Diabolo

Observer avec la pleine lune

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Dans la nuit du 15 au 16 août, la lune est autour de 95%, autant dire qu’il ne faut pas trop compter faire du ciel profond. J’en profite donc pour continuer la mise au point du 1m en commençant à m’intéresser à la partie motorisation. Oula, beau plat de spaghettis à brancher, mais au bout de quelques minutes, j’arrive à avoir un début de suivi. Je place Arcturus dans l’oculaire et c’est parti. Bon, elle ne bouge pas trop, il y a aura encore des choses à faire mais c’est pas mal parti.

Puisque le dobs est dehors, autant en profiter pour pointer quelques objets, histoire de voir comment est le suivi à différentes hauteurs et directions. Sans l’ArgoNavis, pour le moment hors jeu pour cette phase de réglage, il n’est pas évident de pointer les objets car la lune cache nombre d’étoiles repères. Les cibles devront donc être bien visibles à l’oculaire et faciles à repérer…C’est aussi l’occasion de voir comment sont les images des objets avec la pleine lune.

La première cible est M13, histoire de voir ce que cela donne. Et bien il y a encore beaucoup de monde même si l’amas est bien délavé. La turbulence est calme, un globulaire avec un bon seeing, c’est toujours plaisant. Bref, joli mais pas exceptionnel si on a eu la chance de le voir dans de bonnes conditions.

NGC 7009, pas si évidente à pointer car plus proche de la zone du ciel où se trouve la lune et l’étoile jalon que j’utilise habituellement est bien pâlichonne… Après quelques minutes de recherche, je vois une jolie boule allongée et bleutée arriver dans le champ de l’Ethos 21. Autant mettre un oculaire qui a le champ maximum plutôt que d’ajouter un handicap de plus… La teinte est bien visible mais pas évident de dire si elle l’est plus ou moins que d’habitude, c’est plutôt sa perception qui est différente de par le fond plus clair.
Vite, un ethos 13… et là, étrange, je ne la reconnais pas vraiment. C’est sa structure interne qui est surtout visible, très sensiblement plus que d’habitude. Cette forme d’œil cabossé est carrément imposante par rapport au reste de la nébuleuse qui, lui est plus diffus. La turbu étant bonne, je passe les minutes qui suivent à grossir de plus en plus pour finir avec l’ethos 8 et la powermate 4, à quasiment 1500x. La vision est bluffante…la structure interne déjà présente à plus faible grossissement est maintenant quasiment photographique. Il n’y a pas à dire, la motorisation change les possibilités d’un instrument. L’image rappelle beaucoup celle-ci :

Avec notamment le petit renforcement situé au bord de la nébuleuse mais les anses peu visibles de par les conditions d’éclairement. Vraiment une observation intéressante car elle permet de voir l’objet sous un autre…éclairage.

NGC 7662 est également au programme. J’ai pris l’habitude de tester les teintes à grossissement équipupilaire, à l’aide du nagler 17. Waaouuu, c’est superbe. Le bleu est tout simplement magnifique et cerise sur le gâteau, la structure interne est parfaitement visible.

C’est tout à fait proche de cette photo :

Mais en enlevant les deux petits plumets “radiaux” et avec une couleur allant plus vers le bleu.

Ces « visions » me motivent pour aller chercher l’œil du chat, aussi jolie que pénible à trouver dans une région sans beaucoup d’étoiles repères… spécialement avec une lune aussi brillante et qui monte de plus en plus haut. N’ayant pas d’atlas sous la main, j’allume le PC avec Skymap pour bien repérer la zone à viser. Armé une fois encore du 21 mm pour maximiser les chances, je me bats quelques minutes avant de la faire arriver dans le champ…et…déception, la turbu s’est un peu dégradée, fin de la recré... Ce sera pour une prochaine nuit !

Fin de nuit sur la lune vers 1h40, spectacle étonnant et….plutôt flashant… La télécommande est vraiment un plaisir à utiliser pour se promener sur notre satellite… On arrête et le tracking continue, finis les rattrapages incessants. Je retiendrai de cette nuit ces images inhabituelles et l’étrange ambiance que donne une forte lumière lunaire lors d’une séance d’observation.

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Salut Fred,

étonnant ce que tu nous décris là. Ca donne une bonne idée de son potentiel par ciel noir.
Sinon, toi qui es dans les essais de dessins, pourquoi ne pas tenter NGC 7009 par exemple ? La forme générale n'est pas très difficile à tracer, et sans viser le "beau" dessin dès le départ, tu y placerais avec plaisir ce que tu vois, sans souci de précision.

Fred.

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J'ai été surpris de cette vision. Je n'ai pas vraiment d'explication à part que le fond de ciel était particulièrement claire sur 7009, la lune n'était pas bien loin. C'est la première fois que je constate ce phénomène.

Pour le dessin, ce que j'ai fait c'est ouvrir un beau livre de photo et je suis tombé sur l'iris par Gendler... peut être pas franchement la meilleure des choses à faire pour commencer

Le but était surtout de placer les étoiles et voir si je pouvais respecter des proportions, de ce côté là, ça avait pas l'air trop mal, par contre, les gradients de teintes, c'est autre chose.... J'ai l'impression mais tu me corrigeras, qu'il faut utiliser quasiment la palette complète (je suis en noir sur blanc) du gris très faible au noir.

Une fois scanné j'ai aussi constaté que le moindre coup de crayon un peu appuyé se voit comme un trait bien marqué comme le nez au milieu de la figure... Ca fait l'effet qu'il ne faut pas chercher à dessiner des contours mais y aller par "tâches" plus ou moins intense et qui elles forment au final le dessin. Je suppose que pour un NP dont les "traits" sont bien définis, ce n'est pas la même chose.

NGC 7009, tu as raison...ça pourrait bien être une très bonne cible pour débuter..

[Ce message a été modifié par Diabolo (Édité le 17-08-2011).]

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Ah oui, les traits de crayon qui deviennent visibles après le scan, ça énerve et j'ai eu le même souci que toi. C'est le problème des crayons graphites, mais avec les crayons de couleurs le pb ne se pose pas, même sans estompe. Tu n'as essayé que le graphite ?
L'iris, pourquoi pas mais là on est vraiment dans la nébulosité : que des nuances et pas de bordure tranchée. Comme tu dis il faut procéder par taches, en crayonnant sans que la mine quitte le papier, quitte à faire des ronds ou un peu de ce qui ressemble au départ à un gribouillis. Les nombreux traits laissent ensuite place à une tache à bords dégradés.
Sinon pour les gradients, tu as raison il faut une grande palette de nuances. Généralement on commence par placer les parties de nébuleuse les plus lumineuses, pour lesquelles il faut éviter de trop appuyer sur le crayon : c'est facile de les renforcer au besoin, l'inverse l'est beaucoup moins. Au final, ce sont les morceaux les plus ténus qui dictent leur loi, et qui imposent de revoir tous les gradients à la hausse si besoin.
Au crayon de couleur, on peut arriver à qcq-chose de très nuancé, sans que les parties les plus lumineuses soit très appuyées. C'est même souhaitable pour le fondu.
Pas facile à expliquer sans le montrer, j'espère ne pas t'embrouiller !

Fred.

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Ok Fred, ce que tu dis à du sens. Avec un crayon de couleur tu arrives à avoir autant de "gradients" dans l'intensité de la teinte qu'avec le graphite ? Niveau couleur, il me semble que tu utilises du "violet" (corrige moi si je me trompe), c'est encore bien visible avec une lumière rouge ?

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Oui, le crayon de couleur permet des nuances très étendues. Autant que le graphite, sans pb.
Le violet, je l'utilise pour les obs en OIII, on peut imaginer de prendre le noir pour les autres cibles (je n'ai pas encore tenté).
Le violet se voit sous un éclairage rouge, à cause du bleu qu'il contient. Dans le cas de la loupiote rouge, le crayon bleu serait vu noir, et au scan on peut rééquilibrer les couleurs comme on veut. Finalement, on a pas mal de choix possibles tant qu'on ne fait intervenir qu'une seule couleur sur un même dessin.

Fred.

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^Salut
le crayonnage,
peu être pas facile, mais on peut sortir des choses remarquables.
Quelques trucs :
- Fô pas appuyer comme un bourin !!! il faut respecter le papier. Le trait doit être léger - sauf intension particulière.
- le papier, c'est ici que tout se joue : il faut donc éviter de le marquer, de le graver. Si on respecte cela, il n'y aura pas de souci. Par exemple, si on gomme, il ne doit plus rien rester.
- ensuite le papier, il a une capacité plus ou moins marqué à absorber le graphite du crayon - ou les divers pigments et liants du reste des outils. Dit plus clairement, il peut arriver qu'on sature le support et que quoiqu'on fasse ensuite, il ne se passera plus grand chose.
- voir aussi qu'on peut "graisser" la papier en frottant encore et encore la surface avec la paume de sa main lors du travcail, ou par des estompages au doigts un peu trop violents. Là aussi, on diminue la capacité à retenir le graphite.

Donc, gaffe !!!!
fô y aller mollo avec respect pour le papier. tout est là - d'où moins choix délibéré pour la papier lourd à grain...
Si on veut densifier, on peut le faire par un hachurage, un crayonnage de plus en plus serré. On peut croiser le sens des hachures pour un resultat certain. Bien voir que si on appuye, ce sera souvent irrémédiable. Mais aussi, il faut savoir ne pas atteindre cette limite de saturation et de changer utilement de grade de crayons. Avec ce qu'il y a de disponible, il est possible d'aller des gris les plus ténus au noirs les plus profond - gaffe, ça tâche !!!!

bref, légèreté, choix judicieux des crayons et respect du papier, telles sont les mamelles de... j'sais plus trop quoi, mais c'est l'idée.

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Salut Fred,

Encore merci de nous faire partager ces photos. Faire du ciel profond avec une pleine Lune et un T1m, voilà de quoi étonner, mais les résultats sont tout de même là avec des objets connus et brillants. Comme quoi...

J'ai aussi envie de me lancer dans le dessin (j'avais fait quelques essais il y a une dizaine d'année). Faudra réessayer.

A plus pour de nouvelles obs.

Fabrice.

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J'ai eu droit il y a quelques jours à une explication/démonstration de l'utilisation de pastel sec sur papier noir et j'ai vraiment été séduit par cette façon de dessiner. Je vais tenter le coup dés que j'aurai trouvé le matériel nécessaire. Une question, perso, j'ai du mal à appréhender les choses avec de la lumière rouge que j'ai toujours trouvé un peu "base def" pour voir, écrire ou lire, j'aurai tendance à préférer le jaune ou même le vert, en faible quantité bien évidement. J'ai le sentiment qu'il me faut beaucoup de rouge alors qu'il me faut moins des autres teintes. J'aurai l'occasion de tester..

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Fred, je suis de ton avis. C'est entre autres pour ça que je ne dessine pas avec l'oeil qui observe, car ma lumière rouge est intense sinon je ne vois pas ce que je fais.

Fred.

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Je posais la question justement parce que l'exercice dont tu as parlé dans un post précédent me semble assez difficile, je cherche donc une alternative.

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J'avais raté ce fil de discussion à son début. Entre temps j'ai pu voir ces objets dans l'autre 1 m...

Pour les couleurs, est-ce que la luminosité de l'environnement et du fond de ciel, n'aide pas à stimuler les cônes pour les rendre un peu plus sensible à la couleur, un peu comme l'hyper-sensibilisation?

En tout cas les NP me semblent des objets assez lumineux pour supporter la pleine lune dans un 1 m.

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