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Bonnes nouvelles du JWST (James Webb Space Telescope)
Huitzilopochtli replied to jackbauer 2's topic in General Astronomy
Bonsoir, Du panache "enceladien" dont il est question un peu plus haut, les explications détaillées du Doc Eric Simon : https://www.ca-se-passe-la-haut.fr/2023/06/le-panache-deau-de-encelade-analyse-par.html -
Bonjour, Faisant suite au post précédent, pour la même information sur les rapports isotopiques du carbone martien, article publié sur le site de l'ESA : https://www.esa.int/Science_Exploration/Human_and_Robotic_Exploration/Exploration/ExoMars/Unusual_carbon_balance_at_Mars_explained_by_sunlight_finds_ExoMars L' ExoMars Trace Gas Orbiter (TGO nous donne une meilleure image de la formation de la matière contenant du carbone sur la planète rouge et aide à clarifier une découverte surprenante faite par le rover Curiosity l'année dernière. Les observations du TGO montrent qu'un processus en jeu dans l'atmosphère de Mars - où les molécules de dioxyde de carbone sont dissociées par la lumière du soleil et forment du monoxyde de carbone contenant moins de 13C que prévu. La découverte est cohérente avec l'idée la combinaison d'actions de la lumière solaire et de chimie complexe a donné naissance aux composés à base de carbone ("matière organique") , plutôt que la vie, que nous trouvons sur la surface martienne. Représentation artistique d'ExoMars Trace Gas Orbiter Etude du carbone martien : L'atmosphère de Mars contient à la fois du carbone léger (le carbone 12, qui représente la grande majorité du carbone dans le système solaire) et du carbone lourd (l'isotope du carbone 13 : un atome de carbone 12 avec un neutron supplémentaire). La mesure des quantités relatives de ces isotopes peut en dire long sur le passé et le présent d'un environnement. De nombreux processus, à court et à long terme, affectent ce rapport, en particuliers la façon dont les substances sont dissociées par la lumière du soleil, comment elles s'échappent dans l'espace depuis les couches supérieures d'une atmosphère, comment elles se condensent ou se transforment en gaz et, ce qui est passionnant, comment elles sont produites et utilisées par les formes de vie. "Mesurer le rapport isotopique du carbone dans le monoxyde de carbone est un moyen important pour comprendre d'où vient la matière organique d'une planète et de mieux comprendre l'histoire de l'habitabilité de Mars", nous dit Shohei Aoki (Université de Tokyo et de l'Institut royal belge d'aéronomie spatiale) et auteur principal d'un nouvel article publié dans le Planetary Science Journal . " En 2021 , TGO a cartographié le rapport entre l'hydrogène et l'hydrogène dit "lourd" dans la vapeur d'eau atmosphérique martienne pour retracer l'histoire et l'évolution de l'eau de la planète. Nous avons désormais appliqué la même approche au carbone du monoxyde de carbone atmosphérique de Mars, chose que nous n'avons pu faire que grâce à la sensibilité exceptionnelle de TGO et à sa capacité à d' identifier de nombreuses molécules différentes. Shohei et ses collègues ont analysé les données recueillies pendant huit orbites de TGO en mars-avril 2022 avec l'instrument NOMAD (Nadir and Occultation for MArs Discovery) de la mission Européenne . NOMAD a observé les rayons du Soleil traversant l'atmosphère de Mars, perspective qui a révélé les quantités, la nature et la teneur en carbone des gaz présents. Les nouvelles mesures du carbone aident à clarifier une découverte inattendue du rover Curiosity, l'année dernière. Une cause chimique : Plusieurs des gisements vieux de 3,5 milliards d'années échantillonnés par Curiosity sur son site d'atterrissage, Gale Crater, contenaient des quantités étonnamment faibles de 13C. Les chercheurs ont suggéré quelques causes possibles, allant de nuages de poussière interstellaires que croiseraient périodiquement la planète, voire d' anciens microbes qui produiraient du méthane. Sur Terre, l'épuisement du 13C signale souvent la vie, car plusieurs processus biologiques utilisent préférentiellement des isotopes plus légers du carbone. "Tout phénomène sur Mars pouvant être causé par la vie est cause de grande excitation, mais nos découvertes pointeraient dans une direction différente", confie le co-auteur Yuichiro Ueno de Tokyo Tech. Université. " Nous avons constaté que la cause de l'appauvrissement en carbone lourd observé à la fois dans le monoxyde de carbone atmosphérique de Mars et dans le cratère Gale pourrait être chimique." Les molécules de dioxyde de carbone dans l'atmosphère de Mars interagissent avec la lumière du soleil et se dissocient pour former du monoxyde de carbone qui est appauvri en 13C. C'est une chose que nous voyons également se produire dans l'atmosphère terrestre. Les chercheurs ont modélisé comment ce processus affecterait le monoxyde de carbone de Mars, et leurs résultats correspondent à ce qui a été réellement observé par NOMAD. Ces calculs sont présentés dans un article complémentaire de Yoshida et al., également publié dans le Planetary Science Journal . Comment des matériaux contenant du carbone peuvent être créés sur Mars. Les résultats sont cohérents avec l'idée que l'atmosphère du début de Mars était riche en monoxyde de carbone, et que ce gaz était responsable de la formation de la matière organique vue à la surface de la planète. L'utilisation des rapports isotopiques est une manière largement applicable d'exploration de l'Univers ; nous pouvons étudier des corps à travers le système solaire et le cosmos, comme les exoplanètes, de cette manière pour mieux comprendre leurs histoires et leurs propriétés. « Les deux instruments de recherche de gaz de TGO, NOMAD et Atmospheric Chemistry Suite (ACS), font un excellent travail de cartographie des rapports isotopiques dans l'atmosphère de Mars », déclare Colin Wilson, scientifique du projet ExoMars Trace Gas Orbiter de l'ESA. « La véritable force des observations de TGO est que nous avons plusieurs façons de mesurer la même chose. Nous mesurons les isotopes du carbone dans différentes molécules en utilisant simultanément NOMAD et ACS mais de façon indépendante. En fait, les résultats rapportés ici par NOMAD concordent avec les observations complémentaires et la modélisation des isotopes du CO par une autre équipe utilisant ACS, également publiée ce mois-ci. Cela nous donne donc beaucoup de confiance dans les résultats. Les découvertes de Shohei et de ses collègues mettent en évidence la nature collaborative et complémentaire de nos missions d'exploration du système solaire. Par exemple, les résultats de TGO aideront les scientifiques à interpréter les résultats de la prochaine mission japonaise Martian Moon eXploration (MMX), qui renverra des échantillons de la petite lune martienne, Phobos. « En combinant les observations de plusieurs missions, nous révélerons de nouveaux détails sur l'histoire de Mars », ajoute Colin. « Sur la surface martienne, le futur rover Rosalind Franklin de l'ESA (?!?!.........) nous aidera à comprendre la surface et la matière organique de la planète avec des capacités de forage et un laboratoire scientifique sans comparaison avec toute autre mission en développement. Nous serons en mesure de creuser plus profondément la surface martienne que ce qui avait été fait auparavant. Articles scientifiques de références : "Faible teneur du 13C du CO dans l'atmosphère de Mars suggéré par ExoMars-TGO/NOMAD" par Aoki et al. est publié dans le Planetary Science Journal. Cette recherche utilise principalement les données de l'instrument belge NOMAD. https://iopscience.iop.org/article/10.3847/PSJ/acd32f La modélisation et les observations sont étayées par des résultats présentés dans un document d'accompagnement : "Forte déplétion de 13C du CO induite par la photolyse du CO2 dans l'atmosphère martienne calculée par un modèle photochimique" par Yoshida et al. Cet article est publié dans le Planetary Science Journal ( https://dx.doi.org/10.3847/PSJ/acc030 ). Et sont cohérents avec les observations complémentaires et la modélisation des isotopes du CO par une équipe utilisant ACS : "La photochimie sur Mars réduit l'abondance des isotopes lourds dans le CO2 atmosphérique et leur efficacité d'échappement vers l'espace" par Juan Alday et al. Cet article est publié dans Nature Astronomy ( https://www.nature.com/articles/s41550-023-01974-2 ) .
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Proposé par Olivier de Goursac sur UMSF, le pano 3D du cratère Belva , j'en connais au moins un qui va apprécier... Usage de la loupe intégrée recommandé.
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Bonnes nouvelles du JWST (James Webb Space Telescope)
Huitzilopochtli replied to jackbauer 2's topic in General Astronomy
En l'occurrence, les comparaisons par distances géographiques utilisées ne parlerons vraiment qu'à ceux qui les auront couvertes à pied. Et le mien, historique, en fin de post, ne fût point déclamer après que le Roi ait englouti une marmite de cassoulet, comme l'affirmait ironiquement un survivant de la bataille d'Ivry. -
Bonnes nouvelles du JWST (James Webb Space Telescope)
Huitzilopochtli replied to jackbauer 2's topic in General Astronomy
Salut, Sur le site de l'ESA, l'article du panache d'Encelade, publié à l'origine sur celui de la NASA, a été revu et corrigé à la sauce européenne. J'ai trouvé extrêmement amusant la traduction qui est faite du passage : " Un panache de vapeur d'eau provenant de la petite lune de Saturne, Encelade, s'étendant sur plus de 9 600 km presque la distance entre Los Angeles et Buenos Aires, a été détecté..." Ce qui donne dans la nouvelle version ESA : " Un panache de vapeur d'eau provenant de la lune Encelade de Saturne, (Virgule ajoutée à l'instigation de Daniel B ) s'étendant sur plus de 9600 kilomètres, suffisamment long pour s'étendre à travers le continent eurasien de l'Irlande au Japon, a été détecté..." Je dois avouer que je trouve souvent que, dans les récits de missions que fait l'Agence spatiale américaine, les hypotiposes allégoriques et néanmoins paraboliques dont elle nous gratifie à foison, ont le chic de m'agacer. Il m'arrive assez fréquemment, dans mes traductions automatiques corrigées (dite outre atlantique "interprétation textuelle robotisée à modifications humaines pour langages désynchronisés et semblable au travaux de Champollion sur les signes hiéroglyphiques de l'Egypte ancienne" ) de les supprimer purement et simplement. Pour terminer sur une note positive (tout en restant légèrement sarcastique), la transcription ESA nous fait utilement la conversion de " 79 gallons par seconde ", ce qui nous donne en unité pour nous autres, plus compréhensible, "300 litres par seconde" du flux de vapeur d'eau du panache enceladien... pareil à celui, blanc, de notre bon roi Henri IV. https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Webb/Webb_maps_surprisingly_large_plume_jetting_from_Saturn_s_moon_Enceladus -
Bonnes nouvelles du JWST (James Webb Space Telescope)
Huitzilopochtli replied to jackbauer 2's topic in General Astronomy
Merci simaski . Traduction du lien dans Twitter : Bonsoir, Le JWST détecte un énorme panache jaillissant d'Encelade https://www.nasa.gov/feature/goddard/2023/webb-maps-surprisingly-large-plume-jetting-from-saturn-s-moon-enceladus Un panache de vapeur d'eau provenant de la petite lune de Saturne, Encelade, s'étendant sur plus de 9 600 km presque la distance entre Los Angeles et Buenos Aires, a été détecté par des chercheurs utilisant le télescope spatial James Webb. Non seulement c'est la première fois qu'une telle émission d'eau est observée sur une distance aussi vaste, mais le JWST donne également aux scientifiques un aperçu direct, pour la première fois, de la façon dont cette émission alimente l'approvisionnement en eau de l'ensemble du système de Saturne et ses anneaux. Encelade, un monde océanique ayant environ 4% de la taille de la Terre, avec un diamètre approximatif de 500 km est sans doute l'une des cibles scientifiques les plus excitantes dans le système solaire pour l'exobiologie. Entre sa croûte extérieure glacée et son noyau rocheux se trouve un océan d'eau salée. Les cryovolcans ressemblant à des geysers crachent des jets de particules de glace, de vapeur d'eau et de matières organiques hors des crevasses marquant la surface de la lune (région polaire australe), appelées de manière informelle «rayures de tigre». Auparavant, les observatoires avaient cartographié des jets à des centaines de kilomètres de la surface de la lune, mais la sensibilité remarquable du Webb révèle cet évènement inédit. Dans cette image, le télescope spatial James Webb révèle un panache de vapeur d'eau jaillissant du pôle sud de la lune Encelade, s'étendant sur 20 fois la taille de la lune elle-même. L'encart, une image de l'orbiteur Cassini, met l'accent sur la petite taille d'Encelade dans l'image du Webb par rapport au panache d'eau. Crédits : NASA, ESA, CSA, STScI et G. Villanueva (Centre de vol spatial Goddard de la NASA). Traitement d'image : A. Pagan (STScI). "Quand je regardais les données, au début, je pensais que je devais me tromper. C'était tellement surprenant de détecter un panache d'eau de plus de 20 fois la taille de la lune », déclare l'auteur principal Geronimo Villanueva du Goddard Space Flight Center. "Le panache d'eau s'étend bien au-delà de sa zone d'origine au pôle sud." La longueur du panache n'était pas la seule caractéristique qui intriguait les chercheurs. La vitesse à laquelle la vapeur d'eau jaillit, environ 79 gallons par seconde (je compte sur vous pour faire la conversion ), est également particulièrement impressionnante. À ce rythme, vous pourriez remplir une piscine de taille olympique en quelques heures seulement. En comparaison, le faire avec un tuyau d'arrosage sur Terre prendrait plus de 2 semaines (Ouais, ça donne une idée ). L'orbiteur Cassini a passé plus d'une décennie à explorer le système saturnien, et a non seulement imagé les panaches d'Encelade pour la première fois, mais les a survolés directement et a échantillonné de quoi ils étaient constitués. Alors que la position de Cassini au sein du système saturnien a fourni des informations inestimables sur ce satellite , le point de vue unique du télescope Webb depuis le point de Lagrange 2 Soleil-Terre à un million de km de notre planète, ainsi que la remarquable sensibilité de son unité de champ intégrale de NIRSpec (Near-Infrared Spectrograph ) Instrument, nous offre une nouvelle perspective. « L'orbite d'Encelade autour de Saturne est couverte relativement rapidement, à peine 33 heures. Alors qu'elle tourne autour de la géante gazeuse, les panaches d'Encelade ejectent de l'eau, laissant un halo en forme de donut dans son sillage », explique Villanueva. "Dans les observations du Webb, non seulement ce panache était énorme, mais il disperse de l'eau absolument partout." Ce donut d'eau dispersée qui est apparu, décrit comme un tore, est co-localisé avec l'anneau E, le plus extérieur et le plus large de Saturne. Les observations démontrent directement comment les panaches de vapeur d'eau alimentent le tore. En analysant ces données , les astronomes ont déterminé qu'environ 30 % de l'eau reste dans ce tore et que les 70 % restants s'échappent pour alimenter le reste du système saturnien. Dans les années à venir, le JWST servira d'outil d'observation principal pour Encelade, et ses découvertes aideront à la conception des futures missions qui chercheront à explorer son océan de subsurface, l'épaisseur de sa croûte de glace, et plus encore. Les instruments du télescope spatial James Webb de la NASA révèlent des détails sur la façon dont l'une des lunes de Saturne alimente en eau l'ensemble du système planétaire et ses anneaux. De nouvelles images de NIRSpec (Near-Infrared Spectrograph) ont imagé un panache de vapeur d'eau provenant du pôle sud d'Encelade, s'étendant sur plus de 20 fois la taille de la lune elle-même. L'unité de champ intégrale(IFU) de NIRSpec a également fourni des informations sur la façon dont l'eau d'Encelade alimente le reste de l'environnement spatial . Crédits : NASA, ESA, ASC, STScI, Leah Hustak (STScI) "À l'heure actuelle, le Webb fournit un moyen unique de mesurer directement l'évolution et les changements de l'eau au fil du temps à travers l'immense panache d'Encelade, et comme nous le voyons ici, nous ferons de nouvelles découvertes et en apprendrons davantage sur la composition de l'océan sous-jacent", ajoute le co-auteur Stefanie Milam du centre Goddard. "En raison de la couverture et de la sensibilité des longueurs d'onde du Webb, et de ce que nous avons appris des missions précédentes, nous avons une nouvelle fenêtre d'opportunité devant nous." Les observations d'Encelade par le JWST ont été réalisées dans le cadre du programme d'observation en temps garanti (GTO) 1250 . L'objectif initial de ce programme est de démontrer les capacités du télescope dans un domaine scientifique particulier et de préparer le terrain pour de futures études. "Ce programme était essentiellement une preuve des performances du JWST après de nombreuses années de développement, et il est tout simplement passionnant que toute cette science soit déjà sortie d'un temps d'observation assez court", affirme Heidi Hammel, scientifique interdisciplinaire du Webb et chef du programme GTO. Les résultats de l'équipe ont récemment été acceptés pour publication dans Nature Astronomy le 17 mai, et une pré-impression est disponible ici : https://psg.gsfc.nasa.gov/apps/Enceladus_JWST.pdf -
Bonsoir, Encore et toujours relayé par le Dr Eric Simon sur son Blog. L'anomalie du carbone-13 martien résolue par deux équipes de chercheurs ayant exploité différentes observations faites par la sonde TGO (trace Gaz Orbiter) ExoMars : https://www.ca-se-passe-la-haut.fr/2023/05/lanomalie-du-carbone-13-martien-resolue.html https://www.printfriendly.com/p/g/vTSpvD Ces études auraient un impact certain sur l'origine des molécules organiques trouvées sur la surface martienne, nous orientant vers leur nature abiotique...
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Bonsoir, Relayé par le Dr Eric Simon sur son Blog. L'anomalie du carbone-13 martien résolue par deux équipes de chercheurs ayant exploité différentes observations faites par la sonde TGO (trace Gaz Orbiter) ExoMars : https://www.ca-se-passe-la-haut.fr/2023/05/lanomalie-du-carbone-13-martien-resolue.html https://www.printfriendly.com/p/g/vTSpvD
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Bonjour, Cela faisait très longtemps que nous étions sans nouvelles d'Ingenuity. Cela en devenait assez préoccupant : https://mars.nasa.gov/technology/helicopter/status/466/hide-and-seek/ Une partie de cache-cache. Article écrit par Travis Brown, ingénieur en chef Ingenuity Mars Helicopter au Jet Propulsion Laboratory de la NASA Traduction automatique corrigée du lien : Avant même la fin de la phase de démonstration technologique d'Ingenuity (au tout début de l'aventure de Perseverance dans Jezero), l'hélicoptère avait montré qu'il pouvait exécuter une reconnaissance tactique et scientifique pour le rover. En pratique, cela n'a pas toujours été possible, mais Ingenuity a fait ses preuves à plusieurs reprises au cours de la mission. Comme mentionné dans un article précédent, l'équipe avait hâte de recommencer ce type d'opération alors que le rover effectuait la longue ascension du delta de Jezero. Le Vol 46 avait positionné Ingenuity en vue de la région scientifiquement importante de Tenby, mais un certain nombre de problèmes mineurs avaient retardé l'exécution du vol 47, permettant à Perseverance de rattraper l'hélicoptère. Cela empêchait tout vol de reconnaissance proche de Tenby, car cela aurait obliger Ingenuity à survoler le rover, risque inacceptable pour les deux engins. Au lieu de cela, l'équipe d'Ingenuity a tenté d'imager Tenby à distance alors qu'il se déplaçait plus loin dans le delta pendant son vol 47. Le champ de vision de la caméra Return to Earth (RTE) d'Ingenuity est dirigé en diagonale vers le bas, imageant un champ visuel relativement étroit en dessous de l'horizon. Ce champ de vision restreint permet à la caméra de prendre des images magnifiquement détaillées de la surface martienne, mais laisse peu de place à l'erreur de pointage. Étant donné que l'assiette de l'hélicoptère (lacet, tangage, roulis) fluctue naturellement, en réponse aux conditions de vol, les caractéristiques topographiques proches des limites de l'image planifiée sont souvent hors cadre. Les éléments éloignés sont invariablement proches de l'horizon, à la limite du bord de l'image, et donc difficiles à saisir de manière certaine. Cette difficulté s'est produite pendant le vol 47, les tentatives d'imagerie de reconnaissance de Tenby manquant de quelques degrés le secteur intéressant les pilotes du rover. Elles n'avaient malheureusement que peu de valeur pratique. Les circonstances étaient bien plus favorables pour le vol 48. Persévérance prévoyait de passer au moins deux semaines dans le secteur de Tenby, suivie d'une exploration de deux autres zones, juste à l'ouest : Castell Henllys et Foel Drygarn. Les scientifiques étaient naturellement impatients d'établir leur plan d'exploration du rover dans ces régions et ont demandé une reconnaissance aérienne de Castell Henllys à Ingenuity. La proximité relative du rover offrant une bonne capacité de communication et l'absence de souci de croiser le chemin du rover, le décor était planté pour un vol de reconnaissance idéal. Effectivement, le 48ème vol d'Ingenuity a fourni des images montrant parfaitement la zone visée, à une résolution bien meilleure de ce que nous avions auparavant. Toutes ces images ont été transmises vers la Terre et données aux planificateurs et aux scientifiques, deux semaines avant que Perseverance n'atteigne cette zone. Les chercheurs considéraient que l'imagerie aérienne du troisième domaine scientifique, Foel Drygarn, aurait d'une valeur minime, de sorte que l'on a choisi d'envoyer l'hélicoptère plus loin dans le delta, plutôt que d'effectuer des vols supplémentaires dans cette région. Ce plan a été retardé par deux tentatives de vol avortées, la première en raison de vents violents refroidissant la batterie en dessous des niveaux de vérification avant vol, et la seconde en raison d'un problème mineur de séquencement des commandes. Lors de la troisième tentative, Ingenuity a effectué son 49ème vol martien. L'équipe "Guidance Navigation and Control" a une nouvelle fois réussi à repousser le domaine de vol avec une élévation vertical de 16 mètres en fin de vol. De ce point culminant, Ingenuity a pris la plus haute image suborbitale de la surface martienne depuis l'atterrissage, dans l'espoir de voir la paroi intérieure sud du cratère Belva (quelque chose que Persévérance avait prévu de ne pas réaliser en raison de contraintes de temps). L'équipe a effectué une activité de transfert pour récupérer cette image (entre autres), mais encore une fois, la distance jusqu'au cratère a fait en sorte cette partie de la paroi du cratère reste cachée juste hors du bord supérieur du cadrage. De tau (UMSF) : Persévérance près du cratère Belva vu par Ingenuity au sol 772. Où donc est l'hélicoptère ? Cette liaison descendante était la dernière fois que l'équipe communiquait avec l'hélicoptère pendant une période bien trop longue. Désireux d'avancer dans le delta, on a essayé et échoué à plusieurs reprises de transmettre les instructions pour le vol 50. Sol après sol, l'hélicoptère restait injoignable. À chaque fois, la télémétrie descendante de la station de base (HBS) de Perseverance ne recevait aucun signal radio d'Ingenuity. Depuis la première "survie" nocturne après l'hiver, au Sol 685, les réglages de l'appareil avait malheureusement dérivé hors du mode de survie nocturne (avec suffisamment de puissance pour éviter les baisses de tension pendant la nuit). Comme évoqué dans un post précédent, ces baisses de tension entraînent une incertitude quant à l'heure de réveil d'Ingenuity, ce qui rend sa planification d'activités beaucoup plus difficile. Le nouvel état de puissance de transition a rendu les heures de réveil matinaux encore plus difficiles à prévoir, avec de grandes fluctuations à mesure que l'état de puissance de l'hélicoptère approchait de son seuil de survie pendant la nuit. Les contraintes liées à la puissance du rover et à la programmation des instruments ont empêché de rechercher sur toute la plage de réveil, chaque matin. Sans surprise, l'équipe a pris de nombreux sols pour rechercher, puis réacquérir le lien avec l'hélicoptère, au cours des dernières semaines. Pourtant, l'équipe n'était pas trop inquiète lorsque la communication avait été perdu avec Ingenuity au Sol 755. Le processus standard consistait à rechercher méthodiquement des séquences successives de réveil attendues au cours de plusieurs sols, en obtenant finalement une couverture suffisante pour capter le réveil d'Ingenuity. Peu de temps après la communication manquée du Sol 755, le rover s'était déplacé vers un endroit juste au sud-est de Castell Henllys pour commencer ses opérations scientifiques de la région. Cela l'a placé dans une ombre profonde de communication créée par un affleurement rocheux. Alors que l'équipe continuait à couvrir la fenêtre de recherche nominale sans succès, l'idée qu'il puisse s'agir d'un problème de communication participait à tempérer les inquiétudes sur l'état de l'hélicoptère. Lorsque le rover a émergé de l'ombre des communications en faisant route vers Foel Drygarn et qu'Ingenuity demeurait introuvable, la situation a commencé à générer un malaise certain . Nous avons continué à élargir les fenêtres de recherche tout en tentant de comprendre comment l'hélicoptère pourrait vraisemblablement se réveiller pendant nos plages de recherche. La mauvaise performance des télécommunications était considérée comme une explication plausible, mais il y avait aussi des raisons d'en douter. En plus de 700 sols d'exploitation d'Ingenuity sur Mars, nous n'avions jamais connu une seule panne radio totale. Même dans les pires environnements de communication, nous avions toujours reçu des signes d'activité. Il s'agissait d'une compétition entre deux explications tout aussi improbables et sans précédent. Enfin, au Sol 761, près d'une semaine après notre premier enregistrement manqué, notre équipe de communication a observé un unique ACK radio (accusé de réception radio) à 9h44 LMST (Local Mean Solar Time), exactement l'heure à laquelle nous avions anticipé de voir l'hélicoptère se réveiller. Un autre ACK unique à la même heure, au Sol 762, nous confirmait que l'hélicoptère était encore opérationnel, ce qui a été un grand soulagement pour toute l'équipe. En fin de compte, cette panne de communication, la première du genre, était le résultat de deux facteurs. Premièrement, la topologie entre le rover et l'hélicoptère était très compliquée pour la transmission radio avec Ingenuity. En plus de l'ombre de communication susmentionnée, une crête située juste au sud-est du site d'atterrissage du vol 49 s'interposait entre l'hélicoptère et la zone opérationnelle du rover. L'impact de cette crête ne s'atténuerait qu'une fois que le rover se serait rapproché de l'hélicoptère. Deuxièmement, l'antenne HBS est située sur le côté droit du rover, suffisamment basse par rapport au pont pour provoquer des effets d'occlusion significatifs par diverses parties du rover. Cette carte montre les emplacements du rover et de l'hélicoptère au moment du vol 50. L'hélicoptère est représenté par un point vert. Le rover est représenté par un point rouge aux endroits où les communications avec l'hélicoptère étaient impossibles. Le rover est représenté par un point jaune à son point le plus proche de l'hélicoptère avant l'exécution du vol 50. Crédits : NASA/JPL-Caltech. Au Sol 762, peu de temps après que le signal ACK ait été reçue par le HBS, le rover a terminé son étude de Foel Drygarn. Il a alors commencé des déplacements express dans le delta et réduisait ainsi rapidement la distance avec l'hélicoptère. Cela présentait un sérieux dilemme à l'équipe d'Ingenuity. En effet, comme mentionné dans des articles précédents, il est extrêmement important pour l'hélicoptère de garder une longueur d'avance sur Perseverance tout en se déplaçant dans les passages étroits des reliefs du delta. La position du rover mettrait l'hélicoptère à l'intérieur de la zone d'exclusion aérienne de 45 mètres pendant le sol suivant. Bien qu'elle n'ait pas communiqué avec l'hélicoptère depuis une semaine et qu'elle sache à peu près quand s'attendre à ce qu'il se réveille, l'équipe devait maintenant effectuer un vol ou risquer d'être dépassée. S'appuyant sur les vérifications avant vol à bord de l'hélicoptère pour assurer la sécurité du véhicule et misant sur une bonne communication à proximité du rover, l'équipe a téléchargé le plan de vol. Comme commandé, Ingenuity s'est réveillé et exécuté son 50 ème vol sur la planète rouge, parcourant plus de 300 mètres et établissant un nouveau record d'altitude de 18 m. Le rover s'était rapproché à seulement 80 mètres au moment où l'hélicoptère a décollé sous le faible soleil de l'après-midi martien . Ce serait un euphémisme de dire que l'équipe de l'hélicoptère était soulagée de voir la télémétrie de vol réussie dans la liaison descendante du Sol 763, le lendemain matin. Malgré le retour imminent de l'été, il semble maintenant que la poussière recouvrant notre panneau solaire garantira qu'Ingenuity restera probablement dans cet état d'alimentation transitoire pendant un certain temps. Cela signifie que, au grand dam de son équipe, nous n'avons pas encore fini de jouer à ce jeu de cache-cache (et course poursuite) entre Ingenuity et Perseverance. De tau (UMSF) : Animation du décollage d'Ingenuity sur le sol 729 avec des nuages de poussière accentués
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Ariane 6 sera capable de réaliser des vols habités
Huitzilopochtli replied to Kaptain's topic in General Astronomy
Salut Daniel, Tout cela est drôle mais j'aimerai bien aussi que mes gosses et les leurs puissent rigoler dans quelques décennies. Moi, je pourrais m'en foutre, je suis en fin de parcours. A titre perso : J'aime pas du tout Sandrine Ruisseau, j'suis parfois assez conservateur, plus jeune un soupçon macho, encore trop carnivore, je ne voterai jamais pour Mélanchon dont j'admire la verve, mais je vote encore. Reste écolo, ça je le confesse. @ Alain Moreau : Je te crois volontiers plus "vertueux" que le commun. J'aurai aussi peut-être quelques arguments à faire valoir, sans pour autant pouvoir me targuer d'être exemplaire. On a perdu le fil... -
Ariane 6 sera capable de réaliser des vols habités
Huitzilopochtli replied to Kaptain's topic in General Astronomy
Bonjour, Si pour ce qui est de l'argent, je n'en ai pas vraiment beaucoup, je me sens personnellement concerné par cette sentence. Peut-être en sera t-il de même pour certains d'entre vous ? Dans ce post, nous parlons, bien entendu, de la responsabilité des décideurs, des individus et des organisations qui dirigent l'ensemble de la société. Mais je pense que chacun de nous a trop souvent un comportement de simple rouage de la machine qui nous détruit à feu doux, et aura tendance à l'ignorer. L'addition des responsabilités individuelles constitue la matière de nos fautes collectives. Il est naturellement plus confortable de s'extraire du processus. On stigmatise souvent l'écologie dite "punitive", mais j'imagine difficilement de changer les comportements nocifs sans des contraintes imposées d'en "haut". Cependant ne nous trompons pas, les sacrifices à consentir, essentiellement par les populations des pays riches, pour rendre possible un monde vivable vers la fin de ce siècle, semblent inacceptables pour la très grande majorité d'entre nous. Nous sommes assez peu soucieux d'avenir et de justice pour ne pas continuer à vivre tel que nous le faisons actuellement, avec parfois un petit sentiment de culpabilité. Serions-nous aussi à l'image de la classe politique, que nous décrions si volontiers ? Parler sans agir, engagements non tenus, compromis avec les réalités immédiates, intérêts personnels primant sur le reste... Alors d'accord, des "petits gestes" nous en faisons de temps en temps. Ils ne sont pas inutiles, juste insuffisants. Voilà, j'ai fini de battre ma coulpe. Une idée comme ça. Organiser une loterie, gros lot, un ticket pour Mars. Il paraît que là-bas, tout est à refaire. -
JUICE, Europe autour de Jupiter
Huitzilopochtli replied to Huitzilopochtli's topic in General Astronomy
Bonsoir, L'ESA livre désormais tout les détails des opérations... https://www.esa.int/Science_Exploration/Space_Science/Juice/Juice_deployments_complete_final_form_for_Jupiter -
Bonnes nouvelles du JWST (James Webb Space Telescope)
Huitzilopochtli replied to jackbauer 2's topic in General Astronomy
Bonjour, Des galaxies "trop massives" découvertes par le télescope Webb seraient en fait encore plus massives Les 5 galaxies étudiées dans le champ de SMACS 0723 (NASA, ESA, CSA, STScI / Giménez-Arteaga et al., Peter Laursen (Cosmic Dawn Center)) L' Article repris par Eric Simon sur son blog. https://www.ca-se-passe-la-haut.fr/2023/05/les-galaxies-trop-massives-decouvertes.html Masses stellaires déduites de mesures résolues en fonction des masses stellaires déduites de mesures intégrées (en échelle logarithmique sans correction du facteur de grandissement µ) ESA, CSA, STScI / Giménez-Arteaga et al. -
Bonjour Astram', Cette image serait plus remarquable s'il y en avait un ?
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Tianwen-1 : la Chine à la conquête de Mars
Huitzilopochtli replied to jackbauer's topic in General Astronomy
Bonjour, Il y a cinquante ans exactement, le Pr Faul avait émis l'idée qu'il puisse y avoir existé un océan sur la planète Mars. Cependant à l'époque rien ne venait encore étayer ce qui n'était alors qu'une fragile hypothèse. A la fin des années 80, les orbiter des missions Viking ont imagé la surface martienne à haute résolution ce qui avait permis de déceler ce qui semblait être les traces d'un ancien littoral dans l'hémisphère nord. A partir de ce moment, l'idée d'un paléo-océan martien pris corps chez les scientifiques et, progressivement, au cours des décennies qui suivirent, des indices très probants sont venus s'accumuler sans toutefois faire total consensus dans la communauté des "martiologues". Certains d'entre eux, en effet, arguaient que les T° martiennes, il y a trois ou quatre milliards d'années, n'avaient pu être assez élevées pour maintenir à l'état liquide une telle quantité d'eau qu'elle puisse couvrir presque la moitié de la planète. Ils se fondaient pour l'affirmer sur le fait que le Soleil à cette époque était très nettement moins lumineux que de nos jours. Pour balayer ces réserves, on attendait des observations in-situ pouvant apporter la preuve irréfutable qu'un tel océan ancien ait pu exister. Ce serait désormais chose faite grâce au rover Zhurong. Un article de Futura fait le résumé et la synthèse de deux articles récemment publiés, respectivement dans la National Science Review et sur Phys.org : https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/espace-rover-zhurong-apporte-preuve-cette-region-mars-etait-recouverte-ocean-105466/ Photos et interprétations des affleurements étudiés par Zhurong © SCIENCE CHINA PRES Stratifications croisées dans les sédiments terrestres produites par des courrants de marées montantes et descendantes . © GEOZZ86, WIKIMEDIA COMMONS Les sources : Preuve de roches sédimentaires marines dans Utopia Planitia : observations du rover zhurong https://academic.oup.com/nsr/advance-article/doi/10.1093/nsr/nwad137/7160482?login=false Des observations in situ de roches sédimentaires marines suggèrent un ancien océan du Nord sur Mars https://phys.org/news/2023-05-in-situ-marine-sedimentary-ancient-northern.html