Benj Poup

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Messages posté(e)s par Benj Poup


  1. Pour ma part, je me suis fait mes petites cartes en utilisant les coordonnées données par le logiciel Coelix :

    Trajectoire de 2005 YU55 entre 20h et 22h TU, le 8 nov. 2011, établie à partir des éphémérides du logiciel Coelix

    Trajectoire de 2005 YU55 entre 22h15 et 0h30 TU, dans la nuit du 8 au 9 nov. 2011

    Ne reste plus qu'à compter sur le beau temps.

    Benjamin Poupard - Messier 2 en dessin


  2. Egalement vu depuis l'observatoire de Beine-nauroy (51), avec une étonnante trajectoire.

    Nous l'avons vu apparaître à env. 5° au-dessus de l'horizon sud-ouest, à la verticale d'Altair. Il a ensuite progressé vers le sud, dominé par une belle couleur verte, avant de se fragmenter en 3 morceaux et disparaître, plein sud, toujours à la même hauteur au-dessus de l'horizon.

    Un très beau spectacle !

    Benjamin


  3. En ce début d'octobre, l'été semble jouer les prolongations. Un bel anticyclone nous offre des nuits incroyablement douces – le bonheur de pouvoir observer sans devoir empiler les couches de pulls – et la Lune nous offre l'obscurité de son absence. Me voilà donc sous la coupole de l'observatoire de Beine-Nauroy, aux commandes du T410, profitant de conditions idéales pour m'offrir un petit bout de ciel … d'été, bien sûr.

    Avant de tourner le télescope vers les étoiles, je pointe du regard Delta et Mu Céphée, Algol, Gamma Cassiopée et Beta de la Lyre, relevant leurs variations d'éclat dans mon petit carnet. Delta Céphée est aujourd'hui bien pâlichonne, et vient rappeler à celui qui sait où regarder que le ciel étoilé n'est pas intangible.

    Les choses sérieuses commencent alors: je tourne le télescope vers M 57, la nébuleuse annulaire de la Lyre. J'alterne les grossissements et les filtres : Quelques essais en grand champ avec le Nagler de 26mm, avant une plongée dans la nébuleuse avec le 10mm et son filtre OIII. Sauf que cette combinaison me fait perdre les étoiles. Je les retrouve avec le Nagler de 13mm, qui rend la vision beaucoup plus agréable. L'anneau est très très net, et le fond de la nébuleuse apparaît en gris sombre. Les bords de la nébuleuse apparaissent plus brillants que les pôles, et quelques étoiles se laissent deviner en vision décalée tout autour.

    M 56 souffre pour sa part de son voisinage. Coincé entre M 57 et M 27, il est souvent négligé. Il s'agit pourtant d'un très bel amas globulaire, parfaitement résolu en direct avec le 13mm. Trente étoiles sont visibles en décalé. L'amas ne présente qu'une faible condensation centrale sur laquelle se superposent une demi-douzaine d'étoiles brillantes . La vision d'ensemble est très agréable !

    Je grimpe ensuite vers le zénith, dans la constellation du Cygne, en direction de NGC 6826, la fameuse Blinking nebula. Au 13mm, la nébuleuse apparaît comme une tache ovale un peu lobée. Au 10mm, on commence à deviner l'étoile centrale, entourée d'une couronne plus sombre, elle même entourée d'un anneau brillant un peu ovalisé. Et avec le 5mm, débarrassé du filtre OIII, la vision se précise : le cœur de la nébuleuse est très brillant, et l'étoile centrale, que le filtre avait un peu éteint, jaillit véritablement. En revenant sur le 10mm, mais toujours sans filtre, l'étoile centrale est très nette, et est entourée d'une boule ovale. La nébuleuse est très brillante en décalé, mais disparaît pratiquement en vision directe.

    Je me rapproche de Deneb, où je croise NGC 6866, un amas ouvert assez large qui s'apprécie très très bien au 26mm. Les étoiles de l'amas, d'un éclat assez uniforme, dessinent une forme de lettre « x » minuscule. On compte peut-être 25 étoiles dans la partie centrale, et 40 en regardant tout autour.

    Je progresse lentement dans le Cygne, et glisse vers M 29. Les 410mm du télescope transforment ce petit amas d'étoiles en un objet tout à fait passionnant. Au 13mm, on voit évidemment les 8 étoiles principales de l'amas. Mais quantités d'étoiles – pas moins d'une trentaine - apparaissent tout autour et au cœur du rectangle principal. La vision est très belle !

    J'entame ensuite un périple autour des dentelles du cygne : la boucle autour de NGC 6992-95 est bien visible, mais sans être exceptionnellement brillante. J'ai de bien meilleurs souvenirs de cet région, avec des instruments pourtant plus modestes. Cela tient peut-être au manque de champ, ou au manque transparence du ciel ? La boucle de NGC 6960 est beaucoup plus détaillée : on sent très bien l'épaisseur de cette partie des dentelles, dont le bord paraît notablement plus lumineux.

    Avant de foncer bille en tête sur M 27, je m'arrête sur deux amas ouverts de la constellation du Petit Renard : NGC 6940 et NGC 6885.

    NGC 6940 occupe un tiers du champ du 26mm. L'amas, vaguement triangulaire, apparaît comme un tapis d'étoiles assez faibles, d'éclat uniforme, et qui domine le fond de ciel. Je ne remarque pas de concentration d'étoiles en son centre, mais au contraire, une zone plus sombre au cœur de l'amas. Un objet pas vilain du tout !

    NGC 6885, sans être très impressionnant, n'est pas ridicule du tout. 3 étoiles brillantes sont visibles dans le champ de l'oculaire et l'une d'elles se superpose presque sur l'amas. Celui-ci compte des étoiles d'éclat différent. L'amas compte une douzaine d'étoiles moyennes et une demi-douzaine d'étoiles plus faibles qui viennent rehausser l'ensemble.

    Arrivé sur M 27, je ressors l'artillerie d'oculaires, pour finalement retenir le 10mm, sans filtre, pour apprécier le fond étoilé. La nébuleuse occupe alors la moitié du champ, et on devine déjà ses extensions les plus faibles. L'étoile centrale est bien visible, etune poignée d'étoiles apparaît en décalé au cœur et autour de la nébuleuse. Avec le filtre OIII, la vision est sympathique, mais je continue à préférer la vision sans filtre, qui permet de mieux voir les étoiles.

    Je poursuis dans la constellation de la Flèche, avec M 71, sa pièce maîtresse : ce sympathique amas globulaire offre une vision assez comparable à celle de M 56. Ce dernier se détache toutefois un peu mieux, car l'amas n'est pas dans la voie lactée. L'amas est finement résolu en vision directe. En vision décalée, un deuxième tapis d'étoiles plus faibles apparaît, noyé dans le premier tapis d'étoiles brillantes. La forme de l'ensemble est vaguement pyramidale.

    J'accorde ensuite un peu de temps à NGC 6905, dans le Dauphin. Sans filtre, cette nébuleuse planétaire apparaît comme une tache floue ronde et assez uniforme, encadrée par 3 étoiles brillantes. Une de ces étoiles est très légèrement décentrée par rapport à la nébuleuse. Une forme semble se préciser avec le filtre OIII ; comme si deux anneaux venaient à se croiser et à donner une épaisseur au milieu de la nébuleuse, qui est ainsi encadrée par deux régions plus sombres.

    Toujours dans le Dauphin, NGC 6934 est un modèle réduit de l'amas globulaire M 15. Comme ce dernier, il compte une étoile brillante dans son voisinage immédiat. Le cœur de l'amas est très concentré, résolu en vision décalée. Sept à huit étoiles sont visibles en direct. L'objet est plutôt sympathique.

    NGC 7006 est un amas globulaire un peu plus petit, mais surtout beaucoup moins brillant que le précédent. Il est pratiquement impossible à résoudre en vision directe.

    Je termine mon périple dans le Dauphin avec gamma Del : cette célèbre étoile double est facilement séparée au 26mm, mais la coloration blanc-jaune et bleutée des deux étoiles est plus nette au 10mm. L'écart de luminosité est très faible.

    Dans la dernière ligne droite de mon itinéraire du soir, je m'arrête longuement sur M 15 ; Superbe vision : une saupoudrée d'étoiles d'éclat très très uniforme, au cœur très très marqué. L'amas est résolu jusqu'au centre en direct, et en décalé … offre un vrai feu d'artifice !

    M 2 est également très très beau, mais très différent de M 15. Plus petit, son noyau semble s'étaler sur une plus grande surface. Sur le papier, l'amas est peut-être moins étendu, mais possiblement plus brillant. En décalé, un tapis d'étoiles entoure l'amas. C'est superbe !

    NGC 7009, la Saturn nebula, est très brillante, et ce, quelque soit la combinaison d'oculaires utilisée. La forme ovale de la nébuleuse est évidente, mais ses « antennes » ne se laissent que difficilement approcher.

    Le dernier objet « profond » de ma soirée, M 72, se trouve juste à côté de NGC 7009. Mais cet amas globulaire est bien bas sur l'horizon... Cette petite tache floue, qui n'est pas résolu en direct, est dominée par une simple étoile brillante. Mais globalement, la rugosité qui caractérise habituellement ce type d'objet n'apparaît pas.

    Mon dernier regard est pour Jupiter : l'image n'est pas très bonne, mais on voit nettement le diamètre des 3 satellites visibles dans le champ de l'oculaire. Le plus gros des 3 satellites est situé près du globe jovien ; je suppose qu'il s'agit de Ganymède. A côté, les deux satellites ont un diamètre comparable, mais un éclat différent. Le premier semble plus jaune, alors que le second est légèrement plus blanc ; je parie pour Io et Europe. Bingo ! Après vérification dans Stellarium, je touche le tiercé dans l'ordre !

    Benjamin


  4. Dans la foulée de mon dessin de la comète Garradd, j'ai entrepris une partie de chasse (pour ma part) inédite : une chasse à la supernova !

    Il y a de cela une semaine, la supernova PTF11kly a été découverte dans la galaxie M 101. Elle s'est révélée très brillante, à tel point que le site Universetoday l'annonçait même visible avec une simple paire de jumelles. Il n'en fallait pas plus pour piquer ma curiosité !

    Je partais toutefois avec quelques handicaps : le ciel d'une transparence très moyenne, la galaxie n'est pas très haute sur l'horizon, et je souffre d'une méconnaissance quasi-totale de la physionomie de M101. Me voilà parti pour une plongée dans la grande inconnue !!

    Au 250, M101 apparaît comme une tache circulaire floue, sans détails remarquables. Dans le champ, les étoiles sont rares. Quelques-unes viennent se superposer sur le disque flou de M 101, dont une, particulièrement brillante.

    M 101 et PTF11KLY, le 2 sept. 2011, à 21h TU. Dessin réalisé au T250/1200 + oculaire de 21mm.

    A cet instant, j'ignore que cette étoile brillante correspond à la supernova recherchée. Mais j'ai quand même un soupçon ... La confirmation viendra plus tard, en cherchant une image récente de la supernova sur Internet. Coup de chance, Jamie, astram britannique, a réalisé une image de M 101 dans un champ étoilé en tous points comparable au mien :

    Venant ainsi confirmer la présence de la supernova sur mon dessin - une première ! PTF11kly devrait encore monter en luminosité dans les prochains jours, et j'espère pouvoir refaire un dessin ... peut-être plus précis !

    Benjamin Poupard - Astro-dessin : la (maigre) moisson estivale


  5. La comète Garradd croise en ce moment Cr 399 - le bien nommé amas du cintre. Elle semblait même, hier soir, suspendue à son crochet !

    La comète Garradd, observée le 2 sept. 2011 à 20h40 TU. Dessin réalisé au T250/1200 et oculaire de 21mm

    En dépit de conditions d'observations moyennes - la transparence était loin d'être parfaite - Garradd était bien visible dans des jumelles de 50mm. A l'oculaire, un semblant de queue était tout à fait évident. L'image réalisée par Baroche, est d'ailleurs un bon témoignage de ce que l'on pouvait observer hier soir.

    Benjamin Poupard - Astro-dessin : la (maigre) moisson estivale


  6. Impressionnante série !

    Depuis Reims, on a eu l'eau et la lumière, mais les éclairs étaient moins évidents que chez toi (bon, d'un autre côté, la douche ne m'a pas incité à mettre un appareil-photo dehors...)

    En revanche, l'arrivée du cumulonimbus au-dessus de notre tête était vraiment impressionnante : je n'ai pas souvent vu la nuit tomber aussi vite, surtout en été !

    Benjamin Poupard - Une éclipse de Lune ... sur le fil


  7. Mort, faut voir, Bruno ...

    La prochaine éclipse totale visible en Europe est programmée pour le 20 mars 2015.

    La zone de totalité survole la mer du Nord et les îles Féroé. Et c'est à peu près tout.

    Pour l'anecdote, l'éclipse se termine au pôle nord : vous imaginez, alors que le Soleil se lève tout juste après 6 mois de nuit polaire, il disparaît ...

    Pour en revenir aux Iles Féroé, la pluviométrie est proche de celle que l'on trouve sur les côte norvégiennes (2 000 mm de précipitation/an...)

    Mais il ne faut pas décourager pour si peu !

    Benjamin Poupard - Une éclipse de Lune ... sur le fil


  8. Bonjour à tous,

    Rendez-vous compte : il a fallu attendre 0h02 pour que le voile lumineux se déchire et laisse enfin apparaître la Lune. Jusque-là, la Lune se contentait d'apparitions fantomatiques fugitives.

    A minuit deux, donc au moment où la phase partielle se terminait, j'ai shooté une série d'images, que j'ai composité sous Registax :

    C'était quand même juste !

    Le récit complet de cette soirée façon douche écossaise est lisible ici :

    http://blog.levoyageurimmobile.fr/post/2011/06/19/15-juin-2011-%3A-u ne-%C3%A9clipse-de-Lune-sur-le-fil-...

    Benjamin

    [Ce message a été modifié par Benj Poup (Édité le 19-06-2011).]


  9. Falko, pour l'écart entre les étoiles, c'est mesuré de façon ultra-scientifique en pointant un doigt humide, et en mesurant la direction du vent. Mais comme le vent avait tourné pendant la mesure ...

    Plus sérieusement, je suis allé fouiner un peu sur le net, et effectivement, les deux étoiles de Dzeta Cnc s'éloignent. Mes données datent de la publication du Night Sky Observer's Guide, elles ne sont donc pas forcément de première fraicheur.

    Nunky, je suis d'accord avec toi : il manque tout à la fois une échelle et une orientation à mes dessins. Pour l'échelle, ça tient d'un manque de rigueur. Pour l'orientation, s'agissant d'une monture Altaz en Goto, il n'est pas trop question de couper la motorisation pour voir de quel côté s'en va l'étoile ... à moins d'être un grand fan de la réinitialisation de Goto, bien sûr !

    En tous cas, merci à tous pour votre visite !

    Benjamin


  10. Arrivé sur la côte atlantique pour quelques jours de vacances, je pensais bénéficier de belles soirées sans Lune pour me frotter un peu au ciel profond. Pas de chance, la magnifique terrasse exposée plein sud et inondée de soleil pendant la journée s'avère, à la nuit tombé, noyée par la lumière d'un lampadaire. Jusqu'à minuit, l'impasse et ses maisons inoccupées baignent dans une jolie lumière orange. Ces conditions d'observations particulières ont un peu imposé la thématique de mes dernières soirées d'observation. Je laisse derrière moi les galaxies de printemps, et décide de consacrer mes soirées étoilées ... aux couples stellaires.

    L'astronomie est une école de patience, me direz-vous. Et il suffirait d'attendre que minuit sonne pour profiter d'un beau ciel étoilé. Mais quand sonne le douzième coup, je découvre que mon lampadaire fait figure d'exception dans le paysage. Malgré son extinction, le ciel autour de moi luit d'un crépuscule artificiel qui s'étend tout autour de moi, en un magnifique panoramique : au nord, Saint Nazaire et son port, au sud, Pornic et Tharon-Plage. Je suis cerné par la pollution lumineuse !

    Avant même d'affronter les étoiles, je dois d'abord commencer par apprivoiser un nouvel instrument : le Nexstar 6" emprunté à mon paternel. Le télescope est équipé d'un système Goto avec lequel je me familiarise sans trop de peines. Le système s'avère d'ailleurs plutôt efficace, et me semble plus intuitif que l'Autostar qui équipe les Meade, en dépit de quelques bizarreries que je ne manquerai pas d'évoquer.

    En guise d'entame, je parcours les bases de données en mémoire. Les noms des étoiles et des objets à observer ne respectent pas forcément les dénominations habituelles - quelle constellation se cache, par exemple derrière ce "che" ? Je finis par découvrir une liste d'étoiles doubles dans laquelle je décide de piocher.

    Tour de chauffe dans le Bouvier

    Pour commencer, je sélectionne quelques étoiles du Bouvier. Pulcherimma, plus facilement identifiable sous le nom de Epsilon Boo, est plutôt bien placée. Je lance le Goto, et le tube s'oriente vers une étoile assez brillante. Double ? Il faut grossir 150x pour commencer à soupçonner la présence d'un compagnon, véritablement collé à l'étoile principale. Mais à 300x, le spectacle vaut le détour :

    Epsilon Boo - dessin réalisé au T150/1500 + occ. 5mm (300x)

    L'étoile compagne, grâce à sa couleur bleutée, se détache des anneaux de diffraction de l'étoile principale, qui apparaît pour sa part blanc-jaune. Belle entrée en matière !

    Dans le même secteur, Kappa Boo est une double beaucoup plus facilement séparée. Leur écart de luminosité est de 2 mag. et la séparation angulaire est de 13". Les deux étoiles présentent une coloration globalement blanc-bleutée.

    Je file ensuite sur Xi Boo, une jolie double assez serrée (sép. 7"), mais facilement séparée à 150x :

    Xi Boo - dessin réalisé au T150/1500 + occ. 10mm (150x)

    L'écart de magnitude est de 2.3, la principale étoile est blanche, et sa compagne légèrement orangée. En parcourant le Night Sky Observer's Guide (NSOG), j'apprends qu'il s'agit en fait d'un système quadruple. L'étoile située sur la droite du dessin appartient également au système.

    Le Goto m'envoie ensuite en direction du Lion, vers Algieba (Gamma Leo). Les deux composantes sont brillantes et serrées, tirant toutes les deux vers des couleurs blanc-jaunes.

    54 Leo est aussi une belle double, facilement séparée à faible grossissement :

    54 Leo - dessin réalisé au T150/1500 + occ. 10mm (150x)

    La composante principale est blanche, la compagne est blanc-bleutée. Peu d'étoiles sont visibles dans le champ de l'oculaire. La lumière du lampadaire y est certainement pour quelque chose...

    Je glisse ensuite vers Porrima (Gamma Vir), étoile double brillante, et vraiment très très serrée (sép. 1.8"). A 300x, les deux étoiles visiblement de même éclat, semblent avoir du mal à se débattre d'une seule et même tache de diffraction. Vision étonnante !

    L'ordinateur me perd dans le Cancer

    Le Goto me suggère ensuite une balade vers Tegman, dans le Cancer. De quelle étoile s'agit-il exactement ? Sur le coup, je ne prends pas vraiment la peine de la retrouver dans le ciel pollué, laissant le soin au Goto de faire le travail à ma place. Le Goto incite donc plutôt à la paresse, et cet exemple illustre parfaitement l'idée que je me fais de ce système. A savoir : un gadget pratique pour repérer des objets ... que l'on connait déjà, et que l'on que l'on a pris soin de repérer au préalable ! Aujourd'hui, en relisant mes notes et et en parcourant mes cartes, je ne retrouve pas immédiatement Tegman - il s'agit en fait de Dzeta Cnc. Elle est annoncée comme quadruple dans les informations de la raquette de commande - mais seulement triple dans le NSOG. A l'oculaire, on ne voit que deux étoiles, assez serrées. En y regardant de plus près, la plus brillante semble présenter une tache de diffraction un peu allongée, ce qui indiquerait qu'elle est elle-même double (mais séparées de seulement 0.8"...)

    Je poursuis ma virée dans le Cancer. Le Goto me propose d'aller découvrir Theta2 Cnc. Il s'agit d'une jolie double très très homogène. Les deux étoiles, facilement séparées, brillent d'un même éclat :

    Phi2 Cnc - dessin réalisé au T150/1500 + occ. 10mm (150x)

    Mais se pose alors un nouveau problème : Theta2 ne figure pas sur l'atlas de José Torres ... et je commence à redouter une confusion avec une autre étoile. En reprenant les coordonnées AD/Dec affichées sur la raquette, et en les reportant sur mon atlas, je tombe en réalité sur Phi2 Cnc, et non Theta 2 ! La personne en charge, chez Celestron, de la traduction des textes en français n'est visiblement pas très à l'aise avec l'alphabet grec !

    Iota Cnc ne pose en revanche pas de difficultés d'identifications - ni à la raquette, ni à moi-même. C'est de loin l'objet le plus facile de la soirée. L'écart de luminosité et la différence de couleur sont évidents. C'est presque trop facile !

    "Luke, votre collimateur est débranché, qu'est-ce qui se passe ?"

    Ensuite, je dois admettre ma maladresse : me prenant le pied dans le fil du bloc d'alimentation, je débranche ma machine. Il ne me reste plus qu'à recalibrer le Goto ... Cette maladresse se transforme en étape imprévue dans mon parcours. Castor me sert en effet d'étoile-repère, et je décide de lui accorder un peu de mon attention, le temps d'un dessin :

    Castor - dessin réalisé au T150/1500 + occ. 10mm (150x)

    Il s'agit d'une double brillante et assez homogène, donc plutôt jolie et assez facile. Les deux étoiles paraissent blanc-bleutées.

    Je reviens vers le Cancer, mais décide cette fois de m'affranchir du Goto, pour m'attaquer à des cibles repérées dans mon atlas. Partant de Iota Cnc, j'entame un cheminement compliqué, d'étoiles en étoiles, en direction de STF 1291 (Iota2 Cnc). Pas très à l'aise avec le champ de l'oculaire, je me perds un peu, avant de tomber sur une double très serrée (sép. 1.4"). Les deux étoiles sont faibles, d'éclat comparable, et sans couleur bien marquée.

    Je pointe ensuite Dzeta2 Cnc aux coordonnées, étoile double facilement séparée. Puis, près de Xi Cnc, je pointe STF 1311, étoile double sympathique, assez homogène - les deux étoiles ne sont séparées de de 0.4 mag.

    Mon parcours dans le Cancer s'achève avec STF 1298 (Sigma4 Cnc), une étoile double difficile, mais très jolie. La proximité entre les deux étoiles, et la faible luminosité de l'étoile compagne rendent cette dernière invisible au premier coup d'oeil. Mais il faut se donner la peine d'insister !

    Mon périple touche à sa fin : je me casse les dents sur Iota Leo - trop serrée - avant de retrouver STF 1540, une large étoile double, un peu trop facilement dédoublée à mon goût.

    Pour finir en beauté, je chemine vers STF 1552, une très jolie étoile triple :

    STF 1552 - dessin réalisé au T150/1500 + occ. 10mm (150x)

    Un couple d'étoiles très serrées domine la scène. Une étoile brillante, avec, à ses côtés, une étoiles un peu plus faible. Et au loin, une 3ème étoile, qui par contraste, semble elle-même encore plus faible. Une jolie conclusion pour une soirée pourtant baignée de lumières électriques !

    Benjamin Poupard - Une protubérance arachnéenne