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La gestion de la crise sanitaire de Covid-19

L'état de guerre sanitaire (III)

Face à l'urgence mais aussi pour réduire au minimum la durée des contraintes sociales et le coût d'un arrêt de l'économie, une crise sanitaire doit se gérer comme un état de guerre avec ses responsables, sa cellule de crise, son groupe d'experts, ses conseillers, son plan de crise, son plan de continuité des activités (BCP) mais également ses urgences, ses impondérables et ses inconnues.

Même méthode dans les administrations qui doivent continuer à rendre les services les plus importants à la population (justice, police, poste, etc) ainsi que dans le secteur privé où la grande distribution et les banques par exemple doivent assurer la continuité de l'activité, même en effectif réduit.

Enfin, tous les acteurs du monde politique et les CEO des grandes entreprises doivent envisager très tôt la gestion de la sortie de crise (si possible avant même d'atteindre le pic épidémique) : la fin du confinement doit-elle être graduelle, immédiate, et avec quels risques ? Dans la foulée, il n'est pas inutile de penser à l'après-crise.

A son tour la population doit être consciente des risques, être responsable et avoir du sens civique, tout abus ou non respect des consignes étant sévèrement réprimé (amende ou inculpation pour mise en danger de la vie d'autrui, certains pays allant jusqu'à l'emprisonnement, cf. la Tunisie). L'Afrique du Sud a même décidé de tirer des balles en caoutchouc sur les récalcitrants qui ne respectaient pas le confinement ! (cf. AFP).

Une médecine de guerre

Pour répondre efficacement à une crise sanitaire, l'état de guerre conduit obligatoirement à une médecine différente de la médecine normale, la "médecine de crise" et parfois malheureusement, à la "médecine de guerre". C'est dans ce cadre que des ministres de la Santé, des responsables d'hôpitaux et certains chefs d'États n'ont pas pris la mesure du risque, l'ont sous-estimé ou sont passés à autre chose, oubliant par exemple qu'il faut provisionner et réserver les achats de masques de protection, les blouses, les réactifs pour les kits de dépistage, les respirateurs de réanimation, etc.

A ces "détails" près, dans leur esprit ce n'est qu'au prix de ces sacrifices qu'on peut gagner le combat contre un virus contagieux, rapide, dont on ignore la tactique. Mais c'est malheureusement sur ces "détails" que certains ont ignoré que les citoyens jugeront l'efficacité des mesures gouvernementales pour sauver leur vie.

A lire : Publications sur les interventions sanitaires en cas de crise, OMS

Des patients infectés par le Covid-19 conduits d'urgence à l'hôpital en France par le SAMU. Face à l'afflux de malades, le 28 mars 2020 la France a fait appel au support héliporté de l'armée pour évacuer certains patients de Metz vers l'Allemagne. Depuis le 29 mars, une partie de la flotte de Luxembourg Air Rescue (LAR) vole au service du SAMU français. Cette méthode à l'avantage d'être rapide mais elle a des limites car un hélicoptère ne peut transporter que deux patients à la fois. Documents AFP et JC. Verhaegen/AFP.

Le tri inavoué des patients

En Belgique et en France, au cours de la crise on a déjà entendu un ministre, un urgentiste et une infirmière obligés de rappeler que faute de moyens et face au nombre croissant de malades, le personnel soignant ne peut plus toujours effectuer son travail dans les meilleures conditions. Si tous ne parlent pas encore de "tri" des patients, l'urgentiste français a bien été clair sur le sujet : "on trie les patients", ce qui a de quoi nous donner le frisson et nous rappeler une autre époque que l'on croyait révolue. Quant à l'infirmière française, elle a tenu le même langage que le ministre belge, déclarant clairement dans les médias que "les patients au-delà de 80 ans ne sont pas prioritaires", ce qui a évidemment choqué les personnes concernées et leur famille qui auraient préféré ne pas entendre ce genre de langage. Contrairement à ce que pensaient les Français, depuis mars 2020, dans certains hôpitaux saturés le personnel de la santé doit faire ce choix éthique ! On ignore évidemment combien de personnes sont concernées et le nombre de corbillards sortant des hôpitaux n'est pas un bon indicateur.

La pénurie de masques

Ainsi qu'on l'a constaté à des degrés différents dans divers pays (France, Belgique, Italie, Suisse, Suède, Etats-Unis, etc), un manque de masques pour le personnel de la santé et tout le personnel en contact avec le public (grande distribution, administrations, etc) peut conduire à des contaminations et des décès qu'on aurait pu éviter.

Les directeurs d'hôpitaux mais également de maisons de repos, des médecins et des entreprises offrant des produits de premières nécessité ne sont inquiétés auprès de leur ministre de tutelle ou de leur Premier ministre du manque de masques pour leur personnel. En effet, la première recommandation qu'on demande au personnel de la santé est de porter un masque dès qu'un patient présente des symptômes suspects ou une infection. Or, il n'y avait plus de masques ! Quant on sait qu'une infirmière peut visiter jusqu'à 40 patients par jour et qu'un masque chirurgical est périmé au bout de 4 heures d'utilisation, on comprend l'urgence d'en avoir des milliers en stock dans chaque hôpital et des centaines au domicile des infirmières libérales et dans le cabinet des médecins privés.

Il ne viendrait à l'esprit d'aucun urgentiste, médecin ou infirmier de visiter un patient contaminé sans porter de masque ! Or dans les hôpitaux, que ce soit en France (cf. France Bleue), en Belgique (cf. RTBF), au Luxembourg (cf. Paperjam), en Suisse (cf. Le temps) ou au Royaume-Uni (cf. Watford Observer), le personnel infirmier peut témoigner que jusqu'au confinement, il n'y avait pas de masque ou pas les bons masques pour se protéger ! Un infirmier est même mort au Royame-Uni après une garde de 12 heures sans masque adéquat ! Et ce ne sont pas les seuls à subir cette imprévoyance de leur ministre de la Santé puisque toutes les personnes en contact le public ou avec d'éventuels produits contaminés (par exemple les éboueurs) furent confrontés au même problème et au risque de contamination ! Il fallut des décès pour les ministres réagissent !

A gauche, l'un des modèles de masque FFP2 series 3000 (ou KN95 en Chine, N95 aux Etats-Unis) qui a tant manqué au personnel de la santé. Ce modèle est capable de retenir les particules fines PM25 et les virus du genre Influenza. Ce modèle a rapidement été indisponible et le resta durant plusieurs mois. Il existe également en version FFP1 et FFP3. A droite, un masque antiprojections dit chirurgical destiné au personnel médical mais également à la population. Une fois porté, il est périmé au bout de 4 heures. Il va sans dire que ce type de produit médical devrait toujours s'acheter dans une pharmacie sinon vérifiez qu'il porte le marquage CE précisant que le produit respecte la législation européenne. Documents Respiratorz et iStock.

Cherchant une explication plausible mais visiblement embarrassés, les ministres d'État ont bien dû reconnaître qu'ils avaient failli à leur mission et n'avaient pas été prévoyants. Ce n'est qu'au plus fort de l'épidémie qu'ils ont commandé d'urgence des masques. Et qu'avons-nous constaté ? Tout le monde commandant massivement des masques en même temps, les fabricants furent débordés et n'ont pas pu satisfaire tous les clients tout de suite. La France s'y étant prise plus tard que d'autres pays, elle dut attendre son tour et ne reçut d'abord que 20% des masques qu'elle avait commandé. Faut-il jeter la pierre sur les ministres ? En tout cas, ils ne sont pas innocents. On en reparlera.

Les politiciens sont les premiers à dire que "gouverner c'est prévoir". Or durant cette crise, les ministres de la Santé belge et français ont prétendu qu'il y avait suffisamment de masques en stock. Puis en France, début mars le président Macron affirma encore qu'il n'était pas nécessaire que toute le monde porte un masque, limitant son usage au personnel soignant en contact direct avec les patients, c'est-à-dire excluant beaucoup de catégories du monde médical dont les médecins privés. Au fil des semaines, on constata que les stocks s'épuisaient et n'étaient pas renouvelés et que toutes les personnes en contact avec le public prenaient des risques et devaient se protéger. Des professionnels de santé n'ont pas hésité à dire que l'État a comme d'habitude sacrifié les classes laborieuses dociles et corvéables jusqu'à en tomber malade pour préserver son budget.

En raison de l'absence de clarté et de cohérence des autorités dans ce dossier, selon un sondage réalisé début avril, les trois-quarts des Français pensent que le président Macron et Olivier Véran, le ministre des Solidarités et de la Santé savaient qu'il manquerait de masques et leur ont menti... par omission (cf. France Info).

La fiche d'information destinée au personnel de la santé publiée le 22 janvier 2020 par le COREB recommande le port du masque.

Comme le prouve la communication du COREB présentée à gauche, le plus navrant dans cette affaire de masques est que l'État savait pertinemment bien depuis le 22 janvier 2020 mais en réalité depuis toujours, que les masques étaient indispensables au personnel de la santé. Le ministre de la Santé ne recommanda le port du masque au public que deux mois plus tard. Même décision en Belgique où ce n'est que le 7 avril 2020 que le Collège de Médecine Générale recommanda le port du masque au public (cf. RTBF).

Pourquoi n'ont-ils pas averti le public plus tôt ? La seule explication est que les autorités n'ont pas jugé le port du masque indispensable, contrairement à ce qu'avait déjà déclaré un médecin coréen à l'intention des Occidentaux et malgré l'avis du COREB. On appelle cela de la négligence.

Vu l'état de la crise, le journaliste et auteur Maurice Szafran du webzine économique "Challenges" a carrément appelé cela un crime ! A leur tour, les partis d'opposition n'ont pas hésité à le faire savoir au Président et au pouvoir exécutif par médias interposés, invoquant le fait que le confinement n'empêche pas des réunions d'urgence et de passer des commandes.

A la même époque, l'OMS et même l'ONU se sont inquiétés de cette pénurie mais à moins qu'ils en fassent la demande, ce n'est pas leur rôle d'expliquer aux gouvernements comment gérer la crise.

Face à une situation d'urgence, comme en Belgique et ailleurs, après avoir ordonné des commandes massives de masques, le président Macron réquisitionna des entreprises nationales afin de satisfaire la demande le plus rapidement possible. Pour faire bonne figure et prouver à ses électeurs qu'il agissait, il visita même une usine française de fabrication de masques.

Entre-temps, après avoir été victime d'une escroquerie par une entreprise turque (cf. RTBF), la Belgique reçut les millions de masques FFP2 (ou KN95 en Chine et N95 aux Etats-Unis) qu'elle avait commandés en Chine. Mais ils étaient uniquement destinés au personnel de la santé. Toutefois leur nombre resta insuffisant. Pour y remédier, à partir du 19 mars 2020, le bureau de l'ONU à Bruxelles (UNRIC) fit un don de 3000 masques au personnel de la santé.

Maggie De Block, ministre de la Santé n'a pas trouvé nécessaire de visiter les hôpitaux quand on l'y invita, préférant se rendre à un Conseil des ministres restreint (Kern) ou vacant à d'autres tâches loin des média. En revanche, le Roi Philippe s'est rendu dans plusieurs hôpitaux (à Bruxelles et Liège) pour sentir le pouls de l'urgence sanitaire.

Face à cette situation et au risque de contamination, en mars 2020 le Ministère de la Santé (SPF Santé) conseilla à ceux qui détenaient des masques de les donner aux hôpitaux et à la population de confectionner elle-même ses propres masques de protection ! : "Vous avez des masques chirurgicaux (FFP2, FFP3)? Vous pouvez aider nos soignants en les apportant à votre hôpital local. Vous souhaitiez en confectionner? Nous travaillons à un mode d'emploi pour vous y aider" (cf. Twitter et le PDF plus bas). Dans le meilleur cas, un masque de type chirurgical en tissu confectionné à la main filtre environ 80% des particules voire un peu plus si on améliore le filtre. Son efficacité reste donc inférieure à celle d'un masque de protection chirurgical. On y reviendra.

Fin avril, faute de stock, la Belgique ne proposait toujours pas de masques chirurgicaux au personnel des autres métiers à risque ni au public, raison pour laquelle le SPF Santé sollicita l'aide des communes pour en acheter et les distribuer à leur population et insista dans les médias pour que chacun fabrique son propre masque en tissu lavable en machine à 60°C (cf. RTBF).

A consulter : Tuto - Fabrication de masques (PDF), par N.Vandewalle

Or au même moment, la société belge SMI (Suture.be) installée à St Vith et de réputation mondiale vendait des masques chirurgicaux à des communes et villes luxembourgeoises (par ex. à Steinfort) !

Au Luxembourg, les autorités se sont très bien organisées. Dès le mois d'avril 2020 on pouvait acheter des masques chirurgicaux dans certaines pharmacies (12 € pour une boîte de 10) mais le stock étant temporairement limité, le gouvernement n'autorisa qu'une boîte par personne.

On trouva rapidement des masques chirurgicaux chez certains webmarchands comme Ma Pharmacie.lu (10 € pour 10 masques en 2020). Ces masques proviennent de Chine et répondent à la norme médicale EN 14683 Type I ou Type IIR On vend aussi des masques chirurgicaux portant le label CE sur Amazon et OSELL à un prix équivalent (il faut compter un mois de délai de livraison). Ils sont à usage unique; on peut les utiliser durant 4 heures. On reviendra sur le prix des masques (voir plus bas).

Depuis, beaucoup d'établissements ont pris la relève et proposent des masques en tissus lavables. S'ils sont appréciés du public, ils sont moins efficaces que les masques FFP2 agréés vendus en pharmacie.

La guerre des masques

Pour ne rien arranger, il y eut également une "guerre des masques". Suite au décret de réquisition signé par le président Macron le 3 mars 2020 et applicable jusqu'au 31 mai 2020, deux jours plus tard la France réquisitionna à Lyon 4 millions de masques fabriqués par l'entreprise suédoise Mölnlycke destinés à l'Italie et à l'Espagne, ce qui fit scandale en Suède. Sous couvert de sa souveraineté et de l'urgence, étrangement la France ne s'est pas exprimée sur cette affaire indélicate et la presse française l'a à peine évoquée (cf. L'Express).

Une usine de fabrication de masques médicaux à Handan en Chine le 28 février 2020. Document STR/AFP.

Comme s'il fallait ajouter un peu de caractère à cette vive atmosphère régnant entre pays "amis", on apprit le 31 mars 2020 que plusieurs millions de masques commandés par la France furent détournés directement sur le tarmac d'un aéroport chinois, payés cash et l'avion qui devait les transporter en France s'est envolé vers les États-Unis ! (cf. Libération). 

Cette stratégie agressive n'est pas sans effet dans les relations entre la Chine et les autres pays, l'Empire du Milieu devenant de facto un acteur incontournable, disposant d'un monopole et du pouvoir d'imposer sa loi autres autres nations.

A leur tour, les États-Unis ont interdit l'exportation de leurs masques, notamment de 3M, créant un froid chez les Canadiens qui ont l'habitude de travailler avec les États-Unis (cf. La Presse.ca).

Dans certains pays, on est arrivé à une situation sanitaire tellement dégradée que le matériel médical et en particulier les masques deviennent une denrée rare au point qu'il faut sécuriser les lignes d'approvisionnement comme pour un produit précieux.

En France, à Paris des membres du personnel hospitalier se sont fait agressés pour leur voler leur masque, profitant de l'absence de témoins et de la police dans les rues. Certains soignants ont dû se faire accompagner sur leur lieu de travail ou jusqu'au transport en commun par un garde du corps ! (cf. L'Express).

En Belgique, plusieurs infirmières soignant des patients à domicile ou en milieu hospitalier se sont fait volées du matériel médical et parfois même leur voiture ou celle-ci fut incendiée (cf. La Province, RTL, La DH/Les Sports).

Bref tous les coups sont permis, une "culture" du chacun pour soi à laquelle nous n'étions pas préparés mais à laquelle il faudra s'habituer en temps de crise !

Caractéristiques du masque de protection (chirurgical)

Le masque de protection le plus simple en papier revient à quelques centimes d'euros mais ne protège que des poussières et des aérosols classiques mais n'offre aucune protection contre les germes.

Les masques chirurgicaux sont différents des masques de protection respiratoire dit FFP (Filtering Facepiece Particles, voir plus bas). Les masques FFP sont destinés à protéger son porteur à la fois contre l'inhalation de gouttelettes et contre les particules en suspension dans l'air. Toutefois, ce type de masque est plus contraignant (inconfort thermique, résistance respiratoire) qu'un masque chirurgical mais il offre l'avantage d'offrir une protection contre l'inhalation de germes.

Le masque de protection ou masque antiprojection dit "masque chirurgical" répond à la norme EN 14683 Type I; il filtre au moins 95% des micro-particules et des bactéries.

Le masque chirurgical est constitué de trois couches : au centre se trouve une couche de meltblown, un textile non tissé très filtrant dérivé du polypropylène (plus rarement en bio-cellulose ou en hydrogel), pris en sandwich entre deux couches de spunbond, aux fibres beaucoup plus grosses et servant de matériau de support. Le masque est stérilisé aux ultrasons pour tuer les principaux germes. Ensuite on ajoute au masque une charge électrostatique afin qu'il retienne les particules virales. La couche blanche est absorbante et se place sur le visage. Ce masque comprend une barrette nasale en métal qui permet de bien ajuster le masque à la forme du nez pour éviter l'entrée d'air par le haut.

La vocation première du masque chirurgical tel celui que porte le personnel médical présenté à gauche est d'éviter que ceux qui le portent rejettent des particules virales dans l'air et contaminent les autres. Il évite aussi au porteur d'inhaler ou d'avaler des particules virales. C'est pour cette raison qu'il est utilisé par le personnel de la santé, y compris dans les cabinets dentaires et de kinésithérapie.

Avec ses 60 à 140 nm soit 0.06 à 0.14 micron de diamètre, le SARS-CoV-2 est 4 à 10 fois plus petit que les bactéries. Le masque chirurgical et le FFP1 ne protègent pas directement du virus mais des particules virales - c'est-à-dire des microgouttelettes (qui mesurent entre 0.5 et 12 microns et jusqu'à 100 microns pour les gouttelettes) contenant des microbes - et de la majorité des autres aérosols dont les postillons potentiellement porteurs de germes.

Rappelons que les microgouttelettes exhalées par une personne s'évaporent rapidement et laissent des particules en suspension dans l'air. Les plus grosses gouttelettes peuvent contenir des microbes et notamment des coronavirus et rester quelques dizaines de secondes à plusieurs minutes dans l'air. Le masque permet de bloquer ces particules virales afin qu'elles ne contaminent pas les muqueuses ou une plaie ouverte (cf. Les voies de transmission du Covid-19).

Un masque chirurgical de type IIR fabriqué spécialement pour les enfants entre 6 et 12 ans (9.90 € pour 50 masques). Document Letzshop.

Mais que valent les masques chirurgicaux ou les masques faits maison ? Les spécialistes estiment qu'ils protègent mieux les autres contre vous qu'il ne vous protège des autres. Dans le contexte d'une épidémie, casser la chaîne de propagation du virus dans un sens comme dans l'autre sont tous deux importants, ce que certains pays ont mieux compris que d'autres.

En résumé, le port du masque chirurgical permet de limiter la propagation du virus (dans l'éventualité ou le porteur est soit contaminé soit asymptomatique) mais ne protège pas un porteur sain contre le virus.

Pour avoir la garantie d'utiliser un produit de qualité, achetez ce type de masque en pharmacie ou chez un marchand vendant des masques portant le label CE (voir plus haut).

Il existe des masques de protection en tissu (en coton) ou en bio-cellulose dont la poche du milieu permet d'y placer un filtre. Ils sont plus épais et plus inconfortables que les masques chirurgicaux. Ces masques en tissu peuvent être réutilisés mais à condition qu'ils soient propres et donc aient été lavés à 60°C.

Beaucoup de rumeurs circulent à propos des masques chirurgicaux ou en tissu. Il est par exemple faux de croire qu'il empêche de respirer, réduit la quantité d'oxygène inhalée ou vous intoxique avec votre propre émission de gaz carbonique. Il présente juste une résistance à l'air (c'est la respirabilité) spécifique à la matière utilisée et couvre un peu le son de parole.

Ce type de masque doit être jeté après quelques heures d'utilisation car l'humidité exhalée réduit ses propriétés filtrantes. Bien entendu, si on ne l'a utilisé qu'un quart d'heure ou un heure, on peut le réutiliser mais évitez de l'utiliser plus de 4 heures. De plus, l'ayant porté dans des lieux fréquentés, il risque de contenir des germes. Pour le peu qu'il coûte, mieux vaut ne pas jouer avec sa santé et jeter le masque dans une poubelle après l'avoir utilisé.

Peut-on réutiliser un masque jetable après lavage ?

Au fil du temps, à titre privé le coût des masques jetables peut devenir conséquent quand il faut en équiper toute une famille pendant des mois (pour une famille de 4 personnes, 240 masques par mois représentent ~5 boîtes de 50 masques, soit 100 € par mois). Ne voyant pas la fin de l'épidémie, plus d'un citoyen s'est demandé sans avoir la réponse si on ne pourrait pas les réutiliser après lavage.

En théorie, on ne réutilise pas un masque jetable si on l'a porté plus de 4 heures. Pourquoi ? Car en le portant, le tissu se charge d'humidité et perd sa charge électrostatique. Par conséquent, le masque perd son efficacité et retient moins facilement les particules virales.

Dans une interview accordée à France Bleue le 22 septembre 2020, Philippe Vroman, chercheur-enseignant du laboratoire Gemtex de l'Ensait à Roubaix, a testé le masque jetable chirurgical et vérifié ses qualités après l'avoir lavé à 60°C. Il confirme qu'on peut le laver mais il perdra sa charge électrostatique tout en conservant sa capacité filtrante.

Pour le lavage proprement dit, placez le masque avec d'autres linges sales et lavez-les à 60°C sans les sécher. Ensuite séchez le masque à l'air ou repassez-le à basse température (c'est du plastique). Vérifiez ensuite qu'il n'y a pas trou dans le tissu, que les élastiques sont souples et résistants et que les attaches des élastiques sont toujours bien fixées.

Les tests ayant été limités, on ignore combien de fois on peut laver un masque jetable mais selon Vroman, il est raisonnable de le jeter après 5 lavages.

Quant aux masques aux tissus, vu leur efficacité inférieure à celle d'un masque chirurgical et que beaucoup de personnes le portent mal ou le portent plusieurs jours sans le laver et qu'il se contamine donc progressivement, il est conseillé de le laver après chaque usage. Il faut donc avoir une réserve d'une dizaine de masques.

Âge minimum du port du masque chirurgical

Suite à la propagation des nouveaux variants en Europe, le 18 janvier 2021 les autorités autrichiennes et de Bavière, en Allemagne, obligèrent la population à porter un masque FFP2 (voir ci-dessous) dans les commerces et les transports en communs afin de limiter un peu plus la propagation de l'épidémie. Les enfants jusque 14 ans en sont exemptés (cf. Euronews, DW). Seul inconvénient, ce masque coûte 3 € pièce - le prix de 20 masques chirurgicaux - et il est plus rigide mais il est capable de filter 94% des particules.

A ce sujet, le 29 août 2020 des virologues allemands avait déclaré que "les enfants de moins de 11 ans sont aussi contaminants que les adolescents ou les adultes". Les médecins se fondaient alors l'avis de l'Académie Américaine de Pédiatrie qui avait suggéré que les enfants portent le masque chirurgical dès 2 ans. Cet avis n'a jamais été suivi, même si ci et là on voit des photos de très jeunes enfants porter un masque, mais il s'agit généralement d'une illustation extraite d'une banque d'images (Adobe, Dreamstime, etc). Nous verrons à propos des voies de transmission du Covid-19 que dans la plupart des pays les enfants n'ont dû porter le masque chirurgical que dès 6 ans.

Caractéristiques des masques FFP

Les masques de protection FFP répondent à la norme NF EN 149. Ils font partie de l'Équipement de Protection Individuelle (EPI). Ils sont obligatoires sur certains postes de travail, en particulier dans les environnements à risque où de la poussière est en suspension dans l'air. Ces masques ne portègent pas contre les gaz.

L'efficacité du masque FFP1 dépend du pourcentage de filtration (PFE ou efficacité de filtration des particules et de BFE (efficacité de filtration bactérienne). Le plus simple filtre au moins 80% des aérosols avec une fuite < 22%. Pour certaines applications, le meltblown filtre au moins 95% des aérosols de moins de trois microns (contre 90% pour les masques en tissu grand public).

Un masque FFP1 réglementaire filtre au moins 84% des particules mais ne filtre pas les microparticules inférieures à 0.6 micron. Comme le masque chirugical, le masque FFP1 ne protège pas directement du virus mais des particules virales contenues dans les (micro)gouttelettes et autres aérosols.

Le masque FFP1 étant plus encombrant qu'un masque chirurgical et moins efficace qu'un masque FFP2, il est rarement voire jamais utilisé en milieu hospitalier.

Un masque FFP2 dit "bec de canard" est prévu pour bloquer les virus grâce à une membrane composée de nanoparticules de dioxyde de titane, d'argent ou de graphène comme le fait Shengquan mais dont l'usage sanitaire a fait l'objet d'une plainte auprès de la Commission européenne en 2021 (cf. Ciel). Mais ce type de masque coûte 3 € pièce, soit 6 à 20 fois plus cher qu'un masque chirurgical. Acheter ce genre de masque dans l'urgence présente aussi un risque car leur qualité varie d'un fabricant à l'autre. Il existe des modèles rigides, d'autres sont réutilisables, souples et hypoallergéniques ou filtrent plus ou moins les micro-particules en suspension dans l'air. La norme EN 149 impose une filtration minimale de 94% pour un débit d'air de 95 l/min et moins de 8% de fuite vers l'extérieur. Notons que les meilleurs masques FFP2 filtrent 99.95% des microparticules, c'est-à-dire autant qu'un masque FFP3.

Dans beaucoup de pays le masque FF2 est obligatoire pour les médecins. Le masque doit être changé toutes les 6 à 8 heures.

A lire : Masques de protection

Les normalisateurs multiplient les initiatives face au coronavirus, Afnor

Caractéristiques et efficacité des masques de protection. Documents AFP et Ensait.

Ce que nous ne savons pas sur le port du masque FFP2 est à certains égards aussi grand que ce que nous savons. Un masque FFP2 bien ajusté peut être extrêmement efficace pour protéger le porteur contre une contamination extérieure, ainsi que pour protéger les autres contre un porteur contaminé.

Notons qu'il est possible de réutiliser les masques jetables FFP1 et FFP2 après les avoir désinfectés aux vapeurs d'éthanol ou de peroxyde d'hydrogène (cf. Medisite) mais généralement le procédé ne fonctionne qu'une fois. Comme le masque chirurgical, mieux vaut jeter le masque dans une poubelle après l'avoir utilisé.

Le masque FFP3 est similaire au FFP2 à la différence qu'il filtre également les particules très fines comme la poussière d'amiante ou de silice.

Enfin, il existe des masques avec une couverture faciale complète pour une vision optimale, étanches et équipés en option d'une membrane vocale pour communiquer tout en étant protégé. Certains sont compatibles avec les filtres respiratoires standards RD40 et offrent une protection contre les particules et les gaz.

Prix des masques de protection

Certains pays comme le Luxembourg ont proposé des masques chirurgicaux respectant la norme EN 14683+AC de type II ou IIR portant le label CE fabriqués en Chine soit par Traumark soit par Dentalbel. Avec le temps et une grande production, le prix des masques chirurgicaux a fortement diminué, chutant d'un facteur 10 à 40 selon les marques.

Aujourd'hui chacun peut acheter des masques chirurgicaux aux normes européennes en pharmacie (~0.45 € l'unité) mais on en trouve dans les pharmacies en ligne à 0.27 € pièce chez Mapharmacie.lu et même à 0.16 € sur Amazon.

Un masque FFP1 3M 8710 revient à 0.87 et 1.39 € l'unité chez Amazon. En revanche, on trouve aussi chez certains webmarchands des masques FFP1 à 5 et même 10 € l'unité !

Selon la qualité, le modèle et le conditionnement, un masque FFP2 revient à l'unité entre 0.7 € chez un dealer LCH, 1.1 € pour un masque Medicov chez Amazon, 4.8 € chez Roche Services, 7.2 € chez 3M ou 17 € pour le modèle avec valve voire le double chez leurs concurrents qui n'hésitent pas à profiter de la crise. On peut évidemment en commander en ligne, y compris sur ebay (et de préférence auprès d'un fabricant réputé). On les trouve également en pharmacie mais selon les stocks, dans certains pays ils sont temporairement réservés au personnel hospitalier.

Sachant qu'en théorie le personnel de la santé devrait utiliser plusieurs masques FFP2 par jour et par patient, il en faut plusieurs dizaines ou centaines de millions pour protéger tout le personnel concerné. La Belgique et la France consomment respectivement 10 millions et 200 millions de masques par mois. Mais il faut également prévoir un stock suffisant de masques chirurgicaux, de masques FFP3, de blouses, de gants, d'effaceurs pour effectuer les tests, des appareils de communication et différentes sortes de médicaments.

Enfin, en France la société Seton vend des masques FFP3 anti-poussières à partir de 3 ou 5 € l'unité. Mais un masque FFP3 de 3M revient à 8 € pièce et leur série Aura à 15 € pièce !

Mise en garde. Dans l'urgence, certains fabricants ont baissé le niveau de qualité ou certains vendeurs eurent le culot de coller une étiquette "masque chirurgical" sur de simples masques anti-poussières à une seule couche ! Des infirmières ont reçu de nouveaux masques FFP2, mais ils sentaient le produit chimique et étaient insupportables, l'élastique était trop lâche ou cassa, la barre métallique qui le maintient sur le nez était inefficace ou leur pression sur la peau était trop forte et formaient des hématômes au bout de la journée. Certains clients ont même reçu des masques périmés (les microfibres perdent leur efficacité) ou qui se désagrégeaient à la première utilisation !

Parce qu'on ne joue pas avec la santé, il est impératif d'acheter le matériel médical chez un fabricant réputé.

Fabrication de masques par la population

Vu le manque de masque de protection en Belgique et en France durant la première vague épidémtique, certaines personnes se sont spontanément organisés via les réseaux sociaux pour aider l'économie de leur pays. Beaucoup de couturières professionnelles mais aussi des particuliers ont décidé de fabriquer eux-mêmes des masques qu'ils vendaient à prix coûtant, y compris aux communes. L'idée de vendre des masques fut ensuite reprise par des petites entreprises, même par celles qui n'avaient rien à voir avec le secteur textile ou médical. Aujourd'hui, beaucoup d'entreprises ayant un site de vente en ligne ont une rubrique dédiée aux masques de protection où elles vendent à bas prix des masques réglementaires fabriqués localement ou provenant de Chine.

La pénurie de respirateurs artificiels

La problématique est plus grave encore pour les respirateurs artificiels (ou ventilateurs dont voici une photo). S'il en manque, le personnel de réanimation est contraint de choisir quel patient a le plus de chance de survivre ou, comme en Italie, envisager une sélection des patients qui bénéficieront de soins intensifs (cf. AFP/SetA). Dans nos pays riches, on peut heureusement résoudre le problème en commandant d'urgence ce matériel en masse, sinon en le fabriquant grâce à des imprimantes 3D comme le propose la société belge Materialise ou encore avec des moyens de fortune (comme Decathlon qui fit don de 70000 masques faciaux de plongée SUBEA EasyBreath aux hôpitaux de France, d'Espagne et d'Italie).

Le fameux ventilateur non invasif qui a tant manqué dans de nombreux pays au début de l'épidémie et qui reste en nombre limité dans tous les hôpitaux. A droite, un patient Covid hospitalisé aux soins intensifs et placé sous ventilateur en Russie. Documents Philips et Juan Monino/Getty Images.

La pénurie de réactifs

La question des réactifs pour les tests RT-PCR se pose également car de nombreux hôpitaux et centres de soins à travers l'Europe n'ont pas assez ou pas de stock. Si rien n'est fait pour en obtenir, on sait donc déjà qu'il y aura une pénurie de réactifs lorsqu'on décidera de tester massivement la population. C'est la raison pour laquelle, la plupart des pays européens n'ont commencé leurs tests qu'environ deux mois après le signalement des premiers cas de contamination et que certains pays ne procéderont au dépistage massif qu'à partir de la mi-mai.

Enfin, l'Europe a également découvert que les trois-quarts des réactifs nécessaires aux tests sont produits en Asie. Dans ce combat inégal entre les nations, si un pays paye plus que l'autre et cash, il a toute les chances d'emporter tout le stock. Il est urgent de pouvoir fabriquer ces produits en Europe et d'arrêter de délocaliser quand il s'agit de la santé de la population.

Les médicaments

Faut-il s'attendre à des pénuries de médicaments ? C'est possible puisque déjà avant la crise, certains médicaments essentiels manquaient parfois, notamment ceux utilisés en réanimation, contre l'hypertension, etc. Il serait surprenant qu'en en utilisant 5 ou 10 fois plus durant la crise, on ne soit pas en pénuries des mêmes et d'autres médicaments comme les curares ou la chloroquine. Il faut donc d'urgence remonter cette question au niveau européen et agir de manière coordonnée tant que nous disposons encore d'un minimum de stock.

Business et urgence sanitaire

Comment en est-on arrivé là ? Il y a d'abord le rôle de la communauté scientifique, les experts de la santé qui conseillent les gouvernements. Les épidémiologistes notamment connaissaient l'ampleur des épidémies de SARS (2003) et de MERS (2015) survenues en Asie et connaissaient les risques d'une pandémie. Ils savaient que les nouveaux coronavirus risquaient de présenter un taux de létalité plus élevé que les coronavirus endémiques. Il fallait donc se préparer à cette éventualité. Mais comme d'habitude, les gouvernements n'entendent que ce qu'ils veulent, voire pour certains membres, leur égo.

Tous les deux ans en moyenne, en Belgique et en France le personnel de la santé des hôpitaux réclame plus de moyens.

En Belgique, entre 2015 et 2019 Sophie Wilmè, qui fut Première Ministre début 2020, occupait le poste de Ministre du Budget. Elle répondit aux professionnels de la santé en rationnalisant l'offre de soins et en fusionnant des hôpitaux, au grand dam des directeurs de ces instituts et des syndicats qui y voyaient une réponse financière et non structurelle. Pendant la pandémie Wilmès était à la tête du gouvernement et s'est rendue compte du dévouement de tous les professionnels de la santé, s'étonnant qu'ils lui tournent le dos ! On ne sera pas étonné d'apprendre que son mandat ne fut pas renouvellé.

En France, pour toute fin de recevoir, le personnel de la santé fut reçu par des jets d'eau, des gaz lacrymogènes et par la police armée jusqu'aux dents. Le 14 février 2020, le collectif Inter-hôpitaux fort de 1200 manifestants a encore demandé au ministre de tutelle une revalorisation des salaires et non pas une prime. Le Dr Olivier Milleron, cardiologue à l’hôpital Bichat à Paris et membre du collectif a déclaré : "Nous on ne demande pas de médaille, on demande juste des moyens pour faire notre travail". Malgré les belles promesses d'Emmanuel Macron et du ministre de la Santé devant les médias, cela fait un an qu'ils refusent d'écouter les doléances des hôpitaux publics ! On reviendra en fin de page sur les horaires et les salaires des internes.

Face à cette situation, en mars 2020 le collectif "SOS soignants en danger" témoigna de la situation sanitaire catastrophique provoquée par le Covid-19 en France et dans le monde et diffusa une vidéo sur YouTube où le personnel de la santé pose nu pour sensibiliser les autorités, disant en suspens : "Faute de reconnaissance et de moyens, le personnel de la santé est à poil pour vous soigner !"

A voir : infirmier(e)s à poil contre le Covid-19

A gauche, une manifestation du collectif Inter-hôpitaux, le 14 février 2020 à Paris pour une revalorisation des salaires. A droite, haie de déshonneur du personnel soignant lors de la visite de la première ministre Sophie Wilmès à l'hôpital Saint-Pierre à Bruxelles le 16 mai 2020. Une manière de démontrer leur mécontentement face aux restrictions budgétaires dans le domaine des soins de santé lorsque l'actuelle Première ministre occupait, de 2015 à 2019, le poste de ministre du Budget. Documents AFP et Jean-Louis Hanff.

En fait, les politiciens n'ont pas envie d'investir dans des mesures préventives ou du surplus de matériel tant que le risque n'est pas certain car ils ne souhaitent pas pénaliser leur économie et indirectement se mettre à dos leur électorat !

En plus, comme on l'a constaté avec des millions de masques et des tests oubliés dans des stocks civils ou militaires, certains produits médicaux ont une date de péremption ou doivent être conservés dans des conditions strictes. Il est inutile de constituer des stocks pendant des années si on ne peut pas garantir qu'ils conserveront leurs propriétés le jour où on en aura besoin.

Autrement dit, en Belgique comme en France, c'est la politique réactive des soins qui l'emporte sur la prévention ! Cette politique court à la faillite.

Finalement, face aux revendications répétées du secteur hospitalier belge, le 23 avril 2020 Sophie Wilmès déclara devant la chambre qu'elle abandonnait son projet d'économiser 48 millions d'euros dans les hôpitaux. Au contraire, un milliard d'euros fut accordé au secteur mais le budget global resta inchangé. Selon les syndicats, cela ne permettait pas de maintenir les institutions hospitalières en état au-delà de juin. Aussi, le 4 juin 2020 une nouvelle avance de plus de 400 millions d'euros par an fut à nouveau accordée au secteur hospitalier comprenant notamment des formations et l'engagement de personnel, ainsi qu'une revalorisation des salaires qui reste à déterminer.

En France, le président Macron annonça toujours une embellie pour le secteur hospitalier et les soins de santé. Mais début juin 2020 rien n'avait été concrétisé. De son côté, Olivier Véran promit un énième plan pour l'été comprenant des revalorisations de salaires mais aussi un assouplissement des 35 heures.

Pour accentuer la crise, aux Etats-Unis des chefs d'entreprises comme Elon Musk ont déclaré sur Twitter que "cette panique autour du coronavirus est débile" et encouragea ses employés à venir travailler comme d'habitude. Certains journalistes ont a leur tour évoqué la théorie du complot à la télévision. Au même moment sur Twitter, l'ancien gouverneur républicain de Californie Arnold Schwarzenegger appelait depuis le jakusi de son luxueux manoir de Brentwood à Los Angeles, les étudiants à rester chez eux, et reçut en retour des réponses sarcastiques et des injures !

C'est cette manière de penser égoïste et sans prévoyance de certains politiciens, bref leur incompétence à gouverner à long terme qui à l'origine de la pandémie de Covid-19 !

On nous avait pourtant prévenu

Les politiciens comme les épidémiologistes doivent soit avoir la mémoire courte soit être hypocrites pour ne pas nous dire la vérité car cela fait plus d'un siècle qu'on sait comment se propage les virus, on sait depuis la pandémie de la grippe espagnole en 1918-1919 comment et à quelle vitesse se propage un virus respiratoire (cf. cette carte) et on sait également que le port du masque et l'aération des locaux parmi d'autres mesures sanitaires permettent de réduire la propagation des virus (cf. le bilan de la crise sanitaire).

Les autorités sont-elles incapables d'anticiper une situation à risque ou faut-il chaque fois attendre qu'il y ait des victimes - des morts - pour qu'elles réagissent ? C'est en tout cas le sentiment qu'elles donnent depuis le début de la pandémie !

Pourtant, dans son livre "Survivre aux crises" publié en 2009, l'économiste et ancien haut fonctionnaire français Jacques Attali avait prévu la possibilité d'une pandémie provoquée par un coronavirus originaire d'Asie. C'était écrit depuis 10 ans, l'OMS et l'Inserm notamment connaissaient bien le risque, mais personne ne les ont crus !

Plus tard, en 2015 Bill Gates avait également clairement dit que nous n'étions pas préparé pour affronter la prochaine épidémie. Venant de la part d'une personne qui n'est pas du secteur médical, sa vision est d'autant plus méritante. Mais de nouveau, personne n'a voulu y croire, du moins en Occident car l'Asie avait déjà fait l'expérience du SARS et du MERS. Nos dirigeants prétentieux, à qui personne ne donne de leçon, imaginaient probablement que nos "puissants" systèmes occidentaux "à la tête du progrès" seraient suffisamment forts pour vaincre un "petit microbe" ! On connait malheureusement la suite.

A voir : Bill Gates: La prochaine épidémie ? Nous ne sommes pas prêts, TED, 2015

Conférence donnée 1 mois avant l'épidémie de MERS

Mélanchon 2017 : Nous sommes menacés d'un krach sanitaire !

La sous-estimation du risque

Ensuite il y a un problème de gouvernance politique, c'est-à-dire la manière dont l'État gère et travaille pour satisfaire les besoins de la population. Si le ministre de la Santé et le directeur d'un hôpital s'assurent qu'une bonne gestion des flux (cf. le lease management) a bien été mise en place sur les conseils de consultants, il s'avère parfois qu'ils ne font qu'appliquer des procédures validées dans le secteur privé mais qui sur le terrain sont inapplicables en situation d'urgence sanitaire.

Même si le plan BCP dont le plan d'urgence insiste pour que la sécurité des personnes passe avant le reste, quelle PME ou entreprise côtée en bourse doit gérer un malade en phase critique ne pouvant plus respirer ? Aucune ! La procédure doit donc être adaptée en sachant que la priorité dans un hôpital n'est pas la continuité des affaires mais de sauver prioritairement les patients en danger de mort. Il est évident qu'un service public doit être rentable et garantir la continuité su service mais pas au détriment de la santé.

Pire, dans un pays comme les États-Unis qui ne propose pas de protection sociale automatique ou dans les pays sous-développés où tout le monde n'a pas accès aux soins de santé, c'est le pouvoir d'achat et donc l'argent qui décide qui va survivre et qui va mourir.

En Europe de l'ouest, où le PIB est tout de même très élevé de même que les taxes, où la bonne gouvernance revient comme l'arlésienne à chaque législature, on ne pas accepter une gestion de crise aussi catastrophique et un tel manque de préparation comparés aux actions menées en Corée du Sud notamment.

En France, Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital Pompidou a même quasiment déclaré sur la chaîne TMC que c'était une économie de "pays sous-développé" (cf. Twitter).

Le problème de pénurie observé en France vient notamment de la réaction de la classe politique suite à la gestion de la crise sanitaire H1N1 en 2010 par Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé. Elle avait acheté préventivement des centaines de millions de masques faciaux. Puis l'épidemie ne s'est pas déclarée et finalement ces masques n'ont servi à rien et beaucoup sont arrivés à leur date de péremption et furent détruits dans les années qui suivirent. Juste après cette épidémie avortée, Bachelot s'est fait lourdement critiquée et un député l'accusa même d'avoir "gaspillé les deniers de l'État" au point que l'Assemblée Nationale interrogea Bachelot le 12 janvier 2010 (cf. cette vidéo de 2010 publiée sur Tweeter). Mais rétrospectivement Bachelot prit la bonne décision en constituant un stock de masques.

La réaction du gouvernement durant cette affaire créa un "syndrôme Bachelot". Se souvenant de la réaction des députés, en 2020 le gouvernement Macron préféra réagir plutôt que de prévoir et risquer une critique en règle ! Ce n'est pas la santé du public qui dicta les actions du gouvernement mais une fois de plus l'image et le prestige de la France !

Moralité, si l'oubli de passer une commande et l'erreur d'appréciation sont humains, ils n'excusent pas les carences de l'État et son manque de responsabilité.

 Si ces questions sensibles ne peuvent pas être discutées durant la crise, il est certain qu'elles exigeront des réponses après la crise : qui est responsable, pourquoi n'a-t-il pas agit ou trop tard et comment éviter que cela ne se reproduise ? La question de la responsabilité de l'État va inévitablement se poser après la crise et se décider dans les urnes. On reviendra sur les leçons à tirer d'une telle crise car nous devons être mieux préparé dans l'éventualité d'une nouvelle épidémie, demain ou dans dix ans.

Polémique autour du port du masque de protection

Comme le répète tous les experts et notamment l'Orde des médecins, il est évident que toute personne en contact avec le public, potentiellement porteuse du virus doit porter un masque de protection pour éviter une éventuelle contamination. Mais faut-il pour autant que le public porte un masque dans la rue, au supermarché ou au bureau s'il respecte la distance de sécurité ?

En Chine comme en Corée du Sud, cela fait plusieurs mois que tout le monde doit porter un masque dans les lieux publics. Document Roslan Rahman/AFP.

Nous savons qu'en Chine toute la population porte un masque dès les premiers signes de pollution importante de l'air ou d'infection. C'est devenu une habitude et même une nécessité. Le Dr George Fu Gao précité, directeur du CDC chinois, avait déjà déclaré en mars 2020 dans la revue "Science" que "La grande erreur aux États-Unis et en Europe, à mon avis, est que les gens ne portent pas de masques" et ne se protégeaient pas suffisamment de la contamination par le virus.

L'OMS a également insisté sur le port généralisé du masque de protection. Leurs conseils n'ont pas été entendus par les autorités occidentales jusqu'en avril 2020, le temps effectivement que le virus s'installe sur toute la planète et tue quelques dizaines de milliers de personnes !

Les Européens comme les Américains n'ont jamais fait l'expérience des épidémies et n'y ont pas été sensibilisés durant leur scolarité à l'inverse des peuples d'Asie mais, arrogants et égoïstes, les Occidentaux se croient plus malins que les autres et s'érigent en donneur de leçons au dépens de la santé de leur population !

Jusqu'au sommet de l'État, malgré ce qu'ils voient, entendent et lisent dans les médias, la plupart des responsables politiques n'ont pas réellement conscience et sont peu informés de l'impact et des risques que peut avoir ce genre de phénomène dans la population. Par conséquent, les avis sont restés très partagés pendant des mois mais ont heureusement évolué au fil du temps.

Comme la Belgique et la France, la plupart des pays ont prétendu qu'il fallait réserver l'usage du masque aux personnes qui en avaient besoin et firent le pari que les mesures de protection sanitaire voire l'auto-immunisation de la population suffiraient à endiguer l'épidémie. Pourquoi ? Car rétrospectivement, on apprit que les pays européens n'avaient pas suffisamment de stock de masques de protection pour en distribuer à la population. Par conséquent, les autorités civiles ont préféré mentir à leur population !

Comme on le voit à droite, sous le couvert de l'état d'urgence sanitaire et confrontés à la pénurie de masques, en France certains préfets n'ont pas hésité à interdire à la population de porter un masque de protection.

Alors que les gouvernements prétendaient que cette stratégie était fondée sur des données scientifiques et un risque calculé, mais qui se sont avérés faux et mensongés, elle n'a évidemment pas été très efficace et fut même considérée comme une erreur par certains épidémiologistes.

En France, mi-mars 2020 le Premier ministre déclara que "le masque n'est pas utile pour tout le monde" alors que le ministre de la Santé conseillait à toute la population de le porter ! Qu'en a conclu la population ? A défaut d'avis officiel unanime, elle prit elle-même la décision d'en porter ou pas avec tous les risques que cela sous-entend. Ce n'était pas une façon responsable de gérer une épidémie !

Face aux contradictions des autorités, on a très rapidement observé la réaction de la population dans les parcs publics. Durant les vacances de Pâques notamment, à Bruxelles, Londres, New York et même à Séoul la plupart des gens ne respectaient pas la distanciation sociale et ne portaient pas leur masque que certains avaient pourtant à portée de main. Nous verrons que la même attitude se répéta tout au long de l'année, y compris lors des soirées festives organisées par des jeunes le 31 décembre 2020.

Bientôt tous masqués

En Suède, sur l'avis d'Anders Tegnell, épidémiologiste en chef de l'Agence de Santé Publique qui considéra que la population ne devait pas être confinée ni porter de masque, face à la forte augmentation du nombre de contaminés et de décès (le taux de létalité passa de 6.6 à 12.1% au cours du mois d'avril), le gouvernement revut sa position et imposa finalement le port du masque. Même chose aux Etats-Unis sur l'avis du CDC.

L'Autriche imposa le port du masque dès la mi-mars dans les supermarchés avant de l'imposer dans l'espace public. À population presque égale, cela lui permit d'avoir 7 fois moins de décès qu'en Belgique au point qu'ils ont décidé de progressivement déconfiner la population à partir du 14 avril 2020.

Le 30 mars 2020, constatant que le confinement ne suffisait pas pour endiguer l'épidémie, des voix s'élevèrent pour imposer le port du masque à toute la population. La Slovénie l'imposa et il était fortement recommandé en Tchéquie et en Bulgarie. En Italie, il fut également imposé en Lombardie et en Toscane.

A lire : Masque FFP2, le dernier rempart (mais savez-vous l'utiliser ?), esanum

Nettoyage du masque : les rumeurs et les bons conseils, AFP

A gauche, en pleine crise sanitaire du Covid-19, la présidente slovaque Zuzana Čaputovà (au centre) et son nouveau gouvernement, emmené par Igor Matovič (à sa droite) s'est fait remarquer pour les besoins de la cause en portant un masque assortit à sa robe le 21 mars 2020. C'est le premier État européen qui montra le bon usage du masque chirurgical. Document Joe Klamar/AFP. A droite, l'intérêt de porter un masque de protection dans les lieux publics fréquentés. En exhalant en parlant ou en toussant, une personne contaminée excrète des particules virales. Si elle ne porte pas de masque où si son interlocuteur n'en porte pas et reste en face d'elle quelques secondes ou minutes selon la contagiosité du variant, il peut facilement être contaminé. On reviendra sur la propagation du Covid-19.

Les infectiologues confirment que le port du masque est peu utile durant le confinement puisque chacun reste chez soi.  En revanche, le port du masque est recommandé pendant la période de déconfinement, y compris dans les magasins et bureaux si la distanciation sociale n'est pas possible. C'est la décision adoptée par la plupart des pays européens dont la Belgique, l'Allemagne et le Luxembourg. En France, au début le port du masque semblait être une question de stock mais la ville de Nice l'imposa dès la mi-avril.

Certaines personnes à risque n'ont pas attendu l'avis des autorités pour confectionner leur propre masque. Cela prouve bien que la population était inquiète et voulait se protéger sans attendre l'avis d'un ministre barricadé dans son bureau observant le peuple tomber malade.

On reviendra en terme financier sur l'intérêt d'avoir imposé le port du masque lorsque nous ferons le bilan de la crise sanitaire.

Des distributeurs de masques

A terme, il faudra que l'Europe tire les leçons des bonnes pratiques en Asie. En Chine par exemple, dans le district de Baoshan, à Shanghaï, le gouvernement a converti un distributeur de masques de beauté en distributeur de masques médicaux et de gants jetables depuis le 4 février 2020. Le masque coûte seulement 0.1 centime de yuan soit 0.0013 €, c'est 650 fois moins cher qu'en Europe (cf. China.org).

Même idée à Taipei située sur l'île de Taïwan, où des distributeurs proposent au public des masques de protection (cf. SCMP). Une entreprise locale vend également des masques dans les supermarchés (cf. Shangaiist). Si les débits sont encore tributaires des stocks disponibles, c'est un premier pas vers un déconfinement bien contrôlé.

En février 2020, nous nous demandions ici "Quand l'Europe suivra-t-elle ces exemples ?" Bonne nouvelle, depuis le 16 avril 2020 l'idée a été reprise en Pologne qui a imposé le port du masque dans l'espace public sous peine d'amende. Plusieurs villes dont Varsovie ont installé des distributeurs de masques de protection. Le masque revient à 2 € (cf. RFI).

Depuis le 21 avril 2020, dans plusieurs communes du nord de la France comme à Jeumont (59), la mairie installa deux distributeurs qui délivrent des masques, des gants et du gel hydroalcoolique. Un set complet revient à 4 € (cf. La Voix du Nord), un prix que les usagers trouvent assez élevé. Le distributeur qui propose ses produits à Jeumont a déclaré qu'il ne faisait aucun profit sur ces ventes.

Par comparaison, achetés en pharmacie au Luxembourg, un masque chirurgiclal revenait à 1.2 € l'unité début mars 2020 et un flacon de gel hydroalcoolique de 250 ml revenait à 12.75 €. Le prix en distributeur est donc inférieur au prix du marché. L'avantage d'acheter ces produits en pharmacie est de bénéficier d'un remboursement si on a souscrit une assurance-maladie complémentaire.

A voir : Taiwan unveils face mask vending machines amid coronavirus pandemic, SCMP

A gauche, distributeur de masques chirurgicaux installé dans un quartier de Shanghai le 4 février 2020. A droite, le distributeur installé à Jeumont (départ. 59) le 21 avril 2020. Documents Yin Liqin/ChinaNews via China.org et La Voix du Nord.

En Belgique, en raison du déconfinement partiel et le port obligatoire du masque dans les lieux publics à partir du 4 mai 2020, la SNCB annonça que les distributeurs de snacks installés dans les librairies et autres concessionnaires présents dans les gares seront convertis en distributeurs de masques et de gel hydroalcoolique et proposés aux clients dans 80 gares ferroviaires du pays. Leur gestion est prise en charge par des sociétés externes (cf. RTBF). 

A partir du 5 mai 2020, les supermarchés de Belgique ont également proposé des masques chirurgicaux à 31.49 € la boîte de 50 (ou par 5 masques au prix de 3.85 €) soit 0.63 € l'unité (contre 0.99 à 1.50 € en pharmacie mais les prix on ensuite diminué) comprenant une taxe réduite de 6% (cf. La Libre). Aussitôt le représentant des pharmaciens s'est opposé à cette politique de vente en grandes surfaces, argumentant qu'il s'agit d'un produit médical qui doit respecter des normes de qualité et qu'il faudrait le réserver au personnel de la santé. Si c'était vrai au début de la crise, ce n'était plus vrai quelques mois tard. Mais cela mit en lumière l'intérêt de certaines corporations à avoir le monopole de certains produits, un argument évident irrecevable. Ce n'est d'ailleurs par la première fois et sans doute pas la dernière fois qu'au motif de leur qualification et de leur savoir-faire les pharmaciens essayent de s'attribuer des marchés en exclusivité avec des prix gonflés au détriment des autres marchands et de l'intérêt de la population.

On a même frôlé l'arnaque quand une cliente acheta chez Carrefour cette soi-disant boîte de masques chirurgicaux qui contenait en fait de simples masques anti-poussières à une seule couche pas plus épaisse qu'une feuille de papier à cigarette, qui plus est originaire d'Istanbul sans aucun label de qualité européen ! Le supermarché remboursa la cliente et retira le lot de ses rayons (cf. RTBF). Face à cette polémique, certains clients ont préféré acheter leurs masques en pharmacie.

Depuis, en France l'enseigne Carrefour a emboîté le pas et propose dans ses supermarchés des masques chirurgicaux jetables dont le prix a été plafonné par le gouvernement à 0.95 € l'unité tandis que les masques en tissu à usage multiple sont facturés entre 2 et 3 € l'unité. Selon le gouvernement, ces masques en tissu sont garantis pour filter entre 70 et 90% des molécules de plus de 3 microns ou 0.003 mm (rappelons qu'un masque chirurgical réglementaire filtre les microparticules jusqu'à 0.8 micron tandis que le Covid-19 mesure 0.14 micron et les aérosols mesurent en moyenne à peine 1 micron)..

Comme partout en Europe et selon les stocks disponibles, chaque commune devrait offrir à chaque résident 1 ou 2 voire 5 masques chirurgicaux ou un masque en tissu lavable. Le plus beau geste est encore au Luxembourg qui offrit d'abord 5 masques chirurgicaux à ses résidents puis 50 masques un mois plus tard et ensuite 2x 50 masques à l'occasion de la campagne de vaccination (y compris au travailleurs transfrontaliers).

Bien sûr une fois de plus, se sont les plus pauvres qui seront pénalisés. Pour les SDF, la Croix-Rouge, l'assistance publique ou des ONG devraient leur venir en aide.

Désinfection des lieux publics et des bureaux

Très peu de pays ont pris la décision de désinfecter le sol et le mobilier urbain très fréquenté ni les lieux à risque comme cela a été fait en Chine et en Corée du Sud. Certains experts évoquent le fait que cette action ne serait pas très efficace sachant que le virus peut résister plusieurs jours sur les surfaces. Mais cet argument ne tient pas. Cette désinfection est au contraire très utile sur le mobilier urbain fréquemment utilisé par la population (courroie d'escalator, escalier et barre d'escalier, porte et montant de porte, poignée, passerelle, guichet, etc). En Corée du Sud par exemple, toutes les courroies standards des esclalators ont été remplacées depuis plusieurs années par un caoutchouc antibactérien.

A lire : Mesures à prendre en cas de contamination d’un salarié

dans des locaux professionnels, BDO

A gauche, dans les entreprises et les administrations, la désinfection quotidienne du sol et du mobilier doit être un réflexe durant l'épidémie, en particulier les tables, les chaises, les poignées de porte, les sonnettes, les téléphones et les claviers des ordinateurs qu'il soient ou non partagés. Au centre, en Italie certaines villes ont décidé de nettoyer les lieux publics comme le sol et les accès du métro sur la Piazza del Duomo à Milan. Photo prise le 31 mars 2020. A droite, désinfection à l'aérosol d'un couloir du complexe gouvernemental de la ville de Sejong en Cortée du sud, en janvier 2020. Documents anonyme, Daniele Mascolo et Yonap/EPA.

Qui ne tente rien n'a rien non plus et dans ce cas précis s'expose à un risque. Dès le début de la crise, ce principe de précaution fut adopté dans les institutions européennes dont le Parlement Européen à Luxembourg qui demanda à tout son personnel de faire du télétravail jusque fin main 2020. En février, sachant que le personnel pouvait encore voyager à l'étranger et revenir contaminé, notamment d'Italie, tout le mobilier fut désinfecté, y compris les claviers et les téléphones. Puis rapidement, sur les recommandations du ministre de la Santé ou du Premier ministre, dans chaque pays on a désinfecté quotidiennement voire après chaque usage les transports en commun, les tapis roulants des supermarchés, les kaddies et les ATM de paiment parmi d'autres objets touchés par les clients. Par précaution, les entreprises ont également désinfecté leurs locaux dès l'annonce qu'une personne contaminée avait résidé dans leurs bureaux, même si la personne fut a priori contaminée en dehors des locaux.

Mais il fallut attendre le mois d'avril ou de mai pour que les communes et certaines entreprises comprennent l'intérêt de désinfecter les locaux au moyen de sprays. Le liquide utilisé pulvérise de l'eau combinée à 20% de produit virucide. Les tests ont montré que cette méthode est plus efficace que le nettoyage des surfaces à la main car la brumisation s'inflitre partout et le produit reste actif plus longtemps. Il est toutefois recommandé de pulvériser ce type de produit tous les jours tant que l'épidémie n'est pas terminée et de bien aérer les locaux.

Nous verrons à propos de l'élimination des virus que l'une des solutions les plus efficaces fut développée par une entreprise chinoise. Elle propose un nouveau produit antimicrobien appelé MAP-1 à base de polymère. Efficace à température ambiante, on peut l'appliquer sur les surfaces ou le pulvériser. Il neutralise la plupart des germes et peut inactiver jusqu'à 99.9% des virus hautement infectieux.

Prochain chapitre

La capacité du système de santé

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