L'astrologie au crible de la science

L'astrologie européenne est-elle ou non une science?

Christian Nitschelm & Raslan Leguet

Dijon, France, printemps 1994 (dernière remise à jour: avril 2011)


L'astrologie au crible de la science (introduction)


I. Qu'est-ce qu'une science?


Science: Ensemble de connaissances et d'études d'une valeur universelle, caractérisées par un objet et par une méthode déterminée et fondées sur des relations objectives contrôlables, ainsi que sur des observations et des expériences répétitives vérifiables.


Classement des sciences d'après leur objet:

+ Sciences mathématiques;

+ Sciences physiques (physique, chimie, astronomie);

+ Sciences de la Terre (géologie, paléontologie);

+ Sciences de la vie (biologie, génétique);

+ Sciences humaines (anthropologie, psychologie, etc.);

+ Sciences sociales (étude des sociétés humaines).


Sciences fondamentales: Mathématiques, astronomie, physique, chimie, sciences de la Terre (géologie et paléontologie).


Les sciences procèdent de la démarche scientifique. Elles progressent petit à petit, par tâtonnements successifs et remises en questions basées sur le doute et le scepticisme.


Scepticisme: Refus d'admettre une affirmation ou un dogme, surtout quand ils sont invérifiables ou sans fondements, sans en faire un examen critique.


II. L'astronomie, science à part entière.


Astronomie: (du grec astron: astre et nomos: loi) Science qui étudie les positions relatives, les mouvements, la structure et l'évolution des astres. Objets étudiés par l'astronomie: dans le Système Solaire: Soleil, planètes, satellites, astéroïdes, comètes, milieu interplanétaire; dans la Galaxie: étoiles, amas d'étoiles, nébuleuses, milieu interstellaire; dans l'Univers: galaxies, quasars, amas de galaxies, milieu intergalactique, ainsi que les rayonnements variés qui baignent l'Univers.


Astronomie fondamentale:


a) Astrométrie = astronomie de position:


Détermination des positions et des mouvements des astres. Création de catalogues d'étoiles (mouvement, parallaxe, doubles, dynamique de la Galaxie, etc.).


b) Mécanique céleste:


Liée à l'astrométrie, traite des lois régissant les mouvements des astres. Entraîne la création d'éphémérides et le calcul d'orbites de comètes, d'astéroïdes, de sondes.


Astrophysique:


Etude physique des astres à travers l'ensemble du spectre électromagnétique: gamma, X, ultraviolet, visible, infrarouge, millimétrique, radio. Discipline née au XIXème siècle grâce à l'apparition de la photographie et de la spectroscopie. S'est ultérieurement diversifiée en différentes branches (radioastronomie, astronomie spatiale, etc.). Débouche sur la cosmologie et l'exobiologie.


III. Les fausses sciences.


Fausses sciences ou pseudo-sciences: Doctrines à caractère ésotérique dépourvues d'une quelconque valeur scientifique, assimilables à des croyances ou à des impostures et basées sur des affirmations indémontrables et non vérifiables issues le plus souvent du domaine de l'irrationnel. Les adeptes de ces pseudo-sciences essayent de les faire passer, souvent avec virulence, pour des sciences à part entière.


Sciences occultes: Doctrines et pratiques secrètes faisant intervenir des soi-disant forces ou énergies qui ne sont reconnues ni par la science, ni même par la religion, et requérant une initiation de type mystique (alchimie, astrologie, cartomancie, magie, nécromancie, radiesthésie, télépathie). Les soi-disant sciences occultes se classent indubitablement parmi les pseudo-sciences: elles ne peuvent en aucun cas être classées comme des vraies sciences.


Les fausses sciences ne procèdent pas de la démarche scientifique. Elles utilisent, autant que faire se peut, la crédulité humaine par des discours irrationnels séduisants et trompeurs, voire des impostures pures et simples.


Crédulité: Trop grande facilité à croire un dogme ou une affirmation sans fondements.


Imposture: Action de tromper par des discours mensongers, des fausses apparences, ce qui peut par trop facilement mener à une escroquerie.


IV. Cas de l'astrologie.


Astrologie ou, plus correctement, astromancie: Art de déterminer le caractère et de prévoir le destin des hommes par l'étude de soi-disant influences astrales, ainsi que de la position des planètes majeures, des aspects, des signes zodiacaux. Affirmation de l'existence d'une relation non prouvée scientifiquement entre l'homme et le cosmos.


Horoscope: "Qui considère l'heure de la naissance". Etude de la destinée d'un individu, faite par les astrologues, en se fondant sur de soi-disant influences astrales supposées s'exercer sur lui depuis l'heure de sa naissance par l'observation de l'état du ciel et des aspects à ce moment.


Les différentes écoles astrologiques européennes n'ont souvent rien à voir les unes avec les autres en raison de leur interprétation de l'astrologie. Hermétisme alchimique, détermination du caractère ou prédiction de l'avenir par un procédé quelconque, le plus souvent totalement irrationnel, astrologie tropique contre astrologie sidérale, les écoles astrologiques s'affrontent, parfois très agressivement. Il est donc beaucoup plus correct de parler des astrologies européennes ou, en se référant à l'étymologie, des astromancies européennes.


V. L'astrologie au crible de la science.


V.1. Les bases astronomiques.


Les notions astronomiques de base sont assez généralement très mal assimilées par les astrologues, quelle que soit l'école d'appartenance. La notion de constellation, simple apparence subjective sans aucune réalité physique, est très mal comprise par les astrologues. Ils associent en effet aux constellations des propriétés étranges et irréelles liées à leurs noms. Les formes de ces constellations, aux noms généralement issus de la mythologie gréco-romaine et qui ont significativement variées depuis l'Antiquité, n'ont été fixées qu'en 1930, de même que leur nombre.


La notion de signe zodiacal, qui n'a plus aucun sens en astronomie moderne, est encore plus mal employée par les astrologues, par simple ignorance des mouvements apparents des astres et de certains mouvements particuliers de l'axe de rotation terrestre. La trajectoire apparente du Soleil en un an autour de la Terre définit sur la sphère céleste un grand cercle appelé écliptique. L'écliptique coupe ainsi quatorze constellations, de tailles très inégales, sur la sphère céleste avec leurs limites de 1930, en l'occurrence les Poissons, la Baleine (qui est simplement longée par l'écliptique), le Bélier, le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge, la Balance, le Scorpion, Ophiucus, le Sagittaire, le Capricorne et le Verseau. Curieusement, les astrologues ne retiennent que douze d'entre elles pour en faire les douze signes, tous de taille égale à 30°, de l'astrologie européenne.


Le nombre de signes zodiacaux a d'ailleurs significativement varié d'une civilisation à l'autre depuis l'Antiquité. En effet, il est passé de 6 en Mésopotamie primitive à 28 en Chine médiévale, en passant par 11 à Babylone et 20 chez les toltèques. Cette simple constatation enlève toute signification logique et précise aux douze signes utilisés actuellement. Pourquoi pas, en effet, un, dix, cent, trois cent soixante-cinq ou dix mille signes zodiacaux? Pourquoi un nombre entier de signes? En effet, les constantes utilisées en mathématiques, en physique, en chimie et en astrophysique sont le plus souvent réelles, c'est-à-dire non-entières. Pourquoi les constantes astrologiques seraient-elles alors presque toujours entières?


A cause de l'un des mouvements de l'axe de rotation terrestre, appelé précession des équinoxes, les signes zodiacaux glissent lentement le long du cercle écliptique dans le sens rétrograde par rapport aux constellations du zodiaque, bouclant une rotation en 25750 années. Ce lent mouvement fait que les signes zodiacaux ne correspondent plus depuis longtemps à leurs constellations associées. Par exemple, le Soleil ne se trouve pas devant la constellation du Bélier vers la fin mars, mais devant celle des Poissons, non loin de la limite avec celle du Verseau, proche de l'endroit où est localisé actuellement le Point Vernal, direction du Soleil au moment de l'équinoxe de printemps pour l'hémisphère nord. A cette époque cependant, il est supposé se trouver, selon n'importe quel astrologue, dans le signe du Bélier. Face à ce problème, certains astrologues pratiquent une astrologie, dite sidérale, qui s'oppose à l'astrologie classique, dite tropique, et qui considère les constellations du zodiaque et non plus les signes astrologiques. Cette nouvelle sorte d'astrologie peut immédiatement être classée comme caduque, les saisons ne correspondant plus à la position du Soleil...


Par une utilisation curieuse du phénomène de précession des équinoxes, certains astrologues affirment bizarrement l'existence d'ères d'influences astrales. Ainsi nous serions selon eux vers la fin de l'ère des Poissons, non loin du commencement de l'ère du Verseau. Ces ères correspondraient en fait à la période de traversée de la constellation associée par le Point Vernal, du fait du mouvement de précession des équinoxes. Chaque astrologue propose sa propre date, à chaque fois différente, pour le début de cette soi-disant ère du Verseau qui débuterait toujours dans un futur proche. Cependant, en prenant les limites officielles de 1930 pour les constellations zodiacales, on arrive par un calcul simple à des dates bien différentes, le début de la soi-disant ère des Poissons se situant vers 70 avant J.C., et sa fin en l'an 2614 de notre ère, invalidant totalement le discours astrologique. La soi-disant ère du Verseau, qui n'a rigoureusement aucun sens en astronomie, n'existe en fait que dans l'imagination trop fertile, voire délirante, de ces astrologues qui semblent confondre leurs fantasmes avec la réalité, les constellations n'étant que des projections fictives de certains mythes bien terrestres sur la voûte céleste des anciens grecs.


La position d'un astre sur la sphère céleste ne peut être parfaitement connue qu'à l'aide d'un système de trois coordonnées: la longitude céleste rapportée à une origine, la latitude céleste et la distance. La non-connaissance de l'une de ces trois coordonnées induit une énorme imprécision sur la position de l'astre. Les coordonnées écliptiques constituent l'un des principaux systèmes de coordonnées célestes utilisés en astronomie. Les astrologues utilisent très mal ce système, la longitude écliptique étant seule prise en compte par ceux-ci de manière très imprécise. La connaissance de la position précise d'un astre est incompatible avec le système astrologique de repérage.


L'astrologie est curieusement fille des régions tempérées de l'hémisphère nord. En effet, elle n'est adaptée que dans ces régions, ne serait-ce qu'à cause du phénomène des saisons. Dans les régions tempérées de l'hémisphère sud, les saisons sont inversées, ce qui enlève toute vraisemblance au symbolisme associé. Ainsi, le signe du Lion, qui correspond à l'été boréal, est supposé avoir des propriétés d'exhalation de la chaleur, ce qui ne marche évidemment pas dans l'autre hémisphère, alors en plein hiver austral. En zone tropicale, la situation est encore pire d'un point de vue astrologique, les saisons n'étant qu'au nombre de deux, la saison sèche et la saison humide (sujettes à des variations régionales), et sans variation de température!


Dans les régions polaires, la plupart des systèmes astrologiques en vigueur ne permettent même pas de construire des horoscopes viables. Certains astres et certains signes n'y sont en effet jamais visibles, alors que les "maisons" astrologiques, absolument indispensables pour l'élaboration de l'horoscope, ne peuvent même plus y être calculées et ne coupent plus, de toute façon, l'écliptique, dans la plupart des cas.


Quelle est, à ce propos, la signification physique des "maisons" astrologiques et pourquoi celles-ci ne peuvent-elles exister dans certains cas sur et au-delà des cercles polaires? En effet, ces "maisons" astrologiques, où que l'on se trouve dans l'Univers, ne correspondent strictement à rien!!! D'un autre point de vue, si l'astrologie était une science, on peut légitimement se demander quel serait l'horoscope d'un individu né ailleurs que sur Terre, les lois de la physique étant les mêmes partout dans l'Univers.


Quelle serait, alors, l'influence de la Terre?


V.2. Les lois de la physique.


L'astrologie présuppose implicitement l'existence d'un certain nombre d'influences astrales dues au Soleil, à la Lune et à quelques autres objets, en l'occurrence les grosses planètes. Si influences astrales il y a, alors il s'agit tout d'abord d'élaborer des lois cohérentes donnant leurs natures, leurs portées, leurs modes d'action, ainsi que leurs facteurs de dépendance en fonction de la distance d, de la masse m, de la charge électrique q, ... du corps perturbateur, selon une loi du type F = a f(d, m, q, ...) = a dα mβ qγ ..., où a est un facteur qui ne dépend pas du corps perturbateur et où les exposants α, β, γ, ... sont des nombres réels positifs ou négatifs.


Ces soi-disant influences sont-elles des forces? Si oui, de quel type? Il n'est actuellement connu que quatre types de forces fondamentales: l'interaction forte, l'interaction faible, la force électromagnétique et la force de gravitation. Dans quel type de force fondamentale est-il possible de classer ces influences astrales? Est-ce une nouvelle force fondamentale? Il faudrait alors la définir!!! D'un autre point de vue, si ces influences ne sont pas des forces, sont-elles alors des énergies? Si oui, la même question se pose, une énergie étant parfaitement quantifiable! On connaît en effet de nombreuses formes d'énergie: cinétique, potentielle, élastique, radiative, chimique, nucléaire, interne, etc... Quelle peut bien être la forme d'énergie qui pourrait correspondre aux soi-disant influences astrales invoquées par l'astrologie?


Quelle est alors la nature des influences astrales présupposées par l'astrologie et qui agiraient sur les individus à l'instant de leur naissance (pourquoi pas l'instant de leur conception (serait-ce une indiscrétion?) ou n'importe quel autre instant?)? Comment ces influences agiraient-elles sur les humains (pourquoi seulement sur les humains?) ou sur certains individus (à Babylone, seul le prince, lui-même demi-dieu, était jugé digne d'être en relation avec les "astres-dieux"). Quelles sont les lois physiques qui régissent ces soi-disant influences astrales et comment évoluent-elles en fonction des distances, des masses ou autres paramètres? Pourquoi les corps proches (personnes, immeubles, voitures, arbres, etc.) n'agiraient pas autant, voire plus, que les planètes ou même que certaines étoiles brillantes, pour raison de proximité (cas des forces gravitationnelles et des forces de marées)? Pourquoi, à l'inverse, les corps très éloignés (étoiles, galaxies, amas de galaxies...) n'agiraient pas de même, ne serait-ce que par leur grand nombre (cas d'une force indépendante de la distance, présupposée par le flou artistique astrologique et dont on attend toujours une définition cohérente)? Et que dire des autres corps présents dans le Système Solaire (astéroïdes, comètes, satellites naturels et artificiels, poussières interplanétaires, rayonnement, etc.).


Il faudrait donc expliquer clairement pourquoi ces influences astrales n'existeraient que pour le Soleil, la Lune et quelques planètes, alors que l'immense majorité des corps célestes n'agirait aucunement sur les humains. De même, il faudrait préciser si ses soi-disant influences agissent seulement sur les humains (et alors, pourquoi?) ou sur les animaux et les plantes (et alors, comment?).


Il n'a jamais été donné de réponse claire à ce problème. Les soi-disant influences astrales, qui ne sont ni des forces, ni des énergies, n'ont en effet jamais été confirmées par une quelconque expérience scientifique digne de ce nom...


V.3. Les études statistiques.


Les études statistiques menées de manière objective et honnête ont toujours montré que l'astrologie ne marchait que par simple hasard et que les signes ou les planètes n'avaient pas d'influence particulière sur la destinée d'un individu quelconque. En particulier, une étude statistique a été très sérieusement effectuée en 1985 aux Etats Unis (en Californie) avec l'accord d'une quarantaine d'astrologues. Cette étude, qui utilisait une série de tests en double aveugle (Carlson, S.: December 1985, "A double-blind test of astrology", Nature, 318, 419-425), a clairement démontré de manière objective que les prédictions des astrologues ne marchent, au mieux, que par le simple hasard ou sont, au pire, totalement erronées: la corrélation affirmée et/ou prédite entre la position des planètes et autres objets astronomiques à l'heure de la naissance et la personnalité d'un individu quelconque n'existe pas. L'expérience scientifique réfute clairement l'hypothèse astrologique.


Cependant, certaines statistiques, trop éloignées de la stricte impartialité, voire sciemment biaisées, ont parfois pu montrer le contraire. Après analyse, il a toujours été mis en évidence que ces dernières statistiques avaient été arrangées, voire trafiquées, afin de pouvoir atteindre un tel résultat. On est bien loin ici de l'honnêteté et de l'objectivité d'une quelconque démarche scientifique menée correctement...


V.4. Ethique.


De quel droit les astrologues essayent-ils de régenter la vie des autres humains? Si l'astrologie se contentait seulement de définir un quelconque profil psychologique, elle entrerait déjà en conflit avec la psychologie scientifique mais ne serait pas dangereuse. Cependant, l'évolution actuelle d'une certaine astrologie vers un dirigisme plus ou moins complet de la vie de chacun est totalement inadmissible et intolérable, voire dangereux, nombre d'astrologues se substituant, de manière absolument illégale, aux psychologues, aux médecins, voire aux thérapeutes.


Certaines pratiques astrologiques, bien trop médiatisées, violent ainsi les bases mêmes de l'éthique. Accepteriez-vous que quelqu'un d'inconnu prétende vous connaître totalement et s'autorise à diriger votre vie de manière arbitraire, en bien ou en mal? Le déterminisme astrologique, partiel ou absolu, s'oppose ici clairement au libre arbitre, droit inaliénable de chaque être humain ayant vécu ou vivant sur notre planète. Même si, selon la plupart des astrologues, "les astres inclinent, mais ne déterminent pas", l'astrologie est de manière doctrinale beaucoup trop déterministe, allant jusqu'à amputer le libre arbitre de chaque être humain. Cette constatation a d'ailleurs conduit différentes églises, en particulier l'Eglise Catholique, à rejeter toute crédibilité à n'importe quelle sorte d'astrologie, le déterminisme, même astrologique, étant contraire à la notion religieuse de libre choix pour le salut de chaque individu.


L'utilisation de l'astrologie pour le recrutement dans certaines entreprises, d'ailleurs actuellement hors-la-loi, viole les principes fondamentaux des droits de l'homme. Ceci rappelle en effet par trop fâcheusement certaines pratiques honteuses appliquées durant l'occupation, période la plus sombre de notre histoire. L'astrologie est également bien trop souvent utilisée par certaines sectes dont le but principal est l'asservissement total de l'être humain et de son esprit à un gourou omnipotent.


VI. Conclusion.


L'astrologie, construite depuis son origine sur des bases totalement irrationnelles, se classe donc indubitablement parmi les fausses sciences et ne peut en aucun cas être classée parmi les sciences. Elle reste en effet totalement irrecevable dans une vision scientifique de l'Univers pour un grand nombre de raisons, divergences criantes entre astrologues, nature hasardeuse et souvent invérifiable des prédictions astrologiques, nature floue des soi-disant influences astrales, etc...


Depuis l'Antiquité, la vision astrologique du monde est toujours restée figée, voire engluée, dans un géocentrisme purement aristotélicien, en totale contradiction avec la vision moderne de l'Univers. Cette simple constatation enlève toute validité scientifique et toute crédibilité à un édifice basé sur une vision cosmologique antique et médiévale complètement dépassée, qui plaçait la Terre au centre d'un hypothétique univers fini de petite taille, ainsi que sur une soi-disant position privilégiée de l'Homme dans le cosmos. En effet, le Soleil, pas plus que la Terre, n'occupe aucunement le centre de l'Univers. Il appartient à notre Voie Lactée, gigantesque système stellaire de plus de deux cents milliards d'étoiles, dont il n'occupe aucunement le centre. La Galaxie n'est que l'une des milliards de galaxies et n'est certes pas située au centre de l'Univers. On ne peut même plus parler actuellement d'un quelconque centre pour notre Univers!


En 1666, Colbert, alors ministre d'état du roi Louis XIV, fit exclure de l'Université de Paris l'enseignement de l'astrologie. Celle-ci perdit alors tout accès potentiel au statut de science, statut qu'il était encore possible de lui attribuer par erreur avant cette date, malgré les très nombreuses prédictions fausses et jamais réalisées que nombre d'astrologues, parmi les plus célèbres, avaient auparavant affirmé comme vérités d'évangile, depuis l'Antiquité jusqu'à la Renaissance...


La part de rêve induite par l'astronomie est extraordinaire. Qui ne s'interroge pas en effet sur la signification profonde du Monde lorsqu'il lève les yeux vers les merveilles célestes? Cette question est absolument légitime mais ne doit pas masquer le fait que les réponses restent très complexes, essentiellement du domaine de la science et de la philosophie. L'astrologie donne une réponse, certes agréable, mais par trop simpliste qui ne devrait en aucun cas satisfaire l'honnête homme. L'astronomie ne suffit-elle pas à dévoiler les mystères de notre Univers et ne montre-t-elle pas implicitement la vanité de toute explication astrologique et divinatoire du Monde?


Tant que l'astrologie se cantonne au niveau du mythe, son existence ou sa non-existence n'interfère en aucun cas avec le champ des sciences. Les scientifiques ne se sentent alors absolument pas concerné par ce qui apparaît en fait comme une résurgence de la religion gréco-romaine à travers plus de dix-sept siècles de christianisme. Cependant, toute aspiration de l'astrologie à la scientificité reste et restera inadmissible pour l'ensemble de la communauté scientifique tant que les grandes questions fondamentales resteront sans réponses!


Pourquoi, alors, certains astrologues cherchent-ils de manière aberrante à faire passer leurs affirmations pour des faits scientifiques? Les fondements de l'astrologie ne sont-ils pas suffisamment solides pour pouvoir répondre à l'évolution des connaissances? N'est-ce pas ici la recherche d'une caution scientifique abusive pour une pratique très éloignée de toute science, trop souvent proche de l'imposture, dans un but peu avouable, au mieux bassement mercantile? L'astrologie, quelle que soit l'école d'appartenance, ne peut en aucun cas prétendre être une science.





Un nouvel argument d'importance contre la doctrine astrologique:

Découverte d'un trans-neptunien plus gros que Pluton
(Pluton déchu de son titre de planète majeure)




Un argument plus classique contre la doctrine astrologique:

Forces gravitationnelles et forces de marées




Bibliographie


Pour en savoir plus

Sur l'astrologie: Réflexions de deux astronomes
L'ouvrage de Paul Couderc "L'astrologie", enfin accessible sur le Web
Cinq réponses à un amateur d'astrologie (pdf)
Astrologie: L'horoscope c'est con comme la Lune (pdf)
Valeur de trois pseudo-sciences utilisées pour le recrutement
Astrologie : la preuve par deux ? Analyse critique d'un protocole expérimental
Le site Astroscept de Serge Bret-Morel, ex-astrologue devenu sceptique
Astronomie & astrologie, "Au delà de l'année internationale de l'astronomie" (Philippe Zarka)
L'astrologie fonctionne-t-elle ? (vidéo)
Le Monde (20/07/2016): Astrologie estivale, horoscope et incohérence des signes
Calcul de votre véritable signe zodiacal (du point du vue astronomique)

Deux textes de Denis Hamel (sceptique québécois décédé en 2011) sur les pseudo-citations totalement fausses, voire complètement farfelues (en particulier sur la soi-disant science illuminatrice que serait l'astrologie !!!), attribuées à Newton et Einstein par des astrologues peu scrupuleux.



Cette page a été visitée counter free fois depuis le dimanche 5 juillet 2020.






Ce document a été réalisé par Christian Nitschelm