Salut,   J'ouvre ce sujet entre autres pour les débutants et/ou autres personnes intéressées par l'achat d'un Mak 127 (j'ai constaté qu'il y en avait pas mal ! ) qui se demandent ce qu'ils peuvent espérer tirer de ce matériel. Voici donc quelques comptes-rendus dans des situations diverses de lunaison, avec différents objets observés en fonction. J'alimenterai au fil du temps et des nouvelles observations, et vous êtes bien sûr les bienvenus à participer (même si vous n'avez pas exactement le même Mak )   Je possède un Mak SW 127/1500 (le fameux tube bleu !) depuis une dizaine d'années, mais je le redécouvre avec plaisir depuis la vente de mon lourd Dobson !   Observations du 22 octobre 2018   - Saturne et M25   Saturne est basse sur l'horizon sud-ouest. Dans le Pentax XW 20 (grossissement 75x), elle est petite, souffre de la turbulence et de la dispersion atmosphérique. Pourtant, l'image est loin d'être affreuse, ce n'est pas un pâté, c'est même plutôt fin malgré les désagréments cités. Les anneaux assez ouverts se détachent sans équivoque 100% du temps, et dans les trous de turbulence on voit bien comment ils "coupent" le globe en passant devant lui, masquant toute la partie inférieure. Cette coupure est matérialisée par une bande très sombre caractéristique qui épouse la forme arrondie des anneaux et les sépare du globe tronqué. Cette ombre est visible 1/4 à 1/3 du temps, mais quand elle y est elle y est et c'est très joli. Il faut rappeler que Saturne n'est qu'à une quinzaine de degrés au-dessus de l'horizon, tout au plus !   Le passage à un grossissement de 150 fois (Delos 10) n'apporte rien de plus sur Saturne, pas de bandes nuageuses contrastées sur le globe. Ha oui, peut-être la division de Cassini qui semble vouloir s'extraire de la turbu sans vraiment y arriver. Mais soulignons quand-même que ce doublement du grossissement n'a pas non plus dégradé l'image ! On note aussi la présence de Titan non loin de là.   Juste à côté de Saturne, M25 entre entier dans le champ du Delos 10. Ses quelques étoiles les plus brillantes sont largement visibles en vision directe et je suis très satisfait de leur piqué pour un grossissement de plus de 1D dans la turbulence de l'horizon. Pour aller plus loin, quelques étoiles beaucoup plus faibles se laissent deviner dans ce fond de ciel très éclairci par la quasi pleine Lune. Bien sûr on ne peut pas les compter tellement c'est subtil, mais il n'y a aucun doute possible, on a bel et bien un amas ouvert sous les yeux.   - Mars   Je pensais que cette cible plus haute que la précédente souffrirait moins de la turbulence, mais il n'en fut rien ! Dès 75 fois l'image bouillonne, pourtant on arrive quand même à sentir que la surface est contrastée. De façon moins évidente qu'au C14 (quelle est la part du diamètre, de la turbulence, de la clarté de l'atmosphère ?), mais en tout cas il y a bien un prémisse de contraste. Je ne m'y attarde pas (j'ai un doute après coup, je ne sais pas si la mise au point était vraiment au top car la turbu était étonnamment forte, signe parfois d'une légère défocalisation. Ma foi...)   - La Lune   Voici le dernier objet, et le clou de la soirée. Je ne comprends pas comment marche la turbulence. Elle en souffrait aussi, mais beaucoup moins. C'est avec ce genre d'observation qu'on peut juger la qualité optique de façon assez sûre, et je dois dire que je n'ai pas été déçu Ce télescope m'avait déjà surpris cet été par la finesse des images planétaires quand l'atmosphère était stable, mais je n'avais pas eu l'occasion de le pousser comme hier soir dans ses derniers retranchements en observation lunaire.   La turbulence est là, mais sans plus. L'image est fine, ciselée, pure, dépourvue de toute aberration. Pour le coup, je n'ai pas de doute sur la mise au point que j'ai soigneusement réglée jusqu'à avoir le meilleur contraste (qui ne laisse pas à désirer). Je passe du XW 20 au Delos 10 sans qu'il y ait un chouia de différence question netteté. Les fronts de turbulence se voient juste un peu plus, donnant l'impression amusante d'un pli rectiligne qui avance à la surface de la Lune. Mais c'est tout... je m'attarde sur les cratères Pythagore, Philolaus ou encore Carpenter, pris dans le terminateur ou proches de lui. C'est un régal de finesse et de contraste, on embrasse du premier regard leur contour qui descend en gradins, formant des strates à peu près circulaires et concentriques qui se touchent par endroits, se confondent puis s'écartent à d'autres. Leurs pitons centraux, simples ou doubles selon le cratère, sont très nets, éclairés ils ressortent de l'obscurité du fond du cratère.   L'image est tellement bonne que je pousse le grossissement à 330x avec le Delos 4,5, pour voir ce que ça donne. Hé bien, à 2,6D, le piqué reste diabolique (je ne dis pas "correct", non, l'image n'a carrément rien perdu en netteté par rapport au XW 20, ou alors ce n'est quasiment pas perceptible ). La turbulence assombrit l'image par vagues, quand même assez espacées, mais rhâ là là, le contraste, les détails sont toujours là, ils ne sont pas pâteux du tout, au contraire on en voit même des nouveaux. D'autres reliefs dans le fond des cratères les mieux éclairés accompagnent les pitons centraux, le sol tourmenté de leurs environs apparaît clairement, précisément, bosselé, dans les trous de turbulence. Notamment autour de Philolaus (dont je ne connaissais rien avant hier soir, étant un ignare total en lunaire !). J'y reste longuement et songe abasourdi à un truc...   4,5 est ma plus courte focale (aussi la plus courte que j'utilisais généralement sur mon Dob 350 à f/4,5 ). Mais vu la qualité d'image presque hallucinante, on aurait pu monter tranquillement à 3D. Et après ? 3,5 ? 4 ??? Non je vous jure, à 2,6 il ne souffrait pas du tout, mais alors pas du tout du tout. (Bien sûr je tiens à préciser pour enfoncer le clou que la collimation n'a jamais été touchée une seule fois en 10 ans ! Je sais même pas comment ça marche )   Enfin bref, pour une première batterie de test, je suis vraiment très satisfait, je me suis même régalé. Ca promet pour les observations planétaires les nuits de bonnes conditions. D'autres comptes-rendus d'observations à venir, mais déjà ça peut vous donner une première idée   PS comme c'est d'usage sur d'autres posts, je joins une image (pas de moi !) de la zone dont je parle :     Pythagore, à gauche, était pris dans le terminateur, Carpenter au-milieu est situé au bout d'une sorte de coeur pointé vers la droite (qui ressortait magnifiquement bien d'ailleurs ) , et Philolaus, le grand et profond cratère sur la droite avec ses deux pitons centraux.   Source de l'image : http://www.astrosurf.com/astromak/vierge3.html