Mascotte, mon ami le renard de la Montagne de Lure, le 14 mai 2005 

Dans les yeux de Mascotte...

J'ai longtemps recherché et attendu Mascotte samedi après-midi 14 mai. Lorsqu'il est enfin arrivé, j'ai cru déceler dans son attitude quelque chose d'un peu anormal : de la nervosité. Il a semblé pressé, un peu agressif aussi. J'ai remarqué une sorte de déchirure au bas de son oreille droite, comme une blessure heureusement cicatrisée : s'était-il battu, et contre qui ? Pour défendre sa progéniture, son territoire ou sa vie ? Je n'en saurai jamais rien.

Il me semble très difficile de lire toute émotion dans les yeux de Mascotte. Comme à l'habitude, je me suis assis face à lui puis je lui ai parlé doucement. Il a longuement reniflé les semelles de mes chaussures, tout en me jetant de brefs coups d'oeil interrogateurs. Comme toujours, il m'a beaucoup regardé, droit dans les yeux. J'ai fait de même.

Je me suis mis à le photographier et il est venu sentir mon habituel grand sac vert, ce sac isotherme dans lequel j'emporte ma nourriture pour le week-end et qui contient toujours quelque chose pour lui. Il a à nouveau reniflé l'une de mes semelles et a brusquement mordu le bout de ma chaussure en toile, sans me blesser, avant de me fixer droit dans les yeux. Je n'ai pas compris la signification de ce comportement inhabituel. L'odeur de la cuisse de poulet cru qui se trouvait dans le sac l'a peut-être excité. Une minute plus tard, alors que je le photographiais, il s'est presque jeté sur moi et a mordu un repli de mon pantalon en toile, juste sous mon genou gauche, ses dents ne s'enfonçant heureusement que dans le tissu. Voulait-il me taquiner, me signifier son impatience ou simplement sa faim ? Je ne savais comment réagir. Pour la première fois, je lui ai parlé sur un ton très vif et avec une intonation légèrement agressive, essayant de lui faire comprendre que je n'acceptais pas son comportement. Il n'a pas fui et a seulement fait un pas en arrière puis a semblé plus calme. Je sentais néanmoins quelque chose d'un peu anormal et imprévisible dans son attitude. Alors je ne l'ai plus quitté des yeux, cessant de mettre l'oeil au viseur de l'appareil photo. Qu'y avait-il dans la tête de Mascotte ? Qu'y avait-il dans ses yeux, dans son regard ? J'ai gardé l'appareil photo dans ma main droite, presque contre ma poitrine et, continuant de regarder Mascotte droit dans les yeux, je me suis approché de lui au plus près puis j'ai déclenché la photo "à l'aveugle". Dans les yeux de Mascotte, il y avait le reflet de l'univers qui l'entourait : la forêt et ses grands arbres, le ciel bleu, et moi (voir en pleine page la dernière des huit photos ci-dessous).

J'ai sorti du sac vert la cuisse de poulet et je l'ai tendue à Mascotte. Il l'a attrapée dans ma main d'un geste vif et l'a emportée aussitôt vers le coeur de la forêt, sans doute vers son terrier. Je n'ai pas suivi Mascotte.

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