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La Franc-maçonnerie, faits et rumeurs

Initiation d'un profane.

L'initiation et le secret maçonnique (II)

A une époque où la plupart des gens étaient illettrés mais qu'il fallait bien conserver les secrets de fabrication et où les persécutions étaient courantes sous des motifs religieux ou politiques, certaines corporations ont créé des codes secrets pour se reconnaître et des rites initiatiques pour transmettre leur savoir aux seuls membres de leur corporation, aux initiés.

L'initiation

En acceptant de travailler pour un Maître Maçon affilié à une Loge, le futur Apprenti est invité à participer à une cérémonie d'initiation au cours de laquelle il prête serment de fidélité au code moral et matériel de la corporation, au terme duquel on lui transmet les connaissances de l'art de la construction et on l'instruit dans les secrets techniques du métier.

Aujourd'hui, à l'heure de la Franc-maçonnerie spéculative, l'initiation est avant tout d'ordre symbolique (psychique diront certains) et souligne l'adhésion du nouveau membre au groupe.

Au sens large, l'initiation vise symboliquement à transformer psychologiquement l'individu profane qui va passer d'un état considéré comme "inférieur" vers un état "supérieur", comme on passe de l'ombre à la lumière.

A travers des actions symboliques, des épreuves morales et physiques, l'initiation a pour but de donner au futur Maçon le sentiment intime de "mourir" pour "renaître" à une vie nouvelle, ce que les Maçons appellent la "deuxième naissance" et que Goethe, célèbre Franc-Maçon, a exprimé par l'expression "Meurs et deviens" (Sterbe und werde).

Dans la dynamique créatrice de l'esprit maçonnerie, l'initiation ne se limite pas au néophyte. C'est un processus continu qui se représente au passage de chaque degré, le Maçon devant subir de nouvelles épreuves et réaliser de nouveaux travaux à mesure qu'il s'élève et "prend du galon" à titre honorifique.

Les deux épreuves parmi d'autres travaux que doit réussir un Franc-Maçon initié au 3e degré.

L'initiation est inséparable du secret qui l'entoure, mais pas seulement de celui qui est aujourd'hui largement documenté.

L'initiation reste secrète dans le sens où elle se déroule exclusivement dans le cadre fermé de la Loge. Elle est également secrète dans la mesure où le futur Apprenti vit intérieurement son initiation, une expérience personnelle et donc incommunicable.

 Philosophiquement et psychologiquement parlant, l'initiation est également associée à une dynamique qui vise à stimuler la pensée créatrice. Ainsi l'engagement du Maçon, sa méthode de travail, les concepts de transition et de renaissance instituent un stimulation permanente vers l'amélioration de soi ou des actions que le Maçon poursuit. On y reviendra à propos de la signification et du rôle des rituels et du symbolisme maçonnique qui poursuivent le même but.

Le secret et le "Mot de maçon"

La plus ancienne trace d'un secret se trouve dans des réglements généraux allemands remontant à 1459 évoquant l'existence de pratiques secrètes, à caractère initiatique.

Sachant que des équipes entières d'Apprentis maçons, de Compagnons bâtisseurs et des Maîtres architectes ont voyagé à travers toute l'Europe, et vu les similitudes entre les traditions maçonniques britanniques et continentales, on peut supposer que les "Statuts de Shaw" et les "Old Charges" ont été influencés par des méthodes pratiquées sur le continent. Mais à part les textes allemands, il n'existe pas de traces de secrets avant la fin du XVIe siècle.

Mis à part des mots, signes et attouchements secrets qui peuvent ressembler aux secrets jalousement conservés dans une "boîte à secrets", le véritable secret maçonnique présente un caractère spirituel et n'est pas communicable.

Si l'Ordre maçonnique demande de garder le secret, ce n'est pas sans raison. Cette terminologie trouve son origine dans certains secrets de fabrication liés à des connaissances du métier, de la géométrie et des lois naturelles qui n'étaient pas encore généralisées ni connues du public, comme le fameux "Nombre d'or", symbole de l'harmonie.

Aujourd'hui, les Francs-Maçons parlent symboliquement du "secret" maçonnique, notamment à propos du travail rituel effectué en Loge, à l'atmosphère sereine et à la fraternité, autant de caractéristiques qui trouvent leur origine dans la solidarité, le respect mutuel et la grande confiance réciproque que partagent tous les Maçons.

Nous verrons plus loin que ce secret a été conservé et que les Francs-Maçons ne livrent pas ce qui se passe dans leur Loge aux profanes du fait de l'incompréhension, voire de l'inimitié qu'affiche une certaine frange de la population qui juge encore de manière subjective et irrationnelle la Franc-maçonnerie et le travail des Francs-Maçons.

A la différence des autres Loges d'Angleterre, à partir de 1598 les maçons francs (les personnes du métier) écossais partagent le "Mot de maçon", un secret qui leur est communiqué au cours d'une cérémonie initiatique après qu'ils aient prêté serment de discrétion.

C'est de cette époque que remonte également le rite en trois degrés (Apprenti, Compagnon, Maître) ainsi que des gestes secrets (la poignée de main, la "griffe", la communication orale de noms de colonnes, etc) en référence à un passage biblique de l'Epître de Paul aux Galatiens (Gal 2:9), rappelant l'échange des poignées de la main droite ("main de vérité") entre Jacques, Paul de Tarse et Jean.

Le rite du "Mot de maçon" aurait été élaboré au sein de la Loge Mère de Kilwinning, la plus vieille Loge maçonnique, située près de Glasgow en Ecosse, entre 1628 et 1637.

Notons qu'en 1638, l'Ecossais Henry Adamson publia un poème intitulé "The Muses Threnodie" (La Thrène des Muses) dans lequel il indique : "Pour ce que nous sommes frères de la Rose Croix ; Nous avons le Mot de maçon et la seconde vue".

Le "Mot de maçon" constitue la forme originelle du rite (cérémonial et règles initiatiques) pratiqué aujourd'hui par toutes les Loges maçonniques.

Maçons francs et Maçons acceptés

La Franc-maçonnerie moderne, dite spéculative, n'est pas issue d'une philosophie opérative (du métier de maçon). Elle n'a rien à voir non plus avec l'initiation des Compagnons bâtisseurs de cathédrales, même si Francs-Maçons et Compagnons bâtisseurs ont une origine historique commune à travers l'Incorporation ou les Loges et les rites (mot de maçon, les trois degrés, etc).

En réalité, elle succéda à une Franc-maçonnerie "acceptée" qui, dès le XVIe siècle, accepta dans ses confréries de maçons francs et ses Loges des personnes étrangères au métier, désignées sous le terme de "maçons acceptés".

Ainsi que nous l'avons évoqué, rapidement, les Loges furent sous la protection d'une personne érudite, généralement un noble ou un clerc, chargé du travail administratif qu'exigeait la gestion du chantier, et parfois d'un chapelain, puis des fournisseurs travaillant pour l'entreprise. Ces personnages n'étaient donc pas maçons de métier.

Les Loges "acceptées" cotoyèrent ainsi des Loges "strictement acceptées", c'est-à-dire ne comprenant plus aucun homme de métier. La plus ancienne remonte à 1600. Elles cohabitaient avec des Loges mi-opératives, mi-acceptées. Peu à peu les professionnels disparurent de leur effectif en raison de la diminution des grands chantiers de constructions, se transformèrent à quelques exceptions près, en Loges spéculatives entre 1700 et 1730.

Relations avec les autres confréries ésotériques

Rappelons que l'ésotérisme est une doctrine qui s'appuie sur une conception du monde fondée sur une lecture particulière réservée à quelques initiés et donc cachée aux yeux des profanes. Le mysticisme caractérise un système visant une approche expérimentale du divin. Dans les deux cas, l'expérience n'est pas communicable car de nature spirituelle.

Jusqu'à la Renaissance et le développement de la méthode scientifique, les philosophes se sont illustrés par leurs pratiques ésotériques ou mystiques, Newton n'étant pas des moindres. La Franc-maçonnerie n'a pas échappé à certaines de ces pratiques.

Ainsi, peu après la publication du poème d'Adamson, en 1676 le" Poor Robin’s Intelligence" publia un communiqué indiquant que "l’Ancienne Fraternité de la Rose-Croix, les Adeptes de l’Hermétisme et de la Compagnie des Maçons Acceptés, ont décidé de dîner ensemble".

A travers cette note, et plus tard les écrits d'Elias Ashmole, l'un des premiers spéculatifs anglais attesté, et ceux de l'Ecossais Robert Moray, nous avons la preuve qu'il existait des contacts étroits entre ces confréries et que les spéculations autour des Arts libéraux, et notamment de la géométrie et de l'astronomie, bref de la cosmogonie, occupaient une place de choix bien avant la naissance officielle de la Franc-maçonnerie spéculative en 1717.

Le point commun entre les adeptes de la Rose-Croix et les Maçons est qu'ils s'accordent autour de l'idée de créer une société harmonieuse, dirigée par des initiés, thème qui sera exposé par l'Anglais Francis Bacon dans son livre "Nova Atlantis, Manifeste pour une utopie" publié en 1627.

Si certains prétendent qu'il y a des similitudes entre la Franc-maçonnerie et la Rose-Croix, ce qui est exact par exemple à propos de l'ésotérisme, il y a surtout des différences ! Les Rosicruciens appartiennent à un Ordre mystique fondé sur des pratiques empiriques là où la Franc-maçonnerie est essentiellement symbolique (excepté l’Ordre Hermétique du Rite de Memphis-Misraïm).

Quant à l'Hermétisme, centré sur l'alchimie et les pratiques ésotériques (Cf le texte "La Table d'Emeraude", Tabula Smaragdina attribué à Hermès Trismégiste, 800 ap.JC), à la fin du XVIIe.s. ses adeptes n'ont plus l'audience qu'ils avaient autour de l'An Mil, mais Newton par exemple s'y intéressa assidûment entre 1670 et 1693 au point qu'il fut temporairement intoxiqué par des effluves de plomb. L'Hermétisme influença les Francs-Maçons par son langage symbolique et codé et ses références aux éléments.

Les Francs-Maçons de la première heure tisseront également des liens avec des sociétés d'occultisme telle que le Spiritisme, la Société Théosophique, l'Anthroposophie, l'Église Gnostique, etc, ce que les Maçons modernes ont toujours considéré comme des dérives. Revenons donc à nos Francs-Maçons plus terre-à-terre et symbolistes que mystiques.

L'esprit des Lumières

A l'époque des Lumières dans laquelle nous entrons progressivement (XVIIIe.s.), il est pertinent de remarquer que les deux systèmes de réglements, l'Incorporation et la Loge, contenaient non seulement des prescriptions orientées métier, mais également à caractères moral, spirituel et religieux. Ce point est essentiel dans le contexte intellectuel très particulier de la Renaissance. 

Si dans l'esprit des Francs-Maçons l'architecture en soi et les spéculations à son sujet occupent une place prépondérante, ce n'est pas simplement une technique répondant aux nécessités du métier. Au travers de la Géométrie notamment, elle devient un Art libéral (au même titre que l'arithmétique, la rhétorique, la musique ou l'astronomie) c'est-à-dire une discipline intellectuelle susceptible d'expliquer à l'homme la finalité du monde, et par là même, celle de Dieu. Ces principes furent à la base de l'enseignement au Moyen-Âge et nous en avons gardé traces, tout en ayant séparé les genres.

En effet, il est surprenant de constater que depuis Platon et Pythagore, les maîtres de la géométrie, ce principe n'a pas changé d'un iota. Encore aujourd'hui, nos théoriciens ne font pas autre chose que de rechercher cette harmonie naturelle pour donner un sens aux lois et à l'Univers et tenter de répondre aux questions métaphysiques. On y reviendra à propos de la philosophie des sciences et du rôle des mathématiques ainsi que dans le dossier consacré à la physique quantique.

C'est dans ce contexte ésotérique emprunt de philosophie et de l’esprit de réforme que naquit la Franc-maçonnerie spéculative et les Loges à caractère non professionnel, au sein desquelles on pratiquait un symbolisme rappelant les corporations d'origine et où se réunissaient des Maçons souhaitant discuter librement et pratiquer une réelle fraternité. 

Tellement appréciée du public, à l'époque des Lumières la Franc-maçonnerie sera même plus fréquentée par les intellectuels que les Académies savantes.

La Franc-maçonnerie spéculative (1717)

En 1717, quelques membres de quatre Loges installées à Londres (baptisées L’Oie et le Grill, Le Pommier, La Couronne et Le Gobelet et le Raisin) se réunirent et fondèrent la Grande Loge de Londres et de Westminster qui deviendra plus tard la Grande Loge Unie d'Angleterre (United Grand Lodge of England ou UGLE), dont le blason est représenté ci-dessous.

Armoiries de l'UGLE britannique. La devise "AVDI VIDE TACE" signifie littéralement "HEAR SEE BE SILENT", "Ecoute Regarde et Sois silencieux".

Sous l'influence de la Réforme Calviniste et des règles d'Incorporation, les Francs-Maçons de la Loge de Kilwinning réorganisèrent le rite des "Anciens Devoirs" opératifs (fondés sur le métier de maçon) avant qu'il soit transformé en rite philosophique universel par l'UGLE.

La Franc-maçonnerie spéculative n'a donc pas de filiation directe avec les Compagnons bâtisseurs et ne peut donc pas revendiquer cette légitimité.

Arrêtons-nous un instant sur la constitution de l'UGLE, car la création de cette Obédience influença toutes celles qui furent créées par la suite.

Les procès-verbaux de l'UGLE indiquent que trois des quatres Loges dont elle était constituée étaient composées d'artisans et de commerçants dont aucun n'occupait une place sociale suffisante pour porter la mention "Esquire" (Esq. en abrégé), un terme dérivé de l'anglais médiéval "squires" signifiant de "naissance noble".

En revanche, la quatrième Loge, "Le Gobelet et le Raisin", comportait de nombreux nobles (deux ducs, trois comtes, un marquis, trois lords, un baron, quatre chevaliers militaires de hauts rangs), des ministres religieux, 24 "Esquires", George Payne, le pasteur James Anderson, le pasteur et savant Jean T. Désaguliers d'origine française (et inventeur du planétarium), membre de la Royal Society, tout comme de nombreux autres sociétaires de cette prestigieuse société scientifique présidée par Sir Isaac Newton.

L'Histoire ne dit nullement pourquoi ces nobles personnages s'associèrent à ces "gens du peuple" sans que ce terme soit péjoratif, ni pourquoi, ces nobles et bourgeois empruntèrent la voie si modeste des humbles tailleurs de pierre.

Comme l'a écrit quelques années plus tard le pasteur Anderson, on peut imaginer que sous la direction de Payne et de Désaguliers, cela répondait à un besoin de sociabilité après les années de tourments et d'oppression. Leur but était peut-être aussi d'éduquer des confréries isolées sous couvert d'un secret illusoire à découvrir venu d'un passé susceptible de rattacher les esprits à des certitudes sécurisantes, à une époque où les sociétés badines et bachiques étaient à la mode, tout comme aujourd'hui les clubs feutrés où l'on discute et les soirées arrosées sont toujours appréciés.

En tout cas, ce sont ces hommes de la  Loge "Le Gobelet et le Raisin", déjà soumis à une certaine forme de discipline scientifique qui conduisirent l'UGLE, mais on ignore leurs motivations.

En 1717, le premier Grand Maître de l'UGLE est un savetier de condition fort modeste. En 1719, la Société est présidée par le pasteur et savant J.Désaguliers, un personnage très en cour et un homme respecté, et en 1721, le Grand Maître est le duc de Montaigu qui est à l'époque l'homme le plus riche d'Angleterre. En 1722, le duc de Wharton devient Grand Maître de l'UGLE.

L'UGLE créa bientôt de nouvelles Loges dans tout le Royame-Uni et l'Ordre s'étendit à travers toute l'Europe puis dans le Commonwealth et finalement au monde entier d'obédience chrétienne.

Depuis cette époque, l'Obédience de l'UGLE est restée la plus représentative de l'idéal maçonnique traditionnel, rassemblant aujourd'hui plus de 270000 Maçons. Sa plus haute autorité est toujours un noble, le Prince Edward George Nicholas Paul Patrick, duc de Kent dont le mandat est régulièrement reconduit.

Les Constitutions d'Anderson (1723)

Peu après la création de la Grande Loge Unie d'Angleterre (UGLE), le duc de Montaigu demanda qu'on refonde toutes les anciennes règles décrites dans les "Anciens Devoirs" selon "une nouvelle et meilleure méthode". Le projet, repris par le duc de Wharton, aboutira en 1723 aux "Constitutions des Francs-Maçons" écrites par le pasteur écossais James Anderson.

A gauche, les "Constitutions" de James Anderson. Il s'agit de l'édition du 25 mars 1722. A droite, le Président George Washington discutant autour d'une carte de l'endroit où sera construit le Capitole en bordure du Potomac en 1791. On reconnaît quelques symboles maçonniques comme les globes terrestre et céleste. Documents J.L Charmet, Bibliothèque des Arts décoratifs et Octagon Museum.

Ces textes adressés aux "Maçons francs et acceptés" représentent les premières constitutions de la première Loge spéculative et constituent à ce titre les textes fondateurs de la Franc-maçonnerie spéculative.

Ces documents montrent la permanence de règles appelées "Landmarks" qui sont autant des points de vues sur le motus operandi de l'Ordre que des principes, des bornes ou des limites que les Maçons ne doivent pas transgresser.

Ces "Landmarks" représentent jusqu'à 25 principes incontestables parmi lesquels :

- Tout Franc-Maçon affirme l'existence de Dieu, Être Suprême, qu'il définit librement, appelé Grand Architecte de l'Univers.

- La Franc-maçonnerie cultive la Fraternité.

- Le Secret absolu sur tout travail maçonnique est un devoir fondamental pour tout Franc-Maçon.

- La Franc-maçonnerie n'admet pas les femmes à participer à ses travaux.

- Le travail maçonnique se fait en Loge, sous la direction d'un Maître de Loge.

- La progression personnelle du Franc-Maçon passe par trois grades successifs : Apprenti, Compagnon et Maître.

- Toute initiation maçonnique est scellée par un Serment solennel de fidélité, prêté sur la Bible ou sur le Livre considéré comme sacré par le candidat.

- L'initiation en trois grades de la Maçonnerie a pour cadre symbolique la construction du Temple de Salomon à Jérusalem et culmine au 3e grade en une évocation de la mort violente de son Architecte légendaire, le maître Hiram, etc.

Selon les époques, les lieux et les rites, ces principes ont parfois être complétés mais, sous peine d'irrégularité, aucun d'eux ne peut être atténué ou supprimé par respect de la Tradition. Le non respect d'une seule règle provoque l'exclusion de l'Obédience de la Franc-maçonnerie Universelle, idéale.

Naissance des Grands Orients

Vitrail du Temple maçonnique de Manchester (Masonic Hall, Bridge Street), en Grande-Bretagne.

Au XVIIIe siècle, le Grand Orient de France (GODF) et d'autres pays européens refusèrent le principe d'un Dieu tel que mentionné dans les "Landmarks", autorisèrent les Loges à discuter des grands sujets de société sans pour autant faire de politique et incitèrent leurs membres à travailler à l'amélioration de la condition humaine.

Ces "violations" des règles créèrent un schisme, comme plus tard l'intention de certains Maîtres de fonder une Obédience réservée aux Noirs américains (Prince Hall), une Obédience mixte (Le Droit Humain par exemple) ou ne rassemblant que des femmes (La Grande Loge Féminine de France par exemple).

La Franc-maçonnerie anglo-saxonne qualifiée d'Ordre "régulier" s'est alors distancée des Obédiences dites libérales, adogmatiques, en raison du caractère anti-clérical de ces dernières. Mais nous verrons qu'il faut relativiser cette prise de position.

Les Obédiences libérales sont laïques et laissent donc libre choix à leurs membres. Libérale signifie également qu'elles peuvent parfaitement recevoir le Grand Maître d'une Loge "régulière" ou un cardinal le temps d'une conférence, mais l'inverse n'est généralement pas possible, une intolérance qu'on peut déplorer.

Aujourd'hui, les Grands Orients sont représentés dans la plupart des pays européens et dans quelques anciennes colonies (Cameroun, Congo, Togo, Brésil, Chili, etc) à l'exclusion du reste du monde, à prédominance anglo-saxonne et des Loges "régulières". En revanche, l'Obédience du Droit Humain et les rares Obédiences féminines sont également représentées dans les pays anglo-saxons, notamment aux Etats-Unis.

Prochain chapitre

Définitions de la Franc-maçonnerie

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