Bonjour,   Hier matin, tout était prêt pour un duel au Soleil, Soleil implacable dans un très beau ciel bleu. Mercure était cachée dans la lueur diurne intense d'un matin finissant, comme d'habitude actuellement. Ces derniers temps j'avais perdu tous les duels précédents qui se déroulaient en première partie de journée, mais j'ai la peau un poil dure. Casquette NCIS sur la tête, eau fraiche à portée de la main, instruments prompts à répondre, je me préparais à attaquer Mercure, ce fils de Jupiter et d'une femme dont j'ai oublié le nom. Point faible, la caméra ASI290MM que je chérissais jusqu'alors, m'avait trahi par un comportement étrange, lorsque je l'utilisais en dehors de sa plage de réglage habituelle. J'avais donc embarqué une ASI224MC dans cette aventure torride. Pour commencer il fallait localiser Mercure et pour cela, pointer et régler sur le Soleil. La veille j'avais fait une mise en station la plus précise possible de ma monture qui ne me trahit jamais. Après quelques minutes de recherche électronique, la planète était au centre d'un oculaire grand champ, tout de rouge filtré. La première étape était franchie, il fallait maintenant mener Mercure jusqu'au capteur électronique bardé de tous ses accessoires. En bref et malgré tous les efforts de cette matinée, Mercure demeurait inviolée, aidée par une turbulence assassine et par une chaleur insolente, sous un cache à lumière où j'étais camouflé. Il fallait tenter encore mais à la faveur d'un Soleil déclinant cette fois et en cette même journée. Comme pour un duel au pistolet, faites attention aux rayons de soleil. La turbulence était nettement plus propice, sans doute à cause des incantations et des offrandes délivrées durant toute l'après-midi . Mercure serait elle prête ainsi, à la portée d'un capteur couleur qui se demandait ce qu'il faisait dans la fournaise ? Impossible de le savoir tant que les quelques centaines de milliers d'images ne seront pas traitées. Vénus elle, s'est laissée faire par la même occasion. Mais on peut dire qu'avec cette dernière le triomphe est sans gloire pour moi : elle m'aime bien Vénus. C'est aujourd’hui que je vois quelques nuances sur le disque d'une Mercure coupée en deux. Ce sera de plus en plus difficile dans les prochains jours, elle va se rétrécir encore et encore. On verra bien. Pour cette journée d'hier, disons que le combat n'est pas vraiment gagné par rapport à d'autres préalables. Cependant je suis encore debout et la bête aussi ! Durant les traitements, j'ai failli tirer plus fort sur les réglages afin d'obtenir un disque bien net car c'est plus joli. Cependant la vision de la règle en bois de l'ami Jean-Pierre, posée non loin, m'en a dissuadé cette fois. Et mes doigts aussi ! Même sur Terre, on n'a pas que des amis.  Il me reste Vénus endormie non loin de la souris, avec elle je sais que l'on gagne à tous les coups. On va donc la garder sous le coude pour des soirs plus sombres. Et il va falloir rétablir un lien de confiance avec l'ASI290MM aussi, car la 170MM pointe son nez du tiroir : fatiguée de ne plus rien faire. Match nul cette fois avec une Mercure qui ne finira jamais.   Lucien