starjack

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Tout ce qui a été posté par starjack

  1. Mauvaises nouvelles du Webb space telescope

    Vu tout ce qu'il prend dans le miroir sur ce forum, j'espère qu'il ne l'est pas trop, sinon il va se froisser et nous faire du flou...
  2. “This job would’ve been enormous even on Earth,” Peresild said before launch. “We’ll have ten days. But it won’t be like ten regular 12-hour shooting days, rather like two to three hours a day, when the cosmonauts will be able to work with us. The rest of time Klim and I will be shooting with only me in the frame. “Our only task out there is shooting the film without interfering with the crew.” "Ce travail aurait été énorme même sur Terre", a déclaré Peresild avant le lancement. « Nous aurons dix jours. Mais ce ne sera pas comme dix jours de tournage réguliers de 12 heures, plutôt comme deux à trois heures par jour, quand les cosmonautes pourront travailler avec nous. Le reste du temps, Klim et moi tournerons avec moi seul dans le cadre. "Notre seule tâche là-bas est de tourner le film sans interférer avec l'équipe." @Superfulgur rassuré ?
  3. Yulia Sergeevna Peresild (Russian: Ю́лия Серге́евна Переси́льд; born 5 September 1984) is a Russian stage and film actress. Heureusement, Thomas P..... parle russe, pour lui faire visiter la station ! Extrait du site Spacenews In the movie, Peresild plays a doctor sent to the space station to perform heart surgery on a cosmonaut so he can return home. She was selected as part of an open casting call that resulted in about 3,000 applications. Shipenko is the movie’s director and will serve as camera operator and other roles while on the station. Peresild and Shipenko will spend 12 days in space, filming scenes primarily in the Russian segment of the station. Some scenes will be shot in the cupola in the U.S. segment of the station. For those scenes, they will be escorted by NASA astronauts under terms of an agreement governing spaceflight participants on the station. About a half-hour of footage for Vyzov will be shot on the station, with the rest of the movie filmed on Earth after the mission. Traduction automatique Dans le film, Peresild incarne un médecin envoyé à la station spatiale pour effectuer une opération cardiaque sur un cosmonaute afin qu'il puisse rentrer chez lui. Elle a été sélectionnée dans le cadre d'un appel à candidatures ouvert qui a abouti à environ 3 000 candidatures. Shipenko est le réalisateur du film et servira de cadreur et d'autres rôles à la station. Peresild et Shipenko passeront 12 jours dans l'espace, filmant des scènes principalement dans le segment russe de la station. Certaines scènes seront tournées dans la coupole dans le segment américain de la station. Pour ces scènes, ils seront escortés par des astronautes de la NASA en vertu d'un accord régissant les participants aux vols spatiaux sur la station. Environ une demi-heure de séquences pour Vyzov sera tournée sur la station, le reste du film étant tourné sur Terre après la mission.
  4. Irons-nous un jour sur Mars ? Coloniserons-nous un jour Mars ? Deux ouvrages récents et un plus ancien m’ont aidé à me forger une opinion. Tout d’abord, « Dernières nouvelles de Mars », de Francis Rocard, chez Flammarion. Ensuite, « Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs » de Sylvia Ekström et Javier G.Nombela, Editions Favre, Lausanne. Enfin, plus ancien, « Embarquement pour Mars, 20 défis à relever », JF.Pellerin, R.Heidmann, A.Souchier, Association Planète Mars, chez A2C Medias. Le premier fait une synthèse neutre-favorable de l’état de préparation technologique et humain pour un vol vers Mars et une éventuelle installation permanente. Après une rapide histoire de Mars, il passe en revue, les architectures de missions habitées, les défis à relever, les conditions financières et politiques. Le second ouvrage, vous l’aurez compris à son titre, expose toutes les bonnes raisons qui font que peut-être bien nous n’irons pas sur Mars, qu’en tout cas nous ne nous y installerons pas et encore moins ne coloniserons la planète rouge. Le livre s’ouvre sur une histoire de la Terre, très bienvenue, qui nous rappelle quelles conditions particulières y ont permis le développement d’une vie intelligente (je n’ouvre pas le débat ici de ce que sait qu’une vie intelligente…). Pour le dire en quelques mots, deux circonstances clés, qui ne se retrouvent pas sur Mars, ont permis notre arrivée sur la scène cosmique, au bout de 4,5 milliards d’années : la Terre est dotée d’une atmosphère (dense) et d’une magnétosphère. Puis sont passées en revue les difficultés du voyage, et difficultés est un euphémisme. Enfin, l’ouvrage expose en quoi l’être humain est fait pour vivre sur la Terre, et pas ailleurs, avec des arguments assez robustes. Une intéressante solution au paradoxe de Fermi est proposée. Enfin, le troisième livre est farouche partisan du voyage vers Mars, dont il examine de manière détaillée les justifications, les difficultés, les solutions envisageables. Analyses fouillées, datant un peu maintenant. Trois bouquins que je recommande. Avertissement : je ne suis pas un expert du sujet, juste un amateur de longue date, donc je vais exprimer une opinion, basée sur mes lectures et mes réflexions, que l’on peut contredire autant que l’on veut, mais l’injure n’est pas nécessaire, ni les tomates, ni les boulets rouges. J’enfoncerai sans doute des portes ouvertes connues de beaucoup d’astrosurfeurs, tant pis, je me risque. Je vais être long, prenez votre élan, c’est parti ! Et ensuite à vos remarques, commentaires, contestations ! Finalement, pourquoi est-il difficile d’aller sur Mars et d’y vivre ? Pour résumer : Mars, c’est loin et c’est invivable. Et d’autres détails pas simples… Passons en revue les barrières qui se dressent devant le futur explorateur de Mars et qui sont à lever pour tenter l’aventure. Barrières techniques 1. L’atterrissage sur Mars de vaisseaux de plusieurs dizaines de tonnes Remarque liminaire : on évitera le vocable « amarsissage » utilisé malheureusement dans le deuxième ouvrage, vocable qui n’a pas lieu d’être. Si on accepte le terme alunissage (en français) par habitude historique, les Venera n’ont pas avenussi, Huygens n’a pas atitanni, Philae n’a pas Chouriumov-Gerasimenkossi… ils se sont posés sur un terrain, ils ont atterri. En anglais on dit « landing » et ça simplifie bien. Jusqu’à maintenant, la masse maximale posée en douceur sur Mars est celle de Curiosity et de Perseverance, une bonne tonne (métrique of course). Avec recours au freinage atmosphérique par bouclier d’abord, par parachute ensuite et freinage final par rétrofusée. La masse du module d’atterrissage habité peut être évaluée à 30 à 60 tonnes. Les modules d’habitation longue durée et le MAV (Mars Ascent vehicle) ne seront pas beaucoup moins massifs. Passer à d’une tonne à 30 à 60 tonnes, aujourd’hui on ne sait pas faire. Pas simple de transformer les 7 minutes de terreur pour une tonne de charge utile inhabitée en 7 minutes sereines pour 30 tonnes de charge utile habitée. Il faudra aussi choisir entre l’entrée directe comme les derniers rovers américains ou la mise en orbite préalable pour prendre son temps avant la descente, comme le rover chinois. Le coût en ergols n’est pas le même, bien sûr, que l’on fasse de l’aérocapture (attention à la modélisation fiable de l’atmosphère au jour de l’arrivée !) ou seulement du freinage propulsif. Faire atterrir plusieurs modules plus petits ? Oui, mais il faut quand même viser la dizaine de tonnes. Et aussi faire atterrir tout ce beau monde de manière ultra précise, pas trop loin mais pas trop près, et disposer des moyens de manutention pour réunir les modules entre eux, si ce sont des modules d’habitation. Tout ça, aujourd’hui on ne sait pas faire. Oui, mais dans quelque temps on saura faire, peut-être ? Oui, d’accord, mais c’est une très grosse barrière, qui sera très difficile à lever, ça prendra beaucoup de temps, ce sera très risqué et aussi très coûteux ! 2. La fiabilité longue durée du matériel de transport Deux types de mission sont envisagées aujourd’hui, en fonction des positions respectives de la Terre et de Mars, avec une trajectoire selon l’orbite de Hohmann (tangente aux orbites de la planète de départ et de la planète d’arrivée) : 1. Scenario de conjonction : 180 jours de voyage aller, 550 jours sur place, 180 jours de voyage retour ; au total 910 jours soit deux ans et demi ; 2. Scenario d’opposition : 180 jours de voyage aller, 30 jours sur place, 430 jours de voyage retour avec assistance gravitationnelle de Venus, soit au total 690 jours, soit un peu moins de deux ans Ceci avec les moyens de propulsion actuels. C’est bien long tout ça, avec des conséquences multiples, nous y reviendrons. Certains disent qu’ils sauraient y aller en deux fois moins de temps, mais on attend des démonstrations, annoncer c’est facile. Mais restons sur la fiabilité du matériel. Pas question de grosses réparations, pas de changements de panneaux solaires (s’il y en a), pas de changement du générateur d’électricité type RTG (s’il y en a, au bout d’une longue perche !) s’il tombe en panne. Plusieurs générateurs pour la redondance ? Certes… Mais de la masse en plus. La réparation d’une fuite d’air ? Oui si elle n’est pas trop grosse. Et le système ECLSS (Environmental Control and Life Support System ?! Pas intérêt à baisser de régime celui-ci ! Le choix des pièces détachées à emporter ?? Lesquelles on prend ? On les fabriquera en impression 3D me direz-vous ? Certes, mais pas toutes. Plus de deux ans de fonctionnement sans pépin… Aujourd’hui on ne sait pas faire pour un vaisseau habité. Pour les Voyager, les Rosetta et autres Cassini, oui. Mais maintenir un équipage en vie suppose des systèmes beaucoup plus complexes. Nous avons l’exemple de l’ISS. Oui, mais dans l’ISS, 30 à 40% (au minimum du minimum) du temps est passé à la maintenance du machin, avec des pièces détachées qu’on reçoit tous les deux mois et des EVAs pour changer les batteries, les panneaux solaires, les pompes et systèmes électriques divers. Facile les EVAs à l’abri de la magnétosphère, d’ailleurs. L’ISS n’a pas été prévue pour fonctionner deux ans sans réparation, me direz-vous. Certes, certes. Mais il reste à concevoir, ce vaisseau dont aucune pièce essentielle ne tombe en panne, pendant deux ans. Sans ajouter que si ça barde sur l’ISS on redescend en quelques heures. Vers Mars, on ne redescend pas, on continue à fond la caisse. On pourra avoir quelques équipements en redondance. L’angoisse quand on passe sur le troisième et dernier appareil de renouvellement et purification de l’air, je vous dis pas. Mais redondance dit masse… La fiabilité dans la durée du moyen de transport, une belle barrière à lever. 3. La base martienne et des moyens d’exploration Pendant 30 jours ou 550 jours selon le scenario on travaille à la surface de Mars, dans une base qui devra être plus grande que le module de descente dans l’hypothèse 550 jours. Dans ce cas elle aura dû être installée avant l’arrivée de l’équipage, ou au moins pré-positionné pour assemblage final et mise en route. Pas droit à l’erreur. Pas impossible, mais il faut avoir répété un paquet de fois cet assemblage pour atteindre un bon degré de confiance. D’autres problèmes surgissent. Résister à la poussière très abrasive, par exemple. La porte extérieure du sas du module d’habitation ne ferme plus bien car quelques allers-venues ont fait rentrer du régolithe qui a bouffé les joints ? Et ben si plus de sas étanche on est foutu. Vous me direz : sur la Lune, ils ont su faire et le régolithe lunaire est abrasif aussi. Oui, mais pendant trois jours. La production d’énergie lâche gravement ? On est foutu. Une belle tempête diminue de 80% la production d’électricité pendant 6 mois ? On est foutu. Une ‘tite fuite dans un réservoir d’oxygène ou d’azote ? On est foutu. La production d’eau flanche ? On est foutu. Et le scaphandre ? Trois EVAs sur la Lune, ça passe, mais trente, quarante, cinquante sur Mars, il faudra que ça tienne ! Alors qu’on sait à peine encore faire des scaphandres lunaires… Et le rover habitable ? Faudra-t-il comme sur la Lune rester à portée de retour à pied ? Ou avoir un deuxième rover de secours ? Et là aussi il faudra que les sas ne flanchent pas. Et les toilettes ? Si elles flanchent, ce sera l’enfer… Une fiabilité à toute épreuve sur tous les systèmes pendant deux ans et demi, sinon on est foutu. Aujourd’hui on ne sait pas faire. 4. La production d’énergie sur place A priori deux hypothèses : - Des panneaux solaires alimentant de jour des batteries ; il faudrait atteindre la centaine de kW et balayer régulièrement - Une centrale nucléaire, là il faudrait atteindre 40 kW (puisque la puissance est permanente) ; est-ce à la portée d’un « simple » RTG ? Des panneaux solaires, l’ISS en a, mais pour fonctionnement en apesanteur, à 150 millions de km du soleil. Une plateforme de panneaux solaires au sol, à 220 millions de km de la source de lumière, c’est une technologie plus compliquée et ça pèse plus lourd… A déployer automatiquement près de la base habitable avant l’arrivée de l’équipage ? Ou à déployer par l’équipage à la main quelques jours après l’arrivée ? Pourvu que tout se passe bien pour l’installation. Et un mini réacteur nucléaire ? Il en faudrait des kg de matériel radioactif…et une belle miniaturisation. Mais on y travaille aux Etats-Unis, un projet appelé KRUSTY. Une barrière que l’on peut lever, mais pas simple quand même. 5. La patience du MAV Pendant que le vaisseau de retour attend en orbite, pendant que les explorateurs explorent, le Mars Ascent Vehicle attend sagement son heure. Depuis des mois éventuellement, s’il s’est posé en avance (donc c’est aussi un atterrisseur) – et précisément où on voulait- avec une unité de fabrication d’oxygène à utiliser comme ergol sous forme liquide, en combinaison avec du méthane liquide. C’est du moins une des hypothèses. Il faut donc que mois après mois après mois, soumis aux rigueurs de la météo martienne, ce MAV reste sous surveillance et en état de démarrer ses moteurs au jour dit, sans défaillance. Mon père disait souvent « une voiture qui ne roule pas s’abîme ». Un steward d’Air France m’a dit un jour « un avion qui reste trois jours sans voler s’abîme ». Une fusée pour le retour en orbite martienne devra passer des mois sans rien faire mais sans se dégrader. Sait-on faire aujourd’hui, en dehors des Soyouz et des Dragons qui attendent six mois ? Pas à ma connaissance. Et son lancement, en autonomie complète ? Quand on voit les consoles alignées dans les « Mission Control » pour mettre en orbite une capsule habitée depuis la Terre, on se dit que faire la même chose en autonomie totale (il ne faut pas compter, bien sûr, sur une assistance « en direct » quand on est à un bon nombre de minutes-lumière de distance) n’est pas encore à notre portée. 6. La machine à laver Un truc tout bête ! Dans l’ISS, pas de problème pour balancer dans la poubelle de retour les vêtements sales et en recevoir des propres par le prochain vaisseau cargo. Là on emporte des rechanges pour deux ans, on jette par la fenêtre au fur et à mesure pour s’alléger ? Ou bien on met au point une machine à laver ? Bon, voici une barrière qu’on saura lever (laver ? 😉), sans doute, mais elle coûte en masse, d’une façon ou d’une autre. Barrières physiologiques 1. Les radiations diverses et variées Cette barrière-là, elle est carrément lourde. Si la vie s’est développée sur Terre, c’est que le sol est bien protégé par l’atmosphère et par la magnétosphère du vent solaire et des rayons cosmiques(électrons, protons, noyaux d’Helium, rayons gamma, X, UV, … à des vitesses relativistes pour les particules venant du reste de l’Univers). Pour un voyage Terre-Lune, ça va, c’est court, ça se supporte sans grave conséquence. Pour un aller-retour Terre-Mars et un séjour sur Mars (sans atmosphère digne de ce nom et sans magnétosphère), c’est une autre histoire ! Deux ans exposés à ces rayonnements diversement délétères, ouf ! La conséquence sur la santé ? Le risque élevé d’apparition de cancers à plus ou moins long terme. Les parades ? Prendre de vieux astronautes, dont l’espérance de vie ne donnera peut-être pas le temps à un cancer de se développer ? Installer des protections ? Oui, il faut des masses de plomb (80 cm d’épaisseur) ou des masses d’eau à certains endroits du vaisseau et s’y réfugier en cas d’éruption solaire ou de temps en temps pour diminuer la dose de rayons cosmiques. Et dès qu’on dit « masse », ça plombe la conversation car coûte cher en tout ensuite ! Quant à un écran électromagnétique, on ne sait pas encore faire. Sur Mars, on peut toujours enterrer l’habitat. Sympa, faire tout le trajet dans une boite de conserve pour aller s’enterrer ensuite dans un tube de lave… Sur cette barrière, pas de solution claire aujourd’hui. Et elle est lourde celle-ci. Sauf que les Américains envisagent d’augmenter la dose légale admissible. Un moyen de résoudre la question… un peu facile. Quant aux chinois, il sauraient désigner des volontaires pour démontrer la supériorité de la technologie communiste… 2. Les micrométéorites On ne s’y attardera pas, ce serait « pas de chance », mais ça peut arriver ! 3. Les dégâts de l’apesanteur prolongée : en forme à l’arrivée ? Après six mois dans l’ISS, à l’arrivée au sol, nos cosmonautes ne sortent pas tout seuls de leur capsule, il faut les mettre sur un joli transat bleu dans les steppes du Kazakhstan et ils ont du mal à tenir le téléphone pour parler au Président. Le retour en Soyouz est un peu rude, paraît-il… Et en Crew Dragon ? Ben on ne sait pas car le flux video a été coupé au retour de Crew-1 juste après la sortie triomphante du commandant. On a vu une civière arriver mais on n’a pas vu la sortie des trois autres astronautes. Transparence, j’écris ton nom. En tout cas, malgré les deux heures quotidiennes de vélo ou de tapis roulant, au bout de six mois en apesanteur, on n’est pas glorieux même avec des assistants attentionnés autour, même avec des caméras qui vous incitent à faire bonne figure. La récupération complète de sa forme initiale prend six mois à un an… Il y a eu perte de masse musculaire et osseuse, impact sur le cœur, qui devient paresseux, sur la vision et j’en oublie. Alors, si en plus en arrivant il n’y a pas de comité d’accueil et qu’il faut se débrouiller tout seul pour se réhabituer à la pesanteur (1/3 de g, d’accord) et surtout installer ses quartiers pour faire quelque chose de son séjour sur Mars… Nos martionautes ne seront pas opérationnels tout de suite et il faudra soigneusement automatiser les procédures post-atterrissages. Mettre le vaisseau de transfert en gravité artificielle ? Bonne idée ! Simplement on ne l’a jamais fait. Il y a des hypothèses, un câble entre la partie habitat et un morceau d’étage de fusée. Oui, il faut simplement ne pas avoir trop le tournis ni être gêné par les effets Coriolis, donc une rotation pas trop rapide ou un câble assez long. Un calcul a été fait : pour arriver à 1 G, il faut être en rotation à quatre tours par minute sur un diamètre de 135 m… Soit un tour en quinze secondes…Cela ne va pas faciliter navigation et communication avec la Terre, en tout cas. Une barrière à l’arrivée à lever ! 4. La nourriture Pour aller droit au but : il faut tout emporter pour deux ans. Soit pour un équipage de 4 personnes, un total d’une dizaine de tonnes de nourriture et d’eau (selon « Embarquement pour Mars ») et déjà 10 tonnes d’eau au minimum selon « Dernières nouvelles de Mars ». Pas de produits frais, ce qui n’est bon ni pour la santé ni pour le moral. Cultiver des salades sur Mars ? Ni comptez pas, le sol ne s’y prête pas, mais pas du tout ! Hydroponique ? Oui, une bonne idée, reste à la faire fonctionner en vraie grandeur ; ça demande beaucoup d’eau, juste pour dire, et l’eau ne sera pas abondante, pas tout de suite en tout cas. Donc, attention aux carences diverses ! Mais peut-être une barrière qu’on sait lever en réfléchissant bien. Barrières humaines 1. L’éloignement physique de la Terre On se souvient de l’ébahissement des astronautes d’Apollo 8 contemplant la Terre depuis 380.000 km et du retentissement des photos du lever de Terre depuis la Lune prise par William Anders. Voir la Terre d’un peu loin, ça émeut, ça surprend, ça bouleverse. Mais voir la Terre s’éloigner inexorablement, jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, au point de ne plus la voir que de temps en temps avec l’apparence d’une Vénus un peu pâlotte… ça doit vous secouer un bonhomme et vous plonger dans la mélancolie ! Il faudra avoir les nerfs bien trempés et la confiance chevillée au corps pour ne pas paniquer à réaliser que son monde quotidien est maintenant réduit à cette boite de conserve bruyante, chuintante, malodorante, elle-même devenue une micro-planète mécanique en orbite autour du Soleil. Vous me direz, ceux qui tenteront l’aventure se seront préparés après avoir été soigneusement sélectionnés, ils seront volontaires et enthousiastes. Certes, certes. Mais quand même, peut-on vraiment se préparer à cette vision de la Terre minuscule, ou plutôt absence de vision ? Peut-on prédire sans se tromper les réactions des membres d’équipage à imaginer leur famille, leur monde, tellement loin qu’on ne le voit plus ? Il y aura des volontaires le moment venu pour tenter l’aventure, des volontaires au sang-froid. Mais il faudra profondément les accoutumer à cette perspective ! 2. La lenteur des communications Progressivement, il faudra des minutes, puis des dizaines de minutes pour un aller-retour de conversations avec la Terre. Techniquement ce sera ardu si le problème à traiter est urgent. Mais mentalement, il faudra être fort pour se sentir capable de tout gérer en autonomie totale. Si l’on a en tête que l’orbite NRHO de la Deep Space Gateway autour de la Lune est présentée comme intéressante car elle permet une communication constante avec la Terre (à la différence des missions Apollo où le vaisseau était masqué par la Lune pendant 30 minutes à chaque orbite), on voit que cette barrière n’est pas à prendre à la légère. Et la lever ne sera pas simple. Même Musk ne pourra pas accélérer la vitesse des ondes électromagnétiques, alors il faudra être très autonome et patient. 3. La composition de l’équipage Faut-il un nombre d’équipiers pair ou impair ? Des hommes et des femmes ? Des couples constitués ou pas ? Des mélanges de nationalités ? De culture ? Plutôt des astronautes âgés qui craindraient moins pour leur vie déjà bien remplie ? Quelles spécialités techniques ? Des choix à faire, pas anodins du tout pour la réussite de l’expédition. Et si les choix sont mauvais, ce sera l’enfer pendant deux ans ! Et peut-être bien l’échec de la mission si on se chamaille trop, en particulier pendant le retour où s’accumuleront la décompression de la mission à la surface terminée et l’usure de la durée du voyage. Psychologiquement, est-ce faisable ? 4. La condition médicale Il y a la condition physique au départ (appendicectomie préventive de rigueur !) mais surtout les bobos en cours de route : en deux ans et demi, il peut s’en passer ! Dentiste, ophtalmo… Et les fractures ? Les ulcères à l’estomac ? Les rages de dents ? Faudra-t-il un médecin dans l’équipe ? Sans doute. Et avec de l’équipement. En espérant que rien de trop grave ne se passera, parce que l’hôpital sera loin… 5. Un équipage stérile ? Un grand objectif des missions martiennes est la recherche d’une forme de vie, actuelle ou passée. Donc on stérilise aussi soigneusement que possible les engins qu’on y dépose. Mais un équipage humain ? Il sera bourré de bactéries de toutes sortes. Impossible à stériliser. Cet équipage apportera donc son lot de micro-organismes, qui viendront polluer joyeusement la planète que l’on viendra étudier et empêcher tout jamais de trouver la réponse à la question. C’est bêta, non ? Barrières financières, politiques Qui voudra payer les dizaines de milliards de dollars ou d’euros d’une telle mission ? Quels politiques seront prêts à soutenir un tel projet ? Pas une démocratie. Je ne vois que la Chine capable de se lancer dans cette aventure. Les Chinois premiers sur la planète rouge, ça aurait de l’allure. La colonisation de Mars Mars, ce n’est pas la Californie. Mars, ça ne se colonise pas. On n’y va pas pour réclamer son lopin de terre et installer sa ferme et ses vaches. Mars, c’est un lieu invivable pour l’homme. Il n’y a qu’une planète faite pour l’homme, et il l’a massacrée. Mars, ce ne peut être qu’une survie constante, et à chaque seconde on peut mourir parce qu’une machine se détraque. Mars est un enfer pour l’homme. Qui voudrait s’y installer de manière permanente ? Quel intérêt ? L’Antarctique n’a pas été colonisé, et pourtant ce continent est plus hospitalier que la planète Mars. Les plateaux continentaux sous-marins peu profonds n’ont pas été colonisés. Et pourtant ils sont plus faciles d’accès et finalement guère moins hospitaliers que la planète Mars. Terraformer Mars ? L’homme ne peut pas reconstruire le système solaire, sauf dans les livres. Si Mars est comme elle est aujourd’hui, c’est parce que la gravité y est trop faible pour retenir une atmosphère que l’absence de magnétosphère met à la merci du vent et des éruptions solaires. Et ça, l’homme ne le changera pas. La terraformation restera un amusant thème de science-fiction. Alors, au bout du bout ? A la lecture de ces ouvrages, il me semble que la difficulté est telle qu’une mission vers Mars est vraiment loin d’être prête à partir et qu’entretemps l’homme sera bien trop occupé à essayer de survivre sur la Terre, peut-être bien en faisant la peau de son voisin, pour penser sérieusement à aller sur Mars. Mais pourquoi aller sur Mars ? Une seule raison : pour le sport, pour montrer ses muscles, par mégalomanie. Mais pas pour une raison sensée qui le justifierait. Des missions purement scientifiques ? Leur rapport coût/risques/résultats ne sera pas vraiment pas bon à côté des missions robotisées. Des missions seront-elles tentées ? Peut-être bien, je ne l’exclus pas totalement, mais la difficulté est pour moi, par rapport à une mission lunaire, de 1 à 1000. A côté d’une mission vers Mars, la mise à poste du JWST est une promenade. Le nombre de points critiques capables de faire capoter la mission et de mettre en danger la vie de l’équipage sont tellement nombreux que c’est un voyage de kamikazes. Les technologies vont-elles progresser d’une manière imprévisible aujourd’hui et permettront-elles un voyage en quelques semaines, ce qui résoudraient plusieurs barrières ? Peut-être bien, mais l’homme a devant lui des sujets qui vont être autrement plus graves, immédiats, concrets, qui menacent sa survie sur la Terre. L’humanité aura d’autres chats à fouetter. Sans compter les menaces qui s’accumulent en mer de Chine, comme s’accumulent les forces telluriques avant un tremblement de terre. Pour finir, mon opinion est que l’homme ne s’installera pas sur Mars durablement, ni ne colonisera Mars. En guise de dessert, quelques informations fausses, lues ou entendues. - Sur ARTE : « A quelle distance est Mars ? 55 millions de km »… Réponse vraiment stupide, je ne m’étendrai pas ici, qui montre qu’on n’a rien, mais rien, compris au sujet ; la distance à parcourir est en fait de l’ordre de 620 millions de km, en suivant une orbite de transfert ; une comparaison parlante dans « Nous ne vivrons pas sur Mars ni ailleurs » : si la Terre a la taille d’une belle orange, la distance à Mars oscille entre 300 m et deux kilomètres… - « Mars est une planète jumelle de la Terre » Là aussi, trop bizarre ! Beaucoup plus petite, sans atmosphère, sans magnétosphère ! Rien de jumeau. Venus planète jumelle peut-être ?? A peine. La Terre n’a pas de jumelle dans le Système solaire (ni ailleurs ? A suivre…) - « La technologie existe, il ne manque que la volonté » ben non, la technologie n’est vraiment pas là, je pense que je l’ai montré ci-dessus ; la volonté est affichée par certain, mais ce sont de belles paroles ! Merci de m’avoir lu jusque-là ! Il manque sans doute des barrières, vous pouvez compléter (ou contester !). Jacques
  5. Future installation fixe C14

    Tu as bien raison sur ce critère, qui doit être le premier de tous nos projets ! Non, sans blague, épouse ou compagne d'astram, c'est pas comme épouse de marin du Vendée Globe, on ne sort pas la nuit quand hurle la tempête, mais parfois ça doit être quelque chose ! Voir son mec passer des heures la nuit dehors même par base température (au moins, c'est pas au bistrot), habillé comme un cosmonaute, dépenser l'argent du ménage à acheter des tubes plein d'air avec des bouts de verre au bout, s'extasier sur des petites taches grisâtres et très floues, aller passer trois jours à Paris soit-disant pour aller aux RCE, consulter des blogs de fada comme lui, plein de contrepèteries... il en faut de la patience ! Mais attention aux priorités, Séléné est bien belle quand elle dévoile son premier quartier sous nos yeux affamés, mais elle manque de chaleur humaine ! Bon, moi je dis ça... Jacques
  6. C'était aussi mon cas, c'est pour ça que j'ai lu quelques livres et vous ai proposé une synthèse, en introduction de ce fil...
  7. Future installation fixe C14

    Bonjour, Bonne réflexion pour un projet très sympa ! Quelques réactions: C'est vraiment dommage, je trouve, car il faudra déplacer l'abri largement vers l'ouest pour ne pas obstruer, et cela fera donc une emprise de rails dans le sens est-ouest... Vers le nord pas possible du tout? A mon avis, l'intérêt du poste fixe est de pouvoir monter une colonne bien robuste, sans la moindre vibration, avec un alignement précis et durable. Donc basta le trépied, on boulonne la tête de la monture sur la colonne. Si l'idée est de limiter l'impact sur la pelouse, je partirais sur des rails fixés sur quelques parpaings bien ancrés dans le sol, en évitant la dalle béton. Bon, toujours facile de donner des conseils ! Quand on ne supporte pas les conséquences... Jacques
  8. Bonjour, Cette idée de démarche progressive est d'une grande logique et a été mise en œuvre en fait pour la première vague d'exploration lunaire (la seconde sera probablement celle des chinois, d'ici dix ans). Les programmes Gemini puis Apollo ont démontré par étape la faisabilité du plus grand nombre de briques technologiques possibles. Ils ont tout répété jusqu'à 15 km d'altitude au dessus du sol lunaire, il ne "restait plus" qu'alunir et redécoller. Même les EVAs avec les bons scaphandres avaient été testés. Mais surtout, derrière toutes ces étapes, l'objectif était clair et assumé : aller et revenir de la Lune avant les communistes. Pour imaginer d'appliquer la même progressivité aujourd'hui, encore faudrait-il un plan, une volonté politique, une organisation. Et en dehors de "paroles verbales" (comme on dit par dérision) de Musk et de la NASA, et un peu des chinois qui commencent à s'y mettre, je n'ai pour ma part pas connaissance de plan pour aller sur Mars, ni de démarche organisée pour lever les barrières dont j'ai parlé au début. L'ISS a permis de d'acquérir une expérience concrète sur des morceaux un peu épars des compétences à maitriser pour un voyage de longue durée. Je pense au maintien de la forme physique en particulier. L'alimentation ? La médecine spatiale ? La bonne entente des équipages ? Peut-être aussi, mais il en reste un paquet. Si j'en juge par le paquet de sarcasmes reçus par notre Thomas national au début de son deuxième séjour, notamment de quelques astrosurfeurs scientifiques, l'intérêt de l'ISS n'est pas franchement démontré. Des avancées en sciences fondamentales ?? Aussi, je ne suis pas sûr que d'autres stations spatiales internationales voient le jour une fois l'ISS désorbitée. Les Russes vont faire la leur, les Chinois ont commencé, j'y vois beaucoup de question de prestige national, avec en plus la préparation des missions habitées lunaires par les Chinois. Une expérience intéressante (idée trouvée dans une de mes lectures) aurait été / serait de simuler un vol martien, en commençant par un séjour de six mois dans l'ISS, avec augmentation des délais de communication, un retour sur Terre sans assistance pour passer un mois dans un site de simulation d'exploration martienne, puis redécollage pour repasser six mois dans l'ISS... Des volontaires ? Le retour à la Lune prépare t-il le voyage vers Mars ? Probablement, par l'expérience de la mise en place de modules d'habitation, de vie confinée avec sorties seulement en scaphandre, de rovers pressurisés, d'atterrissage de précision, de gestion de l'énergie, de réparabilité des matériels... tout en étant dans la meilleure sécurité d'un environnement d'où on revient en quelques jours. Mais là aussi il me semble qu'on en tirerait la quintessence s'il y a un plan de mission vers Mars. Sans un tel plan, je crains que l'expérience acquise ne soit un peu dispersée et donc se perde dans les sables. Oui, l'expérience se perd. Au final, il me semble que les Chinois sont les mieux placés "culturellement" pour entreprendre une telle aventure : ils savent bâtir des plans sur des décennies et les appliquer progressivement, sans discussions, sans être "embarrassés" par un Congrès qui va remettre en cause ce que l'autre obédience politique a décidé.... Mais peut-être que M.Muskle va nous démontrer le contraire ??
  9. Vaste sujet. Cette technique est une véritable innovation, puisque personne avant SpaceX ne savait récupérer et réutiliser un étage de fusée. Quelques tentatives avaient été faites avec les boosters de la Navette, en les repêchant en mer après une descente en parachute, mais à ma connaissance pas d'industrialisation systématique. Et il est exact de dire que l'atterrissage "à la fusée de Tintin" est diabolique de précision, très maîtrisé aujourd'hui et permet une récupération rapide et en état d'usage correct. Là où le génie marketing de SpaceX joue à plein, c'est qu'ils ne vendent pas ces étages déjà utilisés comme des étages d'occasion, potentiellement moins fiables, mais comme "flight proven", "éprouvés en vol", donc ayant démontré leur fiabilité et la qualité de leur fabrication au cours d'un vol réel. Trop fort ! Après, nous ne connaissons pas l'équation économique de la réutilisation mais ce qu'on peut dire ce que les prix de vente, eux, sont cassés et que SpaceX est en train de saigner à blanc ArianeGroup. En s'appuyant sur des contrats à prix élevés pour la NASA ? En s'appuyant sur le contrat de développement du lander lunaire à 3 milliards de dollars américains ? Musk fait-il de la cavalerie ? En tout cas jusque là ça marche très bien. Mais par rapport au fond du sujet, il n'y a rien de franchement nouveau en terme de propulsion. C'est toujours une explosion contrôlée. Et la physique est intraitable: pour passer de 0 m d'altitude et 0 km/s à, disons, 180 km d'altitude et surtout, surtout, 7,8 km/s de vitesse horizontale, en emportant quelques centaines de kg ou quelques dizaines de tonnes, nous ne savons pas le faire autrement que très vite, une dizaine de minutes, et très brutalement, en arrivant les réservoirs vides ou presque à poste. Après, une fois en orbite, on peut éventuellement passer à des propulseurs électriques au xénon, de faible poussée mais que l'on fait fonctionner pendant des heures et des heures. Bref, pas encore de percée dans la propulsion de fusées, depuis un petit siècle en fait...
  10. Non, non. Je compte Conrad et Gordon qui sur Gemini 11 sont montés jusqu'à 1300 km d'apogée, grâce à la cible Agena... Un peu tiré par les cheveux peut-être, car avec les petits hublots vaguement trapézoïdaux de Gemini, je ne suis pas sûr que même en collant le nez dessus ils aient eu le champ de vision nécessaire pour voir la "face" en entier... En théorie ils auraient pu... Ensuite sur Apollo 12 là c'est sûr !
  11. Bon nez ! Je suis en phase (et d'ailleurs cette réponse était dans la fameuse video citée plus haut). C'est là que j'introduis une subtilité... ! Je laisse un peu plus de temps de réflexion...
  12. Et si on rebondissait sur un petit quiz ? Combien de voyageurs spatiaux ont pu contempler la face visible de la Terre dans son intégralité ? (Je ne tiens pas compte ici de la phase de la Terre au moment de cette contemplation, mais seulement de la vision de la totalité de cette face, qu'elle soit éclairée ou dans la nuit). Et plus subtil ( ) combien de voyageurs spatiaux ont eu deux fois la possibilité de contempler la face visible de la Terre dans son intégralité ? (Avec la même limite que si dessus).
  13. Dans la vidéo signalée plus haut par @Theta Coxa, le résultat annoncé est 1000 km. Donc tout ça concorde !
  14. Thomas, 22 avril ! Oups, 23 avril !

    https://www.francetvinfo.fr/sciences/espace/l-astronaute-thomas-pesquet-s-apprete-a-devenir-le-premier-francais-a-prendre-les-commandes-de-la-station-spatiale-internationale_4792645.html Pour briser la routine qui s'était installée !
  15. Mauvaises nouvelles du Webb space telescope

    https://www.space.com/nasa-not-renaming-james-webb-space-telescope Le JWST reste le JWST...
  16. Euh, il ne suffit pas de poser des lits de camp par terre dans une grotte. Il faut bien, à l'intérieur d'une grotte bien choisie, s'il y en a vraiment (d'anciens tubes de lave ?), introduire morceau par morceau les pièces constituant l'habitat et construire la résidence. Et c'est pas du Lego. Mais comme je dis dans mon morceau introductif, après avoir passé six mois dans une boite de conserve, on arrive sur Mars et on s'enterre dans une grotte à la lumière artificielle pour échapper un peu au flux de radiations qu'on a récolté pendant six mois. Euh, faut pas déprimer, hein ! Non, franchement, Mars c'est différent, pas habitable du tout. Et pas très intéressant à visiter. Il y a des coins sur Terre (voir un post plus ancien) qui sont rouges et désertiques, fascinants, on serait à peine surpris de croiser Percy derrière un rocher. Et en plus, je ne pense pas que la première personne qui posera le pied là-bas sera auréolée de la même renommée que Neil Armstrong, qui restera à tout jamais le premier à avoir inscrit sa botte dans la poussière d'une autre corps céleste. Finalement, la crise existentielle qui attend Homo Sapiens dans les années à venir, ne serait-ce pas qu'il ne peut plus rien explorer en personne, lui qui fait ça depuis 300.000 ans ?
  17. Très bien fait et réponse claire, merci ! La fameuse "malheureuse" devrait y trouver son bonheur, et même un peu plus !
  18. C'est fait, merci ! Le style peut agacer, je le conçois, mais le contenu est fouillé et réfléchi, donc au final je l'écoute, pour ma part, avec intérêt. Sur le fond, il met en avant une barrière que j'ai peu approfondie : le financement. Il est tellement, mais tellement énorme que cela pourra être la barrière finale. Tout ça pour une seule mission, qui a de grandes chances de foirer.... Le retour d'échantillons, qui prendra déjà dix ans à planifier et exécuter, coûtera une dizaine de milliards (tel que projeté aujourd'hui, mais si cela suit la courbe du JWST, je ne vous dis pas...). Alors, un aller-retour de bonshommes, ouf, on peut ajouter des zéros à droite. L'homme est explorateur dans sa nature, j'en conviens, mais ça ne suffit pas, à mon sens, à affirmer qu'il ira sur Mars.
  19. Digression hors astro Lors de plusieurs voyages aux Etats-Unis, j'ai eu l'occasion de voler sur Embraer 135, Embraer 145, Canadair Regional Jet, Bombardier CSeries, MD 82, B717... Tous des avions "inconfortablement petits", pleins à craquer, mais parfaitement taillés pour le besoin : vols court-courrier ou moyen-courrier, de 30 minutes à 2 heures, tout-à-fait rentables pour leurs compagnies. La Caravelle était un précurseur, au succès commercial relatif (de mémoire un petit 300 exemplaires), abondamment copiée ensuite par Douglas avec le DC9, qui en a fait un bien meilleur succès commercial, en poursuivant avec la série MD-80 devenue enfin B717 après le rachat par Boeing. Les états-uniens n'hésitent pas à copier les recettes qui marchent, comme le biréacteur à l'arrière, bien mieux en terme de confort sonore. Après, ce demi-succès a confirmé à la France et à l'Europe que quelque chose était possible en terme d'aviation commerciale et je pense que ce n'est pas étranger à l'aventure Airbus, devenu n°1 mondial devant une entreprise états-unienne dénommée Boeing. Airbus qui s'est mis à faire de gros avions très confortables, à exploiter les niches négligées par la concurrence, comme, récemment, l'oubli par la firme B...g de concevoir un remplaçant au B757... ce dont Airbus profite à plein avec l'A321 Neo XLR. Et c'est vrai que la Caravelle décollait très raide ! Ok, dont acte. Je suis honoré de voir qu'un familier de JFK, au point de l'appeler Jack, intervient sur le même forum que moi ! Mais franchement, en Europe, JFK est toujours appelé John, jamais Jack. Tiens, et si je changeais mon pseudo en "Starjohn" ?
  20. Chez Masson toujours, celui-ci, de 1992... Calcul des positions planétaires, des relations ciel-Terre (temps sidéral, calcul cadran solaire plan et programmes pour HP 67, HP 41 et TI 59... si ça dit à quelques-uns...
  21. 100% en phase avec cette réflexion (tout en comprenant bien que @Pulsarx est bien d'accord aussi, sauf erreur) ! C'est peut-être un détail sémantique, ou peut-être pas. "Sauver la planète" n'est pas un impératif moral, effectivement. Elle vivra bien tant que le soleil ne fera pas encore des siennes. Il s'agit de maintenir le caractère "habitable pour l'homme de la Terre". Et si l'Homme disparaît, la vie sur Terre ne disparaîtra pas pour autant. Soyons égoïstes, sauvons notre vaisseau spatial !
  22. Oui, je suis d'accord avec cette affirmation. Il y a cependant des réalités physiques indépassables, comme la distance, qui rend des moyens de propulsion très performants indispensables, la mécanique orbitale, qui rend la lenteur des communications inévitable et la pénibilité du confinement d'une équipe (sauf en hibernation...) et d'autres que j'oublie. Mais mon point est finalement celui-ci : les Terriens ne sont plus dans la situation des années soixante, des trente glorieuses post-conflit mondial (mais en pleine guerre froide). Ils sont à la veille de rendre leur unique vaisseau spatial invivable. Et donc ils ne vont pas pouvoir consacrer leur temps à imaginer et financer le voyage vers Mars. Ils vont devoir travailler dur simplement pour survivre sur Terre. Les priorités vont rapidement être ailleurs !
  23. Oups, je ne me suis pas relu en lisant ta remarque et j'ai précédemment répondu de travers... Bref, je rajoute le "ni" !
  24. J'ai l'impression que l'on ne se comprend pas... Qui peut rêver d'aller vivre sur Mars et y améliorer sa vie quotidienne ? Seulement quelqu'un qui ne comprend pas ce qu'on lui dit ou qui ne cherche pas à savoir. Je ne pense pas être un défaitiste, j'ai seulement voulu faire un point aussi réaliste que possible de la difficulté de la tâche. Et surtout, pourquoi faire ? Explorer, envoyer cinq, six personnes pour faire en quelques jours ce que nos chers rovers font en dix ans, ça peut avoir du sens si on n'a rien de mieux à faire sur Terre. Mais entretenir le mythe d'une colonisation, c'est une escroquerie intellectuelle méprisante et méprisable. C'est pour cela que malgré tous ses exploits, je nourris une profonde détestation d'Elon Musk.
  25. Exact, bien vu ! Je voulais me concentrer sur Mars... Quand la NASA annonce ses objectifs et dit"... to the Moon, Mars and beyond", je me demande vraiment ce qu'ils entendent par "beyond" ! Ou alors ils pensent jouer en vrai un combiné de "2001 Odyssée de l'Espace", Interstellar" et Star Wars... L'histoire du canot de sauvetage, c'est au mieux une stupidité (pardon si je suis trop direct) et au pire une escroquerie intellectuelle ! Faut-il que j'explique pourquoi ? C'est genre "les rats quittent le navire" avec quelques millionnaires qui se sauvent pour crever sur Mars dans des boites de conserve ? Et les 7 autres milliards qui se bousculent comme à Kaboul pour monter dans la dernière fusée en partance .... (pardon pour la tragique référence à une actualité récente, mais je n'ai pas pu m'empêcher). Enfin, pour comprendre notre système solaire, pas besoin de coloniser. Ce n'est pas une perspective attirante que de vouloir aller vivre dans une grotte. Back to the future ? Euh, c'est plutôt "John" Kennedy non ? Merci pour ce rappel historique, qui n'a cependant pas grand chose à voir avec le sujet. Oui, un leader très charismatique dans une période très particulière de l'histoire du monde a osé lancer à son propre pays un défi assez fou, alors que les USA n'avaient à leur actif que 15 minutes de vol suborbital et que les ingénieurs de la NASA n'avaient qu'une vague idée de la façon d'y arriver. Et une fois le leader charismatique tragiquement disparu, le pays n'a pas baissé les bras et a relevé le défi jusqu'à l'accomplissement final avec un peu d'avance sur le calendrier. A ce propos, deux petits détails de calendrier: - il est souvent considéré que l'objectif a été atteint avec seulement cinq mois de marge ( juillet 1969), y compris par certains astronautes; or, évidemment, il n'a échappé à personne sur ce forum que la décennie des années soixante se terminait le 31 décembre 1970, donc il y avait un peu plus de marge que ce que l'on dit le plus souvent (sauf Bernard Chabbert dans l'excellentissime "L'homme fusée" où son écriture inimitable vous met devant les yeux les hommes et les machines) - il me semble que c'est le premier événement historique de portée mondiale qui n'est pas daté de la même façon de chaque côté de l'atlantique; pour nous, c'est le 21 juillet à 3h56 que Neil Armstrong a posé sa botte sur le régolithe lunaire, pour les américains c'est le 20 juillet à 21h56. Normal, me direz-vous ! Oui, bien sûr, mais rares sont les événements que l'on date à la minute près, et évidemment dans ce cas quelle référence temporelle prend-on ? Enfin, une réflexion de café du commerce sur la fièvre qui pousse certains américains à vouloir coloniser Mars. Il me semble que les américains sont emprisonnés / empoisonnés par leur mythe de la "frontier". Ils ont pu conquérir le continent nord-américain, au prix d'exploits individuels, de souffrances, d'opiniâtres travaux, mais aussi au prix de massacres de masse des autochtones (comme toutes les invasions européennes du reste du monde depuis cinq siècles). Mais une fois le continent conquis, il n'y avait plus de frontière à déplacer. Alors on en retrouve une dans l'espace, parce que sans frontière à déplacer on n'est pas à la hauteur de ses ancêtres. Je lisais récemment sur un forum américain "Space is the future of mankind". Ils veulent vraiment une civilisation multi-planétaire ? Sans planète jumelle de la Terre dans le Système solaire, bon courage ! Dans "Nous ne vivrons pas sur Mars ni ailleurs" la fameuse phrase attribuée à Tsiolkovski "La Terre est le berceau de l'humanité mais on ne passe pas sa vie dans son berceau" est démontée comme peuvent l'être les analogies discutables. Mais je ne vais pas divulgacher l'argument !