Raphaël

CROA réchauffé...

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Cette observation commence a dater un peu, mais comme on m'a réclamé des CROA récemment

Donc, si vous n'appréciez que l'actualité brulante, et la briéveté (c'est assez long), inutile de continuer !

Nuit du 4 au 5 Janvier 2003
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Après quelques hésitations, à cause de quelques nuages trainards,
départ pour le terrain, après chargement de la voiture, vers 22H45 ce
samedi. Voiture assez pleine, ayant décidé d'un programme d'obs assez
chargé également !

La température est déjà voisine de zéro, et le vent n'est pas trop
fort.

L'arrivée sur place permet de découvrir un ciel légèrement voilé, mais
tout de même très beau. La turbulence est cependant assez perceptible
sur les étoiles de moyenne altitude. Après montage de la lunette de
127mm, premiers coup d'oeil à Saturne et à Jupiter. Les images des
deux sont assez brouillées, preuves de la non mise en température de
la lunette. Petits coup d'oeil à M42, avec le Radian 10 (114x). Les
étoiles E et F n'ont pas été vues.

Quelques observations des étoiles doubles d'Orion, ensuite. Le
compagnon de Rigel est detectable, mais la turbulence interdisait d'en
avoir une belle image.

J'ai décidé ensuite d'etrenner mon nouveau filtre Meade OIII. Avec le
Radian 10 mm, la vue sur M42 est légèrement décevante, par exemple,
l'étoile la plus faible du trapèze de Théta Orionis étant pratiquement
éteinte. Les autres étant assez affaiblies. La structure de la nébu-
leuse ne semble pas ressortir beaucoup mieux. Il faudrait utiliser
peut être un grossissement plus faible. Sur M43, la nébulosité semble
également disparaître.

Parallèlement, quelques observations avec les jumelles 16x70,
notamment M42, qui révèle toute la complexité de sa forme. Le Trapèze
est également visible, non résolu, mais on perçoit sa forme
caratéristique.

De retour sur Saturne et Jupiter, ou les images obtenues commencent à
être de toute beauté. Sur Saturne, à 114x, on distingue immédiatement
deux satellites en plus de Titan. Cassini est parfaitement visible,
ainsi que les principaux motifs sur le globe. Un troisième satellite
très faible est alors détécté sous Saturne, les 3 satellites formant
un triangle autour de la planète.

Jupiter étant de plus en plus haute sur l'horizon, cela permet de
combler l'absence d'observation ces derniers temps de la planète
géante ! A 114x (Radian 10mm) puis à 163x (Nagler 7mm) la turbulence
n'était pas trop génante. On remarque tout d'abord deux satellites
très rapprochés, à l'Ouest de la planète. Il s'agit d'Europe et de
Ganymède. Sur la planète elle-même, la tache rouge commence à
apparaitre, tout d'abord sous la forme d'une "interruption" de la
bande nuageuse Sud. Les deux bandes principales ressortent assez bien,
on remarque les irrégularités, la couleur tirant vers le rose.
Ensuite, l'oeil s'habituant, il y a plus de détails. Déjà, près du
pole Nord, vers l'Ouest, on remarque deux petites taches légerement
sombres, faisant une sorte de pendant à la paire de satellites en
conjonction, coté Ouest. Des ombres ? Habituellement, celles ci sont
beaucoup plus marquées, et surtout, toujours sur l'équateur. De plus,
celle étant la plus à l'Ouest semble légèrement plus allongée. Une
vérification par XEphem me confirme que ça ne peut pas être ça, Europe
et Ganymède sont sur le coté de Jupiter par rapport au Soleil. En
vision décalé, on remarque dans le prolongement horizontal vers l'Est,
une vague présence de bande nuageuse, qui semble être en fait la bande
à laquelle appartiennent les deux petites taches sombres citées plus
haut.

Ensuite, je remarque l'assombrissement irréguliers entre les deux
bandes principales, preuve de la présence de nombreux festons à cet
endroit. Enfin, comme l'heure (et Jupiter) tournent, la pièce de
résistance : la Tache (de moins en moins) Rouge ! Je remarque des
détails dont je ne me souvenais pas... Notamment, le renforcement de
couleur légerement excentré vers le Sud, au centre de la GRS. Et puis,
la volute du tourbillon extérieur, au Nord de la tache, qui se
prolonge vers l'Est, pour se perdre dans la bande tropicale Sud. On
dirait un oeil dont le sourcil est souligné. C'est l'Eye in the Sky
d'Alan Parsons !

Pendant ce temps, quelques observations aux jumelles, notamment les
galaxies de la Grande Ourse, qui commence à être suffisemment
haute. Tout d'abord, M51, perçue comme une tache faible en forme de
poire, et dont les deux noyaux se révèlent en vision décalé. A une
hauteur plus grande, M81 et M82. Je cherche un peu, n'étant pas
habitué au champ relativement faible des jumelles 16x.

Ensuite, seconde partie du programme, après avoir vérifier le
(relatif) bon alignement polaire de la monture, en suivant une étoile
à fort grossissement, je démonte la lunette de sa queue d'aronde pour
y installer mon appareil photo, pour faire quelques photos à grand
champ, sur du Royal 400 ISO. Orion, le Grand Chien, la Grande Ourse,
le Lion, etc... Au 50 mm, avec le nouvel objectif d'occasion, ouvert à
1,6, 2,8, ou 4...

Le ciel tourne, le temps de déclencher une quinzaine de fois, pour
différentes poses. Ensuite, je réinstalle la lunette sur sa monture,
pour m'apercevoir que la buée qui s'était déposée n'est pas
complétement partie, même si la lunette a été rentrée à l'abri durant
la séance de photo. Je pointe tout de même M51, histoire de l'observer
un peu, mais l'image est peu détaillée.

Je me rabat sur les jumelles, qui elles sont bien sèches. La
constellation d'Hercule est maintenant suffisemment haute au dessus de
l'horizon Est pour que j'envisage de rechercher la nouvelle comète
Kudo-Furukawa, qui doit se trouver dans les parages. J'ai
malheureusement oublié de mettre à jour les éléments orbitaux sur le
portable, ce qui fait que je ne peux avoir de carte précise ! A part
une très faible tache floue, qui peut être n'importe quoi, rien. Je
remarque tout de même un phénomène original, dans le champ des
jumelles. Apparemment un satellite, très faible, à raz de l'horizon,
qui doit commencer a refleter les lumières du levant, se comportant
comme un point très faible clignotant ! Avec une très longue période.
La variation d'éclat, progressive, donne vraiment l'impression d'un
objet tournant lentement sur lui même, tout en se déplaçant, en
renvoyant la lumière du soleil sur une de ses faces.

En consultant plus tard les éphémèrides de Kudo-Furukawa, je
m'apercevrais que j'ai raté le lever ce celle ci d'environ une
demi-heure ! Mais qu'importe, la nuit à été bien remplie, et il est
presque 6H00 lorsque je regagne enfin mes penates ! Sur la route du
retour, je remarque la très matinale Venus, qui me salue de tout son
éclat, accompagnée d'un point rouge que je suppose être Mars...


Raphaël

[Ce message a été modifié par Raphaël (Édité le 26-01-2003).]

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