Astrophotographie

des supernovae et pulsars

 



Les spectaculaires Dentelles du Cygne, vestige de l’explosion ancienne d’une étoile très massive (supernova) dans notre propre galaxie, peuvent être décomposées en 3 parties, dont une partie centrale moins évidente mais bien révélée par la photographie.

Philippe a photographié durant l’été 2016 cette partie centrale des Dentelles, plus discrète, dénommée NGC 6974 et également connue sous le nom de «Triangle de Pickering».

Il a photographié le Triangle de Pickering depuis le Périgord, avec sa lunette William Optics WO98FLT et sa caméra CCD SBIG ST10, le 12 août 2016. L’image résulte du compositage de 24 poses d’une minute chacune en luminance, de 26 poses de 5 minutes en H-alpha, enfin respectivement 14, 14 et 16 poses de 2 minutes en rouge, vert et bleu, soit un temps d’exposition total de 4 heures et 2 minutes de pose. Le nord est schématiquement vers la droite.




Cette image est accessible en plus haute définition sur le site Internet personnel de Philippe.





 

  TRIANGLE DE PICKERING



Plus célèbres que celles de Montmirail, tout au moins chez les astronomes amateurs, les Dentelles du Cygne sont très observées et très photographiées, notamment sous nos latitudes où elles passent au zénith l’été en étant visibles durant toute la nuit.

Durant l’été 2021, elles ont notamment été photographiées par deux de nos membres astrophotographes, Pierre et Marc (Khatchadourian).

Pierre les a photographiées avec sa lunette TS Optic 115/800 (avec aplanisseur de champ), installée sur sa monture EQ6, et son boîtier Canon RP défiltré. Il a procédé en deux parties, en deux lieux et en deux temps : tout d’abord à Lure, à proximité immédiate de l’Observatoire Marc Bianchi, dans la nuit du 4 au 5 septembre 2021, pour la partie « droite » (Triangle de Pickering et NGC 6960 autour de l’étoile 52 Cyg), puis depuis un endroit isolé de Reillanne, à environ 750 mètres d’altitude une semaine plus tard, dans la nuit du 11 au 12 septembre 2021, pour la partie « gauche » (NGC 6992). Dans les deux cas, le nord se trouve schématiquement vers la gauche.





Chacune de ces deux images est accessible en plus haute définition en cliquant sur l’image elle-même.


Marc a photographié les Dentelles du Cygne dans la nuit du 29 au 30 août à la Montagne de Lure, à proximité de l’Observatoire Marc Bianchi, avec un rendu colorimétrique plus conventionnel et selon un cadrage plus habituel, rassemblant les 3 composantes dans une orientation classique (nord schématiquement vers le haut, faisant apparaître à gauche NGC 6992, au centre le Triangle de Pickering NGC 6974 et à droite NGC 6960).

Marc a utilisé sa lunette Takahashi FC 100 DF, équipée de son réducteur de focale (F/D= 4,9), et son boîtier photo Canon EOS 6D défiltré à la sensibilité de 3200 ISO. L’image résulte du compositage de seulement 16 poses de 3 minutes chacune.




Cette image est accessible en plus haute définition en cliquant sur l’image elle-même.

 

  DENTELLES DU CYGNE


Les Dentelles du Cygne sont les vestiges, le « rémanent », d’un gigantesque cataclysme cosmique : l’explosion d’une étoile massive en supernova au sein de notre galaxie la Voie lactée, il y a environ 10000 ans, dans de la constellation d’été du Cygne. L’ensemble des Dentelles du Cygne est très étendu, sur une dizaine de degrés carrés, et regroupe essentiellement la « Grande Dentelle » NGC 6992, la « Petite Dentelle » NGC 6960 et, entre les deux, le Triangle de Pickering qui ne porte pas de numéro spécifique dans le catalogue NGC mais est plutôt considéré comme un sous-ensemble de NGC 6960.

Durant les deux nuits consécutives du 3 au 4 août et du 4 au 5 août 2022, Stéphane a photographié à Lure, à proximité immédiate de l’Observatoire Marc Bianchi, une partie des Dentelles du Cygne au moyen de sa lunette apochromatique Takahashi FSQ 106 ouverte à f/5 et de sa caméra CMOS monochrome ASI 2600 MM équipée d’une roue à filtres EFW et d’un diviseur optique OAG-L, le tout étant installé sur sa monture Astro-Physics Mach1. L’autoguidage a été assuré par une caméra monochrome ASI 174.

Pour la première fois, Stéphane a utilisé une combinaison des trois filtres colorés classiques (rouge, vert, bleu) avec deux filtres à bande spectrale étroite (largeur de 7 nanomètres) : un filtre hydrogène alpha (H-alpha) et un filtre oxygène 3 (OIII).

L’ensemble des Dentelles du Cygne étant trop étendu pour entrer complètement dans le champ du capteur au format APS-C de la caméra ASI 2600, Stéphane a choisi de cadrer sur uniquement la partie « droite » des Dentelles, constituée de NGC 6960 y compris le Triangle de Pickering.

Sur l'ensemble des 2 nuits, il a posé quasiment 7 heures, pour un total de 87 clichés bruts (hors clichés de correction, c'est-à-dire images thermiques et plages de lumière uniforme).




Cette image est accessible en plus haute définition, en cliquant sur l’image elle-même.

Lorsqu'observée en pleine définition, l'image montre une profusion de « débris » et de filaments un peu partout, ce qui suggère une très violente et gigantesque explosion créée par la supernova. Les zones d'oxygène ionisé (O III) apparaissent de couleur turquoise (ou plus exactement cyan), conformément à la longueur d'onde correspondante qui se situe à mi-chemin entre le vert et le bleu. Par ailleurs, toute la zone située à l'extérieur de la Petite Dentelle (partie supérieure droite de l'image) présente une légère dominante jaune-marron, cohérente avec les images de référence de cet objet et notamment l'image composite du Digitized Sky Survey.


 

  DENTELLES AVEC FILTRES H-ALPHA ET OIII



Lorsqu’une étoile est suffisamment massive, son existence se termine dans un effondrement gravitationnel : c’est l’implosion en supernova. Il s’agit d’un cataclysme d’une ampleur inimaginable, marqué par une augmentation colossale et presque instantanée de la luminosité de l’étoile l’amenant à briller, pendant plusieurs semaines, presque aussi intensément qu’une galaxie tout entière. Ce rayonnement énergétique fulgurant s’accompagne de la diffusion de tous types d’atomes, qui vont ensuite se disséminer dans l’espace ; l'onde de choc de la supernova favorise la formation de nouvelles étoiles en provoquant ou en accélérant la contraction de régions du milieu interstellaire.

Un tel phénomène est apparu, fin mai, dans Messier 101 qui est une galaxie spirale vue parfaitement de face et située dans la constellation de la Grande Ourse, à une distance d’une vingtaine de millions d’années-lumière de notre Système solaire.

Dans la nuit du 26 au 27 mai, peu avant minuit, notre astrophotographe isérois Marc Khatchadourian a pu photographier la galaxie M101 et sa supernova, depuis la région de Grenoble, malgré une Lune bien présente en premier quartier donc assez gênante. Il a utilisé sa lunette Takahashi FC-100DF (diamètre de 100 mm) avec réducteur de focale, offrant environ 490 mm de focale, et son boîtier photo EOS 6D Mark II équipé d’un filtre LPro (13 poses de chacune 3 minutes à 800 ISO).




Cette image est accessible en plus haute définition et en plein champ, en cliquant sur l’image elle-même.

Dans la nuit suivante, au petit matin du 28 mai, Stéphane a lui aussi photographié la galaxie M101 et sa supernova SN2023ixf, dans les Bouches-du-Rhône : depuis le massif de la Montagne Sainte-Victoire, près du Col des Portes. Il a utilisé une lunette Astro-Physics 130 GT à F/6,6, lui procurant une focale sensiblement plus élevée (environ 860 mm) et sa caméra monochrome ZWO ASI 2600 équipée d’une roue à filtres et de filtres colorés rouge, vert et bleu. Il a posé 25 fois 2 minutes dans chacune des 3 couleurs, soit au total 2h30 d’exposition, entre environ 1h30 et 4 heures du matin. La présence de la Lune, en premier quartier « majoré » de quelques heures, a significativement réduit le rapport signal/bruit : d’où une image relativement bruitée, mais qui montre quand même très bien la supernova (dont la magnitude a été estimée à environ 11 à ce moment-là).




Cette image est accessible en plus haute définition et en plein champ, en cliquant sur l’image elle-même.



 

  SUPERNOVA 2023 ixf DANS LA GALAXIE M101


Durant les deux nuits consécutives du 3 au 4 août et du 4 au 5 août 2022, Stéphane avait photographié, à Lure, une partie des Dentelles du Cygne au moyen de sa lunette apochromatique Takahashi FSQ 106 ouverte à f/5 et de sa caméra CMOS monochrome ASI 2600 MM équipée d’une roue à filtres EFW et d’un diviseur optique OAG-L, le tout étant installé sur sa monture Astro-Physics. À cette occasion et pour la première fois, Stéphane avait utilisé une combinaison des trois filtres colorés classiques (rouge, vert, bleu) avec deux filtres à bande spectrale étroite : un filtre hydrogène alpha (H-alpha) et un filtre oxygène 3 (OIII).

L’ensemble des Dentelles du Cygne étant trop étendu pour entrer complètement dans le champ du capteur au format APS-C de sa caméra ASI 2600, il avait choisi de cadrer sur uniquement la partie « droite » des Dentelles, constituée de NGC 6960 y compris le Triangle de Pickering... et de reporter à l’année suivante la photo de la partie « gauche » constituant l’objet NGC 6992.

C’est ce qu’il a fait dans la nuit du 21 au 22 juillet 2023 à la Montagne de Lure, à proximité de l’Observatoire Marc Bianchi, en utilisant exactement la même configuration matérielle. En dépit de quelques passages de nuages d’altitude en seconde partie de nuit, il a bénéficié de conditions assez favorables, caractérisées par une transparence correcte, un vent faible et une turbulence modérée. Il a ainsi pu poser 56 minutes en H-alpha et en O-III (7 x 8 minutes dans chacun des deux cas) puis 111 minutes en chrominance (rouge, vert, bleu), soit 3 heures 3/4 au total.



Cette image est accessible en plus haute définition, en cliquant sur l’image elle-même.


 

  DENTELLES DU CYGNE