Yo ! je dirais même plus, YOOOOOOOOOO !!!!!!!!!!   de retour d'un formidable périple de 3 semaines en Argentine avec les copains du club dont le point d'orgue fut l'observation - fort bien réussie - de l'éclipse solaire du 2 juillet dernier. Commençons par ce phénomène, le reste arrivera ensuite.   Nous étions posé la veille à l'ouest de la petite ville perdue de Bella Vista, sur une pistouillette perdue qui allait se perdre vers la chaine andine toute proche.  Nous étions quasi seuls - juste 3 gars fort sympathiques de Mandoza venus là pour le plaisir - Un campement comme on les aime, dans le lit poussiéreux d'une rivière a sec, nous offrant à la fois protection au vent (qui étaient prédits mais qui ne se sont manifestés que de timide façon, pour notre plus grand bonheur ) et promontoires légèrement escarpés pour nous servir de plateformes d'observation avec vue imprenable sur 360°. Ainsi, on s’est bien pété a rétine la nuit venue et on était pile sur la ligne de centralité avec 2mn31s de totalité. Le jour J, bien que tranquille peinard, sous un ciel prometteur et qui ne fera que se dégager totalement en fin de journée, il y a toujours comme une sorte de tension latente qui ne fait que s’amplifier à l'approche du phénomène, une palpitation, un soupçon d'appréhension d'être à la hauteur de l'évènement, de ne pas le rater - ou le moins possible. On a eu toute la journée pour peaufiner les instruments, les chronomètres, enregistrer un compte à rebours bien utile - on perd la tête dans ses conditions.... Le Pierre avec son T250, jumelles et multiples appareils foto A7S et autres, le Cyrillounet avec juste des jumelles et un smartphone en mode vidéo calé avec des pierres, Jean-Françoué doté de jumelles avait emprunté le T250 du Yan (qui hélas ne fut pas du séjour), Elyane avec des 10x35 stabilisées, le Jean-Paul avec sa superbe Swaro de 100 équipée bino et 2 reflex. Quand au Nicolas - ce coquinou - il disposait de son T200 pour alterner visuel et photo afocale, mais aussi A7S et  powershot, chronomètre, thermomètre, tableaux et feuilles de papier, un labo à lui tout seul. Perso, j'étais venu en mode "léger" mais qui a fait ses preuves : la Swaro de 80. Et la magie de la mécanique planétaire s'invite à l'heure dite, 1° contact chopé à moins de 8-10 secondes sur un disque solaire vide de toute tache. Et comme toujours, cette précipitation cataclysmique à l'approche du 2° contact, quand tout bascule en s'accélérant, de façon frénétique, cette lumière devenant blafarde, fascinante, jamais identique, magnifié par une position basse sur l'horizon (10°), une sorte d'éclairage scénique électrique d'un formidable metteur en scène, surréaliste. Ce sont des instants rares. Pour bien profiter de la totalité, j'avais chaussé mes lunettes de chat, verres foncés et caches ne laissant passer qu'une fine fente de lumière, me permettant déjà d’acclimater mes zoeils aux faibles lumières. Paf ! les grains de Bailly en partie supérieure, et YAGADOOOO, le grand spectacle commence, surprenant..... Celle-ci n'a pas ce côté explosif des précédentes comme le furent celles de l'Oregon, de l'Australie ou de Chine. Plus discrète, plus diffuse, une luminosité plutôt centré sur la basse couronne dont il était assez délicat d'ausculter les extensions hautes les plus lointaines, deux panaches assez symétriques de part et d'autre dans le plan équatorial, l'un plus texturé que l'autre, mais aussi deux beaux éventails de plumets polaires bien structurés, cela sur un fond de ciel bleu. Plus surprenant furent ces protubérances d'abord timides sur le côté Est, mais avec apparition en mode "grand festival" sur le côté ouest à l'approche du 3° contact. Je gribouille et choppe les grandes lignes du phénomène dans le temps imparti et voilà que c’est déjà fini. Je fignole ensuite ce dessin les 10 mn suivantes, l'image encore bien en mémoire, le reste n'est que fignolage cosmétique dans l'avion :     au 3° contact, c'est l'explosion de joie, on hurle comme des bestiaux mal léchés, mais on est comblés, ravis, heureux. C'est un déchainement d'ombres volantes sur les escarpement sableux alors que s'éloigne vertigineusement le cône d'ombre au loin vers l'Est. Whaouuuuu !!!! grand frisson.... Mais l'approche du Soleil bien écorné sur les sommets Andins inspire de reprendre les crayons, espérant pourquoi pas un double rayon vert lors de la disparition des cornes du diables. Yapas eut, probablement à cause des embruns neigeux qui virevoltaient avec furie aux sommets. Mais ça fait un beau souvenir :     Puis vint la nuit , glaciale autant que sublime....