Mascotte, mon ami le renard de la Montagne de Lure, le 25 juin 2005 

Pattes de velours

Au fil des derniers mois, Mascotte est devenu plus proche de moi. J'ai ressenti cela non seulement dans ses attitudes et son comportement à mon égard mais aussi dans la plus grande facilité à le trouver dans la forêt après une semaine de séparation. Il n'est maintenant plus nécessaire que je le cherche et que je l'appelle au milieu de la forêt. La semaine précédente, il est venu spontanément vers moi, sur le lieu de nos rencontres habituelles, sans même que j'aie eu besoin de l'appeler.

Samedi soir 25 juin, Mascotte a fait plus fort encore. M'attendait-il ? Sait-il compter jusqu'à 7 (jours) ? Toujours est-il que je venais de garer ma voiture non loin de la route qui mène au sommet de Lure, quelques minutes plus tôt. Muni de mon sac à dos et de mon appareil photo, je me suis mis à marcher le long de la route qui borde la forêt. Je m'apprêtais à pénétrer dans les sous-bois pour rejoindre le territoire de Mascotte. Je n'étais pas encore entré dans la forêt. Quelque chose m'a incité à tourner la tête... il était là, marchant à mes côtés ! Une fois encore il était arrivé à pattes de velours, comme surgi de nulle part, sans s'être fait voir ni s'être fait entendre.

J'ai vite pénétré dans la forêt afin que nous ne restions pas à découvert. Je n'aime pas voir Mascotte près de la route, à proximité des voitures et à portée de vue des humains. Mascotte était d'une humeur charmante. Je l'ai trouvé particulièrement calme et "sage", très "pattes de velours". Il n'a montré aucune velléité à l'égard de mes chevilles et de mes chaussures; peut-être a-t-il tout simplement appris et compris maintenant qu'il ne doit pas faire usage de ses dents vis-à-vis de moi...

Nous nous sommes promenés sur les sentiers et dans les magnifiques petites clairières qui parsèment la forêt. Mascotte sait que je lui apporte de la nourriture et que cette nourriture se trouve dans mon sac à dos. Il le sait et il le sent. Je suis content qu'il n'ait manifesté aucune impatience. Cela me paraît constituer une preuve supplémentaire de confiance : il sait que je vais lui donner ce que contient le sac à dos. Et moi je sais que je dois tout de même veiller à ne pas trop le tenter, car l'instinct est fort : Mascotte aurait vite fait de voler le sac à dos et il me faudrait crier pour l'arrêter. C'est pourquoi j'ai perché le sac à dos dans un arbre. Mascotte s'est assis sur son petit derrière et a longuement fixé du regard le sac perché dans l'arbre, sans signe de nervosité ou d'impatience mais avec un intérêt non dissimulé... on aurait dit un enfant hypnotisé devant un sapin de Noël, attendant le grand moment de l'ouverture des cadeaux. Je n'ai pas fait attendre Mascotte et j'ai commencé par lui offrir un bel abricot odorant et appétissant. Peine perdue... ça n'avait pas l'air de l'intéresser. J'ai bien tenté de le convaincre, en mangeant moi-même la moitié de l'abricot devant lui, mais rien à faire : après avoir reniflé le fruit de très près, il s'en est détourné. Ce devait être la première fois qu'il voyait un abricot et ce fruit-là ne doit pas faire partie non plus de ce qui est programmé dans ses gènes. Je n'ai ensuite pris aucun risque avec les morceaux de poulet, qui constituent une figure imposée et qui recueillent toujours un très vif succès. Comme d'habitude, Mascotte est venu tranquillement manger dans ma main. Le repas s'est terminé par un biscuit comme il les aime, un biscuit aux céréales et aux fruits... aux "fruits de la forêt", évidemment !

Nous avons ensuite tenu notre habituelle conversation. C'est un curieux dialogue dans lequel je m'exprime par des mots et lui par des attitudes et des postures. À dire vrai une sorte de dialogue de sourds, mais qui a l'immense mérite d'exister. Mascotte s'est assis près de moi et a pour la première fois adopté une attitude étrange tout en me regardant droit dans les yeux : une sorte de lent bâillement qui n'en était pas un. Une forme de sourire ou de rire ?

Et puis ma récompense est arrivée : il a fait ce que je préfère, ce qui me fait le plus plaisir, il s'est allongé près de moi. Il ne reste jamais allongé plus d'une dizaine de secondes, sans doute parce que cette attitude est l'une de celles qui l'exposent le plus au danger c'est-à-dire aux prédateurs susceptibles d'arriver dans son dos et qu'il ne verrait pas approcher. Comme il le fait quelquefois, Mascotte s'est ensuite assis près de moi, là aussi pendant peu de temps. Comme il le fait plus rarement, Mascotte s'est approché quelques minutes plus tard de mon visage et, pointant son nez vers l'avant, il a semblé me renifler. Je lui ai rendu la pareille, ou presque, en approchant l'appareil photo très près de son museau et je l'ai photographié avec le zoom en position grand angle, pour montrer Mascotte sous une perspective inhabituelle. Puis j'ai repris mon sac à dos et nous nous sommes encore promenés un moment dans la forêt. Par deux fois, Mascotte m'a encore fait le bonheur de s'allonger près de moi : dans une pente, au milieu des pommes de pin, puis quelques minutes plus tard au pied d'un grand arbre magnifique.

J'ai été ravi de cette rencontre avec Mascotte, d'autant qu'il m'a pratiquement raccompagné jusqu'à ma voiture.

J'attends impatiemment notre prochaine rencontre, en me demandant de quel nouveau comportement étonnant il me fera cette fois la surprise et le don.

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