Cay2

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Messages posté(e)s par Cay2


  1. Il y a déjà des appels en cours, voir les liens en bas d'article :
    https://www.lemonde.fr/blog/autourduciel/2020/02/06/le-projet-starlink-delon-musk-menace-la-recherche-astronomique/
    Aussi, SpaceX participe à plusieurs réunions sur le sujet en ce moment (ESO, ESA, ...) dont les compte-rendus ne sont pas encore publiés.
    L'idée est d'accoucher d'une 'norme' encadrant les émissions lumineuses de tout objet balancé en orbite... Albédo, attitude, etc ...
    Les échos que j'en ai eu sont 'positifs' (je bosse à ESO...). 

    Mais j'ai bien peur que la norme en question, si elle est accouchée, n'aura une portée que limitée : attention ciblée vers les observatoires,  portée internationale mais pas encore mondiale, etc.
    Pas certain que le monde de l'astronomie amateur, de celui des romantiques, et autres rêveurs admirateurs des cieux, pèsent beaucoup dans la balance.
    Post très intéressant. Oui, essayons de faire quelque chose pour limiter l'impact.   

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  2. La découpe hexagonale est faite après pré-polissage du segment à une portion de micron. Les effets de bord de polissage sont difficiles à maîtriser et les segments doivent être super bons jusqu'au bord (franges 'pyjama' comme j'ai coutume de dire).
    On polit d'abord un disque et on ne perd pas de temps à gérer ces effets de bord, on les laisse se développer.  A la découpe ces effets de bord partent avec les morceaux retirés...
    Puis on monte la mécanique, puis on finit le tout en usinage ionique (bombardement plasma). Ce procédé ne génère pas d'effet de bord... On corrige alors les effets de l'intégration, de la découpe, et les défauts de forme laissés au pré-polissage.

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  3. Le trou central sert au maintien latéral du segment. On colle six patins sur la partie cylindrique, puis on les connecte à une membrane métallique qui fait la jonction avec la mécanique. Pourquoi une membrane ? Elle ne passe les efforts que dans son plan, tout le reste est filtré... 
    Lorsque le télescope pointe vers le zénith, un segment est principalement supporté par le whiffletree 27 points, le support axial.
    Lorsque le télescope pointe vers l'horizon, un segment est principalement supporté par la membrane, le support latéral.
    Entre les deux, c'est une combinaison des deux. Le tout est calculé pour minimiser les déformations de segment à à une échelle nanométrique.
    Une image d'une publication de TNO sur le sujet, on y voit la membrane en question :
    image.png.c01de5e04e947695b37aac4f9b7604c6.png

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  4. Scotch et autres double-face: berk :-(.
    Si tu as peur du retreint, utilise alors une colle plus visco-élastique, genre RTV (silicone).

    Oui, dans le plan d'inertie, sinon astigmatisme linéairement variable avec la distance a la fibre neutre.

    C'est 'chez qui' 'chez vous'?

    J'ai eu plusieurs femmes mais pas de Isabelle, donc non xD


  5. Merci ;-)
    Pascal: Cela fait bcp de questions !!! Mais du plaisir a y répondre ;-)

     

    * Quelle section pour ces "barres" ? Tu recherches un contact ponctuel ou linéaire entre le métal et le verre ?

    > Ben ça dépend ! Pour le contact verre-métal, tu passes des efforts tangentiels, donc tu les passes en cisaillement dans le joint de colle, donc il te faut de la surface. Par exemple via des patins rectangulaires collés sur la tranche...


    * Tu cherches à obtenir un jeu micrométrique ou un jeu nul (à une température donnée )? Ca change tout des manières de caler un miroir par rapport à ce que l'on voit habituellement... Ou on ne parle pas de la même chose...

    > Jeu nul a toute température. Pour un astam c'est simple:
    - tu colles tes patins, si possible avant polissage

    -  tu fixes tes barres sur les patins via une liaison vissée.

    -  tu fixes tes barres au barillet via une liaison vissée (avec par exemple un trou légèrement oblong, ou par bridage, ainsi pas de calage).

    Y'a plein de solutions.... Peut-être pourra-t'on ouvrir un post sur ces sujets,  je peux filer certains extraits de mes cours d'optomecanique.

     

    * On est donc certain que la phase de polymérisation n' entraîne aucun rétreint de la colle qui pourrait entraîner des contraintes ? On pourrait dire, la polymérisation se fait à isovolume ?

    > Non. Au contraire on certain qu'il y a du retreint :-)

    Celui-ci est de l'ordre de 1 a 2 %. Et le module d' élasticité de la colle est de qq milliers de MPa contre 70000 a 90000 MPa pour les verres et vitrocéramiques. Bon, ça va créer des déformations avant tout locales, et pas si monstrueuses. Mais pour s'en prémunir c'est simple: on colle avant polissage comme dit plus haut. Autre avantage du collage anticipé: on contrôle le miroir tenu par ses interfaces finales pendant la fabrication. Ainsi, pas de surprise sur le ciel. (thermique exclu). 

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  6. Pour ce qui concerne les colles, pour les liaisons structurales verre-métal il s'agit de colles époxyde. Ces colles 'professionnelles' sont disponibles sur le web. Les européens ont très longtemps utilisé la colle 3M Scotch EC2216 (Résistance a la rupture 20 MPa). Les tendances du moment vont vers les 3M Scotch DP420 ou DP490 qui ont une résistance encore supérieure (30 MPa). 

    Pour limiter les contraintes et les déformations,  la partie métallique (le patin) doit avoir un coefficient de dilatation faible. Donc pas d'alu, éventuellement de l'acier,  mieux encore du titane,  et le top de l'invar. Attention au prix qui grimpe.

    L'histoire des tiges et des barres tangentes est simple: découpler les fonctions afin tendre vers un isostatisme le moins perturbé possible,  et faire travailler la fonction au bon endroit. Je m'explique: le support latéral doit travailler au plus proche de la fibre neutre du miroir, et on veut bloquer les degrés de liberté  de déplacement dans le plan  (translations et rotation), et laisser libres les autres. Il faut pour cela des raideurs élevées  tangentiellement au miroir, faibles le long de l'axe optique pour ne pas coupler avec le support axial, faibles  radialement afin de ne pas amener de contraintes thermiques. Trois barres tangentes font donc le boulot.
    Le support axial ne doit avoir de raideur que le long de l'axe optique, d'ou la liaison au whiffletree avec des barres axiales. 
    Les 'ennemis majeurs d'un support de miroirs: les jeux, la friction, l’hystérésis. Donc réaliser autant que possible les liaisons miroir- barillet via de la mécanique qui bosse uniquement en déformation élastique : des barres rigidement liées au miroir, qui bossent en traction compression la ou on veut de la raideur, en flexion la ou n'en veut pas. 
    Trois barres tangentes suffisent en principe sur la périphérie du miroir.  Mais si celui-ci est 'fin', (optique active par exemple) on a intérêt a en repartir plusieurs (12, 24, ...) afin de minimiser les déformées du miroir. L' isostatisme est obtenu au montage par calage très précis. Pour les miroirs  'épais' des amateurs, trois barres suffiront, éventuellement six.
    C'est en fait très simple a réaliser même et surtout par des amateurs. Les butées latérales sont des génératrices de jeu, de frottement, ou de contraintes. Je m' offusque et m’étouffe toujours quand je vois ce genre de support , des qu'on dépasse 300 mm.  Trois lames tangentes bien faites, et le miroir ne bouge pas d'un micron en latéral,  sans contrainte, avec des déformations induites  nanometriques.        

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  7. JMarc qu'une optique pointe vers le haut ou vers le bas le problème reste le même... La gravité déforme le miroir... Pour les astams le 18 pts 'pousse ' pour contrer la gravité, dans le cas présent il 'tire', donc le support est collé au miroir.  L'amplitude de la déformation est la même, mais 'inversée' quand l'optique regarde vers le bas... 


  8. Alors quelques mots sur ce secondaire:

    • Diametre mecanique : 4250 mm 

    • Trou central : 800 mm  

    • Epaisseur : 100mm   

    • f/1.1 convexe, aspherique

    • Support axial 18 points
    (Passif + warping harness provision)

    • Support lateral 12 points 

    • Systeme de positionnement : hexapode.

    • Masse du miroir: 3.5 t

    • Masse de la cellule : 8.5 t 

     

    La cellule c'est la structure en noir sur l'image. Elle set reliée à la monture du télescope par les 6 actuateurs installés en périphérie. Ceux-ci permettent de compenser les dérives d'alignement  dues aux variations d’élévation du télescope et aux changements thermiques. Leur précision est sub-micronique. 

    Le support axial à 18 points  est un 'whiffletree' typique,  similaire à ceux qu'on retrouve sur les grands miroirs d'astro amateur. : des triangles empilés.  Bon c'est un peu plus chiadé car il inclut une déformation active (warping harness) et des limiteurs d'efforts. Sur l'image ce support est visible sous forme de tripodes sous le miroir.

    Le support latéral est réalisé via des barres tangentes, visibles en périphérie du miroir . Elles sont elles aussi équipées de limiteurs d'effort.

    En cas de tremblement de terre important, les limiteurs d'effort entrent en jeu : le miroir se met a 'flotter', retenu pas des 'pinces' de securité (les machins en rouge au bord du miroir). Ainsi pas de casse du miroir ou endommagement de la mécanique.
    Voila, c'est un peu résumé mais une introduction. 

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  9. Bonjour Serge,

    C'est quoi ce nom? C'est mon diminutif aux Arts et Métiers. :-)
    Lire (Cay) au carré. Cela vient de Marc Cayrel, mon vrai patronyme. :-)
    Vous pouvez m'appeler Marc, c'est plus simple ;-)
    --------
    Je viens de finir de lire l'ensemble des posts sur ce fil. Très intéressant de voir comment notre projet suscite engouements, déchirements, et frustrations.  Un peu de positivisme que diable ! 

    On peut causer des éléments, choix, techniques, pourquoi, comment et de l'age de la capitaine, à la condition pour moi, vous le comprendrez, de ne pas divulguer d'informations sensibles ou non publiques. Mes excuses par avance.  

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  10. Oui, le dome fait environ 85 m de haut, et environ 100 m de large avec les salles auxiliaires.

    Le M2 a 100 mm d'épaisseur. Son support 18 points inclut une provision pour correction active de forme, mais elle n'est pas nécessairement utilisée ;-)

    Le M2 travaille très peu dans le champ, ou dit autrement est proche de la pupille. Ainsi les déformations du M2 sont corrigées par le M1. 

    https://www.eso.org/public/france/images/ELT-M2-Render-CC/?lang

    image.png.fad30ea1b86038f02d12d74013647841.png

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  11. Salut Huittzilopochtli (c'est quoi ce nom???),

    Rassure-toi: Je suis le plus malfaisant des clients et en même temps le plus boute-en train :-) 
    J'aime la vie, les gens, les projets fous, la techno, les fous rires :-)

    J'aime aussi le sérieux, le boulot bien fait, la précision.
    Concilier les deux  fait de moi l'homme étrange parfois.

    Mais au moins avec moi on rigole :-)

     

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  12. Oui :-) Merci

    Le plus petit sur la gauche,  en rouge (les gens de Schott sont en bleu) lunettes en mains, c'est moi :-)

    Depuis le M2 a fait un bout de chemin. Il a été livré à REOSC cette semaine :-)
    Pour ceux qui ne réalisent pas: le bout de verre est un miroir secondaire convexe qui sera perché à 70m de hauteur. C'est un 4m ouvert à F/1.1. Son asphéricité est proche de 2 mm !!!! Soit en gros 6 millions de franges ;-)

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