Pawel Pieranski

Supervielle

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Salut tout le monde (et les poètes en particulier),

J'ai lu récemment "Chagrin d'école" de Daniel Pennac. J'y ai trouvé une petite perle que j'aimerais vous montrer ou plutôt vous la faire lire. Je ne suis pas certain que c'est la bonne rubrique mais il me semble que j'ai lu ici jadis quelques poèmes.

L'allée
Jules Supervielle
(Montevideo, Uruguay 1884 - Paris 1960)

- Ne touchez pas l'épaule
Du cavalier qui passe,
Il se retournerait
Et ce serait la nuit,
Une nuit sans étoiles,
Sans courbe ni nuages.
- Alors que deviendrait
Tout ce qui fait le ciel,
La lune et son passage,
Et le bruit du soleil?
- Il vous faudrait attendre
Qu'un second cavalier
Aussi puissant que l'autre
Consentît à passer.

A vrai dire, je ne comprends pas vraiment ce texte mais j'aime bien sa musique et son mystère.

Astroamicalement,

Pawel

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Ah Supervielle...
Je suis fan...

Un boeuf gris de la Chine
Couché dans son étable
Allonge son échine
Tandis qu'au même instant
Un boeuf de l'Uruguay
Se retourne pour voir
Si quelqu'un a bougé

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C'est tout joli en effet.
A première lecture j'ai rien capté.
A 2e lecture...
Peut-être veut-il dire qu'il faut prendre garde à ne point déranger le fragile équilibre des choses ?
Je parle du cavalier, là. Parce que les boeufs, ils sont adorables, mais même à troisième lecture, euh...

Bon, j'ai toujours été zéro en pouhaisie, alors...

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Merci Pawel de réactiver ici la machine à rêves...

Tout le monde en a besoin, même si certains "scienteux" un peu compassés, pouvant roder par ici, tendraient parfois à renâcler.

Supervielle, c'est le regard humaniste du Voyageur, un peu comme Albert Londres (qui se destinait initialement à la poésie), son contemporain au début du XXème siècle, qu'il a peut-être croisé..

Tout deux ont célébré ma ville, Marseille, porte ouverte aux voyages s'il en est : Albert Londres dans "Marseille, porte du Sud" et Jules Supervielle dans "Dédicaces" dont voici un extrait magnifique..

Comme un boeuf bavant au labour
le navire s'enfonce dans l'eau pénible
la vague palpe durement la proue de fer,
éprouve sa force, s'accroche, puis
déchirée,
s'écarte;
à l'arrière la blessure blanche et bruissante,
déchiquetée par les hélices,
s'étire multipliée
et se referme au loin dans le désert houleux
où l'horizon allonge
ses fines, fines lèvres de sphinx

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