PerrouriefhCedric

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Tout ce qui a été posté par PerrouriefhCedric

  1. Conf' de l' IAP

    quote:Affirmer que la cosmologie est devenue une science de PRECISION, après avoir dressé la liste de toutes ses limites, ses contradictions et pratiquement expliqué que ce n'est même pas une science, c'est aussi difficilement compréhensible, en tout cas pour moi.Quand je lis ça, je suis tenté de ressortir l'exemple merveilleux de la distance de la galaxie du Triangle... quote:Personnellement, je pense qu'il y a tellement d'observations déroutantes et incompréhensibles qui sont un défi à notre intelligence, qu'il me paraît vain, contre-productif du point de vue de la "production" scientifique et un peu dangereux sur le plan éducatif de s'échapper dans des domaines hyperspéculatifs où les chances d'avancées sont infimes.+1
  2. Apparemment, il est "sous-directeur de laboratoire honoraire". Je ne vois pas ce qu'il y a de honteux à cela ? Je vois qu'il est très critiqué, pourtant des cosmologistes parmi les plus réputés comme Luminet ne le considèrent pas comme un moins-que-rien et acceptent de débattre avec lui, d'entendre ses arguments. Jusqu'à preuve du contraire ils n'en feraient pas de même avec de vrais rigolos, que je ne citerai pas. Quand on a affaire à eux, on ne fait que les écarter sans y porter plus attention. Si ce n'est jamais arrivé à Magnan (aïe, ça y est, j'ai dit son nom ), c'est peut-être que ses arguments ne sont pas vides de sens. Ils dérangent, oui, ils sont discutables, oui aussi, mais sont sans valeur, non. Quand je vois l'individu, ce qu'il avance et les réactions qu'il suscite, je fais spontanément le pari qu'il y a là de quoi prendre. Rassure-toi, je n'aurais jamais fait la même chose vis-à-vis de para-scientifiques ou autres charlatans sans plus de motivations que leurs convictions personnelles ou le désir d'être connus.
  3. J'ai vraiment beaucoup de peine à croire que C.M. soit un "rigolo". Il a son caractère, certes, et il refuse catégoriquement certains points de cosmologie moderne. C'est certainement pour ça qu'il a cessé de te répondre. Mais il a ses raisons, qu'on peut bien sûr discuter, qu'il expose clairement dans ses ouvrages. Je ne pense pas du tout qu'il soit inculte en matière de cosmologie : s'il est sceptique quant aux travaux récents, il ne les ignore pas pour autant. (D'ailleurs, je peux me tromper, mais il me semble qu'on n'accepte pas n'importe quel béotien au Collège de France ?). Puis, si tout le monde ne partage pas sa vision de la cosmologie, il faut reconnaître que c'est un brillant épistémologiste qui pose dans ses ouvrages des questions philosophiques d'une réelle profondeur. Non, je soutiens que c'est pas un charlot le bonhomme (D'ailleurs j'ai passé quelques heures avec lui, en dehors de toute relation professionnelle, et je peux te dire que c'est quelqu'un, malgré son caractère, d'une grande ouverture d'esprit, tout sauf prétentieux, et que j'aurais plaisir à rencontrer de nouveau).
  4. Ben quoi, les lentilles gravitationnelles ? Celles qui sont censées nous avoir permis de détecter de la matière noire ? Elles nous ont peut-être renseignés sur sa nature ? PS : ça veut dire quoi, "doche" ? [Ce message a été modifié par Cédric Perrouriefh (Édité le 22-02-2013).]
  5. Ha superfulgur, j'ai par dessus tout horreur des consensus, dans quelque domaine que ce soit, et des dérives de la modernité. Mais c'était déjà le cas bien avant que je connaisse C. M. l'innommable Je trouve libératoire l'esprit critique qui va à contre-courant de ce que tout le monde admet sans réfléchir, ce sont toujours les causes désespérées qui sont les plus stimulantes à défendre ! Je ne peux pas vivre dans l'acceptation, c'est plus fort que moi
  6. La matière noire et l'énergie noire sortent du cadre de la cosmologie moderne, puisque aucune théorie qui s'y rattache ne les prévoit. Au contraire, l'"accélération de l'expansion de l'Univers" n'a aucune raison d'être dans les modèles d'univers de Friedman, sauf à rajouter le paramètre arbitraire lambda. Rien ne laissait prévoir une accélération ni une "énergie noire" avant les années 1990, il y a cent ans on essayait au contraire d'annuler l'expansion grâce à la constante cosmologique !
  7. L'énergie noire, étudiée depuis près d'un siècle ??? HihihihohohoHAHAHA...
  8. Conf' de l' IAP

    Ce que voulais dire, c'est que l'hypothèse du Multivers présente, sur le plan scientifique pour être sur la même longueur d'onde que Kribien, peu d'intérêt à mes yeux. Mais bien sûr cela n'engage que moi ! Que propose Barrau pour vérifier concrètement l'existence du Multivers ? J'entends par là observer directement son existence : il ne s'agit pas d'interpréter des observations de phénomènes à des milliards d'années-lumière qui pourraient être dus à la présence d'autres univers (qui nous dit 1) que les observations sont fiables, 2) que ce sont bien des univers extérieurs qui en sont la cause, et non pas d'autres événements, connus ou non ?). Il ne s'agit pas non plus de vérifier expérimentalement, par exemple, la théorie des cordes (au passage, il est ô combien plus aisé de confronter la physique quantique à l'expérience, que le Multivers !), car même si cela était un jour fait, là encore, cela ne prouverait pas pour autant l'existence du Multivers, qui n'est que rendu permis ! Si l'événement A permet théoriquement l'événement B, observer A ne nous informe en rien sur l'existence effective de B. La seule manière de savoir si le Multivers existe, c'est de l'observer directement, ce qui est rigoureusement impossible étant donné que notre vision nous fait absolument défaut au-delà d'une quinzaine de milliards d'années-lumière. quote:Cette façon de formuler les choses, le lexique employé ("le droit de se soustraire", "injonctions"...) me semble plus relever de la pensée dogmatique et de ses gardiens, que de l'esprit scientifique fait de rigueur, mais aussi de doutes, d'audace, de rébellionMais je suis pour la rébellion Mais une rébellion à bon escient, raisonnée, sensée Du reste, en effet, je défends vivement- d'une manière qui peut sembler excessive ?- la vision poppérienne de la science. Il y a une raison à cela : si les scientifiques eux-mêmes se mettaient à vouloir contourner le doute, la nécessité de l'expérience honnête, à interpréter dans le sens de leurs convictions n'importe quel résultat expérimental, hé bien, ce serait la légitimation de l'entrée des para-sciences, des pseudo-sciences, des croyances religieuses... dans le monde de la science. Ce serait ouvrir à tous les vents (mauvais) la frontière entre la science et la science-fiction. C'est pourquoi, si, je le répète, la rébellion est nécessaire à l'avancée du savoir (la révolution copernicienne en est encore le plus bel exemple), elle doit aller de pair avec la plus grande rigueur d'esprit et la plus grande humilité. quote:Cédric : "Si l'on commence à vouloir persuader les gens de l'existence "sûre et certaine" de choses que l'on ne peut vérifier" Personne, et certainement pas Barrau, n'a affirmé cela.Malheureusement, beaucoup d'ouvrages de vulgarisation présentent non comme de simples hypothèses, mais comme incontournables des notions si diverses que la matière noire, l'énergie noire, le Multivers (et là encore, ça part d'un bon sentiment !) ou, beaucoup plus grave, le "principe anthropique", alors que, selon le cas, leur nature, ou leur existence, nous échappent totalement soit par manque de théorie, soit par manque d'observations ou d'observations fiables. Hélas, je n'invente rien en écrivant cela. quote:Cédric : "Il est donc important que le Multivers reste considéré comme une hypothèse (belle au demeurant !) et non comme une réalité." "Réalité" est un mot trop vague pour le sujet, ici. S'agit-il de la réalité "en acte", perceptible, physique, observable ? De la réalité potentielle, "en soi" ? De la réalité mathématique ? Considéres-tu par exemple que le boson de Higgs est une réalité ? Et de quel type ?Je parle d'une réalité "en soi". Peut-être que ce Multivers existe réellement, à l'heure où j'écris ces lignes. Mais on ne peut pas l'affirmer ni même le considérer comme vrai, pour les raisons que j'ai exposées plus haut. quote:Je cite la toute fin du bouquin de Barrau/Grain cité plus haut, qui clot le chapitre 9 sur la cosmologie quantique : "Le fait que cette physique à l'échelle de Planck, réputée intestable, entre lentement dans le champ observationnel est, en tout état de cause, extrêmement réjouissant".J'ai du mal à comprendre en quoi la physique quantique serait "intestable". On peut faire des tas d'expériences mettant en jeu des électrons, des photons... Par contre, je répète, observer l'existence des fluctuations quantiques, des cordes, ce que tu voudras ne reviendrait pas à prouver qu'elles ont donné lieu au Multivers, quand bien même la théorie le permet, et observer directement le Multivers est impossible. C'est pourquoi, pour conclure, j'en reviens au début : l'hypothèse du Multivers présente, sur le plan scientifique, peu d'intérêt à mes yeux.
  9. Ho ça c'est facile de décréter la précision des mesures ! Je répète ma question : qu'est-ce qui nous permet de dire qu'il n'y a pas dans l'Univers de la matière, tout à fait normale, comme on en voit sur Terre, que l'on est incapable de détecter ? C'est prétentieux de dire que l'on voit tout ce qui est visible. En fait on n'en sait rien. Et c'est tout aussi vain de dire que les modèles coïncident avec la réalité. Celle-ci est bien trop complexe pour être modélisée simplement !
  10. quote:La réaction de tout être normalement constitué est de se dire : "Quelle peut être la nature de cette matière ?"Pourquoi la réaction de tout être normalement constitué ne serait pas, premièrement, de questionner le degré de validité des observations, deuxièmement, de supposer qu'on ne peut tout simplement pas observer toute la matière visible ? Pourquoi le besoin, finalement peu naturel, d'inventer tout de suite de toutes pièces des éléments nouveaux pour coller a posteriori aux observations ? quote:Mais ce qui est extraordinaire, c'est que la plupart des critiques sont bien incapables d'être plus constructifs que les scientifiques qu'ils prétendent prendre en défaut.Si l'on considère la complexité des incertitudes relatives aux modèles "idéals" auxquels on compare les observations, et aux observations elles-mêmes, a-t-on besoin de créer sans cesse des théories pour coller à ce que l'on voit (ou que l'on croit voir) ? Tout cela relève, au fond, de la prétention de l'être humain à tout voir et à tout comprendre.
  11. Le problème doit aussi venir du fait qu'on se croit en mesure de voir toute la matière "normale". Mais en quoi est-ce vrai ? Avant d'en appeler à une nouvelle physique ou une nouvelle matière, comment pouvons-nous être sûrs qu'il n'y a pas des grandes quantités de gaz non ionisés, de poussières dans des régions pauvres en étoiles, qui sont bien là mais que nous sommes tout simplement incapables de détecter par quelque méthode que ce soit ? Oui, on découvre des étendues de gaz chaud, et elles ne sont pas en quantité suffisante, mais qui nous dit qu'il n'y a rien d'autre ? N'est-ce pas là un peu prétentieux de notre part que de croire que l'on est réellement capable de voir tout ce qui pourrait être vu ? On fait régulièrement encore des découvertes sur la structure et la composition des galaxies ! Entre cela et les incertitudes non négligeables sur les mesures... Face à quoi une attitude saine consisterait à interroger en premier lieu nos capacités d'observation !Ensuite, un autre problème vient de la justesse des modèles utilisés. Pour prendre l'exemple des amas de galaxies, outre le fait que l'on sait aujourd'hui (ce qui n'était pas le cas du temps de Zwicky) qu'ils sont aussi composés d'importantes masses de gaz intergalactique (là encore, on peut parier qu'on ne sait pas avec exactitude dans quelles proportions), il se trouve (comme le montre Magnan sur son site personnel) que l'on ne peut, pour plusieurs raisons, y appliquer le théorème du viriel pour décrire correctement le mouvement des galaxies. Un amas de galaxies ne peut être vu comme un fluide de particules, car il y a attraction gravitationnelle entre les galaxies, et que depuis une galaxie, une autre galaxie ne peut être considérée comme un simple point : le rapport distance/diamètre n'est pas assez important. Pourtant, les modèles d'amas de galaxies utilisent allègrement le théorème du viriel, en cela ils sont simplistes et ajoutent une nouvelle dose d'incertitude à celle déjà importante due à l'imprécision de nos observations.Bref...
  12. Si vous voulez mieux comprendre ce que sont les "alterscientifiques" selon Moatti : http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1503 Des scientifiques de formation qui, sous prétexte qu'ils sont scientifiques, se croient en mesure de remettre en cause la relativité générale, la physique quantique ou la théorie de l'évolution. Certains cherchent ainsi à donner des fondements scientifiques au créationnisme, d'autres inventent des théories farfelues qu'ils souhaitent voir triompher et se prennent pour de grands incompris (on en a souvent vu passer sur Astrosurf).Il est évident que ces alterscientifiques n'ont rien à voir avec les critiques de l'énergie noire ou de la matière noire. Ces dernières n'entrent pas du tout dans le cadre de théories éprouvées comme celles citées plus haut, et il y a de plus énormément d'imprécisions dans les modèles et dans les observations (quitte à ressasser, l'astrophysique et la cosmologie ne sont pas du tout des sciences de précision, mais alors pas du tout !). Ces gens-là ont au contraire une attitude radicalement opposée à celle des alterscientifiques en faisant preuve d'esprit critique. Le jour où la matière noire et l'énergie du même nom entreront dans le cadre d'une théorie mathématiquement solide et physiquement vérifiable, alors seulement on pourra considérer les sceptiques comme des marginaux. En attendant il ne faut pas oublier que ces concepts sont pour le moment de pures spéculations ! On ne peut pas comparer la matière noire ou l'énergie noire à la théorie de la relativité, ou de l'évolution darwinienne, sauf à tomber dans le ridicule.
  13. Il n'est pas seul : Christian Magnan (mon désormais maître ès cosmologie ) non plus. http://www.lacosmo.com/
  14. Première carto de matière noire à grande échelle !

    Cette annonce vient de la NASA ? Allons, chacun sait le décalage systématique qu'il y a entre les annonces ronflantes de la NASA ("attention, zallez voir ce que zallez voir !") et les résultats. La dernière fois, la NASA était censée communiquer sur un événement qui serait digne d'être mentionné dans les livres d'histoire -rien que ça ! Alors là, au sujet de la matière noire, on peut d'avance rire à gorge déployée en se préfigurant le magnifique soufflé Non sans rire, pour que les découvertes scientifiques "aient" de l'importance, il suffit souvent de leur en donner artificiellement : en parler avec emphase, glisser rapidement sur leur côté insignifiant ou sur les doutes et les incertitudes, et le petit tour est joué : c'est la découverte du siècle (et l'honneur est sauf, et les crédits continueront à tomber, etc.).[Ce message a été modifié par Cédric Perrouriefh (Édité le 20-02-2013).]
  15. Photo ayant le plus marqué le forum

    Moi, ceux qui m'impressionnent le plus, ce sont tout de même les miens. (Même si je n'en ai jamais posté un seul -par pure modestie bien sûr).
  16. Conf' de l' IAP

    Je suis entièrement d'accord avec Kribien (à qui je souhaite d'ailleurs la bienvenue sur notre forum ).L'intérêt du Multivers est surtout philosophique. Il s'inscrit dans la lignée des découvertes faites depuis la Renaissance : d'abord, l'Univers ne se résume pas au système solaire comme l'a avancé Giordano Bruno, reprenant de vieilles idées formulées dès l'Antiquité, ce qui lui a valu le bûcher (parlez-moi des temps lugubres de l'obscurantisme !). Cette conception a fini par s'imposer, non sans réticences.Plus tard, dans les années 1920, il y avait le "grand débat" parmi les cosmologistes pour savoir si la Voie lactée était tout l'Univers, ou si celui-ci contenait d'autres galaxies extérieures à la nôtre. Les observations de Hubble ont fini par valider cette seconde hypothèse. C'était en quelque sorte la suite de la révolution copernicienne.Aujourd'hui, le Multivers en est le prolongement logique. Cette théorie est même valable mathématiquement, on peut la déduire de certains postulats de physique quantique. C'est d'ailleurs pour ces raisons que j'y ai longtemps adhéré avant de retourner ma veste Il est capital de se rendre compte que ce Multivers n'a aucune signification scientifique pour la simple raison que son existence est invérifiable ! Quelle aurait été la validité de la théorie de la relativité, par exemple, si on n'avait pu la confronter aux observations ? Nulle. Qu'on se mette tous dans l'esprit que la science n'a pas le droit de se soustraire aux injonctions de Popper, quoi qu'en disent ou qu'en souhaitent certains. Si l'on commence à vouloir persuader les gens de l'existence "sûre et certaine" de choses que l'on ne peut vérifier, on fait un premier pas vers les glauques bourbiers de l'abus d'autorité. Et il se produit alors l'inverse de l'élan humaniste de l'astronomie moderne post-copernicienne. Il est donc important que le Multivers reste considéré comme une hypothèse (belle au demeurant !) et non comme une réalité.
  17. M42 au format A3

    Extraordinaire ! Plein de détails et très réaliste, on s'y croirait vraiment.
  18. Où est l'erreur?

    C'est épineux Disons que quand on parle de "vide", on pense généralement à l'absence de matière (ce qui, paraît-il, n'existe pas en pratique, mais reste facile à se représenter mentalement). Le vide "contenant l'Univers" (je mets bien cette expression entre guillemets parce qu'elle est inexacte), va au-delà de cette première définition puisqu'aucune théorie n'est capable de lui donner temps ni espace. L'absence de temps, passe encore, on peut imaginer un monde figé ou la trotteuse de notre montre ne tournerait pas (bien que, pour être parfaitement rigoureux, s'il n'y avait pas de temps on ne le verrait même pas puisque ne se déplaceraient ni les photons, ni les électrons entre nos neurones... ). Pour l'absence d'espace, là, je sais pas vous, mais moi je jette l'éponge Se représenter mentalement un "lieu" (qui par définition n'en serait même pas un) sans espace est certainement bien au-delà des compétences du commun des mortels
  19. Où est l'erreur?

    "10 puissance 100 années-lumière. C'est la distance à laquelle se trouve une copie conforme de notre univers visible, d'après Jean-Philippe Uzan..."Le problème, c'est que ce genre de suppositions à caractère sensationnel émis par des chercheurs professionnels, aussi belles soient elles en apparence, sèment le trouble dans les esprits entre la physique et la métaphysique. Ces hypothèses ressemblent tellement à de la science, pourtant elles n'en sont pas puisqu'elles ne sont pas vérifiables. Ce point magistral n'est pourtant pas facile à déceler et on se laisse vite prendre au piège (ce fut mon cas pendant longtemps, mais aujourd'hui j'ai claqué la porte à toutes ces théories sans même les avoir étudiées : il n'en est d'ailleurs pas besoin, l'étude des points fondamentaux qui font que la science est science suffit à s'apercevoir que ces théories, même mathématiquement viables, ne s'y rattachent en fait pas. Je parle là en rationaliste indécrottable repenti du Multivers, mais je crois que philosophiquement -non plus scientifiquement- cette idée a de bons jours devant elle. Tant mieux d'un certain côté -je n'en ai pas vraiment fait mon deuil- il suffirait juste d'en parler au conditionnel !)Pour que la science avance, il faut commencer par reconnaître que l'on ne sait pas (pour faire plaisir à Vaufrèges, je cite là Carlo Rovelli lui-même, dans les cours d'histoire des sciences qu'il donnait à Luminy ). Le savoir ne se décrète pas ! L'arbitraire le fait au contraire reculer. Et pour en revenir à ce que l'on discutait plus haut, je répète envers et contre tous idéologues que l'astrophysique et la cosmologie ne sont absolument pas des sciences de précision. Revoyez les liens que j'ai donnés plus haut : la distance d'une de nos plus proches voisines, M33, n'est pas connue à mieux que 20%. Partant de là, faire appel à l'énergie du vide pour expliquer la distance ou la répartition de galaxies à l'autre bout de l'Univers observable, alors qu'il y a de surcroit un écart de 60 ordres de grandeur entre la théorie et les "observations" a de bonnes raisons de laisser sceptique (n'oublions pas que le doute a toujours fait avancer la science : s'il sert de barrage aux théories farfelues, il permet aussi aux plus sérieuses de s'imposer en forçant leurs auteurs à répondre aux questions légitimes qu'elles soulèvent forcément). Même si ces paramètres peuvent varier au fil du temps, comme il a été supposé, je reste convaincu que le mariage de la physique quantique et de la cosmologie n'aboutira jamais. Ceci pour une raison simple : comment justifier l'irruption de la physique quantique et de son indétermination, qui règnent sur l'infiniment petit, à l'échelle de l'autre infini, très bien décrit par une autre physique (quitte à faire grincer des dents, j'irai jusqu'à dire "une autre science" car je crois à tout, sauf à la Théorie Du Grand Tout ) et surtout, fondamentalement déterministe ? L'infiniment grand, au bout du compte, régi par une physique probabiliste de l'infiniment petit ? Pour le moment, ça ne colle pas, c'est à la limite extérieure (allègrement franchie ?) de la vérifiabilité, franchement ça semble louche.Pour en revenir aux imprécisions des mesures en astrophysique et en cosmologie, il y avait eu par le passé un problème avec des quasars observés qui étaient plus vieux que l'Univers, non ? C'est rigolo je trouve
  20. M42 au T500, CROA illustré

    Ha oui, alors là chapeau ! Je suis tes CROA illustrés toujours avec le même intérêt, mais là tu as vraiment fait fort ! Ca fait tout à fait photographique, ces couleurs et ces détails infimes. C'est à coup sûr un dessin qui fera date !
  21. Où est l'erreur?

    quote:Mais le problème c’est qu’aujourd’hui, ce que l’on suppose de l’énergie du vide ne correspondrait pas du tout, mais alors pas du tout !, aux ordres de grandeurs nécessaires pour expliquer l’accélération de l’expansionDans ce cas, pourquoi s'entêter à vouloir faire coïncider les deux ? Et d'abord, que sait-on avec certitude sur l'"énergie du vide" ? Enfin, je reformule la question posée en page précédente, sur la précision et la validité des mesures de distance dans l'Univers. J'aimerais bien que quelqu'un m'éclaire à ce sujet
  22. Où est l'erreur?

    Moi j'ai une question toute bête Juste pour rebondir, à bon escient j'espère, sur les propos tenus, me semble-t-il, par Vaufrèges sur le post voisin (sur les conférences de l'IAP). Notre ami affirmait, discours d'un grand ponte à l'appui, que l'astrophysique et la cosmologie étaient devenues incontestablement des sciences de précision. C'est ce point qui me fait tiquer.Le fait est que la distance de la galaxie du Triangle n'est toujours pas connue avec une précision supérieure à... 20% ! quote:La distance de M33 au Soleil a été évaluée en 2004 à travers différentes méthodes, qui ont donné des résultats assez variables : 2,77 ± 0,13 millions d'années-lumière (850 ± 40 kpc) par la méthode des céphéides23, 2,59 ± 0,08 millions d'années-lumière (790 ± 25 kpc) par la méthode du sommet de la branche des géantes rouges24, 3,07 ± 0,24 millions d'années-lumière (940 ± 74 kpc) par l'identification d'une binaire à éclipses25. (Wikipédia)Je mets ici les sources de l'article (elles sont longues et en anglais, désolé...) : http://iopscience.iop.org/1538-3881/127/4/2031/pdf/1538-3881_127_4_2031.pdf http://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10509-006-9112-1 On peut remarquer que les distances données par une méthode, prise séparément, sont en effet très précises : marge d'erreur d'environ 5% seulement. Par contre, si l'on compare entre eux les résultats obtenus par les trois méthodes, là la différence devient très grande et on ne peut plus parler de précision. Pourtant, M33 est vraiment très proche !A mon sens il faut en conclure plusieurs choses : d'abord, la précision est illusoire dès lors que l'on utilise une seule méthode d'observation sans chercher à la recouper. Ensuite, il est dans ces conditions impossible de déterminer le niveau exact de précision d'une méthode d'observation. Comment savoir laquelle correspond à la réalité, et seulement si c'est le cas pour l'une d'elle ?Donc, pour en revenir aux supernovae de type Ia à l'autre bout de l'Univers, à 10000 fois la distance de M33, je pose ouvertement la question de savoir si leurs observations sont suffisamment fiables pour permettre de conclure à une accélération de l'expansion de l'univers, et d'introduire une énergie noire prévue par aucune théorie et dont on ne connaît rien, sinon l'effet d'accélérateur qu'on lui a soi-même donné.A vous
  23. Conf' de l' IAP

    J'ai dû louper un épisode J'aimerais bien que quelqu'un m'explique, si c'est possible, comment on peut "tester" directement le Multivers. Je dis bien directement, ce qui exclut donc l'interprétation vague de phénomènes observés, ou prétendument observés, aux confins de l'Univers, que l'on décide d'attribuer à la présence d'autres univers parce qu'on n'a rien trouvé d'autre pour les expliquer. Voilà, si quelqu'un peut me décrire une expérience, ou une observation vraiment rigoureuse qui mettrait en évidence le Multivers, je suis preneur
  24. Conf' de l' IAP

    Même à admettre que les "autres univers" ne seraient en fait que d'autres parties du nôtre, donc avec le même espace et le même temps, sans rupture de continuité (sans quoi il s'agirait bien d'univers différents), il se trouve qu'on ne peut pas observer le nôtre au-delà de l'horizon cosmologique. Dans ces conditions, avancer qu'il existe non pas une ou deux, mais 10^500 autres "parties" au-delà n'a guère plus de sens que si l'on traitait d'autres univers.Quant à vouloir s'affranchir de Popper, c'est vraiment une idée douteuse. Le raisonnement scientifique, par définition même, se fonde sur des choses réfutables. Sinon, pourquoi ne pas considérer, tant qu'on y est, l'alchimie, le spiritisme ou l'étude des vies antérieures comme relevant de la science ?
  25. Conf' de l' IAP

    quote:Le vice du raisonnement est de dire : "la théorie prévoit le multivers, cette prédiction ne peut être vérifiée, mais comme, par ailleurs, sur d'autres prédictions, la théorie est vérifiée, alors la théorie est bonne et donc le multivers existe."Exact. Même si la "théorie" du multivers est belle philosophiquement (elle l'est vraiment !) et tient mathématiquement parlant, le fait qu'on ne pourra jamais observer directement ces univers extérieurs les exclut d'office du champ de la science. Ils resteront malheureusement à jamais un mystère !