Benj Poup

[CROA] Vivement l'été !

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Ah, vivement l'automne... Après avoir observé les nuages deux mois durant, je commençais à oublier jusqu'à l'existence du ciel étoilé. Heureusement, la soirée d'hier est venue remettre les pendules à l'heure : une belle soirée pas trop froide, pas humide pour deux sous, et surtout ... sans nuages! J'avais donc emmené le C8 et le Pentax 21mm à la campagne, pour profiter du grand air de la terrasse de Madjid, et retrouver quelques objets observés à la Megrez pendant l'été ( car il n'a pas fait QUE mauvais temps).

Je commence mon itinéraire avec un incontournable : M 27. La vision est évidemment très diffé

rente au C8 et à la Megrez. La lunette permet de se perdre dans le champ d'étoiles qui entoure la

nébuleuse, tandis que le C8 révèle sa forme caractéristique et les différences d'intensité. Mais

dans les deux cas, c'est superbe !

De son côté, Madjid se bat avec M 51. Je décide de le rejoindre. Mais la galaxie est basse sur l'horizon. Je parviens à retrouver les deux

taches floues caractéristiques, entre lesquelles les bras spiraux se laissent vaguement deviner.

Mais tout cela est bien bas ...

La suite de mon parcours ne me mène pas bien haut, ceci dit. Je tourne la tête vers le sud, en

direction du Sagittaire, à la recherche de M 54, un globulaire que je n'avais jusque-là jamais

croisé. Mais le Sagittaire se couche déjà dans l'air turbulent : il est difficile de l'apprécier

dans de telles conditions.

Du coup, je grimpe un petit peu, et enchaine encore quelques globulaires très différents : M 22,

très large, assez uniforme, et finement résolu. Donc superbe ! Puis, à deux pas du sommet de la

théière, NGC 6638, beaucoup plus discret, beaucoup plus compact, et malheureusement pas résolu.

Mais intéressant quand même. M 28, non loin de là, paraît plus large. Les bords de ce joli globulaire sont finement résolus en vision décalée, et me permettent de finir cette trilogie en beautée.

Toujours plus haut ! Je quitte quelques instants le monde des globulaires, et retrouve celui des nébuleuses. Je commence par M 8, la nébuleuse de la lagune. Elle était superbe à la lunette : le grand champ, très riche en étoiles, réhaussait la beauté de ce bijou céleste. Au C8, le spectacle est très différent : du fait de sa grande taille, la nébuleuse rentre tout juste dans le champ de l'oculaire, et du coup, l'écrin étoilé a disparu. En revanche, le diamètre permet d'apprécier beaucoup plus finement les nuances d'intensité, et de voir une plage de la nébuleuse qui, jusque-là, m'avait échappée.

Le grand champ de la lunette permettait également de mettre M 8 et M 20 dans le même champ d'oculaire, rendant la recherche plus facile. Il faut remuer un peu plus le C8 pour retrouver la fameuse nébuleuse Trifide. Enfin, fameuse ... Aujourd'hui, elle ne me fait pas plus d'effet que cela. Peut-être est-elle déjà trop basse sur l'horizon.

Je continue mon ascension : me voilà arrivé sur M 17. Avant de vous parler de ce que l'on peut observer au C8, il faut quand même que je vous fasse part de la vision de cette région de ciel derrière la lunette. Le spectacle était saisissant : la nébuleuse, minuscule mais extraordinairement brillante, se détachait sur un fond étoilé d'une rare richesse. Mais pour y arriver, il avait fallu, ce soir-là, traverser M 24 et survoler M 18, avant de tomber sur la nébuleuse. Un survol au ralenti au coeur de la Voie lactée. Un parcours magnifique ! Si quelqu'un peut me proposer mieux que ce que j'ai vu ce soir-là, je suis évidemment preneur !

Mais revenons derrière le C8. Cette fois, plus de champ d'étoiles qui donne le vertige. A la place, cette splendide nébuleuse, très détaillée. Les régions les plus intenses de la nébuleuses mêlées à des éclairages plus subtils. C'est beau, c'est vraiment beau !

On continue ? Au mépris du risque d'asphyxie, je fais route vers le zénith. En chemin, je croise M 11, qui "mérite qu'on s'y attarde". La plage uniforme d'étoiles du amas surmontée de son étoile brillante, comme une cerise sur le gateau.

Petit virages à gauche et à droite pour accrocher quelques globulaires supplémentaires : tout d'abord, M 15, pas loin du dauphin. Son noyau est compact, mais l'amas se résout très bien en vision décalée. Est-il utile de préciser que c'est beau ? Oui, bon; voilà qui est fait. Je reviens sur le triangle d'été, et me plonge au coeur de la constellation de la Flèche, à la recherche de M 71. J'en avais dit le plus grand bien ces dernières années. Mais cet été, pour je ne sais quelle obscure raison, je n'arrive plus à le trouver aussi joli qu'avant, que ce soit à faible ou fort grossissement. Passons, alors.

Je longe le triangle d'été, et le télescope est presque verticale. Je retrouve les joies du pointage et de la gymnastique. Il s'agit maintenant de retrouver les dentelles du Cygne. L'étoile 52 est facile à pointer. Maintenant, ouvrons grand les yeux. Le petit diamètre de la Megrez était un handicap, toutefois compensé par le champ immense, qui permettait d'apprécier, une fois repéré, l'ensemble des fragments de la supernova d'un seul coup d'oeil. Au C8, c'est exactement l'inverse : le diamètre permet de détacher les filaments du fond de ciel sans trop de problèmes ( le filtre UHC aide quand même beaucoup ! ), mais leur incroyable taille impose de se promener à droite à gauche pour se la représenter. Mais la promenade n'est pas désagréable, loin s'en faut.

Pas très loin, je jette un oeil rapide sur M 29, les Pléiades de poche du coeur du Cygne. Pas transcendant ...

Toujours dans le Cygne, la nébuleuse NGC 6826 est beaucoup plus intéressante. La fameuse "blinking nebula" disparait face à celui qui oserait la regarder droit dans les yeux. Il faut donc, si on veut la voir, la regarder de travers. Curieuse habitude !

Les lumières lunaires montent petit à petit. je décide de tourner le télescope vers Andromède, et sa prestigieuse galaxie. Qu'elle est grande ! Trop grande, même. Derrière la Megrez, il est possible d'observer M31, M 32 et M 110 d'un seul coup d'oeil. Avec une focale 4 fois plus importante, M 31 ne rentre évidemment pas dans le champ, et c'est finalement vers ... M 110 que je me tourne, pour faire un rapide dessin, et ainsi rendre hommage à une minuscule galaxie, totalement noyée par le prestige et les lumières de sa célèbre voisine.

J'aurais bien tenté d'observer M 33, mais la bougresse me résiste. Je ne parviens pas à la trouver ... Pour me consoler, je me rabats sur Gamma Andromède. La jolie double aux couleurs jaune et bleu sera mon point de départ pour la "petite Dumbell", la célèbre M 76. Je l'avais manquée de peu en août ( une armée de gros nuages avait mis fin prématurément à l'une des rares nuits exploitables de cet été ), et je décidais donc de rattraper le coup. Mais la lumière de la Lune est maintenant trop présente, et le fond de ciel gâche la vue.

Dans les parages, je découbre que la "blinking nebula" a une soeur, la bien nommée "blue snowball" : aucun doute possible sur sa couleur ! NGC 7662 est une nébuleuse planétaire très brillante, mais qui fuit le regard direct. Encore un très bel effet "blink".

Je termine la soirée en tournant le dos à la Lune, et en pointant le télescope vers les globulaires d'Hercule. M 13 est toujours d'une époustouflante beautée, mais celle-ci ne doit pas nous faire oublier M 92, qui est également superbe. C'est d'ailleurs celui-ci qui fermera la marche d'une belle soirée de rentrée. Vivement l'été !

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Benjamin Poupard

Megrez 80 & Coolpix 885
"Dans les étoiles" - http://perso.club-internet.fr/bpoupard

La liste des astronomes de Chateau-Thierry, de Reims et des environs - http://fr.groups.yahoo.com/group/astrotheodo

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