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Phobos (satellite de Mars)

[ Introduction - Généralités - Photos - Structure - Orbite - Observation - Exploration ]

Introduction

Dans la mythologie gréco-romaine, Phobos était le fils de Mars. C'est donc en toute logique que l'astronome américain Asaph Hall (1829-1907) a nommé ainsi la plus grosse des deux lunes qu'il a découvert en août 1877 autour de la planète rouge. Pourtant, contrairement aux personnages mythologiques, Mars et Phobos n'ont probablement pas de lien de parenté. Comprenez par là que Phobos ne s'est probablement pas formé au voisinage de Mars. Les astronomes pensent qu'il s'agit d'un astéroïde qui a été capturé par l'attraction de la planète rouge. Sa forme irrégulière et sa composition proche de celle des chondrites carbonées sont des arguments en faveur de cette théorie. En revanche, son orbite peu inclinée et peu excentrique est plutôt en contradiction avec l'hypothèse de la capture.

L'orbite de Phobos est d'ailleurs très particulière. En effet, elle est située sous l'orbite synchrone, ce qui signifie que le satellite tourne autour de Mars plus vite que la planète ne tourne sur elle-même. Il se lève donc à l'Ouest et se couche à l'Est après avoir traversé le ciel en seulement 4 heures et 15 minutes. En outre, du fait de la faible altitude de son orbite, Phobos n'est pas visible en tout point de la surface martienne. Il faut en effet se situer entre 69° de latitude Nord et 69° de latitude Sud pour pouvoir l'observer. Enfin, également en raison de son orbite basse, Phobos sera détruit dans environ 40 millions d'années. En effet, les forces de marée exercées par Mars diminue son altitude de quelques centimètres par an. Il finira donc par s'approcher trop près de la planète et franchira la limite de Roche. Les forces de marée seront alors trop fortes et briseront le satellite. Certains des blocs de roche formés brûleront peut-être dans l'atmosphère martienne alors que les autres formeront un anneau.

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Généralités
 
Classification Satellite
Date de découverte 18 août 1877
Découvreur Asaph Hall
Diamètre moyen 22,4 km
Plus grand diamètre 26,8 km
Plus petit diamètre 18,4 km
Masse 1,06.1016 kg-
Densité moyenne (eau=1)- 1,95
Pesanteur 0,005 m/s²
Vitesse de libération 0,011 km/s
Pression atmosphérique 0 hPa
Albédo 0,07

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Photos


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Les deux photos en noir et blanc proviennent de la sonde américaine Viking 1. La troisième a été prise par la sonde européenne Mars Express. Ces clichés mettent en évidence la forme irrégulière de Phobos et montrent aussi les nombreux cratères qui criblent sa surface. Le plus grand d'entre eux, baptisé Stickney (le nom de jeune fille de l'épouse d'Asaph Hall), est bien visible. La collision qui l'a engendré a également formé un complexe de stries qui recouvre une grande partie de la surface du satellite. Enfin, la quatrième image provient du rover américain Spirit, dont la caméra panoramique a réussi à saisir cette vue inédite de Phobos en août 2005. L'autre lune martienne, Deimos, est également visible, de même que quelques étoiles en arrière-plan.

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Structure

Atmosphère

En 1989, la sonde soviétique Phobos 2 détecta un faible dégagement gazeux au niveau du cratère Hall. Bien que l'engin n'ait pas pu identifier la nature du gaz, les scientifiques ont estimé qu'il devait s'agir de vapeur d'eau. Celle-ci aurait pu s'accumuler pour former une atmosphère mais elle s'est au contraire échappée dans l'espace car Phobos n'est malheureusement pas assez massif pour retenir une enveloppe gazeuse autour de lui.

Surface

La surface de Phobos possède deux points communs avec celle de la Lune. En premier lieu, elle est recouverte d'une couche de poussière appelée régolite (ou régolithe) et issue de la décomposition du sol par le vent solaire et les impacts météoritiques. En second lieu, elle est criblée de cratères. Le plus grand d'entre eux, baptisé Stickney, mesure 10 km de diamètre, ce qui est énorme compte tenu des dimensions de Phobos. En fait, la collision qui a engendré Stickney a bien failli détruire le satellite ! Les stries qui parcourent la surface de Phobos ont aussi été formées par cet impact et témoignent de sa violence. Ces crevasses atteignent à certains endroits 700 mètres de large et 90 mètres de profondeur. Hormis Stickney, Phobos possède quelques autres cratères importants. Hall, évoqué dans le paragraphe précédent, mesure 6 km de diamètre.

Intérieur

Phobos ne possède de couches différenciées : il n'a ni croûte, ni manteau, ni noyau. En outre, sa faible densité (1,95 contre 5,52 pour la Terre et 3,34 pour la Lune) indique qu'il n'est constitué uniquement de roches, mais plutôt d'un mélange de roches et de glace. Enfin, sa composition semble assez similaire à celle des chondrites carbonées. Cela confirmerait qu'il s'agit d'un ancien astéroïde capturé par la planète rouge.

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Orbite
 
Distance moyenne de Mars 9 380 km-
Excentricité de l'orbite 0,0151
Inclinaison de l'orbite par rapport à l'équateur de Mars- 1,08°
Période de rotation sur lui-même 7 heures et 39 minutes-
Période de révolution autour de Mars 7 heures et 39 minutes
Vitesse orbitale moyenne (autour de Mars) 7 700 km/h

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Observation

Du fait de sa petite taille et de son faible albédo, Phobos est difficile à observer. Pour tenter de l'apercevoir, il faut donc s'équiper d'un bon télescope (au moins 200 mm de diamètre). De plus, il est préférable d'attendre que Mars passe à l'opposition puisque c'est à ce moment que Phobos atteint sa magnitude maximale (environ 10). En outre, un planétarium virtuel tel que Redshift facilitera beaucoup son repérage. Moins performant, mais gratuit, le simulateur proposé par le Jet Propulsion Laboratory sur son site Internet peut aussi faire l'affaire (cliquez ici pour y accéder).

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Exploration

Seulement deux sondes spatiales ont été consacrées quasi-exclusivement à l'étude de Phobos. Baptisées tout simplement Phobos 1 et 2, elles ont été lancées par l'URSS en juillet 1988 (respectivement le 7 et le 12). La première a malheureusement été perdue au cours de son voyage vers Mars à la suite d'une erreur humaine. La seconde s'est placé en orbite autour de la planète rouge en janvier 1989. Elle a alors commencé à étudier Mars tout en modifiant progressivement sa trajectoire pour la rapprocher de celle de Phobos. Hélas, lors de la manoeuvre la plus délicate de la mission, à savoir un survol à une cinquantaine de mètres et le largage de deux atterrisseurs, le contact avec la sonde a été brutalement interrompu. Malgré cela, Phobos 2 a fourni de nombreuses données intéressantes concernant la lune martienne. Elle a ainsi permis de déterminer sa masse et sa densité avec précision. Elle a aussi détecté un faible dégagement gazeux au niveau du cratère Hall (6 km de diamètre), sans toutefois pouvoir déterminer la nature du gaz en question (il s'agissait probablement de vapeur d'eau). Enfin, elle a réalisé 37 clichés à haute résolution.

Plusieurs sondes destinées à l'étude de Mars ont aussi observé Phobos. En 1971, Mariner 9 se plaça en orbite autour de la planète rouge alors que la surface de celle-ci était cachée par une immense tempête de poussière. En attendant que le calme revienne, la Nasa décida d'utiliser la sonde pour photographier les lunes martiennes, bien que cela ne faisait pas partie des objectifs de la mission. Quelques années plus tard, en février 1977, l'orbiteur Viking 1 s'approcha à environ 500 km de Phobos et réalisa les premiers clichés détaillés de sa surface. Plus récemment, les sondes Mars Global Surveyor et Mars Express ont fourni des photographies encore plus précises.

Depuis 2001, la Russie s'est lancée dans la conception d'une nouvelle sonde à destination de Phobos. L'objectif de cet engin, baptisé Phobos Grunt, est de se poser à la surface du satellite, d'y prélever des échantillons de roche et de ramener ceux-ci sur Terre. Cette ambitieuse mission est prévue pour 2009.

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La dernière mise à jour de cette page a été effectuée le 29 mars 2005.