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Premier essai en ciel profond du dobson 250 dans de bonnes conditions

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Bonsoir à tous

J'ai ENFIN pu me régaler avec mon 250 en ciel profond, ce que je n'avais pu faire de façon satisfaisante jusqu'à présent. Dès le début, j'avais eu de bonnes conditions en planétaire (Mars) et lunaire mais entre la lune et la météo, je n'avais rien fait de bien terrible en ciel profond.
Ce fut d'ailleurs une "double-première", puisque j'inaugurais un nouveau site d'observation, indiqué par un couple d'amis qui habitent à deux pas. Il s'agit d'un chemin en cul-de sac (enfin, je le croyais, lire plus loin ) qui aboutit à un champ. l'horizon Sud est bien dégagé, le chemin se situe tout près du village médiéval de Carla Bayle en Ariège, sur le piémont Pyrénéen. La pollution lumineuse y est vraiment faible. Faute de temps, je n'ai pas fait de test de mvlon mais je le ferai dès que possible. En tout cas c'est bien meilleur que le site de proximité habituel.
Nous étions donc dimanche soir, vers 21h légale lorsque je suis arrivé. J'ai installé le dobson et j'ai commencé les réglages habituels (centrage Telrad, collimation). Soudain, un vacarme grandissant s'est fait entendre du fond du champ derrière moi, bientôt suivi d'un fort halo lumineux : des phares !!! Bondissant avec la rapidité du félin, je me suis précipité vers ma voiture pour allumer mes feux et me suis posté près du télescope pour signaler sa présence, la lampe rouge agitée à bout de bras ! Il s'agissait d'un chasseur qui cherchait deux chiens de sa meute. Je n'ai pas rouspété car j'ai craint un instant d'être sur sa propriété... Je ne lui ai donc pas servi mon couplet habituek sur la chasse (Vous connaissez la différence entre la chasse et la guerre ? C’est qu’à la chasse, on ne fait pas de prisonniers...). Bref, je l’ai bouclée et il est vite parti, lui et son 4x4 puant…
Retour donc à l’observation dans la sérénité. Une fois le télescope opérationnel, j’ai prévenu mes amis, l’un d’eux est arrivé pour partager ces quelques instants de contemplation. Nous avons commencé par Saturne (que je ne connaissais pas dans ce télescope), pour se mettre en train. Allant jusqu’à 250 fois de grossissement, nous avons vu trois satellites, la division de Cassini, l’anneau de crêpe, de belles nuances sur le globe. Ce qui m’a surpris, c’est de voir au premier coup d’œil une Saturne très blanche, les couleurs arrivant peu à peu par la suite. L’oeil serait-il un peu ébloui au début de l’observation ? En tout cas, ça change de la FS78 !
Mon ami est resté scotché pendant 20 minutes sur Saturne. Ça m’a fait plaisir de le voir s’éclater comme ça, il est rare qu’un novice passe autant de temps à détailler un objet.
Venons – en au plat de résistance : ne perdant pas de vue que j’étais venu faire du ciel profond et disposant de peu de temps (travail le lundi matin oblige ), je voulais m’en mettre plein les mirettes sans perdre du temps à chercher un objet. C’est donc fort logiquement que j’ai pointé M42.
Ouaaaaaaaaaaaaaahhhhh !
Au Nagler 26 (48x, 1,7 °), j’ai eu une vision d’ensemble permettant d’apprécier toute l’étendue de l’objet. ce qui change, par rapport à un petit diamètre, c’est l’extension des zones faibles (en gros, on voit un objet 4 ou 5 fois plus étendu), les limités extrêmement découpées des zones les plus brillantes, notamment les « ailes » et le cœur autour du trapèze, sorte de « patch » de forme irrégulière qui apparaît vert ou beige sur les photos. La couleur aussi : on commence à percevoir (mon ami et moi étions du même avis) un vert-de-gris un peu phosphorescent, surnaturel, spectral.
Au Pentax XW 10 (125x) j’ai eu une fantastique vision des principales structures : le départ des deux « ailes » très net, les zones obscures qui présentaient des entailles et des irrégularités dans leurs contours, le trapèze et ses six étoiles. Ce qui m’a le plus surpris, c’est la facilité sur M43. La « virgule » est totalement évidente, détaillée, même.
Mais le vrai choc, ce fut au Pentax XL 5,2 (250x) que je l’ai reçu ! Au cœur de M42, autour du trapèze, il y a cette zone gazeuse, elle-même en forme de trapèze entaillé. J’ai été fasciné par les « moutonnements » du gaz dans cette zone. J’ai aussitôt repensé à cet article de Philippe Vingler qui avait dessiné M42 de façon merveilleuse. Incroyable, cette richesse, ces détails… du ciel profond à 250x ! ! ! Il y a un an, je ne grossissais pas autant en planétaire, avec ma petite lunette... Je vous le garantis, multiplier le diamètre instrumental par 3, ça fait un choc !
Finalement, je redécouvre M42 sous un jour nouveau : c’est un astre qui présente plusieurs visages, chaque grossissement donnant presque l’impression de changer d’objet.
Dans un ancien numéro d’Astrosurf magazine, Fabrice Morat avait publié un article intitulé « estimation de la turbulence » ou quelque chose comme ça. Il détaillait les niveaux de turbulence, écrivant que sous les meilleurs conditions, « l’envie d’observer surpasse celle de dessiner ». Jusqu’à présent je n’étais pas d’accord : chez moi, le dessin et l’observation vont de pair et si j’aime ce que je vois, j’ai aussi envie de le dessiner. Maintenant, je crois que je comprends un peu ce qu’il a voulu dire…
La soirée s’est terminée par l’observation de l’étoile triple Meissa, à la tête d’Orion. Bruno Salque a raison, elle est très jolie.
Enfin, avant de partir, j’ai vu que le Lion commençait à se redresser un peu. Je n’ai pas résisté à pointer une de mes galaxies préférées : NGC 2903. Là aussi, l’augmentation du diamètre fait merveille.
Vous le comprendrez, je n’ai plus qu’une hâte : renouveler l’expérience au plus tôt !

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Et moi je n'ai qu'une hâte: essayer ce nouveau terrain de chasse... aux étoiles

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Dire que j'ai aussi un Dob de 250mm...

j'ai dû voir 3 fois dedans. Vivement que j'en profite depuis que j'ai un jardin.

Ce CROA sympa m'a donné envie de me servir de mon joujou.

Merci pour ce bon moment.

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Excellent Fabrice !

"Ce qui m’a surpris, c’est de voir au premier coup d’œil une Saturne très blanche"
Idem l'autre soir, Saturne était le premier astre observé... et moi aussi j'ai été surpris par sa blancheur.

M42 à 250x avec un 250mm - je pointe un peu à côté et je laisse défiler ... j'ai l'impression de voir des nuages défiler dans l'oculaire. C'est une sensation très agréable.

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Super CROA ! Ceux au cours desquels on découvre on nouvel instrument sont souvent d'un enthousiasme assez communicatif.

Pour Saturne je n'ai jamais eu cette impression de blancheur qu'avec un XW. A part avec cet oculaire dans lequel je vois Saturne jaune pâle pour le globe (avec nuances ocres), blanc cassé pour l'anneau B et blanc très légèrement bleuté pour l'anneau A, je constate d'habitude du jaune orangé dans le globe (avec des nuances bistres), du jaune clair pour l'anneau B et du jaune pâle pour l'anneau C. C'est étonnant tant de différence, je trouve.

En tout cas je partage ton avis et celui de Fabrice Morat concernant le dessin. Je sais que je ne devrais pas : j'observe souvent les mêmes choses... mais c'est trop beau pour ne pas resté collé à l'oculaire !... mais c'est toujours les mêmes objets...

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salut mister la chouette

Tout comme toi et Patrick moi aussi j'ai était marqué par l'extréme blancheur de saturne . Moi aussi j'avais une source lumineuse non négligeable pas loin: La Lune .

J'en profite aussi pour te félicité au sujet des pages sur ton dobson . Super travail

Cajuva

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C'est marrant que tu trouves Saturne blanche . C'est exactement la même réflexion que je me suis faite en regardant la première fois dans mon ex mewlon . Syndrome des apo de jaunir les planètes ? Ou bien des petits diamètres ? Apres avec le diamètre quel plaisit de voir "en couleurs" ! Enfin une tache rouge digne de ce nom, quoique plutôt rose saumonée . Et puis sur Saturne cette bande qui est un peu rose violacé .

C'est vrai qu'on en parle peu, mais le diamètre c'est aussi la couleur .

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A mon tour de réagir à vos commentaires :

Je voulais tout d'abord revenir sur cette histoire de couleur de Saturne. Ce que je voulais surtout exprimer, c'est le fait que Saturne m'a parue très brillante et blanche, presque sans aucune autre couleur, voire même un peu aveuglante dans les premiers instants de l'observation. Cette impression s'est atténuée par la suite, les couleurs se révélant progressivement. Une fois l'image "stabilisée" au niveau des couleurs (c'est à dire une fois l'oeil accomodé à cette brillance), l'image que j'ai observé correspondait grosso modo à la description de MatP (sauf pour l'anneau blanc - bleuté, mais je n'y ai peut-être pas fait assez attention). C'est à dire que le disque de Saturne a repris les couleurs que je lui connaissais, en plus soutenu bien sûr et les anneaux, eux, ont conservé une blancheur plus éclatante.
Je suis convaincu qu'il s'agit d'un effet dû au diamètre (je rappelle que je n'ai pas l'habitude de l'observer à 250mm d'ouverture mais plutôt à 78mm...) et non aux oculaires. Le surcroît de luminosité serait tel que l'oeil doit s'accomoder au début de l'observation.
Concernant les oculaires, j'ai déjà affirmé de longue date que je trouvais les Pentax (pas seulement les XW, les XL aussi) plus neutres chromatiquement que d'autres oculaires très réptutés aussi. J'avais un seul Radian qui jaunissait beaucoup les images (mais c'était un 3mm et il n'est pas probant de s'appuyer sur l'essai d'un seul oculaire, surtout de cette focale). Il me donnait 210x à la FS78 et était très agréable sur Jupiter (où le côté jaune agissait un peu comme un filtre tendant à réhausser le contraste) mais pas très apprécié sur Saturne. J'ai aussi comparé, sur ma lunette et sur le 300 de Maire le Nagler 9 et le Pentax XW 10. Ce dernier nous a paru délivrer une image un peu moins jaune, comme si sa transmission lumineuse était meilleure.
Ceci étant, je n'ai pas décrit cette Saturne brillante dans le but de faire un comparatif d'oculaires. Avec la FS 78, j'avais déjà les mêmes oculaires (sauf le XW10). Du reste, dans ces gammes - là (Nagler, Pentax... bref, oculaires à 300 euros) les différences sont quand même subtiles. Les oculaires ne peuvent expliquer seuls cette blancheur de Saturne.
Quant à l'hypothèse de Phil selon laquelle les apo auraient tendance à jaunir l'image, elle me paraît improbable, étant donné que je n'ai rien observé de tel sur la Lune par exemple.
Il ne peut donc s'agir que de l'accroissement du diamètre.

Sinon, je réagis à d'autres commentaires :

Partick Y : "M42 à 250x avec un 250mm - je pointe un peu à côté et je laisse défiler ... j'ai l'impression de voir des nuages défiler dans l'oculaire. C'est une sensation très agréable."
>Oui, je suis bien de cet avis

MatP : "Super CROA ! Ceux au cours desquels on découvre on nouvel instrument sont souvent d'un enthousiasme assez communicatif."
> C'est d'autant plus vrai dans mon cas que j'ai multiplié le diamètre instrumental par 3, excusez du peu ... Si je procède de la même manière, je serai donc aux commandes d'un 750mm comme instrument suivant En tout cas, je me souviens très bien de ton Croa sur M42 il y a quelques semaines. C'était si ma mémoire est bonne l'occasion d'essayer ton Nagler26 ? Tu disais que M42 contient tous les attraits des autres nébuleuses réunies ("Ce qu'on voit dans M16, on le voit aussi dans M42", etc"). Ce Croa m'avait beaucoup plu et j'y ai repensé au moment de mon observation.

Dernière précision : j'étais de retour sur ce site hier soir, avec Maire. Il semble avoir apprécié cet endroit autant que moi.

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Oui et la transparence était au rendez-vous car sur un de mes objets fétiches le bien nommé "Vagabond Intergalactique" (NGC 2419) dans le Lynx. Au T300 et au Pentax 7mm XW, il était d'une part plus contrasté que je ne l'avais jamais vu aupparavant et d'autre part un peu plus étendue. Certes, il était quasiment au Zenith au moment de l'observation. La turbulence était de l'ordre de 2-3/10 sur l'échelle de Pickering mais il m'a bien semblé distinguer des étoiles à la périférie de cet objet que je trouve fascinant car sans doute l'amas globulaire le plus éloigné de la Voie Lactée à près de 200000 années lumière
Merci Fabrice pour m'avoir fait découvrir ce site!

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