Lucien

Résolution : c'est mon tube ou pas ?

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Bonjour,

Pourquoi jeter son instrument ? Malgré tous les efforts, vous n'arrivez jamais à obtenir les performances que vous en attendiez.
Notamment si vous comparez vos images avec celles de notre ami Gérard.

Afin de ne pas rester dans le subjectif, nous avions discuté d'une méthode simple qui permet d'évaluer la résolution d'images astronomiques en utilisant la Lune.
En effet c'est bien plus délicat d'utiliser d'autres astres, car les détails sont changeants et plus subtils; cas de Mars et de Jupiter notamment.

Pour la lune c'est simple, il suffit de connaître son diamètre apparent puis de mesurer celui d'un petit cratère sur une image à estimer.
Pour cela on va s'aider de QuickMap :

Ici : http://target.lroc.asu.edu/q3/.


Il suffit de reporter le diamètre du petit cratère dans un tableau EXCEL ou bien d'appliquer la formule suivante :

PS = Dcratere / ( Dlune / DA / 60 )

avec PS = pouvoir séparateur en arcSec
- Dlune diamètre de la lune à ne pas modifier : 3476 km
- DA diamètre apparent de la Lune au moment de l'observation en minutes d'arc (c'est variable !)
- Dcratere = votre diamètre de petit cratère résolu sans ambiguïté

Le pouvoir séparateur attendu dans le visible est PS = 12 / Diamètre instrument.

Avec 'Diamètre instrument' exprimé en cm on obtient :
0.6 arcsSec pour une 200 mm
0.48 arcSec pour une 250 mm
0.40 arcSec pour un 300 mm...

Il est vrai qu'avec un filtre vert et bleu on peut obtenir mieux que ces valeurs standard pour le visible, souvent faites avec un filtre rouge.

Cette façon de faire est basée sur mon expérience de la question et est destinée à simplifier au maximum cette estimation du pouvoir séparateur.

Si l'on est puriste on va faire intervenir des courbes de transfert de modulation etcétéra, que tout amateur ne peut guère mettre en œuvre.

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Mais je vous prie de me croire qu'en testant ainsi, vous ne me vendriez pas n'importe quel tube !
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Dans la logique, de ces petits cratères il faut s'en faire une liste ou au moins les avoir à l'esprit pour un instrument donné.
Pour ma part j'en utilise une quinzaine répartis sur le sol lunaire.

Ils ne conviennent pas tous; pas sur une zone plus claire, pas à proximité du limbe à cause des déformations...

Ensuite c'est un jeu d'enfant que d'apprécier la résolution de ses clichés lunaires.

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On ne cherche pas toujours la haute-résolution non plus.
Certains plans larges sont de très belles images aussi.
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Si vous souhaitez vendre votre instrument, c'est bien plus rigoureux et indiscutable que de montrer quelques clichés de petits cratères avec les mesures décrites,
plutôt que de belles images et de beaux discours.
On laisse de côté les instruments spécialisés ciel profond.

Et pour finir de tordre le coup à certaines idées reçues,
je reste persuadé que 90% des instruments amateur atteignent leur pouvoir séparateur dans le visible, s'ils sont bien exploités.

Donc écrire ceci : MARCHE BIEN TON TUBE, est une simple et grande banalité.

On devrait plutôt écrire : TU SAIS BIEN TE SERVIR DE TON TUBE, ce qui correspond plus à la réalité.

Merci à Gérard pour le prêt de ses images récentes.
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Avec tous mes regrets, si j'ai blessé quelqu'un ou bien, avec ces propos, que des tubes se retrouvent ainsi à la benne.
Ce serait fort probablement injuste.


Lucien

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Excellent Lucien,

je ne peux qu'abonder dans ton sens car je suis convaincu que trop d'instruments restent malheureusement "sous-exploités" par rapport à leur potentiel réel et c'est bien de le rappeler... car dès lors que l'on en prend conscience, c'est le début d'une avancée vers de meilleurs résultats

Gérard

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Vouiiiiiiiiiiiiii Lucien !]

Mais que d'éléments dans la chaîne (et de calculs )
Et il faut que la turbu coopère !
Et qui prouvera à ton acheteur que c'est bien ton tube qui a fait la photo ?

Alors quid d'abord d'un rapide test visuel sur étoiles doubles, suivi d'une petite défoc dans les deux sens sur une brillante au zénith ?

Si c'est bon et que les images sont mauvaises, c'est la faute à un ou plusieurs autres éléments de la chaîne, avec l'opérateur en tête

Pour jouer, essayez un peu derrière un (bon) téléobjectif photo :

= = => poubelle


[Ce message a été modifié par Nebulium (Édité le 28-03-2016).]

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Gérard à ce propos je crois que tu en donnes un exemple éclatant.
On se doute bien que tu finasses le moindre détail lors de la préparation de tes soirées et même avant :

expertise de l'instrument (tu ne les aurais pas gardés sinon)
optimisation et collimation,
mise en température
choix du temps de pose et du filtre en fonction des conditions,
mise au point
et puis tout le travail de traitement...

Un ami pense souvent à du plus gros, pensant qu'il fera forcement mieux alors qu'il n'exploite même pas 50% du potentiel de son instrument,
en résolution du moins.
Et sans parler des couleurs.

Lucien

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Neb,

Oui, il y a d'autres paramètres que le tube.
Cependant, ici je tente de laisser ce message en très résumé :

1) - si les images que vous obtenez ne vous conviennent pas c'est vous la cause première de la situation

2) si vous souhaitez mesurer votre savoir-faire en termes de résolution et bien c'est expliqué plus haut; pour ne pas rester dans le subjectif.
Et ça ne coûte rien.

3) si vous êtes sur un site très turbulent, au moins quelques fois par an vous devriez pouvoir le pousser dans ses ultimes possibilités

4) si tout çà rebute ou que vous avez les moyens, faites tester votre instrument dans un labo d'optique.


Lucien

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Salut,
Si je me réfère à cet article : http://www.astrosurf.com/agerard/quesako/formules_optiques.html
Le diamètre de la tâche de diffraction est de D=141/d x 2 d=diamètre du telescope.
Pour 260mm : 1"
Voilà ma méthode:
la définition obtenue sur une image peut être évaluée en mesurant la dimension du plus petit détail visible. Il faut donc mesurer cette taille sur une image et faire une règle de 3 sur la dimension connu d'un cratère.
Si cette taille du plus petit détails est supérieure à celle de la tâche de diffraction : on n'a pas atteind la définition limite du télescope.
Pour un petit craterlet, c'est donc plutôt la taille de la partie claire du craterlet qu'il faut considérer et non le diamètre du craterlet.

Pourquoi on atteind rarement la définition limite du telescope ? La turbulence épaissit le petit détails la plupart du temps ( sauf les rares "trous de turbulence") ou le fait se déplacer continuellement, ce qui l'apaissira quand il faudra additionner toutes les images bruts (aucun logiciel n'étant capable de repositionner les plus petits détails de l'image)


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La mesure du plus petit détail visible donne un résultat qui me semble moins précis.
Car si le détail est très contrasté il pourra être visible même largement sous le pouvoir séparateur.
De plus la turbulence et le traitement peuvent sensiblement affecter la taille de son image finale.

Avec le petit cratère on a une référence précise de la taille sur la lune.
On introduit aussi la notion de contraste car un petit cratère en coupe c'est une alternance de zones aux intensités variables.
Par contre il faut bien choisir le petit cratère.

Chaque fois que j'ai utilisé cette méthode je n'ai jamais trouvé le Mewlon 250 aussi bon qu'un T300 !

Lucien,

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"si le détail est très contrasté il pourra être visible même largement sous le pouvoir séparateur"
Il prendra alors la taille de la tâche de diffraction (au moins !)

Si on considère le petit craterlet que tu as utilisé, sa taille apparente est sûrement supérieur à sa taille théorique, les zones claires et sombres ayant tendance à s'étaler sur une surface plus importante, et ceci d'autant plus que la définition est mauvaise.
Imagine une image avec une définition inférieure : on verra toujours un craterlet avec la zone claire et la zone sombre, mais avec moins de contraste.

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Oui mais je le compare à un cratère de taille connue !

Lucien

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Pour être plus précis, je base le calcul de résolution sur la taille connue d'un cratère; sans prendre en compte la taille de mon cratère.

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c'est vrai ce que tu dis lucien ! la plus mauvaise partie de l'instrument ,c'est souvent l'opérateur
polo

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