Claude PEGUET

Petit sondage sur les étoiles variables

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Bonjour,
Je profite de l’important relais que peut représenter Astrosurf pour faire un petit sondage et, pourquoi pas, un peu de prosélytisme.

D’abord le (court) sondage : il y a ou il y a eu dans certaines revues d’astronomie un paragraphe ou une page sur l’observation des étoiles variables. Par exemple, une demi page dans « le ciel du mois » d’Astronomie Magazine.
- Est-ce que certains d’entre vous ont essayé l’observation des variables proposées ? Si oui, quel a été le résultat?
- Qui a shunté purement et simplement la page à la seule vue du titre ? Pourquoi ?

Puis la partie prosélytisme : je m’adresse à tous mais en particulier à ceux qui n’ont ni un super équipement, ni un super site, et qui à cause de cela se sentent limités dans leurs possibilités d’observation. L’observation visuelle des étoiles variables leur est ouverte.

Observer visuellement les variables c’est :
- possible avec n’importe quel instrument. Quel que soit le diamètre il y aura toujours des variables à la portée de votre télescope ou de vos jumelles. De plus un instrument de qualité moyenne suffit amplement, ce n’est pas de la haute résolution. Une monture azimutale convient parfaitement.
- possible pratiquement dans n’importe quel site. La pollution lumineuse ou la turbulence constituent des facteurs limitant la magnitude atteinte mais ne constituent pas un obstacle majeur. C’est simplement comme si on observait avec un instrument plus petit, il faut adapter son programme d’observation à ses possibilités.

Un petit exemple : il y a un anglais, Gary Poyner, qui habite et observe dans la banlieue de Birmingham, avec forte pollution et lampadaires en prise directe sur son jardin, plus les éclairages « de sécurité » à déclenchement automatique sur les façades de certains voisins. Pour compléter le tableau, sur le plan météo, la moyenne annuelle du total des « nuits claires » et des nuits « partiellement claires » va de 70 à 135 environ depuis 1978, avec une moyenne autour de 100 sans doute. Mais attention avant de faire des comparaisons avec votre propre site: pour G. POYNER, une nuit claire c’est pas plus de 50% de nuages, et une nuit partiellement claire c’est s’il y a des trous entre les nuages. Il a utilisé des instruments très variés jusqu’à un dob de 18’’ et un SC MEADE 14’’. Eh bien cet homme est un des meilleurs « pourvoyeurs » actuels de l’AFOEV avec presque 10.000 estimations dans l’année.

- L’exemple ci-dessus est là pour démontrer qu’il est possible d’observer les variables dans n’importe quelles conditions ou presque. Ca ne veut pas dire que ces conditions sont à rechercher. Ca ne veut pas dire non plus qu’on est obligé de fournir 10.000 observations par an. Il est recommandé d’adhérer à une association (au hasard l’AFOEV ), car ça permet d’avoir les cartes nécessaires aux observations, et de diffuser ses estimations afin qu’elles soient utiles. Mais il n’y a aucun engagement à prendre. Si on veut observer, on observe, si on veut envoyer 2 observations dans l’année on peut. Et on peut partager son temps avec d’autres activités, planétaires par exemple.
- Il n’est pas nécessaire de faire de l’astrophysique: on peut se contenter de surveiller l’évolution des petits points de lumière qui sont là-haut sans obligatoirement s’intéresser à la théorie ou à la classification des variables. Mais s’intéresser à la théorie n’est évidemment pas interdit.

Bon je m’arrête là. Mais si vous êtes un peu curieux et intéressés faires :
http://cdsweb.u-strasbg.fr/afoev/.
Sur le site de l’Association Française des Observateurs d’Etoiles Variables, vous trouverez une note à l’usage des débutants, des cartes que vous pourrez imprimer pour essayer, et toutes indications utiles.

Merci d’avance pour vos réponses au sondage,
Cordialement,
Claude


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Bonjour,

Réponses au sondage:

- Est-ce que certains d’entre vous ont essayé l’observation des variables proposées ? Si oui, quel a été le résultat?

Non

- Qui a shunté purement et simplement la page à la seule vue du titre ? Pourquoi ?

Oui, non pas que je me désintéresse totalement du sujet, mais par manque de temps et à cause du temps (meteo alsacienne) je me concentre sur le planètaire et lunaire, mon domaine favori.

Un jour, j'envisage néanmoins d'observer une variable à perdiode courte.

Je dois tout de meme avouer que c'est le sujet qui me passionne le moins en astronomie.

Fred.

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Merci Fred pour ta réponse,
Le succès de ce sondage est éloquent et représente une réponse massive en lui-même
Cordialement,
Claude

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Je m'intéresse aux étoiles variables. Malheureusement je n'ai jamais fait le grand saut...

J'ai pourtant de la littérature sur le sujet, du temps devant moi, et la curiosité du néophyte en la matière.

je crois que je suis un peu intimidé et pas très au courant de comment il faudrait faire concrétement . J'ai déjà essayé d'appeller l'AFOEV, mais le numéro ne répond jamais...par ailleurs, tous les astrams a qui j'ai demandé comment faire concrètement m'ont répondu " oh , l'étude des variables, très peu pour moi !! ". Donc tout ce que j'ai fait, c'est de regarder Algol et quelques autres...

Je sais que c'est une activité qui me permettrait de pratiquer l'astronomie plus souvent ( car y compris dans les sites peu adaptés à l'observation du ciel profond).

Donc voilà, je suis preneur, mais je sais pas comment m'y prendre...

Je crois que je devrai mieux chercher sur internet

Petite question : c'est quoi, la motivation du variabiliste ?

Bon ciels !

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Nevermore,
Merci pour ta réponse.
La motivation du variabiliste, elle est multiple je suppose, comme pour tous les autres types d’observations.
En vrac :
- prendre l’air, seul avec son télescope
- apprécier de voir quelque chose qui ne soit pas immuable dans le ciel
- avoir l’impression de faire quelque chose d’utile
- l’aspect esthétique ? bon, c’est vrai, ce ne sont que de petits points lumineux ! mais ces astérismes qui finissent par devenir familiers, ce n’est pas désagréable comme sensation / et que dire de ce point de vue de la chasse à la galaxie à la limite de perception, beaucoup pratiquée ? Ce qui nous amène au point suivant :
- le coté « sportif », « tableau de chasse ». Pris isolément, c’est du masochisme, mais en plus des autres facteurs, ça crée une motivation. Et à nouveau, c’est un peu pareil que la chasse aux plus fins détails planétaires.

En tous cas va voir sur le site de l’AFOEV que j’indique, tu y trouveras la plupart des indications utiles. Et surtout ne te laisse ni intimider ni décourager. Va voir la note à l’usage du débutant, charge et imprime quelques séries de cartes (choisis bien une étoile accessible à ton instrument en magnitude)
Essaye :
R Couronne Boréale (R CrB) facile aux jumelles, se tiens vers mv 6.0 et plonge à de longs intervalles vers des Mv beaucoup plus faibles.
T CrB ne bouge pas beaucoup non plus, vers 10.0, et on attends qu’elle redevienne une nova.
SS Cyg : plus réactive, part de 12.0 et nous fait une petite crise vers 8.5 à des intervalles de l’ordre de 50 jours ou un peu moins.
Et puis toutes les Mira qui varient en permanence. Essaye R de l’aigle (R Aql), qui est bien visible en ce moment.
Pour ces étoiles les cartes sont disponibles sur le site de l'AFOEV.

Je te souhaite de franchir le pas, le plus dur c’est de commencer, mais comme tu observes déjà, le premier obstacle c’est le repérage et là c’est identique au repérage d’une galaxie faible.
J’ajoute d’ailleurs que, sans que ça puisse constituer une motivation en elle-même, l’observation des variables constitue un excellent apprentissage du ciel, qui peut servir à d’autres choses ensuite (sauf usage du GOTO : pourquoi pas ?)
A ta disposition si tu as besoin de renseignements complémentaires,
Cordialement,
Claude

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Merci beaucoup !

C'est décidé, je vais me lancer. Je verrai bien ce que ça donne. Comme quoi, ton post n'aura pas été complétement inutile...

Suite au prochain épisode

Bon ciels !

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Et bien moi aussi, je vais me laisser tenter. Franchement, j'étais totalement en dehors du coup et j'avoue avoir zappé systématiquement sur les articles parlant d' étoiles variables dans les revues. Pourquoi? Parce que je ne me sentais pas du tout concerné, pensant que ce type d'observation était réservé à des astronomes amateurs fortement équipés (en diamètre, CCD etc...). En plus j'observe principalement depuis mon jardin de la banlieue marseilaise. Mais si un banlieusard anglais le fait, alors...
Donc merci pour ce post très informatif et stimulant.
Et au passage merci au site Astrosurf qui permet non seulement de confronter des idées et des techniques, mais aussi de nous initier à des domaines nouveaux, comme c'est le cas ici.
A+.

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Au fait, pour m'aider à commencer sans que je me perde dans les cartes, quelle est l'étoile variable la plus facile à observer dans le ciel d'automne (en tenant compte de mon ciel pollué)?
Merci.

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Bonjour,

Au passage et pour info, il y a une rubrique régulière (une à deux pages en fonction des numéros) consacrée aux étoiles variables dans Astrosurf-Magazine

F Franke

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non on observe rarement voir pas du tout les variables !
je zappe,perso toutes les pages concernant les variables
ça m'interesse mais ça a l'air compliqué !
on a l'occasion de croiser Michel verdenet et quand il nous parle de ses observations et nous montre ses croquis on dit ça c'est pas pour nous !
observer une étoile variable peut être accessible à tout le monde c'est vrai mais il faut faire quelque chose derrière cette observation, et je pense que c'est ça que redoute les personnes de notre club
mais ceci dit on peut s'y mettre
d'ailleurs je vais proposer à Michel une petite formation en ce sens !

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Merci à tous pour vos réponses, et aussi à ceux qui n'ont pas encore répondu et qui vont le faire
Anaxagore: non pas besoin de super équipement. En fait l'observation visuelle, celle que je proposais, est la plus simple et la plus standardisée puisque nous avons tous à peu près le même détecteur derrière l'oculaire.
En ce qui concerne l'utilisation des webcam, APN, CCD, et même photo argentique, il y a un sérieux problème de standard pour raccorder les magnitudes obtenues par des procédés différent. Il y a eu une récente discussion à ce sujet au sein de la liste AFOEV mais là ça dépasse ma compétence. Ceci dit les gens intéressés par les mesures électroniques peuvent prendre contact avec l'AFOEV, il y a quelques observateurs CCD et toute collaboration serait sans doute appréciée.
Lyonne,
"on a l'occasion de croiser Michel verdenet et quand il nous parle de ses observations et nous montre ses croquis on dit ça c'est pas pour nous !"
Quand je disais plus haut qu'on peut se contenter d'observer sans faire de la théorie, c'est exactement pour ça. On a besoin d'observateurs, mais l'exploitation des résultats peut être fait par d'autres, et c'est très bien. Les estimations sont à la disposition de tous si un jour on a envie de tracer une courbe, de confronter ses propres estimations à celles des autres, ou élaborer un travail de recherche.

Cordialement,
Claude

PS Anaxagore, j'oubliais: pour les étoiles faciles va voir celles que je conseillais plus haut, R CrB, T CrB en début de soirée, SS Cyg et R Aql. Ce ne sont que des exemples. Ces cartes sont disponibles sur le site de l'AFOEV, avec des tas d'autres mais malheureusement pas encore tous le catalogue.
Pour le choix les cartes comportent les magnitudes maxi et mini et le type de variation. De plus il y a aussi sur le site un tableau des prévisions pour les étoiles de type Mira qui permet de savoir à peu près à quelle partie du cycle l'étoile en est, ce qui évite de chercher un truc de mv 13.0 avec une paire de jumelles

[Ce message a été modifié par Claude PEGUET (Édité le 12-10-2005).]

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Comme je débute, je recherche d'abord le côté esthétique. Je suis allé d'abord vers les objets du ciel profond. Depuis quelques temps, je me penche sur les étoiles simples ou double colorées, avec plaisir. Pour l'instant, je ne sais pas encore par quel bout prendre l'apprentissage de l'estimation d'une magnitude visuelle.

Ca, c'est pour répondre au sondage et dire pourquoi je ne m'intéresse pas encore aux variables.

Pourtant, je suis avide de savoir plus en détail comment l'on fait pour connaître autant de données concernant une étoile avec la seule lumière qui nous en parvient (masse, diamètre, distance, vitesse, composition, âge,...). Sans trop savoir pourquoi, je me lancerais bien dans la spectroscopie amateur. D'une manière générale, ça doit être intéressant de participer à un programme d'observation à la mesure de ses moyens, pourvu qu'on en comprenne le but.

Et une question sur les étoiles variables: qu'est-ce qu'une céphéïde et comment la repère-t-on?

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SPICA,
une céphéîde est une étoile pulsante, dont l'atmosphère "gonfle et dégonfle" régulièrement. Leur nom vient de la première découverte ainsi, Delta Céphée. Leur intérêt en astronomie vient du fait qu'une relation assez précise relie leur période de variation et leur luminosité absolue. Si donc on mesure la période, on a la luminosité absolue, et en comparant celle-ci à la magnitude apparente on obtient la distance. Comme en plus ce sont des étoiles très lumineuses on peut les détecter dans d'autres galaxies et ainsi avoir la distance de ces galaxies.
Comme dit plus haut je ne suis pas un théoricien mais je crois que c'est à peu près ça

"D'une manière générale, ça doit être intéressant de participer à un programme d'observation à la mesure de ses moyens, pourvu qu'on en comprenne le but".
Dans le cas de l'observation des variables, le but c'est de mieux comprendre le fonctionnement des étoiles en général, celui de leur atmosphère, etc.. mais je pense que ce sont des sujets complexes et pointus. En ce qui me concerne je me vois mal élaborant un modèle mathématique de l'atmosphère de telle variable . mais l'estimation que je fais, ajoutée à celle de tous les autres observateurs, sera peut-être utile demain, ou dans un siècle, à un professionnel travaillant sur le sujet. C'est une goutte d'eau dans la mer, mais si on veut qu'il y ait une mer (de données à exploiter), il faut recueillir et rassembler ces données. Et le plaisir n'est pas absent de cette "pêche aux étoiles".
Cordialement,
Claude

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Merci pour ces éclaircissements sur les céphéïdes. Cependant un mystère reste entier: comment établir la relation période magnitude absolue si, pour connaître la magnitude absolue, il faut d'abord connaître la distance et si c'est précisément une céphéïde qui permet d'évaluer une distance? Ca ressemble à une histoire de poule et d'oeuf... Ceci dit les astronomes professionnels n'étant pas débiles, je suppose que j'ai râté une étape. Mais laquelle?

J'ai visité le site internet de l'AFOEV. Sans être méchant, la conception du site est pas très "in". Du coup, faut pas s'attendre à motiver par ce biais beaucoup de nouveaux observateurs. Ceci dit, question sélection, ça évite d'avoir n'importe quel farfelu qui demande à s'inscrire.

J'ai cherché un moment en vain la prose pour le débutant. Puis persévérant que je suis, j'ai fini par trouver. J'ai appris pleins de choses intéressantes quand bien même la présentation est peu attractive. La prose est longue et j'ai pas fini de la lire (l'ordinateur ayant été réquisitionné avant la fin de ma lecture). Mais c'est sûr je vais continuer.

A+ et bon ciel.

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SPICA,

Voici un lien pour répondre à ta question [ distance ] sur les céphéïdes -> http://www.astronomes.com/c4_voie/p432_cepheides.html

et un autre plus général concernant la mesure des distances -> http://www.astro.ulg.ac.be/news/fran/document/doc/distanceYN.pdf

Cdlt,

Kepler67

[Ce message a été modifié par Kepler67 (Édité le 14-10-2005).]

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Bonjour,
Merci pour les liens KEPLER67
Je croyais que les distances des céphéides proches avaient été mesurées directement par leur parrallaxe, et je découvre que j'avais sauté une étape

En ce qui concerne le site de l'AFOEV, il n'est peut-être pas très fun mais je le trouve asez correct. J'avais été assez imprécis sur le contenu, la note pour les débutants doit s'appelle peut-être "pourquoi observer les varibles" ou qq chose comme ça.

Cordialement,
Claude PEGUET

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