Cay2

Membre
  • Compteur de contenus

    242
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    4
  • Last Connexion

    Soon available - 82236

Messages posté(e)s par Cay2


  1. il y a 31 minutes, Bingocrepuscule a dit :

    Je suis sur que Marc pourra en parler mieux que moi, comme il l'a proposé, s'il ne le fait pas j'essaierais de prendre mon courage à deux pieds.

    Je ne suis pas certain d’être plus à même d'en parler que toi :o. C'est sympa de le penser, merci :) !!

    Te casse pas la tète :).

    J'ai accès à pas mal de docs sur le sujet, notamment celle de SPIE, et autres. J'ai aussi le même genre de problèmes à résoudre sur l'ELT 9_9 O.o:/:) ...

     

    La version 2012 est un bon résumé, il y a aussi des docs 2018 un peu plus fraîches. Je me base sur toutes ces publis pour essayer de faire un résumé compréhensible par le plus grand nombre, en français. 
    C'est dans les prochains posts en préparation.

    :)

    Marc

      

    • J'aime 6

  2. Il y a 13 heures, Bingocrepuscule a dit :

    Je n'ai pas trop le courage de lire les 35 pages précédentes, mais sait on comment le phasage des segments du télescope est fait. Les segments doivent avoir des senseurs pour mesurer des positions relatives entre les segments, mais en général la mesure de ces senseurs ne suffit pas et il faut mesurer le déphasage des segments en pointant une étoile et avec un instrument dédié (il y a plusieurs techniques, phase mask, lenslet...). C'est comme cela du moins que les télescopes au sol sont phasés (GTC, ELT, KECK...). Du coup y a t-il un instrument dédié pour le phasage on board?

    Je décris cela dans un poste à venir, très bientôt :)

    Marc 

    • J'aime 1

  3. il y a 19 minutes, Pepit0 a dit :

    Et concernant le JWST ce qui précède s'applique. Les responsables de cette décision de ne pas remplacer les actionneurs a due être bien pesée et ceux qui on calculé et décidé ont signé avec leur sang à n'en pas douter ^^'

    Bravo à eux si tout se passe comme attendu.

     

    J'ai de nouveau regardé plus en détails cette histoire de LVDT dans les docs disponibles : 9_9

     

    "Lorsqu’un mouvement est commandé, le Mirror Control System calcule la longueur attendue de l’actionneur à partir du nombre de pas grossiers du moteur. C’est-à-dire que la boucle de commande principale se base sur le comptage du nombre de pas et la lecture du resolver (codeur) en sortie de moteur.

    Un algorithme convertit ensuite cette longueur en lecture LVDT attendue à l’aide d’un ensemble calibré de coefficients. Si la lecture LVDT en télémétrie correspond à la valeur prédite à l’intérieur d’une tolérance calibrée, le déplacement commandé est confirmé."

     

    Le LVDT sert donc de cross-check pour valider un déplacement piloté sur le moteur et son codeur.

    Ainsi, pendant le déploiement :

    - si le LVDT tombe HS : on pilote sur la boucle nominale, sans cross-check.

    - si le codeur tombe HS : on pilote avec les nombres de pas + cross-check LVDT Single Sided.

    Apres le déploiement, en mise en phase et opération on a un feedback supplémentaire qui est optique. Et les ajustements ne doivent que rarement faire appel à l’étage grossier, donc au LVDT.

     

     

    • J'aime 3
    • Merci 1

  4. il y a 59 minutes, Meade45 a dit :

    Il va s'en prendre des micrométéorites c'lui-là !

    Vaste sujet :)

    Il y a quelques bons posts sur ce sujet ici (en anglais, sorry, faut lancer le traducteur) :

    https://space.stackexchange.com/questions/4923/arent-the-mirrors-of-the-james-webb-space-telescope-too-unprotected

    et là :

    https://astronomy.stackexchange.com/questions/373/parking-a-telescope-at-a-lagrange-point-is-this-a-good-idea-from-a-debris-point

     

    Il serait intéressant de développer ce qui y est dit ...

    En gros : au point de Lagrange L2 on navigue sur un plateau, à proximité d’un puits de potentiel. Il faut des corrections régulières pour s’y maintenir. Autrement dit L2 n''est pas stable, ce n’est pas un endroit où s’accumulent les débris. Par contre c’est le cas pour L4 et L5.

     

    image.png.1b20fb0a13d85191da147e85d6164e50.png

     

    On est loin des attracteurs (Terre, Lune) qui bien évidemment vont attirer tout ce qui passe… avec à la clé soit un passage temporaire, soit une prise d’orbite, soit une chute avec collision des débris en question.

    Ainsi la densité de micro-débris à proximité de la Terre, par exemple, est bien plus forte qu’ à L2.

     

    Les miroirs sont en Beryllium, donc en métal, donc un impact va faire un trou genre mini impact de balle, mais contrairement au verre ne va pas créer d’éclats qui se propagent et sont plus endommageants. Ci-dessous impact Hubble panneaux solaires :

     

    image.png.bd8c57ed15bdde432a90c48c33bb7331.png

     

    Le primaire c’est en gros la pupille, donc si il a des petits trous la conséquence du point de vue optique est probablement insignifiante (tant qu’on n’a pas des trous genre ballons de foot ou bagnole Tesla qui est passée à travers…). Le M2 n’est pas sur une image intermédiaire, donc même combat.

     

    Quand j’étais a REOSC on avait examiné des miroirs en Zerodur de 1-m qui avaient séjourné en orbite environ un an : des micro-impacts il y en avait partout, mais on les détectait au microscope car ils faisaient quelques microns. Quelques impacts de plusieurs centièmes. Un ou deux impacts visibles à l’œil nu genre un dixième de millimètre ou deux. Rien de bien affolant donc.

    Evidemment la probabilité qu’un gros débris passe dans le coin n’est pas nulle. On n’est jamais à l’abri de rien.

    Donc pour les optiques : à priori ne pas trop s’inquiéter. :)

    Pour finir, si un machin qui passe vient fracasser un système de contrôle ou de communication, c 'est beaucoup plus grave que des ptits trous dans les optiques. :(

    :)

    Marc

      

    • J'aime 3
    • Merci 5

  5. il y a une heure, jackbauer 2 a dit :

    Petit retour sur la comparaison Hubble/JWST concernant la résolution. Le n°555 de C&E (sept-oct 2017) consacrait 8 pages au télescope alors en test dans la chambre A (Houston). Le lancement était prévu l'année suivante...

    Vincent Coudé du Foresto (Lesia) y disait ceci :

     

    Oui. Certes.

    Mais encore une fois Hubble avec WFC3 ne voit rien à 0.2 micron.

    Il vaut mieux comparer Hubble à 0.4 micron et JWST à 0.6 micron. Dans ce cas JWST est en gros deux fois meilleur.

    Res(JWST @ 0.4 mic) - 1.8 x Res(HST @ 0.6 mic)

    Si on les compare en terme de résolution à leurs longueurs d'onde optimum [HST: 0.5 micron - JWST 2 microns], JWST est un peu moins bon :

    Res(JWST @ 0.5 mic) - 0.7 x Res(HST @ 0.4 mic)

     

     

    • J'aime 3

  6. Il y a 6 heures, Roch a dit :

    - On prend une image puis une autre après avoir légèrement bougé un segment

    - On soustrait les deux images ce qui permet d'isoler l'image issue uniquement dudit segment

     

    La NASA dit :

    'At the first pointing location, all 18 segments are tilted a small amount, such that the corresponding segment image moves a few arcseconds across
    the NIRCam focal plane. At each subsequent pointing location, segments identified during the previous operations are excluded. Images of the field are taken before and after tilting each segment. As shown in Figure 4, a simple differencing operation will reveal when a segment image has been moved.'

     

    Les petits tilts de segment et détection par différenciation seront utilisés en combinaison avec la mosaïque. 

    Donc oui, tu peux aller bosser a la NASA. :)

    Bravo ! :D 

    • J'aime 1
    • Haha 1

  7. L’alignement du télescope Webb - #2

    Apres avoir mis les segments du M1 et M2 à leur poste de travail (en cours), il y a l’injection L2. D’ici là les instruments auront suffisamment refroidi (NirCam sera à 80K ou moins), pour pouvoir les mettre en fonction. Le premier travail ça va être d’ ajuster le pointage du télescope. C’est le travail de l’ACS (Attitude Control Subsystem).   

    L’ACS référence et mesure l’orientation et les mouvements de l’observatoire au moyen de :

    -          senseurs solaires (Sun Sensors)

    -          senseurs d’étoiles (Star Trackers)

    -          gyroscopes

    L’application des forces et des couples pour le contrôle du pointage ou les manœuvres est réalisée via :

    -          des roues à réaction (reaction wheels)

    -          et / ou des propulseurs (thrusters)

     

    Ces sous-systèmes sont intégrés au Spacecraft Bus, le module de service, situé sous le pare-soleil, en partie chaude.

     

    image.png.fa848693a7adc8667ec9d935d349e093.png

     

    Normalement l’ACS pointe le télescope (le +V1 ci-dessous) à moins de 8’’ de la position commandée avant l’acquisition de l’étoile de guidage sur FGS pour guidage fin.

    La durée des déplacements (slewing) est fonction de l’amplitude du mouvement. La vitesse est déterminée afin d’atteindre le nouveau pointage le plus tôt possible, tout en maintenant des temps de stabilisation dans des limites acceptables. Pour des repointages compris entre 25’’ et 3°, la vitesse de balayage est plus lente que pour ceux plus courts ou plus longs, afin d’éviter les modes d’agitation du propergol dans les réservoirs. Une fois excité, l’amortissement du propergol peut prendre beaucoup de temps (plus de 20 minutes dans certains cas).

     

    image.png.3105194793232fe9a0e40e356f77328f.png

     

    Le premier pointage visera une portion de ciel pauvre en étoiles et imagée sur NIRCam pour préparer l’alignement et la mise en phase du télescope. Cependant :

    -          Le champ de NIRCam est limité, 5.1 x 2.2’ en utilisant ses deux modules A et B.

    -          Entre les réglages au sol et l’orbite L2, il y a des erreurs d’alignement des composants de l’observatoire. L’erreur estimée peut aller jusqu’à plusieurs dizaines d’arcmin.

    A son premier pointage et à sa première lumière, le télescope ne saura donc pas où il vise…

     

    image.png.50426a216ebe8c02944b84aeee85b7e8.png

     

    :)

    Marc

    • J'aime 4
    • Merci 5

  8. Le 10/01/2022 à 16:52, Cay2 a dit :

    Donc, par analogie cela devrait plutôt ressembler à :

    -          Réveil du module de contrôle-commande des actionneurs. Off>Stand-by>On.

    -          Lancement des diagnostics du contrôleur pour voir si ce dernier n’a pas souffert.

    -          Check des signaux de réponse des LVDT des actionneurs (senseurs de position).

    -          Check des signaux de réponse des codeurs des moteurs pas à pas.

    -          Un segment après l’autre, pour chaque actuateur : envoi de commandes de mouvements faible course et vérification du bon fonctionnement des

    moteurs et des boucles de contrôle, déplacements grossiers et fins.

    -          Si tout est ok, on monte le segment de 12.5 mm, tranquillement, par étapes. On répète pour les suivants.

    -          Le tout pour 18 segments x 6 actuateurs = 108.

     

    Merci @jackbauer 2:)

    Très bonne nouvelle qui confirme que le scénario envisagé était le bon, et qu'on a franchi des étapes cruciales :

    - A priori tous les moteurs/actionneurs sont fonctionnels (M1, M2, FSM)

    - Les commandes-contrôle idem

    C'est crucial pour la suite. 

    :)

    Marc

    • J'aime 2
    • Merci 3

  9. il y a une heure, BERNARD GAUTIER a dit :

    C'est vrai que si on devait se limiter au visible, les images du JWST seraient un peu rougeoyantes mais c'est dans cette intervalle où le pouvoir de résolution serait le meilleur sur tout le reste du spectre observable par le JWST. Il battrait Hubble sur cette partie du spectre observable aux 2 télescopes. D'après le calcul, dans l'orange (600 nm) le JWST aurait un pouvoir de résolution 2,7x supérieur à celui d'Hubble si on se limite à cette longueur d'onde. Corrigez-moi si je me trompe. 

     

    Oui, le rapport est bien 2.7 @600nm, rapport des diamètres.

    D'ailleurs merci cela m'a permis de voir une erreur de copie de tableaux, corrigée depuis. :)

     

    image.png.b45ab3e1b59f581df447b4767d0cb07c.png

     

    il y a une heure, BERNARD GAUTIER a dit :

    Après bien sûr si on prend l'intervalle du spectre de travail de JWST et en particulier l'IR moyen (vers 3-5 µm), son pouvoir de résolution serait équivalent à celui d'Hubble dans le visible. 

    Hm, non.  L'intervalle 3-5 µm de JWST correspond à (3-5 µm)/2.7 = (1.1 - 1.9 µm) pour une résolution équivalente avec HST.

    JWST 3 µm : 0.12 arcsec = HST 1.1 µm

    JWST 5 µm : 0.20 arcsec = HST 1.9 µm 

    Comme tu le dis dans ton introduction, il y a un facteur 2.7 sur la résolution à une longueur d'onde donnée.

    Prenons un domaine (0.4 - 0.7 µm) pour le 'visible' HST. On a la même résolution avec JWST sur (1.1 - 1.9 µm).

     

    Mais tout cela c'est pour la résolution théorique. C'est pour cela que je parlais de Limite de Diffraction dans mes posts. Dans la pratique, chaque télescope est spécifié pour être limité par la diffraction pour une longueur d'onde donnée. En découle les budgets d'erreur sur le polissage, l'alignement, etc.


    Hubble je sais pas mais j'imagine Diffraction Limit @0.5 µm (Spec : 70% Encircled Energy dans 0.1 arcsec). Et il était myope donc il a fallu lui mettre un Costar et adapter la camera (WFC2 puis WFC3), donc il y a de la perte en ligne.    

     

    JWST c'est Diffraction Limit  @2 µm. Donc à 0.6 micron il n'est pas limité par la diffraction., clairement. 

     

    :)

    Marc 

     

     

     

    • J'aime 2
    • Merci 1

  10. Pour ce qui est du calcul à la louche de @Superfulguret pour compléter mes posts sur le sujet un poil plus haut :

    La réponse spectrale de Hubble WFC3 à 0.2 micron ne vaut rien :

     

    image.png.177e65e80c32b237b7b9574710643778.png

    Disons que Hubble WFC3 commence à avoir un signal intéressant à partir de 0.4 micron.

     

    Le capteur HgCdTe de NIRCam voie courte (0.6 - 2.3) ramasse un bon signal a 0.6 micron, voir aussi les sensibilités en fonction des filtres embarqués :

     

    image.png.e8f943aac39b104d69731748fca14465.png

     

    JWST voit bien dans le rouge a 0.6 micron, en début de bande (en fait le détecteur NIRCam short démarre à 0.4 microns, les filtres à 0.6 microns).

     

     Ainsi, si on veut comparer les deux, dans le bas de leurs bandes mais avec du signal, prenons :

    - Hubble WFC3 0.4 micron : 0.04 arcsec

    - JWST NIRCam Short 0.6 micron :  0.023 arcsec

     

    Marc

    • J'aime 2
    • Merci 3

  11. Le 09/01/2022 à 17:43, muller a dit :

    A quelle frequence doit on faire re-aluminer son miroir de telescope pour garder le maximum de reflexion?

     

    Tout dépend de ce que tu nommes maximum de réflexion. Quels sont les besoins des astronomes amateurs ? Une baisse de 10% est-elle acceptable ?

    Tout dépend si ton optique est en milieu fermé ou non, de son temps d'exposition à l’environnement, de l’environnement proprement dit (Température, humidité, condensation), etc.

    Si tu sors le tube 20 fois l'an et qu'entre temps il est stocké emballé a l'abri : probablement jamais.

     

    Dans le milieu pro on a souvent des workshops sur le sujet, car les technos évoluent. Un Miroir qui observe vers le haut presque toutes les nuits en Atacama, tu fais un re-coating au bout de 1.5 - 2 ans. Le même qui regarde vers le bas, tous les 3 - 4 ans. On le fait car la réflectivité baisse, mais qu'elle s'accompagne aussi d'une augmentation de la diffusion. Des que les astronomes commencent à gueuler, il est temps de le refaire :D

    Des nettoyages réguliers permettent d'augmenter la longévité des traitements : un tas de polluants s'accumulent sur les traitements et ils sont sources de dégradation par réaction chimique.

    Une petite discussion sur le sujet ici (en anglais, sorry) :

    https://astronomy.stackexchange.com/questions/16607/do-primary-mirrors-in-large-observatories-undergo-regular-removal-and-re-coating

     

    :)

    Marc