Didacticiels animés

PHOTOSHOP: Un puissant logiciel de traitement d'images astronomiques

Par Denis Bergeron (2011)

Signets rapides:

Importation des images FIT ou TIF dans Photoshop

Vue d'ensemble du logiciel PHOTOSHOP CS3

Le STRETCHING

L'outil COURBES (CURVES)

Comment ressortir les détails des objets célestes par la technique du COPIER et COLLER

Conclusion


Introduction

Le logiciel PHOTOSHOP est sans doute un des meilleurs logiciels de traitement d'image connu. On l'utilise partout et sa puissance peut aussi être exploité pour nos images astronomiques. La grande force de ce logiciel réside dans sa capacité de travailler avec des calques, sélections, et possède un grand nombre de puissants outils pouvant nous aider à ressortir les infimes détails de nos images digitales. Quoique complexe, il vaut la peine d'être étudié pour en connaître son fonctionnement et une fois maîtrisé, vous ne pourrez plus vous en passer.

Les didacticiels animés présentés dans ce dossier inclus des images de pratique. Une fois que vous aurez télécharger ces images, vous pourrez les utiliser avec les didacticiels pour comprendre et pratiquer les notions expliquées. Une fois ces notions comprises, vous pourrez essayer de les appliquer à vos propres images. N'oubliez pas que tout apprentissage exige temps, efforts et persévérance. Je suis convaincu que ce que vous apprendrez vous sera utile dans le futur et que vos images en seront rehaussés.

Note: Les mots en bleu pâle et soulignés sont des liens Internet que vous pouvez consulter si vous êtes en ligne et que je vous encourage à visiter et à consulter. Comme il y a beaucoup d'images et de fichiers, laissez le temps aux documents de s'afficher au complet. Lisez le texte et essayez d'en comprendre le sens et téléchargez les didacticiels animés (format RAR) avec les images pour vous pratiquer. Pour ouvrir les fichiers compressés en format RAR, utilisez le logiciel WINRAR. Les didacticiels animés sont en FORMAT WMV facilement lisible avec WINDOWS MEDIA PLAYER ou le logiciel VLC qui est gratuit et qu'on peut trouver partout sur Internet. La résolution est de 1280 X 800. La plupart des fichiers ont été compressés en format RAR pour sauver de l'espace disque et pour un téléchargement plus rapide. Les petites images encâdrées en bleu sont des liens pour agrandir l'image. Vous n'avez qu'à cliquer sur l'imagette encâdrée en bleu pour ouvrir l'image dans un plus grand format.

Mes didacticiels animés donnent des explications détaillées avec son et vidéo qui vous permet de visualiser et mieux comprendre les principes de base d'un bon prétraitement d'images. Il sont un complément aux explications données dans le texte. Au besoin, arrêtez les didacticiels et notez les caractéristiques dans les fenêtres des logiciels. Parfois, il y a des cases à cocher ou décocher. Prenez des notes et refaites ensuite la procédure par vous-même en essayant de comprendre et en utilisant les images fournies. En comprenant les actions et en les appliquant à vos propres équipements et images, il vous sera plus facile de cheminer. Prenez le temps de bien saisir ces notions de base, elles sont essentielles et vous premettront d'obtenir des résultats très impressionnants. Elles sont toutes applicables à toutes les sortes d'imageries digitales (CCD, DSLR, WEBCAM, etc).

Importation des images FIT ou TIFF dans PHOTOSHOP

Pour débuter, il est très important à ce que vos images soient en FORMAT TIFF 16 bit ou FIT 16 bit. Si vous utilisez une caméra DSLR, travaillez en format RAW. Ces formats possèdent toutes les informations incluses dans les images. On utilise le format JPEG uniquement lorsque le traitement final est terminé et pour avoir des images moins lourdes. Le format JPEG est très utilisé pour mettre des images sur INTERNET. Attention à ne pas trop compresser vos images. Vous risquez d'en détériorer la qualité. Travaillez toujours vos images avec toutes les informations qu'elle contiennent (FORMAT TIFF, RAW ou FIT) et une fois terminé, sauvegardez les en format JPG.

Si vous importez une image astronomique brute en format FIT, vous aurez besoin d'installer le logiciel ESA/ESO/NASA Photoshop FIT LIBERATOR qui est gratuit afin de pouvoir l'ouvrir dans Photoshop. Notez que vous pouvez aussi convertir vos images FIT en format TIFF 16 bit avec vos logiciels d'acquisition d'images comme MAXIM DL, PRISM, CCDSOFT, etc. Faites des tests avec ces logiciels et Photoshop pour vous assurer que vos images converties s'ouvrent bien dans PHOTOSHOP.

Par exemple, avec le logiciel MAXIM DL, on peut SAUVEGARDER une image originale en format FIT et en format TIFF 16 bit en sélectionnant FILE/SAVE AS et en paramétrant les fenêtres comme ceci:

1) Sélectionnez le répertoire (FILE NAME) où seront sauvegardé vos images.

2) Sélectionnez votre format d'image (SAVE AS TYPE: FIT ou TIFF)

3) Sélectionnez votre dynamique d'image  (SIZE FORMAT: 16 bit)

4) N'utilisez pas de compression d'image (COMPRESSION TYPE : UNCOMPRESSED)

5) Faites un STRETCH de votre image en cochant la case MANUAL en bas à droite de la fenêtre SAVE AS et en cochant les cases de la fenêtre STRETCH comme indiqué par les flèches bleues dans l'image ci-haut). Il est très important de faire un stretch linéaire sur toute la dynamique de vos images avant de les sauvegarder. Cliquez ensuite OK (fenêtre STRETCH) et SAVE (fenêtre SAVE AS).

6) Vérifiez ensuite dans Photoshop si votre image apparait.

Cette procédure s'applique autant pour les format TIFF ou FIT.

Dans le cas de l'importation des images FIT dans PHOTOSHOP, vous devrez avoir installé auparavant le logiciel gratuit ESA/ESO/NASA Photoshop FIT LIBERATOR. Lorsque vous importerez votre image en format FIT, vous verrez apparaître une fenêtre semblable à celle-ci:

Les cases encâdrées en couleur sont celles où il est possible que vous n'ayez pas les bons paramètres pour obtenir toute la dynamique de l'image afin de pouvoir l'exploiter au maximum dans Photoshop. Assurez-vous d'ajuster les paramètres de la fenêtre ESA/ESO/NASA Photoshop FIT LIBERATOR pour obtenir le maximum de la dynamique comme le montre l'image qui suit:

1) Assurez vous d'étendre la dynamique sur l'ensemble de l'HISTOGRAMME (encâdré rouge en bas à gauche dans l'image du haut). Déplacez le curseur noir complètement à gauche de l'histogramme et déplacez le curseur blanc complètement à droite de l'histogramme.

2) Assurez vous de cocher la case 16 bit dans CHANNELS (encâdré vert dans l'image du haut).

3) Assurez vous de sélectionner LINEAR dans la case STRETCH FUNCTION (encâdré orange) en bas à droite de l'image du haut. Cliquez sur AUTO SCALING ensuite.

4) Assurez vous que la case FLIP IMAGE en haut à droite (encâdré bleu dans l'image du haut) soit décoché.

5) Cliquez OK

Vous devriez voir apparaître votre image assez foncé avec toute la dynamique 16 bit comme ceci:

On verra dans les traitements comment faire ressortir les fins détails de ces images avec les NIVEAUX (LEVELS) et les COURBES (CURVES) qu'on appelle le STRETCHING.

Dans ce premier didacticiel, vous apprendrez à convertir une image astronomique (au départ en format FIT) en format TIFF 16 bit avec MAXIM DL et de l'ouvrir dans Photoshop CS3 et +. Vous apprendrez aussi à ouvrir une image en format FIT 16 bit avec ESA/ESO/NASA Photoshop FIT LIBERATOR dans PHOTOSHOP CS3 et +. Télécharger les IMAGES DE PRATIQUE qui serviront également à pratiquer avec les autres didacticiels qui suivront.

 

Didacticiel photoshop 1_importation des images fit et tiff.zip (11mb)

 

 Images de pratique Photoshop.zip (8mb)

Notez qu'avec le logiciel ESA/ESO/NASA Photoshop FIT LIBERATOR, vous pouvez obtenir des images (stretched) selon différentes fonctions mathématiques appliquées comme dans l'exemple qui suit:

Au départ, on ajuste le curseur noir et blanc dans l'histogramme (encâdré rouge dans l'image du haut) pour englober l'ensemble des détails qui apparaît dans la galaxie (tout ce qui est en gris dans l'histogramme). Dans la fenêtre STRETCH FUNCTION (encâdré vert dans l'image du haut), on clique sur le petit triangle noir à droite et on sélectionne une des fonctions mathématiques qui apparaît dans la fenêtre. La fonction mathématique ARCSINH est parmi la plus appropriée. La fonction mathématique LINEAR n'applique aucune transformation si ce n'est qu'un STRETCH linéaire. On clique ensuite le bouton AUTO SCALING. On peut aussi cocher les cases SCALED ou STRETCHED (encâdré bleu dans l'image du haut. On remarquera que l'apparence de l'image changera. Replacez les curseurs dans l'histogramme (en général, le curseur noir sera presque toujours placé immédiatement à gauche de l'histogramme) et on déplace surtout le curseur blanc vers la gauche. Refaites un nouvel essai. Vous pouvez essayer avec les autres fonctions mathématiques affichées. L'objectif est d'obtenir une image montrant différents détails de l'objet céleste. Chaque fonctions mathématiques appliquées affichera des informations différentes de notre image. Il faut faire quelques essais.

Avec les fonctions de Photoshop, on verra combien nous pouvons faire ressortir les nombreux détails cachés dans une image astronomique. Vous pouvez lire l'AIDE du logiciel ESA/ESO/NASA Photoshop FIT LIBERATOR ainsi que le USER GUIDE.PDF (qui est beaucoup plus complet) inclus parmi les fichiers du logiciel et mettre en pratique les notions apprises. On peut sauvegarder les différentes images obtenues qui pourront servir plus tard à ressortir les fins détails de nos objets célestes. Vous pouvez consulter leur site web pour obtenir plus de détails sur comment utiliser FIT LIBERATOR.

Vue d'ensemble du logiciel PHOTOSHOP CS3

Avant d'aller plus loin, voici un DEUXIÈME DIDACTICIEL qui fait un survol des principales fonctions de PHOTOSHOP CS3. Vous y découvrirez les outils, sélections, calques, historique, histogramme, les courbes, niveaux, les filtres, les fenêtres à afficher, les sauvegardes, etc qu'on utilise habituellement pour traiter nos images astronomiques. Je recommande aux profanes de visionner ce didacticiel DÉCOUVRIR LES PRINCIPALES FONCTIONS DE PHOTOSHOP et d'expérimenter avec les images de pratique. Les notions apprises peuvent être appliquées aux versions subséquentes de Photoshop.

Au cours des prochaines étapes, on expliquera quelques techniques plus spécifiques et vous apprendrez en expérimentant. Il existe aussi sur Internet beaucoup de ressources pour apprendre à utiliser Photoshop. Tapez quelques mots clés dans GOOGLE comme PHOTOSHOP TUTORIALS et vous découvrirez plein de sites. YOUTUBE est aussi une excellente source de didacticiels animés expliquant différentes techniques sur Photoshop. La plupart des techniques que nous utiliserons avec nos images astronomiques sont compatibles avec la plupart des versions de Photoshop. Je vous recommande d'utiliser les versions de PHOTOSHOP CS3 et les plus récentes. Vous pouvez aussi aller sur le site de ADOBE et télécharger les récentes versions d'essais de leur logiciel afin de les essayer et de découvrir les nouvelles fonctions. Vous avez aussi l'aide du logiciel (HELP), de nombreux livres disponibles sur Internet et en librairies expliquant étape par étape comment apprendre à vous servir des puissants outils et fonctions de ce logiciel. Surtout PRATIQUEZ et EXPÉRIMENTEZ par vous-même et avec vos images. C'est de cette façon que vous deviendrez un expert.

En résumé, pour afficher les fenêtres importantes dans Photoshop, on sélectionne le menu FENETRE (WINDOW) et on coche les fenêtres importantes qu'on utilisera. Les fenêtres suivantes sont les plus utilisées: OPTIONS, COUCHES (LAYERS), HISTORIQUE (HISTORY), OUTILS (TOOLS). Si elles n'apparaissent pas à l'écran, il suffit d'ouvrir le menu FENETRES (WINDOW) et de cocher les fenêtres à afficher. Toutes les fenêtres peuvent être sélectionnées, déplacées, redimensionnées, réduites, masquées et affichées.

Les plus importantes qui doivent apparaître sont les fenêtres OPTIONS, OUTILS (TOOLS), HISTORIQUE (HISTORY) et COUCHES (LAYERS).

La barre d'outils à gauche sera constamment utilisé. Les principaux outils qui seront utilisés sont l'outil DÉPLACEMENT complètement en haut à gauche, les outils de SÉLECTION qui suivent vers le bas, l'outil CROP, les outils de correction cosmétiques (SPOT HEALING BRUSH et CLONE STAMP TOOL), l'outil TEXTE, l'outil TRAIT, l'outil PIPETTE, l'outil MAIN, l'outil ZOOM. Vous pouvez laisser le curseur sur ces outils pour afficher l'info-bulle vous donnant le nom de l'outil et sa fonction. On verra l'utilisation de ces outils dans les didacticiels sur les techniques de traitement d'images. Chaque outil est associé à la fenêtre OPTIONS affichée en haut sous les menus. Il faut s'assurer que cette fenêtre est bien affiché à l'écran (menu FENETRE (WINDOW cochez OPTIONS)) tel que mentionné ci-haut.

Pour importer une seule image ou une série d'images, je recommande d'ouvrir l'EXPLORATEUR DE WINDOWS et de sélectionner les images dans le répertoire où elles se trouvent et de les glisser dans la fenêtre de Photoshop placé en arrière plan. Cette méthode est très rapide et peut être utilisé dans la plupart des logiciels.

Pour apprendre à utiliser Photoshop, je vous recommande de visualiser le prochain didacticiel et de mettre en pratique les notions couvertes. Ce didacticiel ne fait qu'un survol des principales fonctions de Photoshop qu'on verra en détails au cours des prochaines techniques expliquées. Je vous recommande de fouiller sur Internet à la recherche de didacticiels pour apprendre à utiliser ce puissant logiciel qui pourra aussi vous servir pour traiter vos propres images.

Dans ce deuxième didacticiel, vous apprendrez à découvrir les principaux outils et fonctions de Photoshop CS3. On y découvrira les sélections, courbes, niveaux, histogramme, filtres, calques, historique, etc. Ce didacticiel vous fera découvrir les bases du fonctionnement de ce puissant logiciel. Recommandé aux profanes et débutants.

 

Didacticiel sur les principales fonctions de Photoshop CS3.zip (71mb) 

 


Le STRETCHING

Le STRETCHING est sans doute le premier traitement d'image parmi les plus efficace. Notre image brute prétraitée et combinée apparait souvent très sombre à l'écran parce qu'elle est très compressé. De plus, tout traitement d'image sera efficace en autant que vos images auront un excellent rapport S/N. Donc, n'hésitez pas à prendre plusieurs séries d'images et de les combiner une fois bien prétraitée. Le STRETCHING consiste à étirer notre histogramme (distribution des pixels de l'image) sur une plus large gamme de dynamique de manière à faire ressortir les détails cachés de notre image.

Il est important de bien comprendre la notion d'HISTOGRAMME. Lorsqu'on ouvre une image d'un objet céleste comme par exemple la galaxie NGC 4565 (voir les images de pratique), on obtient une image semblable à celle-ci dans Photoshop (Sélectionnez le menu IMAGE/ADJUSTMENTS/LEVELS ou CTRL+L dans Photoshop CS3):

L'image est très sombre et l'histogramme (encâdré rouge dans l'image du haut) est très mince et confiné sur la gauche alors qu'il pourrait s'étendre plus sur l'ensemble de la dynamique vers la droite.

Pour bien comprendre ce qu'est un HISTOGRAMME, voici quelques explications:

On remarque en bas du graphique une barre de teintes de gris allant du noir (extrême gauche) vers le blanc (extrême droite) et une dynamique de teintes de gris entre les curseurs triangulaires (encâdré rose dans l'image du haut) blanc et noir. Le curseur gris central s'appelle GAMMA. On s'en sert pour raffiner le contraste et la luminosité des teintes de l'image une fois notre histogramme bien étendu (STRETCHED). Un peu plus haut, vous avez une colonne noire au dessus du curseur noir en haut à gauche. Cette colonne noire représente la distribution des pixels de l'image en fonction de leur teinte ou valeur numérique. Comme le fond du ciel d'une image astronomique est composé en général de pixels foncés, il est normal de retrouver la majorité des pixels sur la partie gauche de l'histogramme. On remarque aussi la présence d'une ligne horizontale sur le bas qui représente la distribution des pixels des étoiles ou autres parties plus claires de l'image. On peut déplacer les curseurs noir et blanc pour les placer de part et d'autre de l'histogramme. En déplaçant les curseurs dans l'histogramme, on change l'apparence de l'image.  Notez que l'outil NIVEAUX (LEVELS) ne fait qu'appliquer une fonction dite LINÉAIRE, c'est à dire qu'elle n'agit que sur le CONTRASTE et la LUMINOSITÉ de l'image.

 

En déplaçant les curseurs, tous les pixels à gauche du curseur noir sont complètement noir et ceux à droite du curseur blanc sont complètement blanc. Il faut toujours faire attention pour ne pas perdre d'information et de toujours placer les curseurs de part et d'autre de l'histogramme. L'outil NIVEAUX (LEVELS) n'est pas le meilleur pour faire ressortir les fins détails cachés dans nos images. L'outil COURBES (CURVES) est de loin bien meilleur.

L'outil COURBES (CURVES)

Un des meilleur outil que possède Photoshop pour bien étendre notre histogramme et pour faire ressortir les fins détails est l'outil COURBES (CURVES). On y accède par le menu IMAGE/ADJUSTMENTS/CURVES ou les touches rapides CTRL+M dans Photoshop CS3.

Assurez-vous que les paramètres en bas de votre fenêtre soient bien cochés comme dans l'image ci-haut. Dans l'outil COURBES, notez la présence de l'histogramme de votre image en gris pâle à l'extrême gauche (cochez HISTOGRAM en bas à gauche) et assurez-vous que les teintes vont du noir à gauche vers le blanc à droite (cochez la case LIGHT (0-255)). Assurez-vous aussi que la case PREVIEW (en haut à droite) est coché. Remarquez la colonne de gauche en rose qui montre qu'on éclaircira l'image si on monte la courbe vers le haut et qu'au contraire, on assombrira l'image si on descend la courbe vers le bas. Dans la rangée du bas encâdré en vert, les pixels les plus foncés se trouvent à gauche de la courbe et ceux qui sont les plus clairs se retrouvent vers la droite de la courbe. La courbe au départ est LINÉAIRE.

L'outil COURBES (CURVES) permet d'appliquer des fonctions non linéaires permettant de faire sortir les détails du fond du ciel sans trop affecter les détails des parties plus claires comme le noyau de la galaxie. En voici un exemple:

Dans l'image ci-haut, on a remonté fortement la courbe vers la gauche (cliquez sur le bas de la courbe et remontez la courbe en laissant le bouton gauche enfoncé) pour rehausser le fond du ciel. La partie droite de la courbe dépasse le sommet du graphique (CLIPPING) ce qui nous fait perdre énormément d'informations dans les parties plus brillantes de notre image comme les étoiles brillantes et le noyau de la galaxie. Il faut TOUJOURS ÉVITER TOUT CLIPPING (encâdré violet dans l'image du haut). Il suffit d'insérer d'autres points appelés POINTS D'ANCRAGE (cliquez sur un endroit un peu plus haut de la courbe pour ajouter un point) plus haut dans la courbe pour éviter le clipping comme dans l'image qui suit:

(Note: Pour enlever un point d'ancrage, il suffit de le sélectionner et de le déplacer hors de la courbe)

On voit déjà un début d'amélioration de notre image. On appelle cette courbe AGRESSIVE car on élève rapidement le début de la courbe pour rehausser les détails du fond du ciel sans trop affecter les pixels plus clairs des étoiles et de notre noyau de la galaxie. Notez qu'il n'y a aucun clipping ce qui fait que nous avons encore toutes l'information de notre image.

Avec les courbes, il faut procéder par plusieurs itérations. On a déjà fait une première courbe agressive. On peut en essayer une deuxième.

Notez la finition de la courbe comme étant plus LINÉAIRE pour conserver l'uniformité des détails dans les parties de la galaxie. On note aussi que les détails du fond du ciel apparaissent encore plus mais que le fond ressort plus gris. On peut alors ouvrir l'outil NIVEAUX (LEVELS) et placer le curseur noir immédiatement à gauche de l'histogramme. Notez que notre histogramme commence à devenir plus étiré depuis que nous avons appliqué deux itérations avec l'outil COURBES (CURVES).

En plaçant le curseur noir juste à gauche de la courbe de distribution des pixels de l'histogramme, on assombri le fond du ciel comme le montre l'image suivante:

On peut poursuivre par l'application d'une autre courbe un peu moins agressive cette fois.

On remarque ici une nette augmentation de notre fond du ciel et l'apparition de très petites étoiles et faibles galaxies. Par contre, l'image de notre objet céleste est beaucoup plus saturée. Il est très difficile sur les images astronomiques de faire ressortir les détails du fond du ciel sans saturer les zones très exposées comme les noyaux des galaxies et le centre des amas globulaires.

Pour l'instant, ce qui compte c'est de faire un bon étirement (stretching) de notre image de base pour rehausser les faibles détails jusqu'au fond du ciel.

Lorsqu'on a atteint la limite de notre image (voir image ci-haut), on remarque l'apparition de petites lignes verticales comme un peigne dans l'histogramme (ouvrez la fenêtre NIVEAUX (LEVELS) une fois la dernière application des courbes effectuée. Remarquez aussi combien l'histogramme est étiré comparativement au tout début. C'est le signe qu'on a effectué un excellent étirement de notre histogramme (STRETCHING). Vous pouvez maintenant procéder aux autres parties du traitement d'image pour aller chercher les détails de votre objet céleste.

On peut effectuer par la suite des MICRO-AJUSTEMENTS de certaines parties de la galaxie comme dans l'image suivante:

Cependant, il est très difficile de retoucher uniquement les parties de notre objet céleste sans affecter les autres parties de l'image comme le fond du ciel. Il existe plusieurs techniques pour aller chercher les détails des objets célestes afin de ressortir certains détails des parties plus exposées puis de les sélectionner, copier et coller précisément dans notre image de notre fond du ciel rehaussé. On peut aussi appliquer certains rehaussements  de détails (UNSHARP MASK ou SMART SHARPEN) des parties très exposées de notre image. On peut adoucir le fond du ciel qui pourrait être bruitée en le sélectionnant (menu SELECT/COLOR RANGE) et en y appliquant un léger GAUSSIAN BLUR. On peut aussi diminuer la grosseur de certaines étoiles dans l'image ou enlever le léger flou autour. On peut ajouter une composante couleur pour en faire une image LRGB (image LUMINANCE couplée avec une image couleur RGB). On peut y faire quelques CORRECTIONS COSMÉTIQUES pour enlever quelques défauts dans l'image comme des rayons cosmiques résiduels, des pixels chauds ou morts, etc. On pourrait aussi ajouter du texte et des informations importantes pour identifier certains éléments importants dans notre image. On verra quelques unes de ces techniques dans les prochains didacticiels.

Dans ce troisième didacticiel, vous apprendrez à manipuler vos images pour étendre l'histogramme au maximum (STRETCHING) avec les outils NIVEAUX (LEVELS) et COURBES (CURVES) de Photoshop CS3. La technique expliquée en est une NON DESTRUCTIVE de l'image permettant en tout temps de procéder à des ajustements précis sans affecter notre image originale. On utilisera la fenêtre CALQUES (LAYERS) et les outils NIVEAUX (LEVELS) et COURBES (CURVES) associés aux calques. Assurez vous que la case CALQUES (LAYERS) ou pressez la touche rapide F7 est bien coché dans le menu FENETRE (WINDOW).

 

Didacticiel sur comment réaliser un STRETCHING.zip (44mb)

 


Comment ressortir les détails des objets célestes par la technique du COPIER et COLLER

Dans l'étape précédente, on a vu comment réaliser un STRETCHING qui est la première étape précédent tout application de traitement d'image. On constate qu'il est très difficile de conserver les détails de notre objet céleste (qui est beaucoup plus brillant) que notre fond du ciel. Selon le goût de chacun, certains astrophotographes préfèrent noircir le ciel et cacher les fins détails du fond du ciel de leur image au profit de leur objet céleste cible. D'autres préfèrent faire ressortir autant les détails du fond du ciel que ceux de leur objet cible. Etant donné la grande dynamique qui sépare les objets faibles des objets brillants dans une image astronomique, il est très difficile d'obtenir une image gardant autant les détails faibles des objets célestes et ceux du fond du ciel. En photographie conventionnelle avec films en chambre noire, on avait habitude en utilisant un agrandisseur de se servir de techniques appelés BURNING  pour  rehausser les parties moins exposées d'une image à l'aide de masques et DODGING en exposant plus les parties surexposées.

Avec Photoshop, il est beaucoup plus aisée d'appliquer des techniques semblables qui étaient à l'époque très efficace avec les films. Il suffit d'utiliser au départ notre image STRETCHED qui nous fait apparaître les détails de notre fond du ciel et d'en faire une copie ou DUPLICATA (DUPLICATE). L'image STRETCHED montrant les détails du fond du ciel sera utilisé dans les fenêtres des CALQUES (LAYERS). L'autre image sera utilisé pour traiter uniquement notre objet céleste (galaxie NGC 4565) pour en ressortir les fins détails. On pourra la sélectionner et y appliquer certains rehaussement d'image comme le filtre UNSHARP MASK ou SMART SHARPEN (menu FILTER/SHARPEN). Une fois traitée, on sélectionne notre galaxie en prenant soin de mettre un dégradé de plusieurs pixels au contour de la sélection (menu SELECT/MODIFY/FEATHER ou la touche rapide CRTL+ALT+D). On COPIERA cette image et on la COLLERA dans la fenêtre des calques contenant l'image du fond du ciel. On superposera ensuite notre image exactement sur celle qui lui correspond dans l'image en se servant des étoiles communes sur les deux images. On ajustera ensuite les contrastes avec les COURBES (CURVES) et NIVEAUX (LEVELS). Une fois l'image satisfaisante, on appliquera un MERGE LAYERS ou FLATTEN IMAGES pour tout regrouper nos calques. On peut ensuite faire d'autres ajustements de CONTRASTE et LUMINOSITÉ avec les COURBES (CURVES) et NIVEAUX (LEVELS). Une fois l'image satisfaisante, on peut y faire quelques corrections cosmétiques pour enlever quelques défauts comme du blooming sur les étoiles très brillantes, des pixels chauds (points blancs) ou morts (points noirs), des résidus de rayons cosmiques, poussières, etc avec des outils de CORRECTION COSMÉTIQUE comme le SPOT HEALING BRUSH ou l'outil CLONE STAMP. On utilise ces deux outils de concert avec l'outil ZOOM pour augmenter le grossissement dans l'image pour rehausser les détails des pixels autour des pixels à corriger. Une fois le tout terminé, on SAUVEGARDE (menu FILE/SAVE AS) notre image finale en format TIF ou JPEG.

Il serait très long d'expliquer en texte toute cette technique. Il est préférable de visualiser le prochain didacticiel qui explique en détail comment procéder. Il existe d'autres techniques pour rehausser les détails de nos objets célestes. On les verra dans d'autres didacticiels animés.

Dans ce quatrième didacticiel, vous apprendrez à manipuler vos images pour conserver les fins détails du fond du ciel tout en allant chercher les fins détails de votre objet cible. La technique qui sera utilisé est celle du COPIER la partie traitée de notre objet céleste et de la COLLER ensuite dans l'image identique faisant ressortir les détails du fond du ciel présent dans la fenêtre des CALQUES (LAYERS). Commencez par utiliser votre image STETCHED sauvegardé en format TIF du précédent didacticiel.

 

Didacticiel sur comment ressortir les détails par COPIER/COLLER.zip (53mb)

 


Conclusion

Ce dossier sera amélioré au fil des mois et années à venir. De nouveaux logiciels et techniques se développent constamment. Je verrai à les décrire du mieux que je peux et en faire un didacticiel animé pour vous aider à comprendre et maîtriser ces techniques. N'oubliez pas que la patience et la persévérance sont des qualités que vous devrez développés si vous voulez vous-même devenir un expert pour traiter vos propres images astronomiques. Cela est possible à condition d'y mettre la volonté et le temps.

Bonne chance

Denis Bergeron 2011

Retour à la page d'accueil