dg2

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  1. Le 02/04/2024 à 19:50, Billyjoe a dit :

    Bon là c'est le néophyte un peu con qui parle, mais perso si pour qu'un modèle tienne encore la route il faut rajouté 90% de matière noir qu'on ne voit pas et une énergie anti gravitationnel qu'on a jamais identifier... je me méfierais, si ce modèle était un avion je monterai pas encore dedans ;) 

    C'est parce que vous confondez science et technique. La technique, c'est l'utilisation d'une science que l'on maîtrise (souvent depuis longtemps). La recherche, c'est la quête de la compréhension de ce qu'on ne sait pas encore. Et donc ici, on ne fabrique pas d'avion, mais on cherche à savoir ce qu'il manque dans l'Univers. Notez qu'on sait déjà qu'il nous manque quelque chose, on est absolument certain que ce n'est pas de la matière ordinaire et on a de bonnes raisons de penser qu'on connaît à peut près quelques propriétés du truc. C'est plutôt un joli résultat pour une entité notablement élusive.

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  2. L'opportunité de continuer cette discussion ne me paraît pas certaine, mais je me permets de réagir à ce que vous avez écrit hier soir.

     

    Il y a 21 heures, Romlag a dit :

    A chacun de se faire son avis en toute impartialité, et avec sa conscience. Pour ma part, je continuerai à défendre ce qui me tient à cœur. Le jour où Janus sera officiellement invalidé en séminaire, je ne le prendrai plus au sérieux. Certainement pas avant. 

    Ne craignez-vous pas que votre attitude vous condamne à l'ignorance ? Vous appelez de vos vœux, ou exigez (question d'interprétation) que M. Petit soit autorisé à faire un séminaire, tout en sachant (ou devinant) que cela ne peut avoir lieu eu égard au piètre niveau de l'intéressé. Vous dites ensuite que rien ne vous fera changer d'avis sans cet indispensable préliminaire (pour vous). Conditionner une amorce de réflexion à un événement qui a peu de chances d'avoir lieu n'est pas, je crois, le meilleur moyen de faire évoluer votre compréhension de l'Univers. Que M. Petit soit dans ce schéma de pensée, lui qui à son âge est plus près de la fin que du début, cela peut sans doute se concevoir. Mais de la part d'une personne probablement plus jeune (vous), je trouve cela dommage. Mais c'est votre problème.

     

    Je vous concède volontiers que M. Petit est dans une situation effectivement compliquée, sans accès facile à certains articles, sans facilité à suivre l'état de l'art, avec globalement peu d'interlocuteurs – rappelons cependant que l'intéressé n'a de son côté jamais fait grand chose pour entretenir des rapports cordiaux avec les uns et les autres. Tout cela est sans doute frustrant. Mais le point essentiel n'est pas là. Le point, c'est que ce qu'il publie, quelque atypique que soit le canal par lequel il y parvient, est factuellement et trivialement faux. Il n'y a pas besoin de lire beaucoup de sa production pour réaliser qu'il ne maîtrise pas ce dont il parle. Hélas lui-même est convaincu du contraire et rien ne semble pouvoir le rendre lucide sur ce point. Je vous ai cité l'exemple des trous noirs, celui de son modèle à la loi d'expansion incohérente, mais il y en a quantité d'autres. Le problème n°1, ce n'est pas l'accès aux articles, c'est qu'il ne connaît franchement pas grand chose à la relativité générale. Quel(s) livre(s) sur le sujet possède-t-il ? Sans doute trop peu. Sont-ils récents ? Sans doute pas assez. Sont-ils de bonne qualité ? J'en doute. Pourquoi n'en a-t-il pas d'autres ? Je l'ignore.

     

    Qu'un de ses articles soit refusé quasi immédiatement par une revue n'est à ce titre pas spécialement surprenant. C'est le boulot de l'éditeur d'une revue de scanner rapidement les soumissions et de refuser rapidement celles qui ne vont visiblement pas au niveau. Notez au passage que cela présente l'avantage pour le soumissionnaire de pouvoir tenter sa chance ailleurs le plus rapidement possible.

     

    Ce problème de qualité existait dès les années 1990, soit avant son départ à la retraite. Ses articles de 1994 et 1995 sont particulièrement mauvais (= complètement faux). Donc on ne peut pas vraiment mettre cela sur le compte de ses faibles interactions post-retraite avec le monde extérieur. Trente ans plus tard, la situation ne s'est hélas pas améliorée. Disons que l'intéressé a progressé... mais bien moins vite que l'état de l'art. Or le B-A-BA du chercheur, c'est d'être capable de suivre l'état de l'art, ce qui présuppose de maîtriser a minima les bases. Vous semblez vouloir monter en épingle l'"échange" avec Thibault Damour, mais c'est à mon avis une erreur. Cela donne l'impression d'un débat de spécialistes de très haut vol alors qu'il y a quantité de problèmes bien plus basques [edit] basiques absolument délétères qui rendent ce point technique sans objet.

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  3. il y a une heure, Romlag a dit :

    En épilogue, j'ai bien compris que vous ne me prenez pas au sérieux, et que mes paroles n'ont aucune valeur à vos yeux du fait de mon amateurisme, sur ce forum d'astronomie, mais répondez-moi honnêtement : est-ce que vous tiendriez ce même discours suffisant, si c'était un astronome hautement qualifié et expérimenté qui venait soutenir JP Petit ?

    Je ne pense pas qu'il y aura des spécialistes hautement qualifiés qui le défendront. Des marginaux oui, des gens en rupture avec le système certainement, mais pas des gens qui ont une bonne compréhension des choses. Encore une fois : un bon étudiant de master 2 n'aura aucune difficulté à voir qu'il y a quantité de choses qui clochent. Comme vous n'avez pas le niveau master 2 (ce n'est pas un reproche), vous ne vous en rendez pas compte et vous espérez qu'il en sera autrement.

     

    il y a une heure, Romlag a dit :

    C'est comme pour Janus, vous persistez à vouloir le juger sans en connaitre TOUTES les subtilités de son contenu, ses tenants et aboutissants (ou comme Thibaut Damour qui décrète l'incohérence du modèle en se basant sur le principe que les masses négatives se repoussent entre elles, alors que selon le modèle Janus elles s'attirent...) donc forcément vous ne pouvez que trouver des erreurs en vous comportant ainsi, tout comme JP le conclut dans son intervention que j'ai postée dans mon 1er message : "Evidemment, si [les paramètres du modèle] ne sont pas assimilés et pris en compte, on risque des erreurs en extrapolant."

    Peut-être ne vous en rendez-vous pas compte (bis), mais c'est là un grand classique chez les dilettantes enthousiastes qui prétendent révolutionner la physique. Ils disent un truc, on leur fait remarquer que ça ne tient pas la route, et ils sortent (plus ou moins consciemment) un argument passe-partout du genre "Vous ne m'avez pas compris" ou "C'est plus compliqué que cela" ou "Ce n'est pas ce que dit mon modèle". C'est très pratique parce que cela évite de répondre sur le fond. La réalité est plus basique. Dans plusieurs articles est écrite noir sur blanc la loi d'expansion du modèle, avec laquelle je suis plus ou moins d'accord (c'est super mal écrit, mais passons). Celle-ci ne comporte pas de Big Bang. On peut effectivement se demander comment il est possible que son auteur ne l'ait pas vu. J'ai mon idée là-dessus, mais je vous l'épargnerai puisque visiblement vous n'aimez pas les longues explications.

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  4. Le 02/03/2024 à 16:34, Romlag a dit :

    Donc nous en sommes là. JANUS ne se résume pas à de la matière de masse négative. C'est un modèle infiniment plus complexe, constitué de subtilités délicates à appréhender, à un tel point qu'il n'y a que le débat scientifique entre son auteur et le consensus scientifique qui serait en mesure de valider OU INVALIDER son contenu.

     

    Cher @Romlag

     

    Qu'en savez-vous ? Vous ne prétendez pas avoir de connaissances particulières dans le domaine, aussi, me semble-t-il, vous ne faites qu'ânonner ce qu'affirme votre maître. Hélas la réalité est bien plus triviale. La cuisine sous-jacente au modèle est peut-être un peu complexe (suffisamment en tout cas pour que son auteur n'en maîtrise pas tous les détails), mais une fois le cadre (mal) posé, le modèle, c'est un truc avec 0 constante cosmologique et de la matière non relativiste qui a une masse totale négative (mélange de + et de - mais plus de - que de +). Dans ce cas la loi d'expansion est assez triviale (JPP n'a même pas eu là la calculer, ce qui est dommage au passage car il aurait été intéressant de le voir essayer)... et prédit qu'il n'y a pas de Big Bang. C'est un modèle à rebond avec un Univers infiniment vieux au départ en contraction, puis donc la dynamique s'inverse pour repartir en expansion indéfinie. Il y a un redshift maximum (= l'époque du rebond) qui dépend de la quantité de matière totale, elle-même étant relativement contrainte dans le cadre du modèle de JPP par le fait qu'il faut qu'elle soit compatible avec les mesures de supernovae. Donc on a beau tourner et retourner le problème dans tous les sens, ça ne marche pas : si on veut un Big Bang il faut enlever de la matière négative (je ne sais pas comment il l'appelle, mais peu importe), et ce faisant on devient incompatible avec les supernovae.

     

    J'ajoute que ce point-là est connu depuis... plus d'un quart de siècle : si on ajuste les données des supernovae dans l'hypothèse où il y a de la matière et pas de constante cosmologique, on va trouver que la quantité de matière est négative. C'est trivialissime. Je vous joins un schéma tiré d'un papier de 1998 :

    image.png

     

    Même avec des données vieilles de 25 ans,  l'ellipse autorisée (les trucs en rouge) intersecte la ligne des abscisses (zéro constante cosmologique) pour des valeurs négatives de la quantité de matière (le Omega_M). Ok, le schéma ne va pas dans les Omega_M négatifs, mais on devine ce qu'il se passe. Le point important est maintenant celui-ci : il y a un truc en haut à gauche où est écrit "No Big Bang", une zone grisée qui plonge vers la ligne des abscisses dès que Omega_M est négatif. Donc pas de Big Bang dans cette zone. Voilà. On sait cela depuis 25 ans, et même bien plus longtemps puisque tout un chacun peut vérifier ce point depuis que Friedmann et Lemâitre ont écrit leurs équations il y a... un siècle. Malgré l'âge canonique de votre champion, son idée d'un univers à matière négative était connue comme étant incompatible avec l'hypothèse d'un Big Bang avant même sa naissance.

     

    Vous comprendrez qu'en pareilles circonstances, il est compliqué d'envisager organiser quoi que ce soit pour discuter ses idées. Ça ne marche pas, fin de l'histoire. 

     

     

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  5. J'ajoute aussi deux petites choses :

    • La notion de diamètre angulaire de Bételgeuse n'est pas franchement bien définie : le diamètre dépend de la longueur d'onde d'observation. En radio, Bételgeuse a un disque plus gros qu'en visible. Ce n'est donc pas une cible idéale pour l'astrométrie.
    • Bételgeuse s'approche du plan galactique, ce qui est assez curieux car les zones de formation d'étoile sont majoritairement situées dans le plus galactique... la nébuleuse d'Orion étant une exception notable. En fait, comme c'est une étoile massive, Bételgeuse est très jeune et donc devrait avoir un mouvement qui s'éloigne de la zone de formation d'étoiles dont elle est issue... mais ce n'est pas le cas (à supposer, à nouveau, que le mouvement propre soit bien reconstitué, ce qui n'est pas certain pour la même raison que la parallaxe). C'est dommage car en identifiant la zone de formation d'étoile on pourrait reconstituer son déplacement 3D dans la galaxie et en déduire sa distance. Mais ni la nébuleuse d'Orion (bien trop loin en distance) ni les autres vestiges de zone de formation d'étoiles du coin ne font l'affaire. Donc impossible de déterminer l'âge ou la distance de l'étoile pas ce biais, pourtant utilisé avec succès pour certains pulsars. 
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  6. il y a une heure, JPP 78 a dit :

    Des explications à propos de cette difficulté que je souligne, à dessein, ici ?...

    Des explications partielles sont données dans l'article que vous citez :

    • Bételgeuse est loin et donc la parallaxe est très faible
    • Les données sont bruitées, probablement parce que Bételgeuse est une étoile dont la surface a un éclat spatialement variable. En mesurant le photocentre par astrométrie, on ne mesure pas la vraie position de l'étoile. Or la taille angulaire de l'étoile est, fait rare, supérieure d'un facteur 4 à sa parallaxe.
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  7. Le 23/11/2023 à 16:23, Bretoc a dit :

    l'illustration la plus claire sur la relativité générale

    Ce n'est pas évident que c'est plus clair. La gravitation newtonienne, on peut la décrire via une unique quantité définie dans tout l'espace (le potentiel gravitationnel), dont découle le champ gravitationnel (vectoriel, à 3 composantes en chaque point). La RG, ce n'est pas un nombre par point, mais 6, donc de toute façon c'est très compliqué de représenter cela en toute généralité. Cependant, la limite newtonienne de la RG reste... newtonienne, donc toute analogie avec un unique nombre suffit. Ce n'est que pour des effets uniquement relativistes qu'il faut faire attention. Or dans l'exemple (le champ newtonien de la Terre), on n'est pas en pareille circonstance. Donc sortir, pour cette configuration simplifié, une grosse artillerie telle que celle qu'il utilise, cela laisse à mon avis peu d'espoir que cela soit gérable quand on met des effets relativistes où il faudra rajouter des trucs nouveaux.

     

    Il est vrai qu'on peut décrire la limite newtonienne de la RG par une histoire de différences d'écoulement du temps, et en ce sens la vidéo insiste sur un point méconnu. Mais comprend-on mieux la relativité quand on sait cela sans faire de calculs ? Je ne suis pas sûr. En outre, ça n'est plus vrai pour la précession du périhélie de Mercure, explicitement liée à la courbure de l'espace (= le fait que le rapport entre le périmètre d'un cercle centré sur le Soleil et son rayon n'est pas exactement égal à 2 π, qui est un des six autres paramètres à définir en tout point). Idem pour les ondes gravitationnelles (2 des six autres paramètres) et des effets d'entraînement des référentiels (effet Lense-Thirring, 2 aussi). 

     

    Un autre élément me chagrine un peu. L'histoire du système de coordonnées qui "s'écoule" vers la Terre est trompeur, comme le reconnaît à raison l'auteur. L'espace autour de la Terre est statique, ce que l'écoulement ne traduit pas. Il aurait plus de pertinence à l'intérieur d'un trou noir ou pour l'expansion de l'Univers où une vision d'un univers statique (donc plutôt newtonien) ne marche pas. L'auteur est d'ailleurs sûrement conscient de cela vu comment il formule son propos.

     

    Cela dit, c'est en multipliant les approches qu'on finit par mieux faire comprendre les choses, donc son approche a certainement ce mérite.

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  8. il y a 11 minutes, a s p 0 6 a dit :

    L'article évoque un gisement de 45 millions de tonnes d'hydrogène. Je vous laisse comparer cela à la production (= la consommation) journalière d'hydrocarbures. Je crains que l'économie d'hydrocarbures permise par ce gisement ne fasse pas plus que quelques semaines de notre consommation actuelle... et encore.

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  9. Il y a 2 heures, George Black a dit :

    Cf l'échec du SSC (Superconducting Super Collider) américain vs. le succès du LHC.

     

    Ces deux accélérateurs ont en commun de cumuler un nombre d'intervenants énorme, mais nécessaire. Faire émerger de nouveaux concepts, théoriques ou technologiques, nécessite de croiser des compétences diverses.

    Dans le cas du SSC, l'échec vient d'un fonctionnement trop démocratique et axé sur le consensus. Le SSC n'est allé nul part et n'a jamais vu le jour.

    Êtes-vous certain ? L'échec du SSC, c'est d'abord et avant tout le fait que la taille des tubes à vide avait été sous-estimée, et que leur augmentation nécessaire de 20 à 25% a complètement fait exploser le budget puisque cela affectait toute la chaîne d'aimants. Que l'on ait retenu le budget de fausses plantes (élevé mais une goutte d'eau par rapport au budget final) est à mon avis non représentatif de ce qu'il s'est réellement passé.

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  10. Il y a 23 heures, Superfulgur a dit :

    Alors je viens de vérifier avec un calculateur cosmologique. La taille apparente des galaxies décroît, forcément, avec leur distance, ce qui est tout à la fois normal et intuitif. 

    C'est vrai jusqu'à z : 2.0, à peu près, soit un peu plus de 10 milliards d'années-lumière (sur 13.7).

    Ensuite, et c'est là où je voulais en venir, la taille apparente des galaxies croît, ce qui est tout à fait contre intuitif, mais semble confirmer ce que j'essaie maladroitement d'exprimer depuis ce matin : qu'à très grande distance, le "volume d'Univers" visible par unité de surface apparente de ciel diminue.

    Et donc forcément le nombre de galaxies. 

     

    Je ne pense pas. Supposons que les galaxies n'évoluent pas au cours du temps et que toute la matière soit contenue dans les galaxies. Pour simplifier disons qu'on a une galaxie par cube de un million d'années-lumière de côté. Remontons à un redshift de z = 1. La même galaxie est dans le même cube, mais le cube est deux fois plus petit. Donc on a une galaxie par cube de 500 000 al de côté. Mais il y a toujours une galaxie dedans. Comme la galaxie n'est pas diluée par l'expansion, elle a toujours la même taille dans le passé que aujourd'hui  (100 000 al, disons), et sa plus proche voisine est dans le cube voisin, donc à 500 000 al en moyenne. Donc ce que fait l'expansion, c'est modifier le rapport entre la taille de la galaxie (inchangée) et la distance à ses voisines (qui augmente). Autrement dit, il y avait dans le passé moins de vide entre les galaxies, car c'est ce vide là qui grossit au cours du temps, pas les galaxies.

     

    Que se passe-t-il d'un point de vue visuel ? Dire que la taille des galaxies ne change pas alors que leurs distances entre elles augmente, c'est, formellement comme si on prend comme unité de longueur la taille d'une galaxie et qu'on mesure la distance qui les sépare via cette unité : l'expansion nous dit que la distance augmente. Mais rien n'empêche de prendre comme unité de longueur la distance moyenne entre deux galaxies voisines. Ce n'est pas forcément malin, mais on a le droit. Dans cette approche, c'est la taille des galaxies qui diminue avec le temps. Autrement dit, on peut "décider" qu'il n'y a pas d'expansion mais que les galaxies diminuent en taille. En conséquence, "tout se passe comme si" les galaxies par le passé étaient plus grosses qu'elles ne sont actuellement, et donc, fatalement, que leur taille angulaire à une distance donnée est plus grande qu'attendu. Evidemment, c'est une interprétation très discutable : la physique nous dit que c'est plutôt l'univers qui grossit et non les objets eux-mêmes qui rapetissent. Mais on peut toujours, via un choix discutable d'étalon de longueur, présenter les choses ainsi. C'est physiquement inapproprié mais cela a, je crois, l'avantage de rendre l'histoire du diamètre angulaire qui grandit avec la distance moins mystérieux.

     

    Bien sûr il faut ensuite quantifier tout cela. Avec cette interprétation, la taille angulaire d'une galaxie diminue à mesure qu'elle est plus loin mais augmente parce que dans le passé elle était plus grosse. Le fait que l'un ou l'autre de ces effets s'accentue le plus avec la distance dépend de la dynamique spécifique de l'expansion, et les calculs nous disent qu'à faible distance ça diminue et à grande distance ça augmente. Cela n'est pas forcément très intuitif même si on peut un peu s'en douter.

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  11. il y a 21 minutes, Kirth a dit :

    L'univers visible au un rayon de 13.7 milliards d'années, ce qui à la louche fait 10^31 années-lumière cubes.

    Avec l'accélération de l'expansion les régions dont on reçoit la lumière émise il y a 13,8 Ga sont aujourd'hui situées à 45 Gal, soit dans les 3,2 fois plus loin. En matière de volume, cela fait donc 30 à 35 fois plus. Ajoutez à cela que les galaxies fusionnent au cours du temps (les données pré-Gaia en recensent au minimum 6, de mémoire, pour la Voie lactée), de sorte qu'il y avait plus de galaxies par le passé.

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  12. Il y a 2 heures, Kaptain a dit :

    pour les photons, le temps n'existe donc pas ?

    Disons que ce n'est pas une coordonnée pertinente. Pour un photon, plutôt qu'utiliser une coordonnée de genre temps t que définirait un observateur immobile par rapport à un certain référentiel (héliocentrique, disons), et plutôt qu'utiliser la coordonnée de genre espace z le long de laquelle le photon se déplace, on utilisera des coordonnées de genre lumière, genre z - c t et z + c t. La première est nulle si le photon se déplace vers les z positifs (car alors z = c t). La seconde croît comme 2 c t et peut être utiliser pour paramétrer la trajectoire du photon. Il n'est pas complètement trivial d'avoir une intuition de ce que signifient ces coordonnées, mais elles ont l'avantage de pouvoir être utilisées dans toutes les situations. 

     

    Il y a 3 heures, Kaptain a dit :

    à la fin de la vidéo, il est dit que la lumière n'arrive pas à nous rattraper. Or, je croyais que quelle que soit la direction et la vitesse propre que nous avons, nous mesurerions toujours la même vitesse à la lumière…

    La vidéo n'est pas claire donc difficile de savoir ce qu'il veut dire. Mais dans le cas (irréaliste) d'un mouvement éternellement uniformément accéléré, alors une source de lumière initialement derrière vous et envoyant pendant infiniment longtemps des photons à un rythme régulier n pourra vous transmettre qu'un nombre fini de photons à partir du moment où vous commencerez à accélérer. C'est assez facile à montrer sur un diagramme d'espace-temps et il est même curieux que l'auteur de la vidéo de l'ait pas fait.

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  13. Il y a 4 heures, Superfulgur a dit :

    Non, Jean-Charles Cuillandre, avec qui je discute de ces images (qu'il a produites) depuis quelques semaines (dur de pas en parler ici ! :/) m'a donné 26.7 à 27 pour l'amas de Persée.

    Je parlais de la région de calibration, qui vérification faite, n'est effectivement pas celle montrée hier. Elle sera (et a déjà été) observée plusieurs heures tous les mois.

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  14. Il y a 16 heures, Superfulgur a dit :

    Pour la petite histoire, l'image de l'amas de Persée approche la magnitude 27.

     

    Il me semble qu'une région du ciel (pas forcément celle-là) sera très régulièrement observée au cours des 6 ans ou plus de la mission à des fins de calibration, genre plusieurs heures par mois. De ce que j'ai compris, cette région atteint déjà la magnitude 28, et ce sera donc beaucoup, beaucoup, plus à terme.

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  15. Il y a 12 heures, astrocomets a dit :

    L'hommage de ce jour était à l'image du personnage dont la gentillesse, la simplicité, le sens de la famille et du partage des connaissances transparaissait de chaque prise de parole.

    Hubert Reeves, en plus de son engagement pour le partage des connaissances et la protection de la planète, était aussi un mélomane devant l'éternel et les choix de l'Adagio du Quintette à cordes en ut majeur, D 956 de Schubert puis  de l'Adagio du quintette pour clarinette K581 de Mozart ne pouvaient qu'accentuer la sérénité du moment.

    En fin de cérémonie notre cher Hubert s'en est allé au son de la sarabande de la suite pour orchestre n°3 de Bach ... une œuvre magistrale que, désormais, comme les deux autres œuvres j'apprécierai autrement tant elles étaient exécutées avec brio.

    Je suis tout à fait d'accord. Autant la volumineuse chorale a très bien chanté mais a, mécaniquement,  empêché une partie du public de rentrer, autant le petit orchestre était aussi irréprochable que le choix des œuvres était bien pensé. Cela n'a rien de surprenant car c'étaient des gens qui avaient déjà travaillé avec Hubert Reeves (cf.  http://ensemblecalliopee.com/mozart-et-les-etoiles-en-quatuor/). Les morceaux n'avaient pas ce côté larmoyant qu'on entend parfois en pareilles circonstances (genre l'adagio d'Albinoni).

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