Bonjour à tous ! Je réagis par rapport à cette discussion : http://www.astrosurf.com/topic/156805-quel-filtre-halpha-pour-du-visuel-avec-un-ovni-m-duonarrowband-ou-halpha/
Messier63 a rectifié le titre (et le premier message) le lendemain pour que ce soit plus clair. Mais au début, la discussion s'appelait « Quel filtre pour du visuel en halpha » et le premier message ne précisait pas que le filtre était destiné à un intensificateur de lumière. Je comprends : l'observation avec un intensificateur a été appelée, depuis quelques années, du visuel assisté, ce qui suggère, comme son nom l'indique, un cas particulier d'observation visuelle, et Messier63 a rédigé sa demande dans ce cadre.
Cette discussion montre bien l'inconvénient de ce vocabulaire imprécis : pendant plus d'une page, les participants ont répondu en fonction des capacités des filtres pour l'œil. Ben oui : visuel = œil. Or ce ne sont pas du tout les mêmes filtres qui vont être utilisés sur un intensificateur !
Quand on choisit un nouveau terme, il faut être précis et ne pas engendrer d'ambiguïté. Cette discussion, où les participants ne savaient pas de quoi on parle, montre que le terme « visuel assisté » doit être proscrit. Le visuel assisté n'est pas un cas particulier d'observation visuelle (c'est un cas particulier d'observation). Il faut trouver une autre expression.
Ce n'est pas du visuel. On me dira : si, puisqu'on regarde l'image avec ses yeux. Ben oui mais on fait tout avec ses yeux : les photographes regardent leur photo avec les yeux, ceux qui font de la photométrie regardent les courbes de lumoère avec les yeux, etc. Si on accepte d'accoler « visuel » à toute pratique qui, à un moment donné, utilise les yeux, on va l'accoler à tout le monde, donc ce sera un adjectif inutile. Ça ne sert à rien de dire « astrophoto visuelle », on se doute qu'à la fin on regardera la photo avec ses yeux et pas avec ses narines. Donc on dit « astrophoto ». L'adjectif « visuel » doit avoir un sens, doit donner une information qui justifie qu'on l'emploie.
L'utilisation des intensificateurs, ou des petites caméras CCD dans le but de contempler l'image et non de la fabriquer (à la fin de la séance elle n'est pas sauvegardée et encore moins traitée), ce n'est pas de la photo, c'est de l'observation. Mais ce n'est pas de l'observation visuelle, c'est de l'observation quelque chose (observation avec intensificateur ? observation assistée ? observation électronique ?) Je pense que c'est aux pratiquants de trouver la fin de l'expression, mais cette fois en étant un peu plus vigilant (car on leur avait fait remarquer dès le début que « visuel assisté » était trompeur, mais ils tenaient à mettre « visuel » dedans, je ne sais pas bien pourquoi, ça avait l'air de leur faire plaisir).
Pour savoir si l'expression est OK, c'est simple, il suffit de l'utiliser avec la question suivante :
--> Quel filtre Halpha pour l'observation (quelque chose) ?
Si la question n'est pas ambiguë, si tout le monde comprend bien de quel type de filtre on parle, ce sera OK.
Salut.
Juste quelques remarques, la pratique de l' "observation assistée électroniquement".... Cela sous entend plus ou moins implicitement deux points (cela reste mon humble avis subjectif):
- on pratique, physiquement, une observation de terrain, au même titre que les visuelleux classiques, cf le CROA de Mr Clouzot.
- La tendance reste quand même de faire de l'observation, avec un aspect "temps réel" ou s'en approchant dans la mesure du possible, en utilisant le "live stacking" sur de courts temps d'intégration de l'ordre de la dizaines de secondes à, disons quelques min (perso, aux alentours de 2-3 mn, suivant mon goût perso). Ceci afin de garder cette impression (subjective il est vrai) d'observer "le nez en l'air", pas de faire du traitement AP.
Cette pratique a cet avantage de pouvoir, justement parce que l'on ne cherche pas, à la base à faire une image, ou un batch d'images à post-processer, de se passer des notions de mises en station, et guidage ou auto-guidage. Rien n'empêche de faire cela, bien-sûr, mais cela n'est absolument pas nécessaire pour pratiquer, alors qu'en AP ciel profond avec un peu de focale, ça devient me semble t'il essentiel (au minimum une mise en station correcte).
En gros, grâce aux perfs des caméras actuelles qui évoluent constamment en terme de sensibilité, faire de l'observation assistée électroniquement sur simple trépied, ou système de Dobson manuel, sans aucun tracking, devient possible.
De cette combinaison de pratique en temps "quasi"réel" et d'affranchissement de la mise en station il en découle un aspect assez intéressant qui consiste à faire des montages assez rigolos, favoriser beaucoup le DIY, en utilisant des optiques parfois assez exotiques, et parfois assez modestes.
Paradoxalement, si on veut tendre vers cette dualité observation en temps "réel" (le plus possible) / installation du setup simplifiée, cela à tendance à "durcir" le cahier des charges niveau couple caméra/optique, avec la recherche de la caméra la plus sensible possible et de l'optique la plus rapide possible (d'ou parfois les montages exotiques mentionnés ci-dessus).
Cela mène donc à des montages parfois ubuesque, apportant pas mal d'enseignements, sortant des sentiers battus, et franchement, c'est un aspect de la pratique super gratifiant et rigolo....
à+,
Lambda