ChiCyg

L'inflation va-t-elle rendre le big bang caduque ?

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Le big bang a été construit dans les années 1940 sur les idées d'un univers fini en âge et en taille. Pour fonctionner ce modèle a besoin d'une phase dite d'inflation (voir une discussion récente http://www.astrosurf.com/ubb/Forum1/HTML/002051.html dans laquelle PascalD a indiqué un article de Linde sur l'inflation http://arxiv.org/pdf/hep-th/0503195 ).

Dans cet article, Linde fait un sort à "l'ancienne" inflation de Guth :
"... Même si ce scénario ne fonctionne pas, il a joué un rôle profond dans le développement de la cosmologie inflationnaire ... " (Page 3, 3ème paragraphe)

Il montre que la "nouvelle" inflation n'est pas non plus satisfaisante et propose alors une "inflation chaotique" (Page 4).

Il découvre alors que l'inflation qu'il propose est plus qu'une "rustine" au big bang :
"C'est aussi simple que possible" ... "C'est lorsque j'ai réalisé cela, que j'ai commencé à penser que l'inflation n'était pas juste une astuce pour régler les problèmes de la vieille théorie du big bang, mais un régime cosmologique général" (Page 5 3ème paragraphe)

Plus loin :
"La principale différence entre la théorie inflationnaire et la vieille cosmologie devient claire quand on calcule la taille d'un domaine inflationnaire typique à la fin de l'inflation. Une investigation de cette question montre que même si la taille initiale de l'univers inflationnaire était aussi petit que la taille de Planck 10 puissance -33 cm, après 10 puissance -30 seconde d'inflation l'univers acquiert une énorme taille de l'ordre de 10 puissance 10 puissance 10 cm" (Page 6 dernier paragraphe)
Autrement dit, l'univers devient quasi infini (il est facile de voir qu'on ne saura jamais distinguer entre un univers de 10 puissance 10 puissance 10 cm (1 suivi de 10 milliards de zéros ... ) et un univers infini).

Il n'en reste pas là, et développe l'idée d'une "inflation éternelle" (Page 12) :
"Un pas significatif dans le développement de la théorie inflationnaire fut la découverte du processus d'auto reproduction de l'univers inflationnaire. Cela conduit à un processus éternel d'auto-reproduction de l'univers." (Page 12 1er paragraphe du titre V.)

L'inflation chaotique de Linde serait donc un processus auto-reproductif créant constamment de nouveaux univers.

Linde me semble ainsi faire voler en éclats les idées de base du big bang : un univers fini en taille et en âge.

Qu'en pensez-vous ?

[Ce message a été modifié par ChiCyg (Édité le 10-05-2007).]

[Ce message a été modifié par ChiCyg (Édité le 10-05-2007).]

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... Que tu joues un peu sur les mots. Dans le cadre du big bang, c' est l' univers observable qui est fini en âge et en taille.

L' inflation chaotique de Linde décrit un univers observable indiscernable de celui décrit par la "vieille" théorie du Big Bang (début [i.e. après inflation] dense et chaud, puis expansion et refroidissement selon la solution de FRLW). Et à part pour philosopher, c' est l' univers observable qui compte, non ?
(je crois qu'il appelle ça la "sortie élégante", graceful exit in the text).

Maintenant, peut-être existe-t-il des indices indirects qui permettraient de valider le scénarion de l' inflation éternelle, mais là je dois dire que ça me dépasse largement.

Donc, non , ça ne rends pas le big bang caduque, enfin pas plus que la relativité générale ne rends la gravitation de Newton caduque ...

[edit: je remets le lien vers l' article, parce que depuis ton post, c' est un peu mélangé : http://arxiv.org/pdf/hep-th/0503195
]

A+
--
Pascal.

[Ce message a été modifié par PascalD (Édité le 10-05-2007).]

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PascalD,

Merci, j'ai corrigé les liens.
Pour le reste, j'ai toujours cru comprendre que le big bang supposait un univers fini. En particulier, pour que tout l'univers ait été en contact avant l'inflation, il faut bien qu'il soit de dimension finie. Si sa dimension est infinie et sa densité non nulle, alors sa masse est infinie et alors, pas d'expansion ... Me trompé-je ?

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ChiCyg : tu parles de l'Univers tout court ou de l'Univers observable ? Ce n'est quand même pas la même chose !

« le big bang supposait un univers fini. »

Non.
- Si l'Univers est homogène et isotrope à grande échelle, alors il n'y a que trois cas possibles : elliptique (fini en espace, courbure positive), parabolique (infini en espace, courbure nulle), hyperbolique (infini en espace, courbure négative).(*)
- La vitesse de la lumière et le fait que l'Univers n'existe pas depuis toute éternité implique que l'Univers observable est fini.

« En particulier, pour que tout l'univers ait été en contact avant l'inflation, il faut bien qu'il soit de dimension finie. »

Ceci concerne l'Univers observable uniquement, non ?

« Si sa dimension est infinie et sa densité non nulle, alors sa masse est infinie et alors, pas d'expansion »

La masse totale de l'Univers n'entre pas en compte, c'est sa densité qui compte pour savoir si l'Univers est fini (densité > densité critique) ou infini (densité < densité critique).

Il me semble que, puisque WMAP a montré que la courbure était presque nulle, l'Univers est presque plat (parabolique), donc que l'Univers tout court, qu'il soit fini ou infini, est certainement largement, mais largement de chez largement, plus grand que l'Univers observable. Et que c'est compatible avec la théorie de l'inflation. C'est bien ça ?

----------
(*) Sauf qu'en fait c'est plus compliqué que ça parce que la courbure ne peut décrire l'Univers que localement, pas globalement, et par exemple un Univers plat peut très bien ête fini (paraît-il, mais j'ai du mal à visualiser ça). Du moins ça ne change pas la conclusion importante : l'Univers décrit par le big bang peut être fini ou infini.

[Ce message a été modifié par Bruno Salque (Édité le 10-05-2007).]

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quote:
Si l'Univers est homogène et isotrope à grande échelle, alors il n'y a que trois cas possibles : elliptique (fini en espace, courbure positive), parabolique (infini en espace, courbure nulle), hyperbolique (infini en espace, courbure négative).

OK : j'avais compris que l'univers, juste après le big bang était sphérique donc comme tu le dis de dimension finie. Non ?
quote:
La masse totale de l'Univers n'entre pas en compte, c'est sa densité qui compte pour savoir si l'Univers est fini (densité > densité critique) ou infini (densité < densité critique).

J'ai cru comprendre que ce qui rentrait en ligne de compte était la densité, le rayon de courbure de l'univers et la vitesse d'expansion. La densité toute seule ne suffit pas ?
quote:
Sauf qu'en fait c'est plus compliqué que ça parce que la courbure ne peut décrire l'Univers que localement, pas globalement, et par exemple un Univers plat peut très bien ête fini (paraît-il, mais j'ai du mal à visualiser ça)
Je pense qu'il faut alors qu'il ait un "bord". A l'inverse un univers sphérique NE peut PAS être infini. Je pédale dans la choucroute ?

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« j'avais compris que l'univers, juste après le big bang était sphérique donc comme tu le dis de dimension finie. »

Non, non, si l'Univers est infini, il l'a toujours été, même à 10^-42 seconde.

« A l'inverse un univers sphérique NE peut PAS être infini. Je pédale dans la choucroute ? »

Ça m'a l'air correct, mais je ne jurerais de rien...

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Chicyg, je ne crois pas que le Big Bang (i.e. la théorie décrivant l' univers après la fin de l' inflation) impose une topologie ni une courbure particulière;
Elle impose des conditions initiales en terme de densité totale, de taille et de température de l' univers observable (et, par extrapolation, de ce qu' il y a "à proximité"), ça c' est sûr. Tu pourrais préciser ce qui te fais penser ça ? (ce n' est pas une critique, hein, juste de la curiosité).

Pour un exemple d' univers spatialement fini , sans bord, et plat, on peut imaginer une topologie torique (au sens de la surface d' un 4-tore).


PS: pour moi l' inflation est un scénario "pré big bang", dans la mesure où la physique qui domine pendant l' inflation est différente de celle qu' on connait, et qui domine de l' époque de la fin de l' inflation jusqu' à nos jours; mais c' est discutable, et je ne sais pas si c' est l' usage dans le "milieu".

A+
--
Pascal.

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quote:
je ne crois pas que le Big Bang (i.e. la théorie décrivant l'univers après la fin de l'inflation) impose une topologie ni une courbure particulière
J'ai compris que l'inflation était une phase du big bang ; que le big bang était une "singularité" initiale (au temps 0 on ne peut pas décrire cette singularité : infiniment petite et infiniment dense). En revanche, au temps de Planck (10 puissance -43 seconde), la "dimension" de l'univers est limitée par la longueur de Planck c'est à dire la distance parcourue par la lumière dans le temps de Planck.
J'ai cru comprendre que l'inflation n'intervenait qu'ensuite pour expliquer comment l'univers pouvait avoir été si "fermé" à l'époque et si "ouvert" maintenant.
Mais je choucroute peut-être dans la pédale

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Ah non, moi j' ai compris que la "singularité", puis le truc qui mesure la distance de Planck peu de temps après, c' est l' univers observable. Mais je suis peut-être aussi dans la choucroute ...

Effectivement si tu fais remonter le Big Bang jusqu' à la singularité, ça comprends l' inflation. Enfin, disons qu' avant d' arriver à la singularité, on embraye sur le modèle décrit par l' inflation (qui du coup, ne nécéssite plus de singularité)

[Ce message a été modifié par PascalD (Édité le 10-05-2007).]

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Vous me perturbez, Linde le dit clairement dans la citation que j'ai donnée au départ :
"Une investigation de cette question montre que même si la taille initiale de l'univers inflationnaire était aussi petit que la taille de Planck 10 puissance -33 cm, ..." (Page 6 dernier paragraphe)

L'univers juste après l'instant initial du big bang et juste avant l'inflation a une taille finie. Ça me parait clair, non ?

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Non, ça dit juste que "même s'il a une taille finie" ...
Ce n' est pas exigé, on s' en moque, puisqu' une fois passée à la moulinette de l' inflation la région de 10^-33 cm fera 10^10^10 cm.
enfin il me semble ... dg2 ? tu es là ?

[Ce message a été modifié par PascalD (Édité le 10-05-2007).]

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PascalD, tu dis >>> "la physique qui domine pendant l' inflation est différente de celle qu' on connait..."

Pourtant, pour ce que j'en sais, il me semble que la physique connue est loin d'être absente du modèle inflationnaire :

l'Univers est âgé de 10^-35 seconde lorsque les forces forte et électrofaible, jusque là unifiées, se dissocient.

On passe d'une situation symétrique, où les deux forces étaient équivalentes, à une situation asymétrique.
Dans la nature, on observe que les brisures de symétrie peuvent provoquer des « transitions de phase ».

Un bon exemple de transition de phase dans la nature, souvent cité, est celui de la transformation de l’eau en glace.
On observe souvent que l’eau peut rester liquide en dessous de 0°. Hors lors de la glaciation, on observe une remontée de cette température à 0°, un processus appelé « surfusion ».

De même les forces fortes et électrofaibles ont pu rester unifiées un temps infime alors même que la température de séparation était atteinte.

Au moment où le changement de phase se produit, après une surfusion, le champ scalaire qui est lié aux forces unifiées disparaît au profit d’une formidable ’énergie répulsive qui va faire gonfler l'univers dans des proportions énormes : au moment de la brisure de grande symétrie, vers 10^28 K, le rayon de l'univers croît d'un facteur 10^50.

Il est à noter qu'une transition de phase s’est reproduite lors de la séparation des forces électromagnétique et faible, vers 10^15 K.

[Ce message a été modifié par vaufrèges (Édité le 10-05-2007).]

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Non, non, non et non...

C'est par une facilité de language, d'ailleurs abusive et qui perturbe tout le monde, que les cosmologistes se laissent aller à parler d'un univers qui ferait, par exemple, 10 -33 cm. Ils ne parlent évidemment pas de l'Univers "en soi" mais de la projection de l'Univers actuel, visible au moment du big bang. Ca ne dit rien de la taille réelle de l'Univers au moment du big bang, évidemment... Comme dit Bruno S, il peut avoir n'importe quelle taille, çà n'a rigoureusement aucune importance, d'autant que c'est pas testable...

Cela dit, je me souviens d'une discussion sur ces problèmes purement géométriques de cosmologie avec des cosmologistes éminents, aux Rencontres de Blois, il y a quelques années, et je me dois de dire la vérité : manifestement, ils n'y panaient rien non plus.
Au niveau des équations, çà va, le truc leur parait cohérent en interne, mais au niveau de ce que çà représente "en vrai", X, Y et Z, rassemblés autour d'une feuille de papier et que, par charité chrétienne je ne citerais pas, étaient total largués...
Quelque part çà m'a rassuré...

S

[Ce message a été modifié par SBrunier (Édité le 10-05-2007).]

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"..ils n'y panaient rien non plus."

Ca rassure, oui...Mais ça angoisse aussi

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« Au niveau des équations, çà va, le truc leur parait cohérent en interne, mais au niveau de ce que çà représente "en vrai", X, Y et Z, rassemblés autour d'une feuille de papier et que, par charité chrétienne je ne citerais pas, étaient total largués... »

Je soupçonne que c'est le cas également des spécialistes des trous noirs. Les calculs, ça va, ils savent les faire, mais se rendent-ils compte qu'en poussant les équations dans leurs derniers retranchement, ils ont donnné existence à l'astre le plus absurde qu'on puisse imaginer ?

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quote:
C'est par une facilité de language, d'ailleurs abusive et qui perturbe tout le monde, que les cosmologistes se laissent aller à parler d'un univers qui ferait, par exemple, 10 -33 cm. Ils ne parlent évidemment pas de l'Univers "en soi" mais de la projection de l'Univers actuel, visible au moment du big bang. Ca ne dit rien de la taille réelle de l'Univers au moment du big bang, évidemment...

Non, non, non et non...

Linde fait bien la différence entre la taille de l'univers entier et de l'univers visible (je continue la citation donnée plus haut) :
"Une investigation de cette question montre que même si la taille initiale de l'univers inflationnaire était aussi petit que la taille de Planck 10 puissance -33 cm, après 10 puissance -30 seconde d'inflation l'univers acquiert une énorme taille de l'ordre de 10 puissance 10 puissance 10 cm ! Cette quantité dépend du modèle, mais dans tous les modèles réalistes, la taille de l'univers après l'inflation apparaît être plusieurs ordres de grandeurs plus grand que la partie de l'univers que nous pouvons voir aujourd'hui. Ceci résout la plupart des problèmes de la vieille théorie cosmologique" (Page 6 dernier paragraphe)

Et plus loin :
"L'univers devient énormément grand. Même si c'était un univers fermé d'une taille de 10 puissance -33 cm, après l'inflation la distance entre ses pôles 'Sud' et 'Nord' devient plusieurs ordres de grandeur plus grand que 10 puissance 28 cm" (Page 7 premier paragraphe)

On ne peut être plus clair.

J'ai cru comprendre qu'on avait le choix entre :
. un univers infini et éternel avec une création de matière continue pour expliquer l'expansion (Hoyle),
. ou un univers fini en taille et daté où l'expansion est le résultat de l'explosion d'une singularité initiale, ce que permet la relativité avec un espace à courbure positive (big bang).

Un univers fini en temps mais infini en espace, ou le contraire éternel mais fini en espace est incohérent. Non ?

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ChiCyg : relis bien cette phrase :

« Une investigation de cette question montre que même si la taille initiale de l'univers inflationnaire était aussi petit que la taille de Planck 10 puissance -33 cm, après 10 puissance -30 seconde d'inflation l'univers acquiert une énorme taille [...] dans tous les modèles réalistes, la taille de l'univers après l'inflation apparaît être plusieurs ordres de grandeurs plus grand que la partie de l'univers que nous pouvons voir aujourd'hui. »

Il ne dit absolument pas que l'Univers est fini et fait 10^-33 cm avant l'inflation. Il dit que même si ("même" est important !) l'Univers ne faiasit que 10^-33 cm avant l'inflation (sous-entendu : même s'il était fini et que, de plus, il ne faisait que 10^-33 cm), alors l'inflation l'aurait gonflé au point qu'il serait plus grand que l'Univers observable. Ce qui est important, c'est que l'Univers observable soit plus petit que la portion qui a gonflé (pour résoudre les problèmes de causalité et tout ça). Si l'Univers est infini, bien sûr qu'il est toujours plus grand que l'Univers observable. Mais même s'il est fini et tout petit, alors l'inflation le fait devenir plus grand.

(Et encore, je me demande même s'il ne parle pas, plutôt que de l'Univers complet, de la portion d'Univers relié causalement avant inflation.)

« L'univers devient énormément grand. Même si c'était un univers fermé d'une taille de 10 puissance -33 cm, après l'inflation la distance entre ses pôles 'Sud' et 'Nord' devient plusieurs ordres de grandeur plus grand que 10 puissance 28 cm »

C'est clair. "Même si" : le mot "même" est important ! L'Univers est fini ou infini, mais même s'il était fini (et tout petit), alors l'inflation résoudrait les problèmes du modèle standard.

quote:
J'ai cru comprendre qu'on avait le choix entre :
. un univers infini et éternel avec une création de matière continue pour expliquer l'expansion (Hoyle),
. ou un univers fini en taille et daté où l'expansion est le résultat de l'explosion d'une singularité initiale, ce que permet la relativité avec un espace à courbure positive (big bang).

Ce n'est pas ça, mais ce que je disais hier. Je pense qu'il faut éviter de parler d'explosion, c'est trompeur. Je ne crois pas que la théorie du big bang parle d'une quelconque explosion. Dans le modèle du big bang, la courbure est positive, nulle ou négative. Mais l'inflation l'a rendue presque nulle (qu'elle soit positive ou négative).

Sur cette page, il y a plein de cas possibles d'Univers en fonction des paramètres (constante cosmologique, pourcentage d'énergie sombre, tout ça) : http://www.graal.univ-montp2.fr/enseigne/COSMOLOGIE/UniversFL/FL2000(SR,HR)/tableau.html . Comme tu peux le voir, certains sont finis en espace, d'autres infinis en espace... Il y en a même sans "Big Bang". Je crois que le modèle accepté aujourd'hui est quelque part sur la diagonale du tableau (donc à la limite entre le cas fini et le cas infini).

[Ce message a été modifié par Bruno Salque (Édité le 11-05-2007).]

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Bruno Salque > Effectivement, le modèle de Fridman Lemaitre donne l’évolution du rapport rayon de courbure R(t) à l’instant t sur rayon de courbure R0 aujourd’hui. Les modèles "avec big bang" sont ceux qui ont R(0)/R0=0 c’est à dire un rayon de courbure nul à l’instant t=0 et ceux avec big crunch ont R(t)/R0=0 à une date t supérieure à aujourd’hui.
Donc un petit instant après le big bang (par exemple 10 puissance -43 seconde) on peut imaginer que l’univers est déjà infini ... et qu’il continue à croître (le rapport infini/infini serait différent de 1 !).
D’une part les physiciens n’aiment pas bien l’infini et d’autre part reste le problème de l’horizon si l’univers est homogène. D’ailleurs sur le site que tu cites http://www.graal.univ-montp2.fr/enseigne/COSMOLOGIE/UniversFL/theorie/index.html , il est dit :
quote:
Les principales validations des modèles d'univers FL à Big Bang sont (je les saute)
Ils laissent pour l'instant des questions ouvertes :
* la "platitude" c-à-d en fait l'origine de la valeur si proche de 1 de la somme des paramètres OmegaM et OmegaLambda (et aussi de chacun d'eux)
* la "causalité" c-à-d l'origine de la similarité de régions éloignées qui n'ont pas de lien causal depuis le Big Bang
* la nature et la distribution de la "matière noire" (dont la densité semble bien être dix fois plus élevée que celle de la matière connue)
* la formation des structures que n'explique pas la seule matière visible (étoiles, nébuleuses)

Je ne vois pas comment on peut échapper à un univers fini, mais c'est mon côté borné : je veux un univers à mon image

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Mais les problèmes que tu cites n'ont absolument rien à voir avec la finitude ou non de l'Univers !!!! Il s'agit des problèmes classiques du modèle standard qui ont été "résolus" par l'inflation (causalité, platitude, tout ça). Que l'Univers soit fini ou infini n'intervient pas là-dedans. Et bien sûr, que l'Univers soit fini plutôt qu'infini n'empêche pas ces problèmes d'exister.

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Cher Chi Cyg,

Comme tu t'obstines à répliquer à l'excellentissime Bruno Salque, je voudrais te faire savoir, que dans ton premier "post" de ce énième "topic" consacré au désastreux et pénible "Big Bang" il n'aurait pas été mauvais, bien au contraire, d'expliciter l'origine de cette expression "Big Bang".

Tu as prétendu que « Le big bang a été construit dans les années 1940 sur les idées d'un univers fini en âge et en taille. ». Eh bien, c'est inexact !… L'expression "Big Bang" est apparue en 1950 dans une émission de la BBC où le physicien anglais Fred Hoyle, lors d’un programme "The Nature of things" (la nature des choses), se moquait du concept car il proposait un autre modèle cosmologique, aujourd’hui abandonné, la théorie de l'état stationnaire, dans lequel l’univers n’a pas connu de phase dense et chaude. Malgré ce côté initialement méprisant, l’expression est restée et a perdu sa connotation péjorative et ironique pour devenir le nom scientifique et vulgarisé de l’époque d’où est issu l’univers tel que nous le connaissons.

Cela est extrait d'un article de Wikipédia, consacré au "Big Bang" : http://fr.wikipedia.org/wiki/Big_bang

Pour un "académicien" ChiCyg, tu manques à ton devoir essentiel qui est d'expliciter la date exacte de création d'une expression que tu sembles adorer…

Roger15.

[Ce message a été modifié par roger15 (Édité le 11-05-2007).]

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Roger15, je ne parlais pas de l'appelation "big bang" mais de l'origine de l'idée. L'expression "big bang" est plus récente car Hoyle l'a inventée pour se moquer ce qui veut dire que l'idée existait déjà - mais je ne sais pas dater précisément l'idée.

Ce que je voulais discuter ici, c'était que l'inflation avait été conçue au départ comme une "rustine" pour le modèle du big bang et que Linde en proposant un mécanisme à cette inflation aboutissait à rendre caduc (j'ai fait une faute d'orthographe dans le titre ) le big bang car l'inflation de Linde me parait se suffire à elle-même pour expliquer l'univers actuel. Je voulais savoir si j'avais compris de travers (comme d'habitude ? ).

Cette discussion a malheureusement dévié sur la dimension finie ou infinie de l'univers.

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« car l'inflation de Linde me parait se suffire à elle-même pour expliquer l'univers actuel. »

Il me semble que ce n'est pas possible, car l'inflation correpond à une expansion de l'Univers exponentielle et très rapide. Or l'expansion telle qu'elle est observée aujourd'hui est presque linéaire et pas si rapide que ça. La constante de Hubble, qui correspond au taux d'expansion, est actuellement de 72 km/s/Mpc. Alors que l'inflation correpond à un taux largement de chez largement plus gros (et en augmentation rapide).

Bref, si on était encore dans un stade d'inflation, on observerait une constante de Hubble énormissime et son augmentation serait facile à détecter. Ou alors on est dans une inflation lente et non exponentielle ? Ben, ça ne s'appelle pas une inflation mais juste l'expansion du modèle standard, et elle n'est pas assez rapide pour résoudre les problèmes de causalité, platitude et compagnie.

Pour conclure :
1) Pour résoudre les problèmes de platitude, causalité et compagnie, il faut une inflation à un moment donné.
2) Mais l'observation montre qu'aujourd'hui l'Univers n'est pas en inflation.

[Ce message a été modifié par Bruno Salque (Édité le 11-05-2007).]

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1929... L'idée date de 29 : Abbé Lemaitre.

Pour le reste, je laisse faire B.S, là j'ai trop de boulot, mais je persiste et je signe mon post plus haut.

S

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> Ce que je voulais discuter ici, c'était que l'inflation
> avait été conçue au départ comme une "rustine" pour le
> modèle du big bang et que Linde en proposant un mécanisme à
> cette inflation aboutissait à rendre caduc (j'ai fait une
> faute d'orthographe dans le titre ) le big bang car
> l'inflation de Linde me parait se suffire à elle-même pour
> expliquer l'univers actuel. Je voulais savoir si j'avais
> compris de travers (comme d'habitude ? ).

Je ne vois pas bien ce que vous entendez par "se suffire à elle-même pour expliquer l'univers actuel". L'inflation dit que l'univers a connu une pahse d'expansion accélérée, probablement quasi exponentielle. Ceci est presque indispensable pour expliquer l'homogénéité. Le reste de l'histoire de l'univers ne s'accomode par contre pas du tout d'une expansion accélérée. Par exemple, les résultats de la nucléosynthèse dépendent de façon cruciale du fait que l'expansion décélérait à ce moment là. De plus, en changeant la loi d'expansion, on change l'âge de l'univers au moment où celui-ci est à une température donnée, ce qui est interdit à l'époque de la nucléosynthèse. L'émergence des structures nécéssite que l'expansion décélère aussi, et aussi que la matière non relativiste soit dominante à ce moment là, autant de choses qui ne sont certainement pas vérifiées lors d'une phase inlfationnaire. De plus, lors de l'inflation, la densité reste à peu près constante. Lors de l'inflation, elle était quelquechose comme 10^110 fois plus élevée qu'aujourd'hui. Bref, un univers inflationnaire seul ne donne pas, mais alors pas du tout, ne serait-ce qu'un quart de pouième de quelquechose qui ait l'ombre d'une chance de ressembler à ce que l'on observe aujourd'hui.

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quote:
Je ne vois pas bien ce que vous entendez par "se suffire à elle-même pour expliquer l'univers actuel".

J’ai cru être clair, j’ai cité Linde : "C'est lorsque j'ai réalisé cela, que j'ai commencé à penser que l'inflation n'était pas juste une astuce pour régler les problèmes de la vieille théorie du big bang, mais un régime cosmologique général" (Page 5 3ème paragraphe)
Alors que le modèle du big bang conserve la masse et/ou l’énergie depuis le (presque) instant initial jusqu’à aujourd’hui, le modèle d’inflation chaotique de Linde crée un univers quasi infini (10 puissance 10 puissance 10 cm) à partir d’un domaine fini et même très petit (10 puissance -33 cm) de masse/énergie finie.
Cette idée, essentielle, du big bang (l’énergie et/ou la matière est déjà présente dès le "début") est donc balayée par Linde. Non ?
Alors que le big bang traite d’un univers unique (ou ne sait rien dire d’autres hypothétiques univers), l’inflation chaotique de Linde apparaît spontanément dans une sorte de proto-univers, d’autres univers que le nôtre sont présents :
"La contribution principale au volume total de l’univers sera donnée par les domaines qui contiennent à l’origine des valeurs élevés du champ scalaire. L’inflation de ces domaines sort du chaos initial d’énormes îles homogènes. (C’est la raison pour laquelle j’ai appelé ce scénario ‘inflation chaotique’). Chaque domaine homogène dans ce scénario est beaucoup plus grand que la taille de la partie observable de l’univers." (page 7 deuxième paragraphe).

Ainsi la théorie de Linde au lieu d’être une rustine du "vieux" big bang, le remplace. J’ai rien compris ?

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