Benj Poup

CROA dans la Voie Lactée

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Les fins d'été comme celle-là présentent l'avantage de la douceur - façon "pas-bras-de-chemise-mais-presque" avec ceux de nuits plus longues, et qui surtout arrivent plus tôt. Il était donc difficile de résister, ce jeudi 18, par une petite ballade dans la Voie Lactée.

Je commence ma remontée de la Voie Lactée dans les plumes de l'Aigle, laissant le Sagittaire finir son trot attelé dans les pommiers, et je pointe le télescope vers M 26. Les connaisseurs et habitués de la région s'étonneront de ce choix, mais il se trouve que la carte de champs de M 26 était la première dans mon classeur, alors ...

Un oeil sur la carte, un oeil dans le Telrad, hop hop, un coup en décli, un coup en AD, et voilà M 26, servi sur un plateau au milieu du champ de l'oculaire ! Magie du Telrad !
Bon, M 26, on aime, on n'aime pas. Moi, il ne me bouleverse pas, ce amas ouvert, mais il fallait bien commencer par quelquechose. Allez, je glisse sur une proie facile, à deux pas de là : M 11, bien sûr !

Petit hic : dans mes recherches, je ne retrouve pas M 11 immédiatement, et tombe sur un amas discret, qui de toute évidence, ne peut pas être M 11. Le hic, c'est que je n'arrive pas à le retrouver sur ma carte, ce petit amas ! Et je suis sûr que le jour où je le chercherai vraiment, je passerai à côté. De toutes façons, c'est toujours comme ça !
M 11 est toujours aussi spectaculaire, et je ne me lasse pas de regarder ce superbe bouquet d'étoiles au 21mm. Un vrai régal !

Je remonte ensuite vers les ailes de l'aigle, et je fais connaissance avec NGC 6709 et NGC 6755, deux amas ouverts très différents : le premier est large, il compte essentiellement des étoiles brillantes, le second est plus compact, et ne compte que des étoiles relativement faibles.

Ensuite, je m'attaque à M 71, l'un de mes globulaires préférés de cet été - j'ai des chouchous de l'instant, c'est comme ça ). Il n'est pas extraordinaire en soi, mais la région de la Voie Lactée qui passe par là est dense, et forme un écrin magnifique pour cette boule piquée d'étoiles faibles.

Je continue ma ballade, glissant cette fois vers le dauphin, et me prends deux bides dans mon itinéraire : NGC 6905 et NGC 6891, deux nébuleuses planétaires que je ne trouve à aucun moment dans l'oculaire ...

Bon, pour me remettre de cet échec cuisant, je me tourne vers M 15. Un rapide coup d'oeil sur ma carte de champ pour repérer les étoiles environnantes, et je m'aperçois que M 15 est visible à l'oeil nu dans le vrai ciel : première bonne nouvelle ! Le télescope glisse, et j'ai face à moi, dans l'oculaire, ce merveilleux globulaire compacte et brillant, encore plus spectaculaire quand on s'y plonge en vision décalée.

Je quitte les environs du Dauphin, pour monter vers le Cygne - il reste beaucoup à faire !
Première étape : les dentelles. Elle m'ont toujours posé un problème un peu idiot : j'ai toujours su qu'il fallait s'appuyer sur une étoile facilement repérable, mais il m'a fallu longtemps pour savoir laquelle ! (Mais maintenant, je sais.)

Au 21 mm, la pointe de la nébuleuse se dessine tout juste sur le fond du ciel, un peu perdue dans les lueurs de 52 Cyg. Je sors l'Ultrablock pour éteindre les flammes, et du coup, la nébuleuse apparaît comme une immense plume grise, qu'il faut suivre sur deux champs d'oculaire pour pouvoir l'apprécier dans son entier.
Je continue mon exploration vers la partie la plus à l'est de la nébuleuse, avant de me frotter un peu au planétaire.

Me voilà en effet avec deux planètes rouges dans le ciel, ce soir : Mars est déjà très haute, et la Lune vient à l'instant de se lever, présentant un épais croissant couleur brique, vraiment impressionnant !
Mars, dans le télescope, semble de plus en plus petite, et les détails demandent, pour être vus, une attention plus soutenue. Et ça ne va évidemment pas aller en s'arrangeant.

Après cette parenthèse martienne, je reviens vers le cygne, et m'arrête sur M 29, une curieuse petite boite d'étoiles, perdue dans une région qui n'en manque déjà pas ( d'étoiles !). M 29 évoque vaguement les pléïades, en moins majestueux, tout de même. Du reste, je m'y attarde à peine.

NGC 6910, en revanche, est beaucoup plus intéressant. Ce petit amas ouvert a un forme des plus curieuses : ses étoiles dessinent un Y au pied renflé, tout à fait immanquable. Cela occasionnera, je l'espère, un petit dessin un de ces soirs.

J'ai ensuite quitté le monde des amas ouverts, pour m'offrir une petite descente dans les profondeurs des nébuleuses planétaires, en suivant une programmation que j'oserai à peine qualifier de dramatique - parce qu'il ne faut pas exagérer non plus ...

Bref, me voila parti en direction de NGC 6826 - la bien connue "blinking nebula" - très brillante, très compacte, ( toute petite !) , dont l'étoile centrale, très brillante également, se détache facilement de la nébuleuse, pour peu que l'on face l'effort de grossir un peu. Dans la foulée, je me lance dans un crescendo nébulo-planétaire, enchainant ensuite M 57 et M 27. Les nébuleuses s'étalent et deviennent de moins en moins brillantes. Il me manque juste une chose : connaitre les distances qui nous séparent de ces 3 nébuleuses ( avis à la population : voyez ce qui vous reste à faire !)

Petite accroc dans ma série de cadavres d'étoiles, je n'arrive pas à trouver NGC 7048...

Je quitte finalement le triangle d'été, et descend vers Cassiopée, pour reprendre ma série d'amas ouverts - pour les amateurs, il y a de quoi occuper une soirée entière ! J'ai dû faire quelques coupes dans mon programme, pour pouvoir me coucher à une heure décente.

Je me suis tout de même arrêté sur NGC 7788 et NGC 7790 - les deux à suivre sont étonnants, car ils contrastent par leur différence d'éclat. Mais de là à vous dire lequel est plus brillant que l'autre ( j'ai du mal à lire les étiquettes, mais disons que c'était ... celui de droite )

Ma promenade s'est terminée entre Delta et Epsilon Cas - la première branche du W - où je me suis perdu quelques minutes entre M 103 et la jolie série NGC 654 - 663 - 659, pour finir de façon sympathique.

En fait, j'ai fini de façon idiote, en voulant regarder la lune. L'instant d'après, mon ciel rétinien s'était considérablement appauvri... En même temps, il fallait songer à aller se coucher, donc ...

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Benjamin Poupard
Megrez 80 & Coolpix 885
"Dans les étoiles" - http://perso.club-internet.fr/bpoupard

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Ah tu me met l'eau à la bouche avec ce Croa.

NGC est interessant à observer, je trouve aussi. Sa forme m'avait fait penser à un baton de sourcier

Au fait dans les environs de M26 et plus interessant à observer, il y a un amas globulaire discret NGC 6712. C'est peut être lui que tu as observé avant de trouver M11.

Patrick

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