Je démarre ce fil en essayant de quantifier les choses.   Je pars sur 10000 satellites à terme, tous projets confondus. Le ciel faisant 41000 degrés carrés, ça nous place une moyenne d’un satellite pour 4 degrés carrés, c’est-à-dire dans chaque carré de 2°x2°. Ça commence à faire du peuple Hypothèse en photo CP sur instrument : des poses de 30s sur un champ de 2° (APS-C sur 500mm de focale). Un satellite à 1000 km de distance fait du 0,5°/s, donc il a parcouru 15° en 30s. Sauf erreur, j’estime que pour que ce satellite soit visible sur la pose, le champ visé doit être situé quelque part dans un rectangle céleste d’environ 15°x4° centré sur la trainée du satellite. Ce rectangle fait 60 degrés carrés, donc 1/700 de la surface de la voûte céleste. En partant sur 10000 satellites, ça fait statistiquement une quinzaine de satellites qui y passent, j’aurai donc en moyenne une quinzaine de zébrures sur chaque pose de 30s. J’aimerais bien avoir l’assurance que les algos de réjection vont pouvoir éliminer tout ce bordel sans résidus, et ça je n’y croirai que quand on m’en fera la démonstration. Une chose est sûre, il faudra un grand nombre de poses et qu’elles soient les plus courtes possible, et rien que pour les comètes ça va être coton…  (calculs corrects plus bas)   Les Starlink que j’ai filmés la semaine dernière étaient à 350 km d’altitude et étaient plus brillants que magnitude 2. En montant à 550 km, ça les ferait passer à m3 (à cette altitude ils seront visibles avec un soleil encore à -30° sous l’horizon, c’est-à-dire toute la nuit chez nous entre mai et juillet, quand il fait beau et qu’on a la plus belle partie de la VL). Certains disent que les panneaux solaires sont encore en configuration « low drag », qu’en config finale les satellites seront moins brillants, mais sans en apporter la moindre démonstration. Je vais essayer de filmer ceux du premier lancement et qui sont à poste (encore faut-il qu’il fasse beau au bon moment et que je sois dispo).   Si on a des milliers de trucs à m3 ou m4 qui se baladent dans tous les sens, ça veut dire qu’il y aura dans le ciel plus de satellites que d’étoiles visibles, et il y a pas mal de constellations qui vont devenir difficiles à identifier. Bon courage pour retrouver sigma octant pour faire une mise en station dans l’hémisphère sud…    Un nightscape pris au 24mm sur 24x36 doit faire dans les 5000 degrés carrés, donc avec 10000 satellites ça fait pas mal de dizaines de plus de 1000 merdouilles qui font des petits traits dans tous les sens…Les time-lapse risquent d’être animés. Quant aux rotations et filés d’étoiles, il pourrait y avoir plus de traits de satellites que d’arcs d’étoiles… Et à la prochaine belle comète qui passe, style Hale-Bopp, Hyakutake ou McNaught, ça risque d’être sportif aussi…   Superoptimiste, je te laisse estimer le nombre de trainées qu’il aurait fallu que tu effaces sur toutes les poses de ta méga voie lactée !   Ah si, une bonne nouvelle quand même : les gens qui veulent photographier des étoiles filantes seront heureux, ils en auront plein sur chaque photo et sans même attendre un essaim    Quelques dizaines de satellites en orbite basse, des trainées sur quelques poses d’une série, un ou deux avions et quelques satellites sur un nightscape, ça se gère, on a l’habitude. Je crois que certains ici n’ont pas conscience qu’on plonge dans l’inconnu et qu’on n‘est plus du tout dans le même ordre de grandeur !    Alors oui, on ne les stoppera sûrement pas (bonne nouvelle pour SpaceX et Porsche) mais tout ce qu’on peut faire pour limiter les dégâts et faire diminuer leur luminosité est bon à prendre. La résignation de certains ici me nâvre.