etoilesdesecrins

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  1. Galaxies de printemps au 300

    Salut à tous !! Désolé pour le manque d’originalité du titre, j’ai cherché quelque chose ayant trait à une notion de reprise, de cadeau ou de faveur de la part de la météo, mais je pense avoir déjà largement versé là-dedans par le passé. Après deux belles observations passé la mi-mars, voilà donc qu’une providentielle éclaircie tombait pile vendredi soir avec un bon créneau libre pour observer. Moyennement emballé par mes pourtant belles observations de mars, j’étais jeudi soir un peu méfiant aussi quand à la météo, qui annonçait clair contrairement à la présence de gros nuages diffus, jusqu’à plus de 19 h. Lassé des conditions météo de cet hiver et début de printemps, un rien démotivé, j’avoue que j’ai plutôt ce jeudi pris la direction du cinéma que celle du Dob, alors que vers 20 h tout se dégageait ! Et sans regret ! Cela ne m’était encore jamais arrivé de sacrifier ainsi de telles conditions, en plus en période de manque ! Aussi, je me suis promis le lendemain soir de me rattraper en consacrant la soirée à la suite de l’exloration du ciel de printemps, la motivation revenant assez fort. Le ciel est resté entièrement clair, mais hélas le fort vent de sud annoncé était bien présent. Mais a-t-on le droit de se plaindre de cela cette année ? Peu après 21 h, tout est en place autour du Dob 300 et enfin je commence à mettre l’œil à l’oculaire …Horreur !! comme cela pouvait être prévisible avec ce vent, la mise au point sur les étoiles de hauteur médiane est une catastrophe, même vers 50 X elles apparaissent comme de petits disques flous sur les bords ! La turbulence est d’enfer ! Je doute même un instant de pouvoir poursuivre ! J’avais prévu de passer le crépuscule en observant un astre brillant comme la planétaire NGC 3242 dans l’Hydre, mais à première vue j’en suis dissuadé ! Ce n’est qu’un disque flou et uni, que je distingue des étoiles uniquement par sa plus grande taille et sa couleur bleutée ! Il va donc falloir viser haut, presque au zénith, pour diminuer la couche atmosphérique traversée par la lumière. Finalement ça me va car j’avais prévu de continuer sur le Lion précédemment bien entamé, et de redécouvrir à ce nouveau diamètre le Petit Lion, constellation peu évoquée. Sauf précision, les observations ont été réalisées à 56 X et 96 X, grossissements les plus faibles, en raison de la turbulence gênante. P 34 du PSA, j’attaque donc en fin de crépuscule par l’intéressante NGC 3344. Peu d’étoiles jalon, mais finalement avec le Rigel il suffit de viser approximativement à son emplacement entre les 2 étoiles N/S visibles à l’œil nu, et le pouvoir collecteur du 300 à 56 X fait le reste. A cette hauteur, ouf, les étoiles sans être nettes sont acceptables, jusqu’à 100 X environ, plus tard dans la soirée 170 X. Cette galaxie est moyennement contrastée, peut-être pas la meilleure idée pour commencer alors que la nuit n’est pas totale en plus, mais elle montre facilement un nuée diffuse autour de 3 astres en arc E/O. La nuée part de l’astre le plus brillant à l’E (qui semble être le noyau brillant) et s’évase vers l’O. La luminosité semble uniforme, mais difficile d’en voir plus. A 170 X malgré l’aspect flou général, je détecte assez facilement un 4ème astre au S des 3 autres. En fin d’observation, la nuit est plus complète, la galaxie ressort mieux, en vision directe (VD). Un peu plus au nord, NGC 3414 est facile en vision directe, c’est une galaxie quasi ronde et concentrée montrant un noyau ponctuel en vision indirecte (VI2). Il y a un grand « C » d’étoiles brillantes à l’est. En vision indirecte 75 % du temps (VI2), apparaît NGC 3718 (mag 13,5 environ) à quelques degrés nord. C’est une belle observation avec un joli champ ! Dans la même zone figure NGC 3504, c’est un petit fuseau N/S facile en vision directe. A environ 15’ est, on voit aussi NGC 3512 (mag 12,3), limite en VD, comme une petite copie de la grande sœur. J’ai aussi perçu NGC 3515 m(ag 13,9) indiquée sur l’IDSA, presque limite en VI par contre. Toujours dans le même coin, n’oublions pas NGC 3486. C’est curieux car c’est soit une spirale SC, soit une SAB, et je l’ai perçue nettement allongée avec une petite barre en guise de noyau. A 96 X on peut aussi observer NGC 3510 (mag 12,2), pas dans le même champ, en VI 50 % du temps, comme un long fuseau N/S très peu contrasté et unie. Par contre NGC 3486 prend de l’ampleur à ce grossissement. Avant qu’elle ne soit trop au zénith et donc difficile à pointer, remontons plus au nord sur NGC 3430. C’est une pâle galaxie orientée N/S, assez large, au sud d’un trio brillant. A 96 X on peut voir toujours en VD deux voisines, NGC 3424 (mag 12,4) et NGC 3413 (mag 13,0). La première est aussi brillante que NGC 3430, mais étirée E/O et plus fine, la seconde est légèrement ovalisée N/S. Je mesure ici le gain du 300 sur la lunette, pas tellement en terme de détails sur ces galaxies assez faibles, mais surtout en terme de petites galaxies secondaires qui apparaissent dans l’environnement de la principale. C’est vraiment intéressant pour l’amateur de groupes de galaxies (mais hélas un peu rébarbatif à lire je vous l’accorde !!) Sur le PSA vous n’aurez pas manqué de voir que NGC 3430 côtoie NGC 3395. Cette dernière se révèle très intéressante car il s’agit en fait d’une galaxie double, en interaction avec NGC 3396. Elle a d’ailleurs été référencée par Arp sous le n° Arp 270. Je perçois clairement les 2 galaxies bien séparées mais pas reliées, d’orientation perpendiculaire et l’une nettement plus grosse et brillante que l’autre (malgré des mag de 12,1 identiques). Par contre, je sèche pour sortir d’autres détails. Voilà pour le Petit Lion, je vais faire maintenant une escale dans le Sextant avant de remonter dans le Lion. La galaxie NGC 3115 (dite Galaxie du fuseau) est bien plus impressionnante et comme quelques autres, aurait pu faire partie du catalogue Messier. Il existe un fort gradient entre son centre brillant, et ses extensions rapidement faibles. En VI j’estime ainsi son allongement à maximum un rapport de 4/1, par rapport à sa largeur. A 96 X elle semble commencer à révéler quelques détails. Elle m’a semblé plus tranchée d’un côté, ce qui est en fait peu probable de par sa nature lenticulaire. J’ai noté une étoile très faible sur le bord SO, ainsi qu’une zone un peu moins brillante entre le centre et le reste de l’extension N. Or, sur la photo des Splendeurs du Ciel profond, on voit bien une minuscule étoile pouvant faire paraître la zone entre cette étoile et le noyau un peu plus sombre …A revoir sous meilleure condition. Dans le Lion, voici encore une grande galaxie brillante que je confonds souvent avec la précédente : NGC 3521. On se demande pourquoi Messier l’a loupée car son éclat est majeur. Tout comme la précédente, le centre est très brillant alors que le reste est bien plus faible et rapidement dilué dans le ciel. Je perçois encore un côté plus tranché, le bord O. Sur la photo des SCP on relève cette caractéristique du fait de sa structure SB de côté, mais est-ce bien sur le bord O ? En tous cas, elle me fait un peu penser à M31 aux jumelles sous un ciel moyen. Je détaille ensuite une série de cinq galaxies dans le Lion, que je n’avais jamais vues au 300. Je vais essayer d’être bref. NGC 3489 est très brillante, rapidement repérée grâce au Rigel malgré le peu d’étoiles proches. Elle est ovalisée NE/SO, avec un centre brillant. Une faible étoile de mag 13-14 siège sur son extrémité sud. Très au sud de la constellation, NGC 3640 est un peu isolée. C’est une petite galaxie contrastée très légèrement allongée. A environ 5’ S, on perçoit en VI la faible NGC 3641 (mag 13,2) de même aspect mais avec un centre plus marqué. Autre galaxie isolée, NGC 3810 au sud de Denebola. C’est une lueur diffuse et assez unie, ovalisée N/S, moyennement intéressante mais facilement accessible en VD. Facile à repérer à l’est de Zosma, NGC 3646 est facile en VD, située sur un grand arc étoilé original. Assez petite et contrastée, elle est nettement allongée E/O avec un centre marqué qui paraît double. Effectivement en montant à 96 X on note un astre de même éclat très près du noyau. Etoile, condensation ? il faudrait tirer cela au clair par moindre turbulence. Enfin, NGC 3338 au NO du groupe de M105 me donne curieusement du fil à retordre dans son repérage. Plusieurs fois je dois refaire l’alignement, la comparaison avec d’autres galaxies proches …pour finalement tomber sur une vague nébulosité ovale N/S, unie, peu contrastée, limite en VD, juste au nord d’une étoile. Je tente maintenant un sujet de difficulté autre, avec des yeux qui commencent à fatiguer : NGC 3753, dit le Septet de Copeland loin au NO de Denebola. Il s’agit d’un groupe de 7 galaxies particulièrement faibles, puisque s’échelonnant de mag 13,6 à plus de 15 (et encore d’après des sources optimistes). Tout d’abord, je ne vois rien en raison d’une erreur de repérage. Enfin, à 96 X je perçois une vague masse quasi ronde, en VI 50 % du temps, située à 2’ S d’une étoile de mag 12 environ. Mince, l’affaire s’engage mal car il apparaît d’emblée qu’il faut grossir pour démêler tout cela, or la turbulence n’est guère aidante. Peut-être une ou deux condensations émergent de ce magma, début de résolution de ces galaxies ? A 170 X donc, tout cela n’est guère mieux mais j’ai vraiment l’impression, voire la certitude, de voir 2 petites galaxies bien espacées à l’est de la tâche floue. C’est peut-être NGC 3751 (mag 13,9) et une étoile confondue avec une galaxie. La tâche floue centrale a bien du mal a se diviser en 3 galaxies qui le constituent, et curieusement je loupe complètement les 3 autres galaxies plus espacées à l’ouest. Voilà un joli sujet, faisant un peu penser au Quintette, qui a un goût de reviens-y par ciel stable ! Ensuite, fatigué, je fais une pause sur M64, sous forme d’introduction à la superbe constellation qu’est la Chevelure de Bérénice. Waw !! Celle-là, c’est du lourd quand même au 300 ! Bel allongement, belle taille, gros contraste entre un centre oblong brillant et le halo d’une douceur particulière, très unie. Et enfin, la fameuse zone sombre, qui souligne le centre au nord, assez facile mais fine et seulement en VI. La turbulence m’empêche de tester d’éventuels détails dans le halo, mais l’ensemble dans l’oculaire est vraiment magnifique et incite presque à la méditation, s’il n’était si tard ! Et enfin, à presque 2 h du matin, un objet que je voulais revoir dans la Chevelure toujours : la fameuse Boîte, The Box, groupe de 4 galaxies. L’an dernier à la FC-100 j’avais à peine cru déceler une très vague lueur floue non résolue à l’emplacement des 4 astres. Là, rien à voir : immédiatement je perçois la galaxie principale, NGC 4169 (mag 12,2). Puis, assez rapidement, NGC 4174 (mag 13,3) se montre assez facilement. Il faut grossir pour percevoir la troisième, NGC 4175, bien plus faible (pourtant mag 13,2), car plus étirée et diffuse. Enfin, la quatrième (NGC 4173) est encore plus étendue et difficile. Je ne l’ai perçue qu’à l’extrême limite, une ou deux fois, à 270 X. A 170 X pour les 3 autres, je n’ai pas perçu de détails particuliers, mais voici le ressenti : - NGC 4169 : VD, allongement modéré - NGC 4174 : limite entre la VD et la VI, assez faible, quasi ronde - NGC 4175 : VI seulement 50 % du temps, faible, bien allongée dans le sens de NGC 4169 Ouf ! Voilà ! quelle soirée malgré le vent, tantôt modéré, tantôt en rafale ! Finalement la mise au point a été suffisante pour ne pas mettre en péril l’ajout de ces quelques trésors dans l’escarcelle ! Malgré la météo je m’aperçois que les constellations de printemps ont été déjà bien entamées, et cette soirée a encore attisé ma faim pour La Chevelure et les Chiens de Chasse, à peine explorées au 300 …Hélas il semble cette année difficile d’aligner des observations suivies, condition favorable selon moi à l’épanouissement encore plus fort d’une passion toujours là. Espérons que la nouvelle série de vent de sud et de pluies annoncées nous laisse quelque nouveau répit ! Excellent ciel à vous !
  2. Retrospective de mars 2018

    Hello ! Hier soir le miracle d’une soirée claire n’a pas eu lieu, et la grisaille ramenée par les vents de sud semble s’installer pour des jours. Tant pis, pour rester dans l’ambiance je vais vous raconter mes observations de ce dernier mois de mars. Petit retour en arrière donc. Je ne parlerai ici que des pièces maîtresses et laisserai de côté les petites tâchouilles sans grade pour ne pas surcharger le récit. Toutes les observations sont faites depuis mon jardin dans les Monts du Lyonnais au T300. Allons-y, une fois n’est pas coutume, directement dans le vif du récit. Le 13/03, les conditions sont idéales : pas de nuage, pas de lune, pas de vent, faible turbulence et très bonne transparence. J’attaque directement par un amas qui m’aura marqué, NGC 2194 dans Orion, loin pourtant de m’être inconnu. Je me souviens de ce soir d’hiver où je tentais seulement de le détecter avec mes fidèles 10X50 de l’époque, déjà pas une mince affaire ! Ici, bien sûr, rien à voir ! Dès 56 X il est superbe, en partie résolu, quelques étoiles brillantes sur fond granuleux offrent une vision quasi en 3D. A 96 X il gagne en complexité et détails, les étoiles sont très piquées, il présente un peu une structure en H. Il pointe vers le sud en direction d’une ligne remarquable de 8 étoiles. La nébuleuse de la Flamme dans Orion, NGC 2024, constitue un non-événement en fait. Je la retiens justement par la déception qu’elle a engendré. A peine décelable au 300, je m’y suis repris car je pensais même m’être trompé de repérage (pourtant rien n’est plus facile à trouver !). Ce sont seulement deux vagues zones blafardes, avec quelques étoiles dessus, très mal définies et loin des descriptions que l’on donne habituellement à ce diamètre. Il semble que je la percevais tout aussi bien à la lunette, et même mieux sous le ciel des Hautes-Alpes. Curieux. NGC 2174 (dite nébuleuse de la Tête de Singe) juste après, par contre me réconcilie quelque peu avec le diamètre. A l’OIII c’est une grande nébuleuse légèrement ovale N/S, vue en VD. On décèle des zones sombres et d’autres plus marquées, une impression d’irrégularité d’éclat. En grossissant cela se confirme mais tout est assez difficile et diffus, il faut user pleinement de la vision indirecte (VI). Elle est plus tranchée à l’est, et nombre d’irrégularités, d’extensions très faibles, de zones sombres, des formes commencent à apparaître. Très intéressante, mais cela appelle encore plus de diamètre ! La fameuse petite nébuleuse de Hubble NGC 2261 ne déçoit pas elle non plus. Bien plus confortable et mieux définie qu’à la lunette, elle reste toutefois assez sombre. Un bord est convexe et plus étendu, la petite étoile au sud est jugée de mag > 13 en ce moment. A 170 X je constate des différences de luminosité, et une zone sombre séparant les 2 côtés, comme « 2 queues de comètes ». Je note une très faible étoile sur le bord ouest, pas souvent évoquée. A 270 X des impressions de volutes à la surfaces apparaissent. C’est un objet vraiment atypique ! Le 20/03, les conditions sont moins bonnes, par la présence d’un vent de nord assez fort et de nombreux nuages. Turbulence et transparence sont correctes sans plus. Le duo de galaxies NGC 3607 et 3608 dans le Lion est assez intéressant. Elles sont visibles en vision directe sans problème, la première nettement plus facile que l’autre toutefois. En fait le duo se transforme en trio car à quelques degrés apparaît aussi NGC 3605 de mag 12,3. A 170 X le trio est superbe et facile, la plus faible devenant visible en VD. Dans le proche Sextant se trouve aussi un joli duo, NGC 3166 – 3169, brillant et immédiatement visible à 96 X. NGC 3166 est légèrement plus marquée, plus contrastée à mes yeux. Une petite étoile de mag 14 environ se trouve très près du noyau. Dans les parages se révèle aussi le fuseau bien allongé E/O de NGC 3156 (mag 12,3), contrastant avec l’aspect plus elliptique des deux principales. Direction ensuite une célébrité, NGC 4565. Magnifique !! Elle n’est pas si brillante que cela (ou alors juste son bulbe) mais ses extensions très fines s’étendent très loin de façon impressionnante, surtout en VI ! La partie centrale quand à elle est plus épaisse et marquée. A 96 X la bande sombre est visible, mais uniquement par intermittences, en VI. L’extension sud me semble plus marquée et l’extension nord contient une condensation ovale un peu séparée du bulbe. Curieusement à 170 X la bande noire n’est plus visible. Par contre, plus tard, plus haute dans le ciel, la galaxie est encore plus belle, sublime dès 56 X et très effilée, avec maintenant la bande noire bien visible en VI. Nous pouvons signaler le duo M105 – NGC 3384 qui va aussi se transformer en trio. Elles sont très brillantes, M105 est un peu plus grande avec un centre moins ponctuel que l’autre. Les deux galaxies baignent dans un vaste halo SO/NE, d’allongement sensible. Au SE on voit à la limite de la VD NGC 3389 (mag 11,9) formant un triangle rectangle avec les deux autres, bien plus pâle et étalée, comme un fuseau uni mal défini. C’est toujours un plaisir de voir se peupler ces groupes de galaxies grâce au diamètre, et de juger de leurs différences d’aspect, trahissant peut-être leur type. Dans la région, on ne peut passer sans aller contempler M95 et M96, un peu plus au sud, dont j’attendais pas mal car une ébauche de structure spirale avait déjà été constatée l’an dernier à la FC-100 sur M96. Sur M95, hormis son éclat, je ne détecte qu’un bulbe plus brillant allongé E/O entouré d’un vaste halo très flou, un peu ovale mais sans réelle forme ni limite. De la forme en theta je ne verrai rien. Sur M96, plus brillante encore, idem, une partie centrale brillante allongée NO/SE est entourée d’un halo ovale plus discret, dans la même direction. Mais pas de zone sombre dans le halo trahissant de bras spiral, soit moins bien qu’à la FC-100 …( ??) J’observerai sur ces séances de mars pas mal de petites galaxies du Cancer, toutes faibles et secondaires. Citons toutefois pour mémoire NGC 2535 (Arp 82), peut-être la plus intéressante. C’est un duo visible en VI, faible, comme deux zones nébuleuses floues d’éclat inégal, séparées de 1’ à 2’ environ. Je ne vois pas les spires de la principale. Ce qui est intéressant, c’est que la secondaire présente une mag de 14,3 mais reste visible 75 % du temps en VI, probablement grâce à une structure assez contrastée. Passons au lendemain, 21/03 (et oui, extraordinaire, 2 soirs clairs d’affilée !!), avec de bien meilleures conditions, quasiment très bonnes dans tous les domaines. Citons encore ce soir-là dans le Cancer NGC 2672 de mag 11,2 et qui présente sur son bord juste collée la petite NGC 2673 de mag 13,3. Curieusement je perçois assez bien cette dernière à 56 X, alors qu’à 170 X j’ai du mal à confirmer la vision. L’ensemble est par contre bien allongé E/O. Une belle surprise provient du petit globulaire NGC 4147 dans la Chevelure du Bérénice. Absolument flou et non résolu aux lunettes, voilà qu’il présente des irrégularités et un début de résolution à 170 X ! Décidément les globulaires sont des objets très sensibles à l’augmentation de diamètre et assurément spectaculaires ! La présence d’une étoile sur le bord O et d’autres sur une extension au S lui donne une forme de petit triangle trapu. La périphérie est légèrement granuleuse en VI. A 270 X ce n’est guère mieux, peut-être quelque vague extension par ci par là …Les étoiles restent mal définies et faibles. NGC 4147 fut un bon préambule au choc de la soirée, et peut-être le plus grand choc au 300 : le globulaire M3 !! Dès 56 X, le spectacle est presque indescriptible ! L’amas est grand et ovalisé, légèrement bleuté, avec un bord est plus tranché. Il est entièrement couvert de centaines d’étoiles extrêmement fines et serrées, certaines plus brillantes donnant une impression de relief, notamment vers le centre. La périphérie est très riche, ça fourmille littéralement ! A 96 X l’aspect est différent mais tout aussi sublime. La répartition périphérique semble surtout se concentrer à l’ouest et un peu au sud. A 170 X il y a encore plus de contraste entre les multiples étoiles et le fond de ciel très noir. On peut zoomer sur des détails dans la partie centrale, c’est hallucinant ! Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, M104 est un mets de choix. Déjà, je suis choqué par la brillance des deux proches astérismes, par rapport à la lunette. Ensuite, ben oui, sur la galaxie ça change aussi. C’est surtout son aspect plus fin et allongé qu’à la lunette qui frappe. Le noyau stellaire nage dans un bulbe un peu phosphorescent. Le bord sud est très tranché, et par delà un espace sombre apparaît en VI 75 % du temps la partie sud de la galaxie, bien plus discrète et restreinte, comme assombri par rapport au reste. Je note une étoile de mag 13 à 2’ nord. A 170 X, ces caractéristiques sont confirmées et plus évidentes, et la galaxie devient encore plus effilée. J’ai aussi l’impression de relever une ou plusieurs « coupures » sombres sur l’extension ouest, et des nodosités sur l’est. Cela est peu évoqué et difficile à vérifier sur les photos de par la surexposition nécessaire pour bien montrer et mettre en valeur la fameuse bande. Un magnifique objet, qui devrait en montrer encore plus ou mieux sous un excellent ciel ! Je finirai par un triptyque intéressant dans la Chevelure de Bérénice. Mais comme souvent quand il s’agit de déceler des détails galactiques, je resterai avec ce 300 un peu sur ma faim. M99 exhibe en réalité un grand bras spiral au sud. A l’oculaire, c’est une grosse galaxie bien floue, facile, globalement ovale N/S, avec un centre condensé non ponctuel. On voit d’abord une extension au sud, dirigée vers l’ouest, et séparée du centre de la galaxie : c’est le fameux bras spiral mais il reste peu évident. Après une à deux minutes, on perçoit ensuite une extension plus diffuse au N, dirigée vers l’est : c’est un autre bras spiral. La structure spirale est ainsi mise en évidence et correspond aux photos. M98 a un tout autre aspect, c’est un fuseau pâle très allongé en VI, mais peu contrasté. Le bulbe est plus brillant avec peut-être un noyau ponctuel ? Je perçois une étoile très faible sur l’extension ouest (difficile à confirmer sur photo …ou alors au bout) et une difficile condensation sur l’extension Est. En tous cas l’aspect n’est pas uniforme, mais cela il me semble que je le percevais déjà à la lunette. Enfin, M100 tout comme M99 est une spirale SC vue de face, donc peu contrastée. Son vaste halo pâle s’étend autour d’un centre bien plus marqué, le tout au milieu d’étoiles très faibles en VI. Une zone plus arrondie et condensée au SO trahit la présence d’un bras spiral … Je constate la présence d’une seconde galaxie en VD vers le sud, dans le même champ, comme un fuseau très allongé, sans condensation centrale mais peut-être pas uni. Il s’agit probablement de NGC 4312 (mag 11,7). Curieusement, avec cette météo pourrie, cela me fait peut-être plus plaisir d’écrire de CROA et de me remémorer ces objets maintenant, qu’en les observant sur le moment. Je me souviens en effet d’émotions et d’envie d’observer moyennes à l’époque, démotivé et démobilisé par les mois de grisaille. J’avais presque été choqué de ressentir moins de plaisir sur ces classiques spectaculaires au 300, que lors d’observations à la 80ED mais effectuées sur des périodes suivies de beau temps, propice à l’imagination des séances suivantes. Hormis cet état d’âme, on pourra mettre en balance la très forte réponse au gain du diamètre des globulaires (constatées sur TOUS les globulaires déjà observés au 300), par rapport à la semi déception sur les structures galactiques. A noter aussi au passage un gain important noté sur les amas ouverts, sujet peu souvent remonté, on en reparlera sûrement cet été ! Après le constat que les petites galaxies faibles d’automne n’avaient quasi rien de plus à montrer au 300 qu’à 80 ou 100 mm comme détails, j’attendais beaucoup des grandes galaxies classiques de printemps. Mais force est de constater presque la même chose : les détails (notamment spiraux) restent souvent très difficiles, très ténus ou diffus, mal définis et à extirper d’un fond général sur lequel ils ressortent peu. En plus de l’évidence de monter en altitude ou d’aller sur mon meilleur site des Alpes du sud, je ne vois que deux choses pour essayer de contrer un peu cette difficulté (mais valable à tout diamètre aussi) : - pour chaque galaxie, attendre vraiment le moment de son plus haut passage au méridien (pas facile avec la météo actuelle !) - passer plus de temps sur chacune, jouer plus des grossissements et surtout grossir plus, car il est vrai que dans un souci d’en voir un plus grand nombre, je reste souvent à 96 ou 170 X maximum. Or sur certains autres objets j’ai décelé de faibles structures en grossissant plus, invisibles en-deçà. Pour cela le dessin peut être intéressant. Par contre, je suis comblé au niveau des groupes de galaxies (voire des duos Arp) : en terme de détection pure, j’en perçois bien plus donc les groupes prennent forme, se résolvent mieux ou se peuplent bien davantage. Et cela, doublé d’un bon atlas pour les identifications, c’est intéressant !! Bon ciel à vous, en espérant enfin un peu l’arrivée des beaux jours !!
  3. Un nouvel artisan en France - PIX Astro

    Salut, bienvenue ! Cela fait toujours plaisir un nouvel artisan, ne serait-ce pour secouer quelque peu des choses établies, et qui semblent l'être sans réel bien-fondé. Zeubeu, pas facile d'oser en effet quand on se prend des revers par d'aucuns qui n'ont jamais mis les pieds chez l'artisan décrié, comme cela m'est arrivé sur le fofo d'en face. On tombe toujours sur des défenseurs historiques campés sur leurs positions, et qui n'ont pas la moindre conscience que le comportement de l'artisan évolue car ils restent basés sur une réputation première probablement positive mais aujourd'hui surannée. C-Kris, la technique est nécessaire mais ne fait pas tout, pour partir sur de bonnes bases il faut tout autant soigner la considération du client, la communication, la droiture et le relationnel. Car pour être plus précis et ne pas mettre les autres artisans dans le même sac, j'ai éprouvé beaucoup de difficultés avec Dobson Factory sur ces derniers points, ce n'est pas un secret.
  4. Galaxies de printemps au 300

    Salut et merci ! Maïcé, le souci dès qu'on attaque des trucs un peu pointus, c'est qu'il faut que les conditions soient idéales, surtout à un diamètre de 300 qui n'est pas un 600 non plus ...Et actuellement, on prend la météo qu'il y a ...faudrait que je revienne au moins sur Arp 270, Le Septet, The Box mais entre temps il y aura d'autres cibles ! Falkostar, je me souviens de ton CROA. Il me semble même l'avoir lu dans Astrosurf. Je connais déjà un peu cette zone de Markarian, déjà riche à la lunette. Là, au 300 ça va exploser de partout je pense. C'est prévu pour bientôt, en plus de la Chevelure et des Chiens de chasse. On va y aller petit à petit, d'abord les plus classiques, pour ne pas trop se perdre ! Les autres, merci (Yann, j'ai adoré ton article hors des sentiers battus dans le dernier Astrosurf ! )
  5. Trois boules de coton dans Orion

    Voui, voui, c'était bien à l'OIII, je n'ai pas de H Beta. Mais j'ai noté que tu avais utilisé le H-Beta, je me suis dit que ce n'était pas pour rien. Je suis donc parti avec un peu de handicap. A propos j'ai aussi tenté la tête de Canasson sans filtre mais absolument rien ! Sauf probablement une très vague zone N/S plus pâle que le ciel, IC 434. Et concernant Lower que j'évoquais sans réellement confirmation, j'ai relu récemment (dans le dernier article d'Alexandre je crois) que c'était vraiment chaud ...(plus que le 3ème pompon ??)
  6. Seine et Marne nuit du 12 au 13 février 2018

    Salut Xavier ! ne me parle pas de cette météo ! Cette année j'ai bien cru que j'arrêtais l'astro pour de bon et revendais le 300 fraîchement reçu en octobre ! Lors d'une récente éclaircie j'ai pu aller contempler ce complexe au 300 donc, l'aspect change bien d'avec de petites lunettes ! A priori NGC 2071 m'a montré son léger étirement vers M78, dont le bord côté NGC 2067 est assez net et contrasté. NGC 2067 m'a paru faible mais peut-être visible entre 50 et 75 % du temps. Par contre je n'ai pas pensé à aller voir la petite nébuleuse au sud découverte par un amateur récemment (Mac Neil de mémoire ?). Dommage que tout cela ne réagisse pas aux filtres ! Et pas évident de déceler du détails ou des irrégularités dans M78, mise à part facilement une 3ème étoile Je suis passé aussi sur l'amas NGC 2194 dans Orion, tu dois connaître déjà je pense ...Superbe ! Et je me souviens de 2266 à la lunette, mais pas assez de ciel clair encore pour le pointer au 300 ... Par chez moi ils annoncent des créneaux clairs cette semaine, peut-être déjà dès ce soir mais comme tu dis les constellations d'hiver et leurs amas sont quasi sur le déclin, arrivent les galaxies de printemps !
  7. Trois boules de coton dans Orion

    Salut Fred ! ton post est une des raisons qui m'ont poussé à m'inscrire sur ce forum bien fréquenté ! Figure-toi que j'y ai repensé lors d'une des sorties de reprise ces derniers temps, et j'ai donc tenté la chose aussi. Dur dur au 300 mais pas infaisable. L'OIII est indispensable, et à 96 X j'avais 2 des 3 pompons dans le même champ, IC 2162 et son copain. La 3 ème nébulosité m'est restée non confirmée, peut-être devinée mais rien de sûr. IC 2162 m'a paru un peu moins difficile que l'autre, mais très diaphane, disons en VI 75 % du temps, alors que l'autre à moins de 50 %. Mais ça reste des Sharpless, et vaut mieux faire bouger le tube. Par contre, la nébuleuse de Lower est encore plus difficile et à peine devinée au 300. La Tête de Singe (NGC 2174) est enfin gratifiante (OIII toujours). Visible facile mais sans détail aux 80ED / FC-100, elle montre cette fois au 300 nombre d'irrégularités, certes jamais franches. Un peu comme une NGC 1514 géante ...
  8. une veillée au Maido

    Salut Gildas, comme déjà évoqué cet automne et cet hiver sur l'autre forum, j'ai vraiment du mal à sortir du détail sur les galaxies avec le nouveau 300. La collim et tout sont pourtant OK, à voir le piqué des étoiles à 200 X ou plus quand c'est calme, ou la gueule des globuleux. Mais les galaxies ...Je suis donc d'autant plus admiratif sur ton boulot, avec quelques mm en moins ...mais de l'altitude en plus ! Vivement les galaxies de printemps car celles d'automne, avec des mag de 11 à 12, ne m'ont guère montré plus de détails qu'à la FC-100 (hormis leur nombre plus important dans les groupes bien sûr et ça s'est sympa !). Ou alors faut vraiment s'arracher, ça reste ténu comme dit Yann, et rarement apparent
  9. Messier 68, NGC4361 et le retour de Jupiter...

    Salut, pour répondre à Cédric, non je ne vis pas en montagne mais dans les Monts du Lyonnais (hameau sans lumière parasite autre qu'un spot temporaire de voisin). Mais j'ai pas mal bivouaqué dans les Ecrins sous la voûte monumentale, d'où le pseudo. J'ai aussi un pied-à-terre dans la pampa entre Sisteron et Gap où je vais parfois (de plus en plus rarement observer). Le ciel y est déjà sans aucune mesure à celui des Monts du Lyonnais, pourtant déjà pas mal. Vous me faites envie avec votre 4361 ! Après visions de simple tâchouille faiblarde aux lulus, vivement de voir ce que donne le nouveau 300 là-dessus (puisque, c'est nouveau, nous avons enfin quelques éclaircies depuis cet automne ...) Gildas, hâte de voir ta 2022 car elle fait partie de mes rares cibles de cet hiver. J'ai cru y déceler une nodosité ou une très faible étoile sur un bord, évoquée dans le Ciel Extrême ad hoc à fort diamètre. En tous cas une bien belle nébuleuse, et curieusement accessible aux lulus aussi.
  10. Messier 68, NGC4361 et le retour de Jupiter...

    Salut, eh oui, habitué du forum d'en face, je viens de m'inscrire ici, pour diverses raisons sur lesquelles je reviendrai peut-être ultérieurement. Superbe Ptitprince, notamment M68. Tu es vraiment le spécialiste des globuleux ! Je confirme tout-à-fait ce que dit Yann, j'ai observé plusieurs fois la NP NGC 4361 à la 80ED et à la FC-100, elle y est assez accessible, j'ai pour ma part une mag de 10.3. A plus !