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Les enlèvements par des extraterrestres

Document T.Lombry.

Autres traumatismes et pseudo-victimes (II)

Depuis l'aventure extraordinaire survenue aux Hill en 1961, près de 2% de la population adulte américaine, soit plusieurs millions d'individus prétendent avoir été victimes d'un enlèvement par des extraterrestres. Il ont tous, semble-t-il, vécu des expériences similaires à celle du couple Hill.

Un pourcentage notable d'entre eux, entre 10 et 20% en général parlent des mêmes évènements : période d'amnésie, flottement dans l'air, cicatrices inconnues sur le corps, sensation d'être paralysé au réveil, etc. Quel crédit faut-il donner à ces témoignages ?

Pour les Dr June Parnell, Jean Mundy et Rima Laibow, spécialistes des maladies mentales à l'hôpital Saint Vincent de New York, les centaines de victimes d'enlèvements qu'ils ont reçu à leur cabinet témoignent toutes du syndrome post-traumatique, un trouble provoqué suite à un trauma vécu dans leurs chairs, comme pouvaient en présenter en leur temps les vétérans du Viêt-Nam. Une liste des médecins et spécialistes ayant étudié ces cas sont listés dans ce document.

Cette angoisse ressentie par les témoins semble confirmer par le fait que beaucoup d’enlevés rapportent que leurs ravisseurs leur ont fait subir des sortes d’examens médicaux souvent douloureux ou humiliant : prélèvements d'échantillons de peau, de sang, de cheveux, d’ovules chez les femmes, de sperme chez les hommes, fécondation d’extraterrestre, etc. Les témoins prétendent que leurs ravisseurs leur ont montré des foetus en cours de développement, des bébés extraterrestres et auraient fécondé certaines victimes pour retirer l'embryon au bout de quelques semaines. La plupart ont été immobilisés sur des tables, nus ou enveloppés dans des tissus tandis qu’on leur introduisit des sondes dans les narines, le conduit auditif ou dans la cavité oculaire.

Après leur enlèvement, certaines victimes se sont présentées dans des cabinets de chirurgie. Elles avaient en effet de minuscules implants dans l'orteil, la main, le cou ou près du globe oculaire, souvent attachés à un nerf. D'apparence inerte, au contact du scalpel l'objet étranger à quelquefois donné lieu à des réaction nerveuses directes sur la victime. Tous ces implants ont toutefois été extraits sans dommages. Ils sont aujourd’hui “collectionnés” et analysés par l'ufologue américain Derrel Sims, qui en possède une trentaine... L'origine ou la fonction de ces objets demeure mystérieuse mais agiraient au niveau moléculaire selon Sims.

Au cours de leur expérience, les témoins tiennent parfois un discours messianique et se transforment comme le dit avec justesse le psychologue Leo Sprinkle, en “citoyens du Cosmos”. Ces enlevés discourent de cataclysmes qui ravageront la Terre si nous ne la préservons pas, de prophéties ou d'évènements, mais qui ne se réalisent jamais. Pire, certains prétendent qu'on les a démembrés, qu'on leur a retiré le cerveau puis tout remis en place et même guéris de maladies incurables...

Il va sans dire que tous ces cas pour le moins étonnants sont considérés comme des canulars par la majorité des scientifiques rationnels.

Abductions célèbres

Pour vous donner une idée du type d'évènement pouvant survenir lors des enlèvements, voici une liste de quelques autres cas célèbres survenus après le cas du couple Hill :

- Ann Francis, 2004, New Jersey : enlèvement, aurait vu des humains dans un vaisseau travaillant avec des aliens ainsi qu’un camp d’entraînement dans un lieu désertique

- Petra Heller et Amy Rylance, 1997, Australie : enlèvement par un rayon de lumière tronqué, revenues déshydratées et très nerveuses

- Christina C., Killeen, 1994, Texas : enlèvement de son enfant, retrouvé avec un implant ou quelque chose sous la peau qui disparut dans les chairs

- Kelly Cahill, 1993, Australie : contrôle de sa pensée, trou de mémoire d’une heure

- Linda Napolitano-Cortile, 1989, Manhattan : enlèvement par des petits êtres gris

- John Salter, 1988, Route 61 vers les états du Sud : enlèvement, examen médical, message bienveillant

- Edward Walters, 1988, Floride : fut témoin de 19 observations alléguées d’OVNI avant d’être enlevé durant 1h15, hématomes sur la tête

- Kathie Davis, 1983, Indiana : examen gynécologique, blessures aux jambes, zone brûlée dans le jardin

- Franck Fontaine, 1979, Cergy-Pontoise, France : enlèvement durant une semaine, trou de mémoire

- Caporal Valdez, 1977 : vieillissement de 5 jours pour 15 minutes de temps réel.

- Travis Walton, 1975, Arizona : enlèvement durant 5 jours, hématomes sur la tête

- Couple Avis, 1975, Essex, Angleterre : expériences médicales, trou de mémoire de 3 heures

- Carl Higdon, 1974, Wyoming : enlèvement durant plusieurs heures, guérison "miraculeuse" (voir page 1)

- Judy Doraty, 1973, Texas : enlèvement, une vache fut mutilée

- Michael Lapp et Janet Cornell (Buff Ledge Camp), 1969, Vermont : enlèvement, examen médical dans le but “de rendre vie à d’autres mondes”

- Betty Andreasson, 1967, Massachusetts : examen médical, message à l'intention de l'humanité

- Sid Patrick, 1965, Californie : vol de 250 km en soucoupe volante avec des êtres parlant anglais et habitant sur une planète cachée derrière le Soleil, expérience spirituelle.

La plupart, à de rares exceptions sont vraisemblablement des mystificateurs. Ainsi que nous le répéterons encore, il y a un pas de l'inexpliqué à l'OVNI, et un bond de sept lieues de l'OVNI à l'engin spatial habité par des chirurgiens.

Pourtant, ainsi que me le confirma David M. Jacobs, professeur d'histoire émérite de l'Université de Temple, responsable du centre ICAR et auteur de "The Threat", un ouvrage consacré aux abductions, il n'y a pas une semaine durant laquelle on ne relate un enlèvement par des extraterrestres... Faut-il en conclure que toutes les personnes victimes d'abductions présentent des troubles mentaux, qu'elles sont folles, illuminées ou victimes d'hallucinations ? Nous allons voir que la situation est plus complexe qu'elle ne semble mais vu qu'il existe des cas inexpliqués avec notamment des rémissions de maladie, bien malin celui qui pourrait l'affirmer.

Si on en croit les personnes prétendant avoir été kidnappées par les aliens, ces créatures ne sont pas amicales et réaliseraient des expériences, y compris sexuelles sur les cobayes humains. Documents T.Lombry.

Du reste, pour être l'avocat du diable, si on exclut les enlèvements suivis d'une guérison qui pourrait expliquer l'empathie de la victime envers ces aliens, il est étonnant et même anachronique qu'aucune victime d'enlèvement n'ait porté de griefs ou se soit mise en colère contre l'agression voire le viol qu'elle a subi. Même si quelques victimes en reviennent très nerveuses ou parfois choquées, par la suite la plupart des témoins gardent le sourire, en parle comme d'une évolution ou d'une mutation vers un mieux être, un peu à l'image des expériences de mort rapprochée (NDE). Tout aussi énigmatique, la quasi totalité des enlèvements ont lieu aux Etats-Unis. On n'a enregistré que quelques cas en Europe, au Brésil, en Australie, mais bien isolés. Quant à la Russie et l'Asie nous manquons cruellement de données.

Enfin, plus récemment on peut citer les voyageurs spatio-temporels comme William Taylor et beaucoup d'autres victimes de l'effet Mandela. Taylor prétend avoir vu des cyborgs immortels en l'an 8973. Bryant Johnson est venu de l'année 2048 nous avertir que des extraterrestres arriveraient bientôt. Noah, qui normalement vit en 2030 porte un implant qui lui permet en principe de faire des sauts temporels. Clara s'est battue contre des robots en 3780 et est revenue à son époque grâce à... un microprocesseur Intel. Un homme est remonté de 60 millions d'années et vit des dinosaures. Il existe des dizaines de cas de ce genre. On y reviendra.

La position des scientifiques et des psychiatres

Les cas d'enlèvement intéressent évidemment la communauté scientifique, notamment les psychologues et les psychiatres. Le public a tendance à considérer que ce "cautionnement" implicite signifie que le phénomène des abductions est réel et que les extraterrestres sont parmi nous ou nous enlèvent réellement dans un dessein digne des meilleurs films d'épouvantes. Or faire de la recherche sur le terrain ou interroger les témoins ne signifie pas qu'on reconnaît la réalité du phénomène. On cherche justement à confirmer ou infirmer cette hypothèse, c'est tout le contraire.

Le psychologue Richard J. McNally de l'Université d'Harvard ne croit pas que des gens furent enlevés par des extraterrestres. Il pense plutôt qu'ils ont fait un rêve éveillé ou un rêve lucide. Mais cette théorie n'explique pas tous les cas d'enlèvement. Photo prise par Jon Chase vers 2003.

Tout chercheur respectant la démarche scientifique ne cautionne donc pas la thèse extraterrestre ni même les enlèvements a priori et ne cherche pas à confirmer leur présence dans l'environnement terrestre. Le but de sa démarche vise uniquement à réunir les indices appuyant l'une ou l'autre hypothèse. Ce n'est qu'après avoir échafaudé une théorie à partir de ces indices et d'éventuelles observations qu'il pourra essayer de valider sa théorie en la soumettant au verdict des faits réels (observations ou prédictions vérifiables), mais jamais l'inverse.

Or en traitant des données empiriques comme des témoignages sans autre preuve que la bonne foi des témoins, le scientifique s'écarte déjà des conditions contrôlées d'expériences qui prévalent en sciences et doit s'adjoindre de nouveaux moyens de contrôles pour essayer d'objectiver l'information. Mais puisque les règles ou les méthodes parfois utilisées sont elles-mêmes discutables, leurs conclusions sont tout aussi biaisées que leurs protocoles d'études. C'est notamment le cas des interrogatoires sous "détecteur de mensonge" (le polygraphe) ou des régressions sous hypnose dont la réalité des comptes-rendus pose plus de questions qu'elle n'en résout. Ces données sensibles ne sont jamais fiables comme le sont des chiffres, abstraits et objectifs, et les conclusions auxquelles on peut aboutir souffrent forcément d'une interprétation qui n'a pas sa place en science. De plus, on a démontré qu'une personne entraînée peut tromper un polygraphe et lui mentir sans être détectée.

Le principal objectif de ces techniques psychiatriques vise à évaluer la crédibilité du témoin. Leur intérêt est de pouvoir en principe préciser le déroulement et les détails d'évènements refoulés ou oubliés, de détecter éventuellement les incohérences, les supercheries, bref les éventuels mensonges du témoin. Mais en aucun cas, ces techniques ne permettent de certifier que le témoin a réellement vécu ce qu'il raconte.

Dans un autre domaine, chacun sait que tous les médicaments ont des effets secondaires et que les plus puissantes drogues peuvent déclencher des hallucinations plus vraies que nature. Pour certains malades en soins palliatifs par exemple, les "anges" et les "éléphants roses" sont aussi réels que les proches qui leur rendent visite. Quand ils écoutent le récit des témoins, les enquêteurs doivent donc pouvoir distinguer la part imaginaire de la réalité. Or nous savons tous ne fut-ce qu'à travers les rêves ou les jeux virtuels immersifs que c'est parfois quasiment impossible tant les émotions produites par le cerveau sont réelles et donnent l'impression de se rapporter à des faits concrets.

Mais tout bon scientifique ne peut pas mettre sur le dos d'une hallucination ou d'un simple mensonge tous les cas d'enlèvement par des extraterrestres car nous avons vu qu'il existe des cas rédhibitoires à toute explication rationelle comme l'aventure du couple Hill et celle de Carl Higdon (voir page 1) qui devraient inciter la communauté scientifique à se pencher objectivement sur le problème des abductions.

Le professeur d'histoire David M. Jacobs de l'Université de Temple est favorable à la thèse des enlèvements par des extraterrestres. Photo prise en 2021. Document D.R.

Au vu de ces récits, David Jacobs précité pense réellement que la Terre est envahie par des aliens et que ces derniers réalisent de telles expériences médicales depuis des décennies. Dans son esprit, les aliens sont obligés de guérir leurs captifs s'ils veulent mener à bien leurs expériences génétiques... Voilà bien des idées préconçues et pseudoscientifiques !

Malgré son PhD et le fait qu'il ait réalisé plus de 900 régressions hypnotiques en près de 40 ans d'étude du phénomène, le discours de David Jacobs ne convainc pas ses sceptiques confrères scientifiques, que du contraire. Déjà l'époque, l'exobiologiste Carl Sagan pourtant défenseur d'une vie extraterrestre, critiquait à juste titre les thèses farfelues de David Jacobs.

David Jacobs prétend "être aussi objectif et disponible que possible", "être fervent défenseur d'une méthode de recherche strictement scientifique et éthique" (dixit les arguments présentés sur son site web). Ses conclusions n'en sont pas moins posées a priori, sans la moindre preuve que le témoignage empirique des témoins et de soi-disant cicatrices ou "implants" ! Il frise même le ridicule en posant ses théories avant les faits : les aliens sont parmi nous, ils nous enlèvent et nous manipulent, reste aux scientifiques à expliquer cette réalité, car lui s'en décharge !

Malheureusement, aucun argument scientifique ne confirme de telles présomptions ou plutôt si, les explications des neurobiologistes et des psychiatres. En fait aucun indice, ni physique, ni psychique n'est assez convaincant pour convaincre la communauté scientifique qui reste très prudente en cette matière. Car si Jacobs "croit aux aliens", libre à lui, mais qu'il explique alors comment ils sont apparus, seraient parvenus sur Terre et auraient réussi une hybridation ou une fécondation humain-alien viable alors que nous savons que même dame Nature n'y parvient pas lorsque par erreur elle féconde des espèces génétiquement incompatibles... A évoquer la thèse extraterrestre à défaut de pouvoir expliquer intelligemment les récits les plus extravagants, on finit par perdre le sens des réalités et toute crédibilité !

Et cette conclusion ne s'applique pas seulement aux publications de David Jacobs mais à beaucoup d'autres rédacteurs de sites Internet et de pages sur les réseaux sociaux pour ne citer que Facebook discutant d'ufologie et d'aliens qui répandent sous le couvert d'un vocabulaire pseudoscientifique leur ignorance en la matière.

Contrairement à l'opinion générale, le psychiatre américain John Mack de la faculté de médecine de l’Université d’Harvard pense que les enlevés ne sont pas des malades mentaux, et estime qu' "aucune explication psychologique ou psychiatrique" ne peut étayer leurs expériences. Malheureusement ses propos lui ont valu d'être dans le collimateur de ses collègues un peu plus rationnels.

Les rêves lucides et la paralysie du sommeil

Les études sur le sujet sont tellement rares qu'elles méritent d'être présentées. Depuis la fin des années 1980, plusieurs psychologues ont étudié la paralysie du sommeil (état hypnagogique et hypnopompique) et sa relation avec les abductions. En effet, pendant leur sommeil, certaines victimes d'abductions font état d'une paralysie qui se matérialise comme une oppression, un poids sur la poitrine, associée à un blocage temporaire des membres. Cet état est associé à un sentiment d'anxiété ou de terreur, une sensibilité à l'environnement (la victime entend les bruits de l'environnement, elle est capable de sentir les odeurs ou est sensible à la pression mécanique sur ses membres, et s'en souvient si on la réveille), la victime éprouve des difficultés pour respirer ou a l'impression de suffoquer, elle ressent une distorsion du temps, des pulsions sexuelles, etc. Cet état serait propice à des hallucinations durant les phases de réveil nocturne et se déclencherait lorsque les ondes alpha sont abondantes (les ondes alpha sont émises entre 8 et 12 Hz et sont caractéristiques d'un sujet ayant les yeux fermés, éveillé mais détendu ou en méditation).

Les personnes qui prétendent avoir été enlevées par des aliens et les expériences que certaines ont vécu pendant leur enlèvement seraient en réalité l'interprétation d'un rêve lucide. Documents T.Lombry.

Les études de la Dr Susan Blackmore

En 1998, la psychologue Susan Blackmore publia une étude importante dans le webzine "Skeptical Inquirer", intitulée "Abduction by Aliens or Sleep Paralysis ?". Blackmore réalisa son étude suite à un sondage Roper publié en 1992 qui montra que près de quatre millions d'Américains prétendaient avoir été enlevés par des extraterrestres. L'organisation Roper proposa en complément un service permettant d'ajouter d'autres questions aux principaux sondages. Cette partie supplémentaire de l'enquête fut conçue et analysée par Budd Hopkins et David Jacobs, experts auto-proclamés en matière d'OVNI. Un échantillon représentatif d'adultes reçut une carte répertoriant onze expériences et ils furent invité à indiquer à quelle fréquence chacune d'entre elles leur était arrivée. Les cinq principaux "indicateurs" étaient les suivants :

- Se réveiller paralysé avec la sensation d'une personne ou d'une présence étrange ou de quelque chose d'autre dans la pièce

- Sentiment que vous voliez réellement dans les airs même si vous ne saviez pas pourquoi ni comment

- Vivre une période d'une heure ou plus, au cours de laquelle vous étiez apparemment perdu, mais vous ne pouviez pas vous rappeler pourquoi ni où vous étiez

- Voir des lumières ou des boules de lumière inhabituelles dans une pièce sans savoir ce qui les provoquait ni d'où elles provenaient

- Trouver des cicatrices déroutantes sur votre corps et ni vous ni personne d'autre ne vous souvenez comment vous les avez faites ou où vous les avez faites

Répondre "oui" à au moins quatre des cinq questions était considéré comme une preuve solide d’un enlèvement par des extraterrestres.

Sur les 5947 personnes interrogées, 2% ont rapporté quatre ou cinq de ces indicateurs. Puisque la population représentée par l’échantillon était de 185 millions, cela signifie que 3.7 millions de personnes prétendaient avoir été enlevées par des extraterrestres.

Les étude du Dr Simon J. Sherwood

A la même époque, le Dr Simon J. Sherwood aujourd'hui à l'Université de Derby confirma les études cliniques américaines et japonaises selon lesquelles la paralysie du sommeil pourrait occasionnellement être influencée par des processus anormaux (il cite notamment des perceptions extrasensorielles par exemple) ou, plus souvent, faciliter des expériences qu'il qualifie d'"anormales".

Document T.Lombry.

D'anciennes chroniques occidentales et orientales (chinoise notamment) décrivent la paralysie du sommeil et associe ses manifestations à des hallucinations : les victimes avaient l'impression de voir une sorcière assise sur leur poitrine, elles voyaient un cyclope, un monstre, etc, au moment de leur réveil nocturne.

De nos jours quand les victimes se réveillent en pleine paralysie du sommeil, elles matérialisent également leur rêve sous une forme qui dépend de leur culture mais généralement sous la forme d'extraterrestre. Ceci n'est pas surprenant puisque les petits hommes verts ou gris font partie de notre culture depuis plus d'un siècle. A leur réveil durant cet état anormal, certains personnes ont l'impression d'être surveillées par les personnages qu'elles matérialisent, d'autres se sentent soulever de leur lit où ont l'impression d'être enlevées par des extraterrestres, mais tous ces symptômes ne sont en fait que des hallucinations.

Selon le Dr Sherwood il semble donc possible que les caractéristiques des états hypnagogiques/hypnopompiques facilitent la confusion éventuelle entre la réalité et l'imagination dans certains cas.

Depuis les années 1960 on sait que la paralysie du sommeil dure entre 2 et 70 minutes. Durant notre vie, cet état se produirait chez 40 à 50% de la population. Mais puisqu'elle est associée aux rêves, nous ne nous en souvenons pas à notre réveil.

Non seulement cette théorie est validée par des médecins mais elle explique pourquoi des milliers sinon des millions de personnes à travers le monde semblent avoir été enlevées par des extraterrestres. Elle se fonde sur des cas cliniques et à ce titre elle mérite d'être approfondie ne fut-ce que pour essayer de comprendre les raisons qui déclenchent cette paralysie durant le sommeil et éventuellement pour trouver un remède pour l'empêcher de se produire et avec elle les hallucinations. Mais a priori, faisant partie des processus liés au sommeil et aux rêves, il semble vain de vouloir changer la nature.

Rappelons qu'en 2020, le webzine "Live Science" publia un article sur la paralysie du sommeil et cite des références scientifiques. Un article de vulgarisation décrivant l'étude de Blackmore et critiquant d'autres auteurs (Hopkins, Jacobs et Mack) fut également publiée par le psychologue, sociologue et avocat J.Randal Montgomery dans le webzine "Skeptic" en 2022.

Nouvelle étude

Dans un article intitulé "Emulating alien and UFO encounters in REM sleep" publié dans l'"International Journal of Dream Research" en 2021, Michael Raduga, Andrey Shashkov et Zhanna Zhunusova du Centre de Recherche Phase de Moscou, ont étudié les comptes-rendus des notifications d'OVNI y compris les cas d'enlèvements que les auteurs rassemblent sous l'acronyme "AUE" (Alien and UFO Encounters).

Selon les auteurs, "dans certains cas ces phénomènes pourraient être liés à des états de sommeil paradoxal dissociatifs, comme les rêves lucides (LD), la paralysie du sommeil (SP) et les expériences extra-corporelles (OBE)."

Résumé des résultats de l'expérience russe sur les rêves lucides. Document M.Raduga et al. (2021).

Dans cette nouvelle étude les chercheurs se sont concentrés sur l'hypothèse que si certains des AUE sont en effet les produits du sommeil paradoxal ou sommeil REM (Rapid Eye Movement), une phase où l'activité cérébrale est proche de l'état d'éveil et caractérisée par les rêves (cf. le sommeil), alors ils pourraient être délibérément étudiés et déclenchés par les psychologues familiarisés avec les rêves lucides. Selon les auteurs, cette expérience pourrait aider à expliquer le mystère des AUE.

Pour vérifier leur hypothèse, les chercheurs ont demandé à un groupe de 152 volontaires d'essayer de reproduire les AUE à travers des rêves lucides. Les volontaires ont fait ces tentatives à domicile et leurs rapports ont été vérifiés et analysés par les chercheurs. Parmi les volontaires, 114 soit 75% ont pu ressentir des AUE après une ou plusieurs tentatives.

Les résultats de cette expérience présentés à droite sont inattendus et surprenants. Selon les chercheurs, "Les résultats indiquent que 61% des participants ont rencontré des créatures ressemblant à des extraterrestres, 28% ont rencontré des OVNI et 24% ont éprouvé de la peur ou une paralysie du sommeil. Concernant les cas réussis, 20% étaient proches de la réalité en termes d'absence d'évènements oniriques paradoxaux."

Les chercheurs concluent que "Les AUE peuvent être émulés volontairement et peuvent être perçus comme étant très proches de la réalité. En théorie, des personnes aléatoires pourraient rencontrer spontanément des AUE pendant le sommeil paradoxal et confondre les évènements avec la réalité. Cette étude permet d'expliquer au moins certains AUE qui surviennent à l'heure du coucher. Cette étude peut être utilisée pour examiner - et même imiter - d'autres [faits] paranormaux, religieux, ou des rencontres mystiques, nous aidant ainsi à mieux comprendre notre culture et le cerveau humain."

Un lecteur critique peut toutefois reprocher aux auteurs de ne pas avoir évalué l'état mental des volontaires avant l'expérience ni leur niveau de sens critique vis-à-vis du problème OVNI. En effet, pour prendre deux cas extrêmes, il est plus probable que certaines personnes atteintes de troubles neurologiques ou consommant des drogues aient des hallucinations et qu'un amateur d'ufologie rêve de soucoupes volantes et voit des petits hommes verts partout. De plus, la cohorte de participants est trop faible pour établir des moyennes statistiques fiables. Ceci dit, malgré ces biais possibles et ces limitations, les résultats de cette étude vont dans le même sens que les travaux antérieurs.

Une autre expérience renforce cette théorie. Chacun - disons les personnes présentant une bonne santé mentale pour ne pas introduire de biais - a au moins fait une fois dans sa vie ou régulièrement l'expérience d'un rêve qu'il parvient à contrôler, à forcer l'évolution voire y introduire un personnage, jusqu'à décider s'il reste dans son rêve ou se réveille. En fait, il s'agit d'un rêve lucide qui se termine généralement par le réveil soit en pleine nuit soit à l'heure de se lever. A moins de noter immédiatement les détails du rêve, en général on ne s'en souvient pas ou très peu de temps (quelques dizaines de secondes). En revanche, le fait de se recoucher et de se rendormir peut réactiver ce rêve (même une demi-heure plus tard), prouvant soit qu'il a bien été mémorisé soit que la personne peut déclencher des rêves lucides sur demande.

Maintenant imaginons une personne particulièrement émotive ou présentant un trouble mental parmi d'autres symptômes d'ordre psychiatrique. Influencée par les médias et la science-fiction, elle pourra plus facilement placer des personnages étranges ou extraterrestres dans ses rêves lucides et être convaincue de les avoir physiquement rencontrés, y compris d'avoir voyagé.

Bien entendu la théorie du rêve lucide dont la paralysie du sommeil n'explique pas les cicatrices ou les implants apparus chez certains prétendus enlevés ni les cas de rémission de maladie après un enlèvement, ce qui fait dire aux victimes d'enlèvement que cette théorie n'explique rien du tout... Libre à elles de croire qu'elles ont été enlevées par des petits hommes verts ou gris chirurgiens mais il leur manque malgré tout l'essentiel : nous apporter la preuve de ce qu'elles ont vécu. Dans le doute, ce qu'elles auraient vécu reste sous caution et ne fait pas avancer le débat.

En résumé, si une partie du voile semble levée, faute de preuve le mystère des enlèvements demeure.

Dernier chapitre

Enigme ou canular finalement ?

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