La
démarche des militaires
Les
démentis de l'USAF (II)
Nous
savons tous que l'armée est surnommée la grand muette.
Elle agit souvent sous le couvert de l'autorité politique et il est
exceptionnel qu'on lui donne la parole et certainement pas pour
mettre en évidence une faille dans son système de défense.
Le
Dr Hynek
cite ainsi
plusieurs observations d'OVNI que les autorités militaires ont délibérément
dénigrées. Ainsi ces échos radars relevés le 26 novembre 1968
par trois contrôleurs aériens qui, rappelle-t-il à l'intention
des sceptiques, "sont capables de distinguer entre un phare
d'atterrissage, Vénus ou un "engin aérien
inconnu"". Voici leur récit.
A
17h40, à Bismarck, au Dakota du Nord, 3 contrôleurs aériens
observèrent deux objets au crépuscule, dans un ciel bleu foncé,
la lune étant déjà levée mais pas les étoiles. "Les deux
objets n'étaient que deux points brillants de lumière blanche et
on aurait pu les prendre pour des satellites si ce n'avaient été
leurs manoeuvres soudaines, leurs changements de cap et leur
disparition vertigineuse... L'un suivait un cap nord à 45°
au-dessus de l'horizon, l'autre un cap sud à environ 30°. La lumière
qui se dirigeait vers le sud a soudain exécuté un virage à 180°,
s'est élevée, a rejoint l'autre objet, est demeurée en vol
stationnaire dans ce qui semble être une formation puis est partie
vers le nord-est". Hynek précise que l'auteur de la déclaration
était opérateur de tour de contrôle depuis 27 ans et que la cible
au comportement erratique avait été confirmée par la station
radar de Great Falls.
Croyez-le
ou non, "le lendemain écrit Hynek, le fait fut officiellement
démenti, ajoutant ainsi à la masse de démentis que l'Air Force et
l'Administration Fédérale de l'Aéronautique s'empressent de
diffuser le lendemain ou le surlendemain de toute publication d'une
confirmation radar".
En
revanche le 17 septembre 1968, suite à l'observation pendant près de
40 minutes de lumières nocturnes au-dessus de la base de Nellis
dans le Nevada, l'Armée de l'air reconnaissait son manque
d'expertise : "Considérant l'expérience et le crédit des
observateurs [contrôleurs du trafic aérien] on en conclut qu'un phénomène
d'un genre quelconque a été observé dont la cause logique ne peut
être déterminée".
Un
autre cas relate le survol d'une base du NORAD située au Colorado
par un OVNI en 1975.
Les autorités ont demandé aux dizaines de témoins d'agir
"comme s'ils n'avaient rien vus".
Quand
ils ne démentent pas sciemment les faits lorsqu'ils surviennent
au-dessus de points chauds sur l'échiquier international, les
autorités militaires considèrent avec désinvolture la démarche
scientifique. Voyez plutôt le rapport d'un lieutenant-colonel de
l'Armée de l’air juste après l'observation d'un phénomène
radar confirmé visuellement, le 4 novembre 1957
:
"L'opinion de l'officier qui prépara ce rapport est que cet
objet peut avoir été un avion non identifié, trompé par les
pistes de la base aérienne de Kirtland. Cette opinion repose sur
les raisons suivantes :
1.
Les observateurs sont considérés comme compétents et sûrs et
l'enquêteur estime qu'ils ont réellement vu un objet qu'ils n'ont
pas pu identifier.
2.
L'objet a été repéré sur un écran radar par un opérateur compétent.
3.
L'objet ne répond pas aux critères d'identification valables pour
tout autre phénomène."
Autrement
dit, les observateurs et l'opérateur étaient compétents, mais
puisque l'objet ne pouvait pas être identifié, c'était donc un
avion ! "Devant un tel raisonnement conclut Hynek, on pourrait
douter qu'il soit jamais possible de découvrir de nouveaux phénomènes
empiriques dans n'importe quel domaine de l'expérience
humaine."
Par
ailleurs, on peut se demander si les pilotes d'avions ne seraient
pas, eux aussi, victime d'hallucinations, comme en témoigne ce
rapport ci, daté du 28 février 1968, et établit par un capitaine
de la compagnie Eastern Airlines basé à Atlanta et transmis par un
directeur de vol de cette même compagnie
:
"J'ai pris mon micro et j'ai demandé : "Qu'est-ce qu'il y
a à notre position 11 heures 30 ?" Le centre a répondu que
l'avion avec lequel il parlait était à 25 km de nous.
J'ai
dit : "Eh bien, ce type-là n'est pas à 25 km de nous. Là-dessus
je me suis préparé à me dérober. Le centre m'a avisé qu'ils ne
voyaient toujours pas de cible, et j'ai dit : "Allons donc, il
chemine exactement à côté de nous, à notre position 9
heures."
Pas
d'état d'âme à Londres
L’Angleterre
mérite également d’être citée, non pas pour la qualité de ses
observations mais à propos de la censure. Ce pays connut un regain d’intérêt
avec une vague d’observations en 1967, lorsque des centaines de
témoins observèrent une “croix volantes” dans le Devon. Des
questions officielles seront posées à la Chambre des Communes.
Malheureusement pour le Sous-Secrétaire d’Etat Merlyn Rees, “ces
objets... sont après enquête soit des avions ou des lumières.
Pour les lumières, la majorité d’entre elles sont la planète
Vénus, mais la source de quelques autres n’a pas été
parfaitement identifiée. Je peux dire, cependant, qu’aucune de
ces lumières non identifiées n’est un objet étranger. Des
accords ont été pris avec les stations de la RAF pour rapporter
toutes les observations d’objets inhabituels et d’enquêter à
leur sujet. Je ne pense pas que de futurs actions soient
nécessaires”.
|
Le
Ministère de la Défense à Londres (le grand bâtiment au toit vert clair).
Document Web
Aviation. |
Le
ministre de la Défense contactera son homologue américain dans le
but d’élucider ces observations mais ne voulut pas, par
sécurité, collaborer avec le gouvernement soviétique, chose que l’on
apprit par le biais de l’ambassade britannique à Moscou.
Finalement
en 1968, à la demande d’Edward Taylor, MP, Merlyn Rees expliqua
que 362 observations avaient été récoltées en 1967 et seulement
46 demeuraient inexpliquées car contenant “insuffisamment de
données”.
En
fait, au milieu des années 1970 les Anglais purent constater que
le Ministère de la Défense essaya de faire pression sur les
témoins afin qu’ils ne fassent pas de publicité ou refusent que
l’on enquête sur leur observation. Certains témoins virent des
hommes du gouvernement frapper à la porte de leur domicile leur
demandant, au cours d’un interview de plusieurs heures, de dire qu’ils
avaient bien vu un OVNI mais qu’ils préféraient ne rien dire aux
médias. Ils leur présentaient ensuite trois documents à signer
dans ce sens...
Pour
David Ross du Secrétariat AS2 - le successeur de la DS8 - du
Ministère de la Défense, cela n’avait pas de sens car personne
dans ce ministère ou ailleurs n’avait l’autorité pour dire “ne
discutez de ceci avec personne”. Un autre témoin, Joyce Bowles,
qui reçut également un coup de téléphone anonyme l’incitant à
se taire en 1976 raconta son aventure à la BBC dans l’émission
"Out of This World". Il est difficile de croire que si le
témoin était sincère, le gouvernement ait pu tenter quoi que ce
soit pour faire pression sur elle. En fait J.Bowles ne fut plus
inquiétée par la suite.
En
1978, un membre du Ministère de la Défense demanda à l’ex-policier
Maureen Hall qui travailla pour le BUFORA de laisser tomber une
enquête concernant l’observation d’un objet de forme hexagonale
au-dessus de l’Essex le 20 septembre de cette année.
Un
peu plus tard, Charles Brown, ancien éditeur du magazine "Flying
Saucer Review" apprit par un capitaine des British Airways que toutes
les observations d’OVNI effectuées par les membres d’équipages
devaient uniquement être rapportés au MoD et qu’aucune
information ne devait être communiquée au public ou aux médias.
Mais cette année là, le MoD reçut 750 notifications d’OVNI, deux
fois plus qu’en 1967.
Le
18 janvier 1979, le sujet devint tellement controversé qu’un
débat historique eu lieu à la Chambre des Représentants (Lords)
sous l’égide de Earl of Clancarty. Durant la séance, Earl of
Kimberley souligna que “le peuple de Grande Bretagne a le droit de
connaître tout ce que le Gouvernement, non seulement de ce pays
mais des autres tout autour du monde, savent à propos des OVNI”.
Lord Rankeillour et plusieurs autres représentants supportèrent sa
demande.
Mais
en fin de compte le débat se termina en queue de poisson. Lord
Strabolgi, représentant le Gouvernement de Sa Majesté insista pour
conclure : “Il a été suggéré dans ce débat que notre
gouvernement est impliqué dans une conspiration du silence
alléguée. Je peux assurer ces seigneuries que le Gouvernement n’est
pas engagé dans aucune conspiration... Cela n’a rien d’une
conspiration du silence”. Toutefois l'incident
suivant allait prouver le contraire.
Prochain
chapitre
Censure
sur l'incident de Woodbridge/Rendlesham Forest
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