Salut,   voilà des dessins de la semaine dernière, depuis le ciel s’est couvert, en espérant que les prévisions météo disent vrai quand elles annoncent du mieux pour les soirs qui viennent !   Abell 33 dans l’Hydre Femelle 88X et OIII On détecte tout de suite une présence, un ectoplasme, surtout en partie inférieure du dessin, qui prend naissance au niveau de l’étoile lumineuse pour former ensuite un arc de cercle bien dessiné sur une demi-circonférence. La portion proche de l’étoile est plus large (d’ailleurs ladite étoile ne gêne pas l’observation malgré sa luminance plutôt élevée). La partie supérieure est plus écrasée, du coup l’ensemble forme une goutte plutôt que la bulle circulaire escomptée. Ce n’est que par rares instants que j’ai perçu le contour supérieur très diaphane qui forme en effet un disque parfait. Cette bulle fantomatique et l’étoile étincelante qui la borde forment un ensemble d’un esthétisme certain.     Abell 31 dans le Cancer 88X et UHC. Encore une méduse ! Déjà pointée plusieurs fois sans qu’un dessin soit entrepris. L’erreur commise était de penser que seul l’OIII pouvait être opérationnel. Avec ce filtre on décèle bien une zone quelque peu nébuleuse, mais vraiment pâlotte et de structure confuse. Avec l’UHC la zone nébuleuse est plus étendue et une forme de coquille se devine du côté sud (haut du dessin). On parvient même à percevoir quelques détails sur cette vaste NP, comme cette cavité plus sombre autour de l’étoile de droite et des bribes de coquille à droite. Ca reste un objet coton à décortiquer tout de même. Une observation plus riche que prévu pour cet objet dont je ne pensais jamais rien tirer de consistant.     Hickson 68 (autour de NGC5350) dans les Chiens de Chasse. 220X et 300X Un Hickson facile et de surcroît magnifique ! A 220X tout tient dans le champ de l’Ethos 8, dans lequel NGC5353 et 5354 apparaissent tout à fait distantes. J’ai poussé à 300X pour tenter de capter du détail dans les galaxies, mais seule NGC5350 m’a montré un soupçon de spires sous forme de renforcements lumineux à certains endroits. A 220X NGC5353 montre déjà un fuseau très marqué et un noyau ponctuel et lumineux. Les deux galaxies du haut (5358 et 5355) sont petites et peu lumineuses, elles apparaissent tout de même facilement dans le T406. L’étoile jaune en bas du champ, de magnitude 6 et quelques il me semble, apporte une touche colorée à ce tableau superbe. Sur la version annotée j’ai ajouté le nom, la magnitude et la taille angulaire du grand axe (ou du diamètre quand la forme est plus circulaire qu’elliptique). Les magnitudes sont celles du recueil de Reiner Vogel sur le catalogue Hickson, colonne « B_TC » qui est la « magnitude asymptotique corrigée » mesurée par Paul Hickson lui-même. J'ai fait pareil pour les deux autres groupes Hickson qui suivent, si certains sont intéressés par ce genre de données.           Hickson 56 et NGC3718 dans la Grande Ourse 220X, 300X, 440X Ce groupe Hickson est bien plus challenging que le précédent, mais la présence de NGC3718 (qui porte aussi le n°214 dans le catalogue Arp) juste à côté donne une sensation de profondeur assez ébouriffante. Si on commence par parler de cette « grosse » galaxie, malgré sa grande taille relative elle ne montre que peu de détails. Ses contours particuliers se dessinent tout de même assez bien et deux départ de spires sont vus. Sur le disque lui-même, peu d’infos à extraire. Du côté du groupe Hickson, UGC6257 et sa voisine juste à sa droite (composante c, ou plutôt la combinaison c+d) sortent assez bien dès 220X et semblent liées par un segment lumineux. J’ai eu besoin de grossir pour distinguer Markarian 176, fin tiret qui n’apparaît qu’en vision décalée et pas en continu. La dernière tachouille tout à droite (composante e) n’a été perçue que par instants, la consultation ultérieure de la carte m’a confirmé qu’elle était bien là où je l’ai placée sur mon dessin. A 440X la dernière galaxie (d) est collée à la composante (c), je ne l’ai pas vue sous la forme d’une tache mais plutôt d’un prolongement de c redressé vers le haut à droite.       Hickson 61, la Boite, dans la Coma. Autour de NGC4169. 220X Ce groupe fait figure de ‘Hickson facile’ après HCG56. Malgré la diversité des magnitudes les 4 galaxies apparaissent sans problème et leurs centres respectifs forment un rectangle bien dessiné. L’impression de rectangle est renforcée par le fait que ces fuseaux galactiques sont orientés de façon à en marquer les contours. 4169 est la plus contrastée et délimitée. En haut à gauche, 4174 est plus difficile, c’est un fin tiret orienté vers sa voisine de droite, NGC4175, qui sort mieux. A son tour cette dernière est orientée vers la suivante (NGC4173), la plus diaphane mais qui montre tout de même une zone plus lumineuse. D’ailleurs cette galaxie s’est incrustée dans le groupe par effet de profondeur, elle est en fait plus proche de nous que les trois autres, ce que sa luminance plus faible ne pouvait pas laisser deviner. Un groupe de Hickson vraiment sympa !       NGC3226-27 (Arp 94) dans le Lion 220X Merci à Cyprien pour l’idée Cible « étudiée » en deux fois. La 1ère fois, impression mitigée laissée par l’image qui m’a semblé peu riche en détails : NGC3227 (au-dessus) présente un noyau stellaire. Sa forme allongée saute aux yeux. NGC3226 m’est apparue quelque peu étirée, sans autres détails. Je n’ai donc pas fait de dessin ce premier soir. J’y suis revenu la nuit suivante, d’emblée ce couple m’a donné l'impression d'être plus riche en infos que la veille. Ciel de meilleure qualité ? Cerveau qui a mûri inconsciemment l’image pendant 24h ? D’abord 3227 est apparue plus ventrue, en ballon de rugby plutôt qu’en barre comme la veille, les deux bras ont été vus par rares moments. Pas vu de jonction avec la galaxie voisine. Cette dernière a montré un étalement (rectiligne) plus étendu que la veille, conséquence de l’effet de marée causé par sa voisine. Et puis un lambeau de bras est apparu à droite, sans que j’aie de connaissance préalable de ce couple de galaxies, ça a été une belle surprise. C’est un morceau de bras de 3227 qui s’est détaché, là aussi à cause de l’effet de marée. En consultant a posteriori une photo je vois qu’il y a son symétrique de l’autre côté, celui-là ne m’est pas apparu, ainsi que d’autres traînées plus ténues encore. Une prochaine fois peut-être… au bilan une observation plus gratifiante que pressenti après le 1er essai.         La Chaîne de Markarian dans la Vierge. Autour de M84-86. Du classique de chez classique, mais on y revient à chaque printemps.     NGC3628, le Hot Dog, dans le Lion 220X Elle a beau être un grand classique je n’en avais jamais fait de dessin, contrairement aux deux autres du triplet du Lion. Sa luminance plus faible que ses voisines et son caractère diffus n’incitent pas à s’y intéresser. La bande d’absorption est bien visible en partie centrale, les extrémités se perdent dans le fond de ciel mais on perçoit tout de même qu’elles s’évasent et que le tout n’est pas rectiligne ni symétrique.     M95 dans le Lion 220X En voilà une qui a vite fait de passer pour une elliptique lumineuse, sa structure ne se révèle (partiellement) qu’après un long examen. Le noyau puis la barre sortent en premier, viennent ensuite les tronçons de spires qui cernent l’ensemble. A la rigueur, ces derniers sont plus facilement détectables que la structure interne, noyée dans la luminosité de la zone centrale. Mais j’ai toujours tendance à m’acharner d’abord sur le centre avant de passer aux extensions.     C'est tout ! Fred.