Observatoire du plateau de Calern, la semaine dernière. Clair de Lune sur la neige, température glaciale dans la coupole du télescope de 1 mètre Epsilon. Le télescope ronronne doucement dans l’ombre. En attendant que M 87 soit suffisamment haute pour être photographiée, je pointe 3C 273, comme ça, pour voir. Le foyer à est à F/9, l’oculaire Panoptic de 41 mm de focale donne un grossissement de 220 fois. Je reste un moment dans la pénombre de la coupole pour m’habituer à l’obscurité, très relative du fait du quartier de Lune… Je mets l’œil à l’oculaire. Au milieu du champ, deux étoiles assez brillantes, plus une troisième, plus faible, dessinant un triangle plus ou moins équilatéral. Je regarde. Je me rappelle de la carte de 3C 273, consultée avant l’observation, afin de ne pas confondre l’étoile du champ avec le quasar… OK, la plus éloignée de la « petite » étoile, c’est 3C 273… A l’oculaire, c’est juste une étoile de 13 eme magnitude, brillante, presque équivalente à sa voisine, et bien plus lumineuse que la « petite » étoile à côté, qui est de 14 eme. Je regarde un long moment, me disant que les photons qui frappent ma rétine ont été émis il y a un peu plus de deux milliards d’années. J’essaie de réaliser ça : deux milliards d’années-lumière. Si 3C 273 est si brillant, c’est aussi parce que c’est l’un des astres intrinsèquement les plus lumineux du ciel, un peu plus de mille milliards de fois plus brillant que le Soleil… Au bout d’un moment, je me prépare à pointer M 87, pour la photographier.     Et puis là, déclic : M 87… 3C 273… Il y un écho, là... Mais oui, bien sûr ! Et si… Changement de programme. La suite dans la rubrique Astrophotographie…