cbuil

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  1. On lit parfois qu'une vitesse de rattrapage est possible avec le système ASIAir,  je suppose en couplage avec AM3/AM5. Cette vitesse m'intéresse.

     

    Quelqu'un a-t-il vu cette option lors d'un usage du système (peut être via ASCOM (?), mais sous ASIAir...) ?.

     

    Autre chose. Il me semble de l'application ASIAir n'a pas été mise à jour depuis 8 bons mois au moins à vu de nez. Etrange tout de même pour un système aussi jeune, un peu inquiétant même, alors qu'il y a pas mal de défauts encore. Quelqu'un à des news sur ces mises à jour ? Est-ce que ZWO ne s'endort pas un peu ?

     

    Christian B


  2. Long message...

     

    La finesse des détails dans les images solaires réalisées avec Sol'Ex est déterminée par :

     

    - la turbulence atmosphérique
    - la qualité optique de la lunette
    - la précision des réglages (par exemple; la focalisation du disque solaire sur la fente au foyer de la lunette)
    - la taille des pixels (échantillonnage du disque et du spectre)
    - la distance focale de la lunette.

     

    Je voudrais ici insister sur ce dernier point, la focale, qui pourrait même être mis en premier tellement il a un impact sur les détails révélés par Sol'Ex. Toute chose égale par ailleurs, la finesse de ces détails est directement proportionnelle à la focale de la lunette. Doubler la focale, c'est voir des détails deux fois plus petite, ce qui n'est pas rien.

     

    Je suis très partagé quand je vois les efforts des uns et des autres pour faire en sorte qu'à tout prix l'image du Soleil entre en entier sur son capteur.

     

    On se force alors à utiliser une lunette ayant au plus  une focale de 450 mm (en gros), on ajoute parfois un réducteur de focale avec une lunette existante trop longe , on imagine même concevoir des spectrohéliographes plus gros, plus lourd, plus cher, pour au contraire adapter celui-ci à une lunette de longue focale. Ce que je retire de ceci est que le matériel existant est parfois sous-utilisé.

     

    Je ne nie pas qu'obtenir une image entière du disque en un seul balayage (scan) à un côté agréable, spectaculaire et expéditif. Mais j'y vois aussi une sorte de capitulation devant un problème technique qui ne devrait pas en être un. Il y a en effet une solution pour exploiter une lunette (voir un télescope adapté) de "grande" taille.  Dans cette situation, pourquoi ne pas chercher à réaliser une image en deux parties du disque (par exemple), détaillées, que l'on assemble ensuite si on désire reconstruire le disque complet. Le résultat est alors une mosaïque de deux balayages. Ceci concerne les lunettes dont la focale est comprise ente 500 mm et 850 mm (pour deux balayages), donc des instruments assez répandu, qui pourrait êtres mieux exploités en association avec Sol'Ex).

     

    Pourquoi alors ? Il y a de mauvais et de bon arguments.

     

    Celui revenant à dire qu'il est plus rapide de faire un balayage plutôt que deux n'est pas très honnête. On s'aperçoit en effet que bon nombre d'utilisateurs n'hésitent pas à réaliser de nombreux balayages du disque en entier dans l'espoir de rehausser les détails et les contrastes (pourtant déjà élevés sur un scan individuel). D'autres, à juste raison, font une sélection pour isoler les moments d'accalmies de turbulence. Bref, on y passe souvent plus de temps que réaliser un balayage unitaire. Alors, pourquoi ne pas faire un petit pas de plus avec deux balayages ? Ce n'est pas bien plus coûteux.


    Un argument en revanche tout à fait recevable, est celui de la lourdeur des opérations lors du traitement. C'est le frein majeur aujourd'hui, je crois, et c'est sur ce point que je vouldrais insister.


    En imagerie du ciel profond, on voit souvent les observateurs passer un temps long à valoriser les données acquises avec un équipement chèrement obtenu. Les outils logiciels sont ici assez bien adaptés. En tout cas, en l'espèce, les astrophotographes n'hésitent pas à assembler des images de grands ensembles de la voute céleste, avec succès. En ce qui nous concerne, le Soleil, c'est un grand ensemble aussi, de 0,5 degré de diamètre, alors pourquoi ne pas faire pareil !?

     

    L'acquisition séquentielle avec Sol'Ex peut générer quelques problèmes géométriques résiduels dans les images extraites des scans. Le logiciel d'assemblage doit donc faire un gros travail de correction avec ce qu'on lui donne  (pour lui, il est question de mesurer des distorsions, les corriger, puis effectuer l'assemblage proprement dit, éventuellement en ajustant l'intensité locale des images).

     

    Chacun à sa recette, entre un logiciel payant comme PhotoShop, un logiciel que ne se fait plus comme ICE de Microsoft, et autres... Rien de bien carré, de bien documenté, de sur, de standard pour notre besoin.

     

    C'est la même histoire d'une manière générale avec les logiciels de compositage. Si Autostakert est certes un superbe outil, très puissant, il fait un peu une usine à gaz, avec un coté aléatoire parfois. Surtout, il manque des fonctions pour nous , telles que la mémorisation des corrections faites sur une séquence  Halpha (par exemple, pour corriger ensuite une séquence du continuum extraite des  mêmes scanq.

     

    Il y a un outil manquant pour Sol'Ex (et pas que Sol'Ex je trouve). J'ai quelques éléments, mais c'est un peu de travail, et partager les expériences et la situation du moment est un bon point de départ. Voici ce que je vous propose :

     

    Vous pouvez télécharger deux séries de 5 images au format FITS faites en séquence ce 8 novembre depuis Antibes. Il y a une série pour l'hémisphère nord, une autre pour l'hémisphère sud, à ces adresses (archives zip de 35 Mo  chacune, le traitement des scans est réalisé avec INTI) :

     

    Nord : http://www.astrosurf.com/buil/solex/demo/halpha_n.zip

     

    Sud : http://www.astrosurf.com/buil/solex/demo/halpha_s.zip

     

    Bien sûr c'est fait avec Sol'Ex, équipé ici d'une caméra ASI178MM, exploitée en binning 2x2. La lunette est une Askar 107PHQ de focale 749 mm (donc le Soleil n'entre pas en entier). J'ai utilisé un hélioscope LACERTA (donc pas de filtre devant la lunette). Un filtre Halpa de 7 nm est monté sur le coulant  l'interface 31,75 mm de So'Ex vers la lunette. La monture est une AM5 ZWO avec une vitesse forcée de 8x la vitesse sidéral. Le temps de pose est de 7,40 ms pour une cadence de 135  images/seconde. Le gain de la caméra est réglé à 46. Une rallonge USB3 de 10 mètres de marque LINDY amplifiée relie Sol’Ex à l’ordinateur.  L'ordinateur est un ASUS Zeenbook.

     

    Le Soleil était bas sur l'horizon, mais pour mon site, la turbulence était relativement modérée (assez rare chez moi, où c’est souvent très mauvais). Mais ce n’est pas non plus un grand calme, vous le verrez sur les images (j'ai mis 2 x 5 images pour au besoin réduire l’effet de cette turbulence avec vos outils préférés).

     

    Je ne propose pas un concours du genre : qui aboutira à la "meilleure"  image à partir de ces données (encore, que les défis ça a du bon parfois...) !?

     

    Je vous propose ces images tests pour partir sur une base stable de données afin d'évaluer les solutions actuelles et entrevoir ce qu'il est possible de faire pour l'avenir. Si vous participez,  en plus de montrer le résultat, le point très important est de décrire votre manière de faire, afin quelle puisse être partagée et reproduits. Vos galères, vos impressions aussi. C'est je pense, très intéressent pour les nouveaux et comme la philosophie du projet SolEx est d'échanger, on est tout à fait dans le sujet  (et comme il ne fait pas très beau temps en ce moment, voici des données disponibles dans domaine public). Il y a des cadors ici, qui maîtrisent, mais imaginez ce que c'était à vos débuts...

     

    Je crois que l'enjeu de ce travail est important pour aller plus loin avec Sol'Ex, qui n'a pas tout dit, vous êtres habitués je pense :-). Pour ceux qui débutent avec Sol'Ex, le simple examen de ces images peut être inspirant, car elles montrent une facette peu connue de cet instrument, qui sans rivaliser avec les filtres, loin s'en faut, révèle pas mal de détails (sans trop d'effort en fait, une seule image acquise suffit parfois, comme ici).

     

    Pour amorcer, voici un assemblage réalisé avec le plus ancien logiciel possible : IRIS et l'outil mosaïque qu'il contient (sûrement la fonction la plus interactive de ce logiciel !). Seuls les anciens connaissent - je ne vais pas en dire plus. J'ai n'ai même pas fait de moyenne (genre Autostakkert), à chaque fois un seul balayage (par rapport au jeu fourni, j'ai utilisé ici les images 10_54_28_recon et 10_59_48_recon seulement). Un petit rehaussement élémentaire ensuite sous Astrosurface :

     

    __mosa_mode1_chromo.thumb.jpg.21043e729c1f2137f912a6bbd898d0bd.jpg

     

    Il y a des défauts (raccordement, intensité aux jointures, turbulence, lourdeur d'usage, etc). Il ne doit pas être difficile de faire mieux ;-)


    Pour compléter, voici une image de la photosphère extraite des mêmes scans, et toujours un assemblage avec le vieux IRIS  (on " commence" à voir des détails dans la pénombre de la grosse tache) :

     

    __mosa_mode1_photo.thumb.jpg.d9c8f1d2eedff9a61886ffa9b03395b6.jpg

     

    Mais je crois que l'on peut déjà débuter par Halpha, le reste vient ensuite). Au second plan, le setup utilisé pour cette manip, au premier plan, Sol'Ex utilisé en mode Sunscan sur pied photo (attention, à l'effet de perspective, les instruments n'ont pas la même taille ;-) :

     

    setup.jpg.34a17cf42216ad62de51e7d633073912.jpg

     

    Si vous avez eu la patience d'arriver jusque là, à vous de jouer pour faire avancer notre projet si cela vous dit et si vous avez une petite expérience dans le thème évoqué. 

     

    Christian B

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  3. Une information importante si vous voulez tester ce mode d’observation : l’opération de sciage n’est pas nécessaire je pense. Je dis cela en express au cas ou il y aurait des envies de coups de scies ce WE ! A l’évidence, un système aussi basique qu’un sténopé, qui fait disons, 180 mm de long, va très bien faire le job pour centrer le soleil. Le cout du bidule : 10 centimes d’euros. Et sa s’accroche à tous les Sol’Ex. En revanche, votre chercheur SkyWatcher va servir encore (il semble que l’on en trouve à 55 euros), mais sans être détruit, tout reste comme sur la vidéo à part cela.

     

    Je vais tacher de vite publier le STL d’une pièce d’interface si tout va bien, compatible tout Sol’Ex (V1, V2), car j’ai l’impression qu’il y a de la demande ;-)

     

    Il se pourrait qu’il y ait d’autres bonnes nouvelles sur ce sujet, mais je ne peux pas en dire plus à l’instant.

     

    Christian

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  4. En tests complémentaires  avec Sunscan (voir un récent fil de présentation), voici une série assez complète réalisée donc sur un simple pied photo et une focale de 180 mm à l'avant de Sol'Ex :

     

    sunscan_1910_2.jpg.c71704c5e467b1957e948aa7f05df798.jpg

     

    Aucun stacking, un seul balayage à chaque fois - donc acquisition et traitement rapide, dans l'esprit Sunscan en fait (pas de prise de tête).

     

    L'image hélium est une bonne surprise, je m'attendais à pire. Mais le banal chercheur SkyWatcher de 50 mm et de 180 mm de focale, scié coté tube (!), à 70-80 euros se comporte ma fois fort bien (il est ici diaphragmé à 25 mm). Le doublet de ce chercheur, fabriqué en énorme série, ce révèle excellent tel qu'il est employé. Bon rapport signal sur bruit aussi pour l'image hélium (je rappelle, un seul scan).

     

    Pour information, le temps de transit du disque est de 2 minutes, le temps d'exposition ajusté à 0,15 seconde par trame (l'ordinateur ne souffre pas !) et le gain caméra (ASI462MM) réglé à 30 (densités de 1,8 + 0,9 Baader mise en série en 1 1/4 pouce).

     

    Christian 

     

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  5. Deux nouvelles campagnes STAROS viennent donc d’être annoncées. Elles concernent d’une part l’étoile Deneb, à observer en haute résolution, et d’’autre part l’étoile 10 Lac, à observer en basse résolution. Ces deux étoiles étaient au programme du stage de spectrographie OHP 2023. Nous vous proposons de poursuivre un bout de chemin avec elles, même si vous n’étiez pas présent. Ces objets sont dignes d’intérêt à plus d’un titre et leur observation est une bonne opportunité d’exploiter votre équipement dans le contexte d’un programme coordonné, sur un temps bref, avec de possibles bonnes surprises à la fin.

     

    Voir ici pour Deneb : https://alphacyg.staros-projects.org/knowledge-base/start/what

    Voir ici pour 10 Lac : https://10lac.staros-projects.org/knowledge-base/start/what

     

    La justification et la manière d’observer pour ces campagnes apparaissent en anglais à ces adresses. Voici  ressemblées ces informations, mais cette fois en Français.

     

    Même si vous ne maîtrisez pas tout, ne vous inquiétez pas, ces campagnes sont justement faites pour progresser en douceur. Les objets sont faciles. Donc, à votre lunette/télescope et spectrographe, quelque soit la taille et le type !

     

    Christian Buil

     

    Pour l’équipe STAROS

     

     

    —————————

     

     

    Campagne STAROS – Deneb

     

    Cette campagne STAROS est consacrée l’observation de Deneb (a Cygni), l’étoile la plus brillante de la constellation du Cygne. Nous vous proposons de participer en utilisant votre spectrographe en mode dit « haute résolution » spectrale dans le but de suivre l’évolution temporelle de la raie Halpha, située dans la partie rouge du spectre.

     

    Pourquoi Deneb ? Il peut paraître étrange de proposer une campagne d’observation sur une étoile aussi familière et brillante (V=1,65) que l’étoile Deneb. Il faut en dire plus. Deneb est une étoile faisant partie de la catégorie des supergéantes, de type spectral A2Ia. Comme tous les objets de ce type, sa surface est chaude, proche de 8400 K, et comme le terme « supergéante » l’indique, son rayon fait 200 fois celui de Soleil.

     

    Sous son air anodin et calme dans le ciel d’été, Deneb est en réalité un objet actif lorsqu’on le scrute avec l’aide d’un spectrographe. Son atmosphère est soumise à des phénomènes éruptifs, parfois très rapides (évolution en une nuit), parfois plus lents (évolution sur quelques semaines), de manière erratique, a priori. Ils traduisent une perte de masse et une évolution de l’environnement. C’est l’émission de lumière dans la raie Halpha (6563 A) qui va tout particulièrement nous intéresser ici. Cette activité est le symptôme de phénomènes qu’il est essentiel de décrypter pour appréhender la physique de ces étoiles, sortant de l’ordinaire par leurs tailles. 

     

    En raison de sa brillance, Deneb est un bon laboratoire pour étudier les mécanismes qui règnent à la surface des supergéantes. Cet éclat n’a pas empêché des équipes professionnelles d’astronomes de se pencher sur son cas. On consultera en particulier cette page (Stee) :  https://www-n.oca.eu/stee/page8/page36/page36.html

     

    Ou encore cet article (auquel l’un d’entre-nous, C. Buil, a participé) : https://www.aanda.org/index.php?option=com_article&access=doi&doi=10.1051/0004-6361/201014509&Itemid=129

     

    Des colorations pro-am sont envisageables, comme ici avec l’Observatoire de la Côte d’Azur, et que la présente campagne STAROS va encourager.

     

    Quelques autres éléments bibliographiques :

    F. Schiller & all. :  https://www.aanda.org/articles/aa/pdf/2008/09/aa8590-07.pdf

    A. Gautschy : https://www.aanda.org/articles/aa/pdf/2009/16/aa11666-09.pdf

     

    En plus de l’objectif scientifique, cette campagne à un autre but, très important, celui de la validation des procédures d’observations. À la suite de la campagne STAROS consacrée à l’étoile alpha Draconis, qui a visé la précision de l’étalonnage spectral, pour Deneb, l’accent est mis sur la précision de l’étalonnage radiométrique (bon continuum, reproductibilité du profil de raie…). C’est une étape importante dans l’apprentissage de la spectrographie astronomique.  Le but est aussi de montrer qu’il n’est pas nécessaire de chercher des astres difficiles pour réaliser des observations passionnantes – le ciel étant très riches et surprenant en spectrographie, même avec des cibles inattendues.  

     

    Avec quoi observer ? Le but est de relever des variations subtiles dans le profil de la raie Halpha, ce qui signifie qu’il faut une résolution spectrale élevée pour participer. Le spectrographe doit afficher un pouvoir de résolution supérieur ou égal à R = 12000. Les spectrographes concernés sont par exemple le Lhires III de Shelyak avec un réseau de 2400 traits/mm ou encore le spectrographe Star’Ex HR.

     

    Du côté de l’instrument de prise de vue, compte tenu de l’éclat, une lunette de 60 mm ou au-dessus fournira de très bonnes données pour cette campagne. Des télescopes de grande taille sont aussi tout à fait appropriés, mais on remarquera qu’ici, les petits diamètres (80 – 150 mm) sont plutôt avantagés, car le pouvoir de résolution est alors élevé par nature en raison de l’étroitesse de la fente d’entrée (viser R=18000 à R = 22000 peut être un objectif, mais non indispensable).

     

    Comment observer ? Comme toujours, les spectres doivent être soigneusement étalonnés en longueur d’onde (se servir des raies telluriques – voir la campagne alpha Dra) et la réponse instrumentale estimée. Un rapport signal à bruit de 300 ou plus est souhaitable (ajuster le temps de pose et le nombre d’images en conséquence – en veillant à ne pas saturer le détecteur).

     

    Si vous avez la possibilité, faire un spectre par nuit claire, voire même, deux ou trois spectres par nuit, espacés de quelques heures.

     

    Combien de temps ? La campagne STAROS Deneb est programmée sur une durée de 3 mois.

     

    Où trouver Deneb ?  Coordonnées 2000 :  20 41 25.91514     +45 16 49.2197

     

     

     —————————————

     

    Campagne STAROS – 10 Lac

     

    Cette campagne STAROS est consacrée l’observation de 10 Lacertae (HD 214680). Cette étoile relativement brillante, de magnitude V=4,88, est un objet très chaud en surface (36 000 K) et de type spectral O9V. 10 Lac est une étoile connue par les astronomes professionnels car c’est un standard spectrophotométrique utilisé pour étalonner les instruments d’astronomie terrestres et spatiaux.  L’étoile 10 Lac a été par ailleurs utilisée pour établir la classification spectrale MKK. Des variations rapides dans le profil de certaines raies ont pu être relevées par certains auteurs. On propose une observation à basse résolution spectrale de cet astre de manière à couvrir un large domaine spectral en une fois (le domaine visible au moins).

     

    Pourquoi 10 Lac ? Comme cela a été préciser, l’objet est un standard spectrométrique, ce qui signifie que l’on connaît très bien son profil spectral et son flux. S’il est utile aux professionnels pour étalonner les instruments, il l’est donc aussi pour les amateurs.

     

    C’est à ce titre que nous proposons cette campagne STAROS. L’intérêt astrophysique de 10 Lac est faible, en revanche son intérêt observationnel est très élevé. Le caractère de cette campagne est donc celui d’une validation, particulièrement utile si on travaille avec un spectrographe dit à basse résolution spectrale (R = 500 à 5000).

     

    Bien observer 10 Lac, c’est évaluer précisément la réponse de son instrument au flux spectral incident, bien l’étalonner en longueur d’onde et correctement exploiter son instrument d’observation. Ce sont les pièces angulaires de votre travail en spectrographie. En observant de manière coordonnée cette étoile avec nos différents instruments, nous allons pouvoir, par le jeu de comparaisons, affiner les procédures de traitement de chacun et révéler les pièges pouvant se présenter.

     

    Il faut souligner que le spectre de 10 Lac est bien lisse, très pratique pour trouver la réponse instrumentrale, et avec des raies relativement fines, très pratique pour trouver la loi d’étalonnage spectral. Le spectre est par ailleurs très intense dans le bleu et l’ultraviolet, ce qui va se révéler fort précieux en observant avec un spectrographe tel que UVEX (Shelyak) et UVEX4 (Nice People).

     

    En participant à cette campagne, votre courbe de progression va être très rapide. Nous garantissons qu’à son terme vous allez pouvoir vous consacrer à des sujets plus pointus, mais en toute sérénité. Tout possesseur de spectrographe basse résolution devrait être acteur de cette campagne STAROS, qui est une bonne occasion de parfaire sa technique.

     

    Avec quoi observer ? Cette campagne vise les possesseurs de spectrographe basse résolution (entre R = 500 et R = 5000), même s’il est parfois possible d’utiliser cette étoile pour étalonner des spectrographes à plus haute résolution.

     

    La taille et le type de télescopes et lunettes sont indifférents. C’est même cette diversité qui va faire l’un des richesses de la campagne.

     

    Comment observer ? Le but est d’apprendre à bien étalonner son instrument ou affiner sa technique. Mais avec quoi étalonner 10 Lac ? Avec 10 Lac tout simplement ! Nous vous proposons l’équivalent d’un auto-étalonnage, l’étoile par elle-même en quelque sorte. En réalité ce n’est pas tout à fait comme cela que les choses se passent…

     

    Nous disposons d’un spectre de référence (celui des professionnels) et nous cherchons à ce que le spectre observé, après traitement, colle au mieux à la référence. L’exercice n’est pas si simple qu’il y paraît, mais il est fondamental.

     

    Le spectre de référence est extrait de la base CALSPEC :https://www.stsci.edu/hst/instrumentation/reference-data-for-calibration-and-tools/astronomical-catalogs/calspec

     

    On le trouve aussi sous une forme utilisable directement dans la base de données des logiciels ISIS et specINTI.

     

    Vous pouvez encore télécharger ce spectre en cliquant ici : xxxxxx

     

    Examinez-le, et essayez d’obtenir la même chose avec votre instrument !   

     

    Combien de temps ? La campagne STAROS 10 Lac est programmé sur une période de 2 mois.

     

    Où trouver 10 Lac ?  Coordonnées 2000 :  22 39 15.6786372    +39 03 00.971152

     

     

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  6. Une nouvelle version du logiciel specINTI peut être téléchargée depuis cette page :
     

    http://www.astrosurf.com/solex/specinti1_fr.html

     

    Il y a des nouveautés visibles et invisibles, dont certaines sont évoquées dans une "boite à outils" sous la forme d’un fichier PDF :
    specINTI_toolbox.pdf


     

    La lecture de ce dernier document (recommandé pour une découverte et une utilisation pas à pas) donne une vision globale du logiciel, et on y trouve de nombreuses astuces d’utilisations. Elles vont intéresser aussi les actuels utilisateurs, je suis sûr qu’il y a des choses à découvrir avec chacune d’elles !

    Par exemple, non seulement, le logiciel produit le profil spectral global comme toujours, mais aussi le profil traité de tous les spectres individuels d’entrées, afin de suivre par exemple des phénomènes temporels rapidement variables.

    L’interface specINTI Editor évolue aussi, par exemple, un lien direct avec VisualSpec pour une efficacité maximale. 

    Bonne lecture et découverte,

    Christian

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  7. Excellent en effet. Une vision sous un autre angle for intéressante. On va finir par avoir une vue 2D du champ de vitesse ;-)

     

    La raie à gauche de Halpha est la seconde [NII] à 6548 A au repos, que je devine aussi à l'extrême limite sur mon spectre aussi, plus faible que chez toi. L'autre raie [NII] est à 6584 A au repos (rest), nettement plus facile.

     

    Ce qui me limite chez moi c'est le F/D du RC10, F8 ce qui n'est pas très lumineux. Je crois que le DK350 est à F6.8, ce qui est mieux. Je ne trouve pas très normal en revanche que tes raies néon se dédoublent avec un Star'Ex 2400, même en changeant l'orientation du spectro (certes moins favorable, mais pas à ce point). Faudra éclaircir.

     

    Christian

    • Merci 1

  8. Ma propre analyse de la rotation de la galaxie M77, mais en haute résolution spectrale (R = 18000 environ).

     

    En effet, la partie interne de la galaxie est suffisamment intense pour tenter une telle observation en haute résolution spectrale. C'est ce que j'ai fait avec un Star'Ex HR classique au bout d'un télescope Ritchey-Chretien de 250 mm f/8. C'est une grosse loupe spectrale, d'un facteur 20 à 25 environ par rapport à un spectro basse résolution. On détaille mieux la vitesse des bras, mais en contrepartie, on couvre une distance plus restreinte par rapport au centre de la galaxie.

     

    Voici ce que cela donne :

     

    M77_analyse.jpg.087b684fc205fb5f0edb469fddede0dc.jpg

     

    La raie Halpha au niveau du noyau actif est très large et bien résolu, avec un FWHM d'environ 2150 km/s.

     

    Les bras sont bien visibles grâce aux régions HII. L'écart de vitesse entre le mouvement arrière et avant saute au yeux à cette résolution (R=17000 à 18000).

     

    On voit des structures dans les bras, avec des vitesses radiales changeantes. La raie Halpha est élargie dans les bras (la finesse spectrale de l'instrument permet de résoudre cet élargissement). La raie de l'azote, et c'est une surprise, n'a  pas le même aspect que dans la raie Halpha. Je ne sais si ce phénomène est connu.

     

    Le résultat attendu est l'aspect de la courbe de rotation au centre. L'estime mon incertude à +/-10 km/s. Tous nos résultats sont cohérents avec une vitesse de +/- 150 km/s en vitesse projeté et dans la zone d'observation.

     

    Je ne confirme pas la forme en 'S' centrale mise en évidence pas Olivier et Jean-Philippe. Le départ des bras est très brutal en vitesse à l'échelle spatiale de nos images spectrales (on manque de focale). Il apparait que le noyau est si intense en Halpha qu'il supplante très fortement l'intensité des bras au voisinage du centre. Cette forte émission à mon avis perturbe les mesures en basse résolution, mais je n'ai pas une explication précise de la cause.

     

    J'ai encore deux spectres à traiter, cette fois fait en basse résolution (Star'Ex LR), l'un fait à l'OHP avec un réseau de 600 t/mm et télescope de 150 mm, et l'autre à Antibes  toujours sur le RC10 et un réseau de 300 t/mm. J'ai posé un peu pour voir les bras à grande distance (mais avec la pollution d'Antibes, et je ne pense pas faire mieux que ce que vous avez obtenu Olivier et Jean-Philippe).

     

    Très intéressent en tout cas cette enquête !

     

    Christian

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  9. Ce qui compte ici est à la fois la résolution spectrale, mais aussi la résolution angulaire, et donc avoir un noyau bien centré et un peu résolu.

     

    J'ai dans mes archives encore à dépouiller :

     

    - une observation faire à l'OHP avec Star'Ex équipé d'un réseau de 600 t/mm (donc résolution un peu supérieure) mais avec seulement 750 mm de focale.

     

    - une observation faite à mon retour sur Antibes effectuée sur mon RC10 donc 2 mètres de focale, et un Star'Ex 300 t/mm (longue pose).

     

    - une observation, toujours sur le RC10,  mais en haute résolution Star'Ex (R=18000) de la région centrale de M77, surement la plus prometteuse parmi les miennes.

     

    Je m'attaque à cette analyse !

     

    Je viens de mettre un spectre de rotation de NGC7331 fait il y a 3 nuits sur ce fil : 

     

    On est tous sur le galaxies en ce moment !

     

    Christian

     

     

     

     

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  10. Avec un spectrographe il est potentiellement possible de calculer la magnitude surfacique des objets (la magnitude par seconde d'arc carré). C'est cependant une notion difficile car les objets du ciel sont loin d'être d'éclats uniforme, leur spectre est complexe (raies en émission par exemple les nébuleuses planétaires), etc.

     

    Normalement il faut ce ramener à la magnitude "visuelle", V, ce qui nécessite quelques calculs à partir de la mesure d'étoiles (étalonnage). C'est un sujet qui m'intéresse pour la mesure de la pollution du fond de ciel aussi, mais c'est assez vaste. Retenir que c'est possible et qu'il y a plusieurs techniques.  

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  11. La magnitude surfacique de NGC7320 est vraiment haute, on s'en aperçois lorsqu'on fait des images classiques. Pose de 3 heures pourtant. Je ne suis pas aider ici par l'ouverture du télescope, f/8, pas très lumineux (ca joue au carré). J'ai en fait réalisé des spectres à l'OHP à f/5, mais avec un 150 mm de diamètre seulement - pas sur que la luminosité compense cependant - faut que je dépouille. La pollution lumineuse d'Antibes n'aide pas non plus. 

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