gris, mais il ne pleut pas. La région se prête à l'observation de rapaces. Avec Valery, jumelles en bandoulière et zieux pas très frais, nous voilà donc parti sur les sentiers natures. Première rencontre, commune et originale à la fois, un rouge-gorge, planté à chanter sur sa branche au-dessus de notre tête, à 1 mètre de nous ! On en reste béhat. La civilisation devastatrice n'a pas encore fait son oeuvre et le piaf ne daigne même pas nous lancer un regard. Le manque d'appareil photo se fait terriblement ressentir. Puis la montée continue. Au sommet, les rapaces se font plutôt rares. Un faucon au loin, et là peut-être un milan, et, plutôt surprenant, un Grand Cormoran, viennent croiser notre vision. Le bruit des choucas au loin, les rouge gorges, un jeai ... ça y est nous sommes repérés. Il est temps de redescendre rejoindre les autres. Quelques traces fraîches de sanglier et de marcassins dans la boue, nous ne sommes pas seuls. Afin de ne pas dénaturer ce lieu enchanteur, Valery se lance dans une symphonie ornitho en soufflant dans ces mains, que j'essaye de suivre à grand éclat de rire. Faut dire qu'une chouette bégue et aphone, ça n'a pas trop sa place en ce lieu et à cette heure !
Mais notre tintamarre intrigue quand même un grand corbeau qui nous lance des Cro Cro Cro interrogateurs. Zut, on l'entend mais on ne le voit pas. Tant pis, c'est déja ça dans la caboche ! L'arrivée au bord du Cele se ponctue par l'aCeleissage d'un héron cendré, avant enfin de retrouver toute la compagnie pour le déjeuner.

L'après-midi se déroule par diverses activités en petit groupe. Moi, cela sera spéléo ! La vision de Cathie et Daniel2 en combinaison rouge me fait mourir de rire, mais c'était avant de voir le magnifique caleçon de spéléo d'Epsi à la blancheur douteuse ! Le guide nous ammène tous les 8 sur le lieu de la Grotte, s'arrêtant en chemin pour nous doner quelques cours de géologie face aux affleurements des strates torturées de la vallée.

Petite montée à 45° dans la caillasse et la boue, avant d'entrer dans le sanctuaire du Blaireau. Les lampes s'allument et la troupe se met en route. Dès les premiers mètres, c'est beau. Stalactites et stalagmites nous accueillent, les parois se resserent et le premier test se présente, amicalement appelé "le passeport" par Dominique notre guide. Un trou dans la paroi, pas indispensable au bon suivi de la ballade, mais un premier echauffement pour qui veut s'y prêter. Là nous restons majoritairement suspicieux quant au bon aboutissement de l'épreuve. Deux souvenirs me sont restés de ce passage. Le coinçage de notre Epsilon national, qui, loin de baisser les bras, s'escrima à passer tout de même à grand renfort de pousser jambesque et d'un beau bleu sur la poitrine pour les jours à venir ! Et l'abandon d'LXFred, qui, avec ses épaules de footballeur américain ne pouvait accéder à cette naissance pariétale ! Arrête le sport Fred ! Le reste fut une succession de rampage et de crapahutage, à glisser sur un toboggan d'argile, à se perdre dans moults méandres de la grotte. Une mention spéciale pour Cathie, qui, malgrè son grande appréhension du début, est aller jusqu'au bout et a finalement donner tout d'elle même pour cette avancée dans les entrailles de la terre ! Je revois encore Daniel2 se délectant à chaque boyau, les yeux brillants et le sourire aux lèvres, répondant à notre propre enthousiasme ! Ah si Bérénice le voyait son bonhomme ! Un petit bonjour au Blaireau, encore tout fraîchement fossilisé à 1m. du sol, au-dessus de nos têtes. Et le sac de SpaceCowboy ! Y a t'il vraiment une quelconque utilité à ballader une enclume en sortie spéléo ? A moins qu'il n'y cachat un magnifique specimen de stalactite fraîchement découpé !!! La dernière salle avant la sortie accueillit une troupe de Trasseur boueux, rampants de tout les interstices accessibles et riant aux éclats. Une tête de LXFred par ci, une tête de BlueDob par là, des pieds taille 44 au-dessus ! Photo de groupe et repos bien mérité nous y attendait. Allongés, lampes éteintes, les rires se turent. Le noir complet, la fraîcheur vivifiante ( la peur du froid nous avait fait ressembler à des bibendaums haletants et suants ), le silence absolu parasité de nos accouphènes et ponctués des gouttes suintantes des parois. Le sommeil n'est guère loin et il est temps de reprendre la station debout. Les lampes se rallument, doucement et faiblement, les mots se font rares dans les premières minutes. Comme l'impression de souiller ce lieu de notre présence trop présente. Les chauve-souris s'en souviennent encore ! La sortie est là, peuplée de petites bêtes à huit pattes que je ne nommeraient pas, en ayant déja fuit quelques unes le long du trajet, et je laisse donc galamment passer mes compagnons qui m'offrent une sortie sans encombres ( et sans rencontres ! ) !

Retour au grand jour, gris, glissade entrecoupée d'un bonjour à un renard desséché et momifié dans son terrier et retour au bercail. Les autres ne nous ont pas attendu pour l'apéro ! Au contraire de spectroman qui a bien voulu repousser sa séance pour nous accueillir dans son spectrorama. Le projecteur s'allume, et que défile les étoiles. Tout d'abord des cieux tels que nous les connaissons, qui cèdent ensuite la place à d'innombrable petits arcs en ciel qui, aux yeux de notre Spectroman, récèlent des quantités d'informations. Je suis désolée de ne pouvoir en raconter plus à ce sujet, mais mes deux neurones eurent beaucoup de mal à se connecter à ce nouveau domaine totalement inconnu de moi à ce jour. Et ce n'est pas faute d'avoir essayé ! J'ai donc juste apprècié la beauté des clichés, quelque chose qui m'était donné à voir et que je ne reverrais pas avant longtemps, sauf sur son site !

Une douche expresse, puis retour au centre pour un bon dîner bien mérité. Le ciel est dégagé, il faut faire vite, le dîner est envoyé expressément dans le trefond de mon estomac. Je croise par hasard les regards de Grelots et Manux, au vu du plat de flageolet, peu rassuré du bon déroulement de la prochaine nuitée à venir ! Moi j'ai une petite pensée pour le cuistot et le remercie intérieurement de ne pas avoir servi ce plat avant la spéléo ... Le Paris Brest encore en bouche, je me lève précipitamment chercher bouteilles et fromages au frigo, rassurant ainsi les amis du Cele d'un hypothétique oubli, et fonce rejoindre ma voiture. Hélas, Cathie, complètement épuisée par la spéléo est à notre grand regret obligée d'abdiquer. J'aurai une petite pensée pour elle tout à l'heure, promis.

Le ciel est bô !

Le site d'observation nous tend ce soir les bras. Le matériel se sort, se monte, la fébrilité gagne la communauté. Je pose la base du dobson, retourne chercher le tube, m'en retourne, et reste là, coite, avec mes 10Kgs de dobby dans les bras. Mais où est la base ? Noire sur fond noir, je réalise soudain qu'il allait falloir que je remédie à ça à l'avenir. Ma vision nocturne s'accoutumant petit à petit je repère les petits patins blancs, et le pose à taton. Ca y est, c'est fait, je sort la boîte des oculaires. Et alors que je vois autour de moi mes compagnons s'affairer à monter trèpied et compagnie, je remercie intérieurement Lavenne pour ses conseils pour un dobson, car je suis déja là à arpenter le ciel ! A ma gauche se trouve RGuinamard. Le 600 est monté et la queue se forme. Des "noms d'un chien" "wouha hou" me tire de mon dobby pour tourner discrétement autour de la bête. De quoi ? Que pasa ? Y a quoi là-d'dans ? Les dentelles du cygne ? Poussez-vous !
Mais pas moyen de griller une place, alors j'attends. Bon c'est bon, il l'a vue sa dentelle, y en a qui attende ! A mon tour : ho fannnn ... Une large traînée blanchâtre et tortueuse se fige là, sous mes yeux, limite palpable. Raphaël me montre le maniement de l'engin qui se bouge tout en douceur, juste avec le petit doigt, et me montre la suite de la dentelle. J'en reste béhate, et entend derrière moi : "Bon c'est bon, elle l'a vue sa dentelle, y en a qui attende ! " Mais moi j'aime bien être là ! Je ne l'avais encore jamais vue ! Et Raphaël me rassure en m'affirmant qu'elle est également visible sur un 200 ! Il dirige alors mon scope dans la direction adéquate et j'en reste bouche bée. Mon dobby, je peux voir les dentelles dans mon Dobby ! D'accord, je les vois dans leur ensemble, loin, atténuées et éthérée, mais c'est dans mon dobby ! Je peux les voir ... Une terrible envie de les dessiner me taraude mais j'ai tant à voir encore que je ne veux perdre de temps dans un dessin de débutante. Ha si Bruno S. était là, je serais scotchée à lui, à scruter ses gestes, décripter ses tracés ... La surprise passée, je vais faire un tour du côté des autres instruments. Le 400 de spectroman plus loin se termine d'être monté, un coup d'oeil rapide pour ne pas géner et je retourne sur mes pas. De nouveau le 600 et ... c'est quoi ce telescope miniature ? Wouha, c'est le mien !!! Bon, je continue. Juste à côté de moi les jumelles de Valery, posées sur trépied. Des monstres, 25X100 ? Je ne me rappelle plus exactement mais une petite virée là-haut me fait envisager à l'avenir un achat similaire. Transportable pour des petites sorties et quelle vision mes amis, quelle vision !

Je passe ensuite devant le 250 de Frog et Froguette, et celui de Manux, avant de tomber en arrête devant mon dob. Pas possible, je viens de le croiser ! Ben non, c'est le Kepler de Gordon, le même, à l'identique, quel choc ! Je m'attarde un peu sur la monture Bourges du dobson d'Epsi. Quel morceau, je test un peu du bout des doigts son pilotage, rapidement et avant que son propriétaire ne vienne me gronder, et je suis impressionée par sa facilité d'utilisation. La monture répond au doigt et à l'oeil, tout en fluidité malgré une apparence mastoque. Je termine enfin par la monture de Fredogoto, pas encore installée et qui semble avoir un problême d'huile ...

Et je m'en retourne. Décidemment toujours autant de mal à retrouver mon dobson, gris et noir sur fond noir, ça n'est vraiment pas compatible avec l'astro ! Obligée d'avancer à taton pour mettre la main dessus ! Encore heureux que personne ne se soit pris les pieds dedans ! Cedric est en train de montrer à Manux ce que peut donner la nébuleuse d'Orion avec un filtre UHC sur son 250. Je jette un oeil dedans et en reste encore sans voix. Décidemment je ne vais pas beaucoup parler ce soir ! La nébuleuse m'apparaît là, vaste nuage vert ponctué d'étoiles plus ou moins brillantes, parfaitement découpé sur le noir du fond spatial. Une véritable vision photo en couleur. Magique.

Cedric me pose ensuite son oculaire additionné du filtre sur mon 200, et la qualité ne se perd pas. On reste là quelques temps à s'en mettre plein les mirettes ! Allez, Cedric, promis, je te le prêterai à nouveau mon dobby, ou Lafascope, comme je l'ai également entendu ! Mais désolée pour ta déclaration amoureuse, je le garde avec moi ! En tout cas ça l'a fait rougir dobby !!! Puis l'arrivée de BlueDob. Je me dois de rendre l'oculaire - et son filtre UHC - à Cedric, à grand regret, et à ma mine déconfite, Bluedob me dit que j'obtiendrais également cette image avec mon filtre OIII. NON ! Et si !!! Alors là, je n'en pouvait plus de sauter de joie ! Ho lalalalalalalalalalala ...
Je pose mon petit tabouret bien confortablement et me plante là. Ici, pas à côté, pas n'importe où.

J'entends à côté de moi s'extasier les explorateurs du cosmos au 600, sur M82. Ah ben tien oui, arriverais-je de nouveau cette fois ? Difficile de se remémorer. Mais ça va, ça avance. Gordon passant par là me redonne un petit tuyau et c'est de nouveau dans la boîte. Plus de difficulté c'est bon et beau, les deux galaxies sont parfaitement nettes, découpées au scalpel sur le fond noir ! J'oscille toujours entre mes deux oculaires, le 9mm et le 28mm, ce dernier pratiquement toujours en place pour la recherche. M31 comme ça pour le plaisir, même si je la préfère aux jumelles, et encore plus maintenant dans les jumelles de Valery, puis petit tourniquet sur M27. Plus de pensée pour Epsi, il est là ce soir ! L'observation devient difficile avec l'accumulation de l'humidité sur les chercheurs, qu'il faut essuyer toute les 5 minutes. A quand les chercheurs avec essuie-glace ! Allez, comme je suis dans le coin, un petit tour sur M57 ? Ben là, gros trou noir, srontoudjiou où diantre se cache t'elle ? Gordon m'indique précisément le chemin à suivre, mais le temps de me repérer et de pointer, les nuages avaient refait leur apparition. Zut, crotte et flûte !

Tant pis, à côté de moi, les scopes sont sur M15, j'y vais aussi ... rezut, les nuages me suivent et me poursuivent ! Un coup d'oeil sur le ciel, ça n'est pas bon signe. Un large voile sombre s'avance, et réduit considérablement le ciel petit à petit. Soit il est donc tant de faire une pause.

Et c'est à ce moment là que je sortis mes fromages ... AHHH que dire, je crois que tout à été dit au grè des posts ! Manux installa son cercueil dobsonnien entre sa voiture et une chaise, on sorti pommeaux, fromages et tartes au pomme, et la douce effluve fromagère commença à emplir les narines et à attirer les Trasseurs comme des mouches ! Certes le "régal au foin" et l'opinel de Daniel2 - ainsi que le mien - s'en rappelleront longtemps, certes ce moment restera longtemps dans les annals, sans mauvais jeux de mots, mais bigre bougre v'là t'y pô qu'leu bouffer du terroir ben fut ben descendu ma foué ! Avé une ch'tite lampée d'pommeau pou'fai' glisser tout ça, su' un bon bout d'pain d'campagne, qu'ça vous y requinque son bonhomme ça ! Et tant pis pour les odeurs sur la piau des dailles, et l'haleine sociophobe, parce que moi j'vous l'dit qu'avec le pommeau et les délicieuse tartes aux pommes de Manux, c'était la normandie dans le Quercy !!! Et je défie quiconque de dire qu'il n'en n'a pas repris !

Après cette petite pause casse-croûte et le passage de quelques gouttes, une nouvelle trouée nous fit nous précipiter sur nos engins pour dernière ligne droite. La venue de Saturne arriva à point, et je pu tester la barlow. Je n'en suis toujours pas satisfaite, mais je pense qu'il doit y avoir un problême de mise au point de ma part, Bluedob l'ayant réglee correctement. Aaaaah, Lafanet, faut tout lui dire !

Bon autour de moi on parle déja de redescendre, et c'est vrai que le ciel ne nous laisse guère d'espoir d'une amélioration. Il est temps d'essuyer les tubes et de ranger le matériel, un gros soupir au lèvre.

La soirée se prolonge cependant pour quelques irréductibles gaulois, aux amis du Célé à noyer encore notre chagrin d'une enième nuit avortée autour des quelques boutielles rescapées. Histoire de parler encore un peu, de partager encore cette soirée, et cette journée riche en partages et découvertes, d'être encore une fois ensemble avant de se coucher pour la dernière ligne droite : les au-revoirs.

Un petit déjeuner sans grande faim, une dernière petite ballade dans les bois en solitaire, un croquis de lichen - signe d'air pur - et la matinée passe vite, très vite, trop vite. Il est temps de retrouver un peu tout le monde, caché ça et là, à peine réveillé et l'oeil morne. Un dernier sourire, un dernier "c'était super", un dernier "à refaire", des regards de complicité et de "dommage c'est passé trop vite", un grand regret que ce séjour n'ai duré plus longtemps, et comme une envie de prendre tout le monde dans ses bras ... De ne pas vous quitter si rapidement, je venais à peine de vous rencontrer. A bientôt Santa Res, je garde le grain noble pour notre prochaine rencontre ... A bientôt vous tous sur le forum, avec nos autres compagnons astro surfeurs n'ayant eu la chance de nous rejoindre. Qui sait, aurais-je la même chance la prochaine fois ?

------------------ "Deficiente vino, deficit omne."