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Éclipse pratique


Le cône d'ombre de la Lune touchera les côtes française le 11 août 1999, à 10h 16 en temps universel (pour avoir le temps légal français, ajouter deux heures) et foncera vers l'Allemagne. Seulement dans la bande de centralité vous verrez l'éclipse totale ; partout ailleurs, elle ne sera que partielle.

Si vous décidez d'aller voir l'éclipse, où vous placer? Plus vous serez prêt de la ligne de centralité, c'est-à-dire de la ligne médiane de la bande de centralité, plus l'éclipse totale sera longue. Évitez de vous trouver trop près du bord de la bande de centralité, car vous risqueriez de manquer la totalité : en raison des montagnes sur la Lune, le bord de la bande est mal défini. Ainsi, selon les estimations américaines, la ville de Nancy n’est pas dans la bande de centralité, alors que, selon le Bureau des longitudes, elle y est.

Installé sur le lieu d'observation, attendez l'heure du premier contact à partir duquel vous pourrez observer une éclipse partielle. Une heure durant, la Lune voilera petit à petit le Soleil, puis arrivera la phase de totalité.

Durant ces deux minutes, vous pourrez observer la couronne solaire dans toute sa splendeur. Ensuite, le disque solaire réapparaîtra petit à petit.

Tout cela, si le temps le permet! Les statistiques météorologiques des régions françaises où passe l'éclipse montrent que les chances d'observer celle-ci dans sa phase de totalité ne sont que de une sur deux. Il est évidemment intéressant d'étudier la météo la veille et de se déplacer en conséquence. Attention tout de même à la circulation traditionnellement importante les jours d’éclipse.

 

En dehors de la bande de centralité, vous verrez une éclipse d'autant plus partielle que vous serez loin de celle-ci. À Paris, l'éclipse ne sera pas totale : le Soleil sera caché à 99,3 pour cent. Plus au Sud, à Marseille par exemple, il ne sera obscurci qu'à 80,6 pour cent (voir la figure). Si, comme la majorité des gens vous observez l’éclipse sans instruments, n’oubliez pas de vous protéger les yeux (voir l’encadré de la page 76).

Pour ceux de nos lecteurs qui veulent immortaliser le spectacle sur une pellicule, quelques précautions s’imposent. L’obscurité sera importante durant la totalité. Aussi tous les réglages seront-ils anticipés. La mise au point devra être placée sur l’infini, le diaphragme sera réglé sur l’ouverture maximale ; le flash est bien entendu inutile.

Avec des objectifs standards, on devra se contenter de photographies d’ambiance. En revanche, avec des téléobjectifs dont la focale varie entre 105 et 800 millimètres, il est possible de réussir de splendides clichés de la couronne solaire. On opérera avec un film de sensibilité comprise entre 200 et 800 iso, avec un temps de pose compris entre une seconde et un huitième de seconde, suivant l’ouverture de l’objectif. Pour des temps de pose aussi longs, l’appareil photographique devra être fixé sur le sol ou installé sur un trépied ; un déclencheur souple réduira également le «bougé».

Enfin, ceux qui disposent d’un caméscope pourront réaliser une vidéo de l’éclipse. Le caméscope sera placé sur un trépied stable. Durant les phases partielles, on prendra soin de protéger le capteur de la caméra ccd à l’aide d’un filtre placé devant l’objectif (un verre de soudeur, par exemple).

Durant la totalité, les caméscopes dont le seuil de sensibilité est faible (inférieur à deux lux) seront favorisés car le phénomène est faiblement lumineux. Le zoom sera réglé de manière que la couronne solaire apparaisse entièrement dans le champ (entre 8 et 16 fois). On n’oubliera pas d’ôter le filtre!

Autre encadré :


N° 259 mai 1999
© Pour la Science (1999)