Petit coup d'oeil sur Mercure, au moment de son élongation

[Benj Poup 0]

Je ne m'explique absolument pas cette passion pour la planète Mercure. Ni sa luminosité, ni sa couleur, ni même son aspect au télescope ne permet d'expliquer un tel enthousiasme quand le moment des élongations se présente. Non rien de tout ça : c'est juste une question de fidélité à la première planète du système solaire. Et d'admiration face à la mécanique qui l'anime, et la conduit, quelques jours durant, dans un coin de ciel où elle seule est visible.

Pour cette première élongation de l'année, les conditions de visibilité sont très honnêtes. Au moment où mon collègue Sébastien et moi-même tentons l'observation, Mercure est relativement haute, à 10° au-dessus de l'horizon, et assez brillante, affichant une magnitude de -0.5.

L'observation est toutefois compliquée par la position de notre "observatoire". Car l'Ancien Collège des Jésuites, le bâtiment qui abrite le planétarium, a beau être un bâtiment important et imposant, il n'en reste pas moins au coeur de Reims. Mais par chance, son dernier étage offre de larges Vélux qui ouvrent sur l'ouest, dont l'horizon est juste mangé par les toits de l'aile d'en face.

Du reste, après quelques balayages aux jumelles à travers la clarté crépusculaire, Mercure est rapidement détectée - la seule difficulté aura été de trouver un point de repère suffisament éloigné pour faire une mise au point correcte aux jumelles. Quelques minutes plus tard, elle devient même visible à l'oeil nu, du moins par intermittence.

Plus tard, en rentrant chez moi, je la retrouve au ras de l'horizon, parfaitement visible à l'oeil nu. Mais les passants ne la regardent pas, le regard probablement distrait par la présence d'une fabuleuse pleine Lune.

En fait, voilà ce qui fait, à mes yeux, la valeur de cette petite planète : La Lune est à tout le monde, alors que Mercure est à moi.

Benjamin Poupard - Le Voyageur immobile

[baroche 8 513]

Là j'ai presque honte, en près de quatre décennies d'astro, je n'ai encore jamais observé Mercure!
C'est peut-être l'occasion?

[yves65 384]

Bonjour,

C'est vrai que l'observation de Mercure, c'est toujours quelque chose d'un peu spécial. Son repérage aux jumelles dans le crépuscule (ou l'aurore), est un peu magique. On se dit, ça y est, je l'ai. Et Après on se rend compte qu'elle était visible à l'œil nu mais qu'on ne la voyait pas avant de l'avoir repérée aux jumelles.

Et puis c'est vrai qu'on a tendance à ne pas l'observer souvent. C'est pour ça aussi qu'on est content de la voir.
Personnellement, sans en être au niveau de Baroche, en 12 ans, je n'ai du prendre la peine de la voir que 3 ou 4 fois. Et je ne l'ai regarder au télescope qu'une seule fois. Je me souviens d'un petit croissant du style Venus mais en plus petit et plus tremblotant.

Amicalement
Yves

[Anonyme8 36]

Peut-être à tenter une observation le matin ou le soir selon le type d'élongation en plein jour avec un bon pare-lumière pour le soleil pour espérer y voir quelques détails d'albédo différents du sol.
stanislas.

[manutarn 1]

bonjour à tous,

Je l'ai parfois observé au crépucule ou à l'aube sans y voir au télescope autre chose qu'une boule ovale + ou - colorée.Par contre depuis quelques années je l'observe régulièrement vers le milieu de la journée au T410 et il m'est même arrivé de la montrer au public (beaucoup plus rarement que Vénus bien sur).et + rarement de montrer les deux à la suite
Elle apparait alors par faible turbu comme un joli quartier presque 3x plus petit que celui de vénus et avec une blancheur bien moins éclatante.

Au passage mes amitiés aux collègues du plané de reims
Bonnes observations à tous
Emmanuel Pélegrin
Planétarium observatoire de montredon-labessonnié