Bernard Augier

Restefond der des der !

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Sortie sur Restefond cette nuit avec Michel qui venait de Roquefort les Pins tout exprès avec l’entrain qu’on lui connaît.

Motivé par une fenêtre météo inespérée, il était venu en mode TDA (Télescope des autres ). M’obligeant à me botter le c…l. Du coup c’est mon 400 qui était à la fête, en vedette. C’est la première fois depuis longtemps qu’il n’était pas en mode « Transport d’enfants » ou étouffé par des diamètres démesurés. Que dis-je, obscènes.

Et bien finalement, il ne s’en sort pas si mal le bougre avec la table équatoriale. Même s’il mériterait un petit coup de radoub. Verni fané et ébréché, bafflage en lambeaux, flocage interne écaillé, ce fichu Parracor qui ne passe pas avec l’Ethos 21, bino idem, connectique à durcir, point dur du crayford à gommer… Il a bien navigué l’engin durant toutes ces années.

Sortie mode « commando » au cas où la météo nous ferait un méchant rappel à l’ordre. Pneus neige, chaines, minimum de matos, de vivres. L’essentiel.

Aux carrières de Restefond, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y avait pas grand monde pour nous accueillir. A part une biche et un renard sur la route. Pas vraiment l’ambiance jardin d’enfant. Plutôt le recueillement d’un sanctuaire perdu sous les étoiles. Plus tout à fait la Terre. Presque l’infini (vachement bien trouvé non…j’en vois déjà qui pensent « et au-delà »).

Ciel parfait en début de nuit avec le choc de la voie Lactée en sortant du véhicule. SQM à 21,55… Par contre à l’oculaire petit empâtement dû à la turbulence, mais là je chipote. Et quelques rares « queue » de Mistral avec de longues périodes de calme « presque tièdes ». Température +5°C mais bientôt en chute libre.

On s’est attelé à un programme totalement improvisé, pour ne pas dire désorganisé…

Feu tout azimut. Le Pocket Sky Atlas a chauffé. Faut dire que le PSA avec la capuche en fourrure qui tombe sans arrêt sur la frontale, les lunettes « de vieux » qu’on perd sans arrêt et qui nécessitent un gymnastique pour faire coller la carte sur le ciel, la lumière rouge qui t’enlève une bonne partie du contraste des annotations des cartes, les gants fourrés avec les doigts boudinés pour tourner les pages, c’est du grand art. C’est comme jouer du violon en combi spatiale j’imagine.

En tout cas, couplé avec la chaise longue (mode commando je vous avais dit), ça permet de faire une micro sieste en toute impunité pendant que Michel s’imagine que je lui concocte un programme d’enfer.

Quoi qu’il en soit, très belles couleurs sur Uranus, les NP et les carbonées. Il y a des nuits comme ça où ça claque. Quelques incursions à l’Ethos 4,7 (x400) mais la Powermate reste dans sa boite, turbu oblige.

Le reste vous est familier : Nébuleuse Saturne avec ses extensions, Blinck qui blincke, Bluesnowball avec son fer à cheval, Catseye spiralée, un Pacman par ci, quelques galaxies par là, 891, 5907, 7742, 253 au ras des pâquerettes, et je vous fais grâce des multiples Messiers sur lesquels on revient toujours avec plaisir…

Aller, un cas particulier pour moi quand même : M77. Je l’ai imagé pour la première fois cette semaine. Le choc: Un noyau actif c’est quelque chose,et les extensions boudiou… Et bien la revoir en visuel, après avoir passé du temps à la saisir, à la connaitre en CCD, c’est du plaisir x plaisir = plaisir². Je laisse l’antagonisme visuel-imagerie en pâture aux cogitations des autres.

Après trois heures de divagations spatiales aux hasards de l’inspiration, les nuages et les flashes des éclairs lointains nous ont vite ramené les pieds sur terre. Et surtout le vent. Des rafales de Mistral. A 2600m, ça fouette et le windchill se fait méchamment sentir.

Et ces masses moutonneuses noires et mouvantes qui se détachent en ombre chinoise sur la Voie Lactée, c’est toujours impressionnant.

C’est avec regret, les yeux pleins d’étoiles, que nous abandonnons Restefond qui va certainement bientôt ressembler à un grand désert blanc.

Michel reprenait gaillardement quant à lui la direction de la Côte et ses lumières, avec un enthousiasme admirable pour ses … ans. Le doyen du Restefond ?

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Une belle sortie on dirait! Le courage à payé, merci pour ce CROA sympa.
JMarc

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L'astro, ça se mérite ! Merci pour ce CROA de rêve...

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