J'espère que vous avez acheté le dernier n° de Science & Vie (ou que vous êtes abonné comme moi) car le principe est quelque peu complexe à décrire quand on est pas spécialiste.
Un certain Serge Brunier y a pondu un article de 8 pages concernant un programme de recherche,  I2C (Intensity Interferometry at Calern), qui se déroule depuis 3 ans à l'obs. C2PU sur le plateau de Calern. Parmi l'équipe figure un certain David Vernet, cela fait 2 membres du forum qui pourront en dire plus
Selon cet article, ce n'est ni plus ni moins qu'une révolution dans l'observation astronomique qui se profile d'ici peu... Trop beau pour être vrai ?
L'interférométrie optique (comme le VLTI ou Chara) est au point depuis des années mais son extrême complexité pour la faire fonctionner limite l'espoir d'aller plus loin dans cette voie (qui permet toutefois un grossissement de cent mille fois)
Pour un grossissement de un million de fois, il faut autre chose, appellé "interférométrie d'intensité"
Citation de l'article : "Dans le foyer de chacun des deux télescopes du plateau de Calern, l'équipe a installé un photodétecteur associé à un convertisseur numérique qui enregistre et date l'arrivée des photons à quelques picosecondes près. Ils n'ont eu ensuite qu'à relayer ce signal par des fibres vers un calculateur ultrarapide pour fusionner les données des deux télescopes, et calibrer le tout avec une horloge atomique. Dès les premières manips, les astrophysiciens d'I2C ont validé la technique. Ils ont résolu plusieurs étoiles brillantes, donnant lieu à la publication de trois articles scientifiques successifs. "La vraie surprise , explique JP Rivet, c'est que ça a marché tout de suite !"
Apparemment cela semble convaincant pour la communauté puisqu'ils ont signé, d'après l'article, un protocole d'accord avec l'équipe du CTA (Cherenkov Telescope Array) un gigantesque projet d'une centaine de telescopes juste à côté du Paranal au Chili (astronomie gamma). Chaque  instrument sera équipé d'un photodétecteur et un convertisseur numérique. Objectif : obtenir des grossissements de un million de fois, permettant de caractériser les étoiles
Mais leur rêve ne s'arrête pas là : pourquoi ne pas joindre au CTA les télescopes du VLT au  Paranal qui se trouvent à quelques kilomètres, et le futur ELT, à peine plus distant ?
Cela permettrait d'obtenir des grossissements de dix millions de fois, permettant de mesurer le diamètre des étoiles à neutron et des exoplanètes, voir leurs satellites, leurs anneaux. Et plus tard, avec des miroirs plus grands, voir la surface des exoplanètes, leur nuages, océans...
Tout cela est-il trop beau pour être vrai ?