Comète et Galaxies (Somptueuse 62P/Tshichinshan le 12 mars 2024) : NGC 4390, NGC 4325, NGC 4429, etc
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COM423, in
Astrophotography
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By COM423
Bonjour,
Les conjonctions cométaires restent assez rares et ça faisait quelque temps que je n’en avais plus à vous proposer…
Mais dans la nuit du 12 au 13 juillet dernier, une nouvelle opportunité s’est dessinée et, à ma grande joie, le challenge est réussi
Bon, je dois vous prévenir qu'il n'y a aucune vedette en action dans cette conjonction; à vrai dire l’une des protagonistes est même si faible pour le T200mm que je n’étais pas du tout certain du résultat final.
La présence de la seconde comète a même été une émulation pour imager le champ, grâce à elle je savais que dans tous les cas je ne serais pas bredouille, j’en aurais au moins une !
Pour aller à l'droit au but, voici déjà le crop de la conjonction :
Mais commençons par une petite présentation des deux comètes :
1. P/2024 L4 (Rankin)
Découverte le 15 juin 2024, à la magnitude 20.9 avec le télescope de 1.50m du mont Lemmon, sous la forme d'une petite boule diffuse de 8" de diamètre, sans queue apparente.
Bref, une banale faiblarde sans grand intérêt, sauf quand on regarde de près ses éléments orbitaux : elle s’avère périodique avec une distance périhélique q=0,67 ua mais surtout une période d’à peine 3,33 ans.
Ce serait donc la comète de plus courte période connue, à égalité ou battant de peu que la célèbre 2P/Encke détentrice de ce record depuis plus de 200 ans !
Étonnant dans ces conditions qu’elle ne soit découverte qu’en 2024, d’autant que si on extrapole sa courbe photométrique, elle aurait été très facile au printemps :
( http://aerith.net/comet/catalog/2024L4/2024L4.html )
Mais les recherches sur les images d’archives (ZTF notamment) se sont avérées infructueuses.
Il est donc clair que P/2024 L4 a été découverte à la faveur d’un sursaut.
On voit bien son aspect diffus, avec une petite chevelure de 12" de diamètre sans aucune queue apparente.
Voici les mesures photométriques :
magnitude totale, m1 = 20.3 (rayon d'ouverture de 12") magnitude nucléaire : m2 = 21.0 (rayon d'ouverture de 6")
Elle est passée au périhélie le 14 avril 2024. C’est un astre très petit (magnitude absolue mo=21), qui a donc rapidement faibli, il fallait absolument la tenter dans la foulée de sa découverte.
Pour autant, une comète de magnitude 21 reste tout de même un challenge pour un petit télescope de 200 mm…
D’ailleurs, il semblerait qu’elle soit redevenue d’aspect totalement stellaire un mois après à peine.
Au final, cet astre est probablement un simple astéroïde.
Il avait été envisagé qu’il soit en rotation rapide et que l’aspect cométaire révélerait sa désintégration par effet Yorp.
Le fait qu’il soit toujours visible fin juillet, à la magnitude 21, indiquerait plutôt l’occurrence d’un impact non catastrophique juste avant sa découverte, comme celui provoqué par la NASA sur Dimorphos (?).
2. 125P/Spacewatch
C’est une vieille copine imagée régulièrement depuis mes débuts en CCD en 1995. 125P a été découverte en septembre 1991 par Tom Gehrels avec le télescope de 91 cm de Spacewatch.
Elle revient au périhélie tous les 5 ans et demi, culminant vers la magnitude 16.
C’est le 07 mars dernier qu’elle est passée au périhélie, elle avait donc entamé son déclin au mois de juillet :
( http://aerith.net/comet/catalog/0125P/2024.html )
Pour autant, c’est une comète photogénique avec une belle queue de poussières, intéressante à imager du coup dès lors qu’on y consacre un bon temps d’exposition.
Comme il fallait que je pose le plus longtemps possible pour P/2024 L4 (Rankin), même si elle s‘avérait trop faible pour le Quattro, ce long temps d’intégration serait donc profitable pour 125P/Spacewatch.
Voici les mesures photométriques :
magnitude totale, m1 = 17.0 (rayon d'ouverture de 19") magnitude nucléaire : m2 = 17.4 (rayon d'ouverture de 6")
La chevelure fait 21" de diamètre et la queue de poussières est visible sur 5 à 6' de longueur, vers PA=257°.
Il y a quelques pétouilles dans le fond de ciel, si vous voulez vous balader pour les voir, voici l'image du champ complet :
( Clic droit puis Ouvrir dans un Nouvel Onglet/Nouvelle Fenêtre pour voir l'image à 100% )
Newton SW 200/800 avec correcteur de coma, caméra ASI 294-MCpro + IR-cut, Nord à peu près en Bas
Monture AZ-EQ6 - ASIAir - poses guidées avec dithering pour 1 pose sur 2
Nuit du 12 au 13 juillet 2024 entre 22h17 et 02h46 utc
160 poses de 90s à -10°C, Temps d'intégration de 04 h 00 min pour les étoiles et 125P/Spacewatch
132 poses de 90s à -10°C, Temps d'intégration de 03 h 18 min pour P/2024 L4 (Rankin)
Traitement Siril-1.2.1, Finition avec Gimp 2.10.28 et GraXpert 3.0.0
Échantillonnage natif de 1.25"/pixel
Voilà, j'espère que cette petite conjonction vous plaira, merci de m'avoir lu jusqu'ici et très bon ciel à toutes et tous
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Appendum (pour les plus courageux )
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Quelques détails sur la détection positive de P/2024 L4 (Rankin)
Sur le montage présenté ci-dessus, j’ai un peu boosté la visibilité de la comète et elle semble facile, mais c’est le résultat d’un long cheminement que je vais partager ici avec les plus courageux ( s'il y en a ? ), je confesse que la joie de cette détection me rend vraiment bavard, l'envie de partager
Une comète aussi faible n’est bien sûr absolument pas visible sur les poses de base. Je l’ai imagée avec une séquence de pose de 90s : ce choix prend en compte le déplacement apparent de la comète (1,86"/min) et le FWHM du setup (vers 3"). Même si elle avait été plus lente et qu'il avait été possible de poser plusieurs minutes, elle aurait toujours été totalement indétectable sur les images de base.
==> Il faut donc passer par un compositage cométaire calculé.
Autrefois, en argentique, il fallait savoir se montrer patient : on ne voyait le résultat qu’après avoir développé le négatif. Même suspens du coup en numérique, pour ce genre d’observations : la réponse ne tombe qu’à l’issue du traitement des images, on peut donc dire que celui-ci prolonge les observations nocturnes
Je retrouve d’ailleurs la même émotion quand Siril achève l’empilement, en découvrant l’image finale sur l’écran de l’ordinateur, que celle que je ressentais quand j’étais plus jeune à la lueur du néon de la salle de bain quand je pouvais enfin sortir le bout de 2415 hyper de son bain de fixateur pour découvrir le résultat de la nuit passée !
Dans un premier temps, voulant optimiser les chances de détection j’ai bêtement empilé l’intégralité des poses (160 images) et le résultat fut décevant : la comète n’était pas visible, rien d’autres à se mettre sous la dent que les traînées d’étoiles générées par le compositage cométaire Grosse déception le poisson était donc trop gros pour le petit Quattro ?
Quand une comète suffisamment brillante vient à se superposer devant une étoile du champ :
l’empilement somme la montrera simplement transpercée par la traînée de cette étoile et souvent l’empilement moyenné sera exploitable (la traînée de l’étoile étant alors atténuée par le calcul de la moyenne avec rejet). Mais, pour une comète faible, toute proximité avec une étoile du champ s’avère fatale en la faisant totalment disparaître…
Or, ici P/2024 L4 (Rankin) a frôlé une étoile de magnitude 15,2 vers 02h00 UTC :
et voici la conséquence sur l’empilement des 160 poses :
Le bout de carré bleu montre l’étoile effaceuse de comète, le cercle rouge la position théorique de la comète.
A gauche, c’est le compositage stellaire
A droite, le compositage cométaire somme
La déception passée, après avoir pris conscience de ce problème, j’ai donc relancé le compositage mais avec seulement les 132 premières poses (images prises avant 02h00 utc) et le miracle s’est produit : P/2024 L4 (Rankin) apparaissait cette fois en direct sur l’écran
C'est couillon de dire çà pour une comète faiblarde de mag 21, mais j’ai alors béni Siril et sauté de joie sur mon fauteuil
Voilà, cette fois vous savez vraiment tout
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By Adamckiewicz
Quelques dessins issus des observations trop rares mais fort riches du printemps!
Une soirée du 6 mars dans des conditions médiocres, avec pour commencer un aperçu de Pons Brooks au T150 entre les lampadaires,
Puis après l'extinction des feux, M97 au 400, avec deux étoiles en vision indirecte <50% :
et la baleine avec le baleineau, laissant apparaitre de multiples nodosités en grossissant correctement :
Ensuite, nuit en montagne au col d'Issarbe, le ciel se découvrant après une journée très couverte, laissant un ciel clair mais très humide. Le ciel semblait très stable mais impossible de grossir, et une perte de transparence trop pénalisante pour mon programme de petites galaxies...
On commence avec C/2023 A3 Tchansinchan qui croise devant NGC 4904 :
et plus en detail :
Quelques galaxies ensuite :
La crosse de Hockey NGC 4656 à 230x :
et NGC 4559 :
Enfin, la fameuse nuit du 10 mai, au club de Monein, marqué évidemment par l'aurore boréale qui nous a retournée de l'oculaire !!! :
pose automatique de 3s au téléphone :
une version retraitée pour essayer de rendre la vision réaliste :
Et M64 malgré tout , dans le halo rosâtre du fond de ciel :
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By Cyril Richard
Bonjour tout le monde.
Je ne poste pas trop souvent ces temps-ci, car bon… Entre le boulot, "le boulot secondaire" qui prend tout autant de temps, les gamins et la météo catastrophique… C'est difficile de faire des images.
Pourtant, depuis l'année dernière, je suis sur une image bien compliquée, et qui prend du temps. Ça demande des nuits avec 0 lune et 0 nuages d'altitude. Autant vous dire, qu'habitant en Bourgogne, j'avance à pas feutrés.
Je suis en train de shooter M31 en OIII, afin de faire ressortir toutes les faibles nébuleuses, dont l'arc, découvert en 2022.
Cette découverte m'a passionnée et je souhaiterais vraiment en faire l'image, mon image. Alors spoiler, ne vous attendez pas à une superbe photo, c'est très préliminaire !
Pour ce faire, je suis équipe de filtres Antlia 4.5nm, d'une ASI 2600MM et d'une petite taka FS-60CB avec son réducteur de focal.
J'en suis réellement au début du projet… Pour tout vous dire, je n'ai actuellement que 4h de couche verte, et 18h de OIII. Ça peut paraitre beaucoup pour le OIII, mais honnêtement, c'est peu et j'attends au moins 2 à 3 fois plus.
Cependant, je me permets de jouer avec le Siril en développement (avec de nombreuses nouveautés particulièrement intéressantes) pour regarder, au fur et à mesure de l'avancée, ce qu'il est possible de voir.
Voici à quoi ressemble la couche verte, après 4h d'exposition (2min unitaires), sans traitement (à part le gradient et le bruit), juste avec une vue Auto ajustée en fin d'empilement :
Ensuite, voici à quoi ressemble la couche OIII après 18h (10min unitaire)
Qu'est ce qu'on peut dire ? Déja que les images se ressemblent énormément. Mais rien de bien fou visible en OIII. On devine peut-être un arc fantomatique là où il devrait se trouver. En effet, c'est un peu plus clair. D'ailleurs, si on regarde l'image en mode négatif avec un étirement plus poussé, les doutes se lèvent. Mais bon, ca reste faible et on ne voit pas trop sa forme. Ca pourrait être un défaut de gradient, d'autant plus qu'une structure telle qu'une galaxie peut créer des artefacts de ce genre.
Encore un peu plus visible en starless:
Alors quoi. C'est tout ?
Et bien non. Si j'ai commencé par OIII et vert c'est que j'avais une idée derrière la tête. Laquelle ? Faire une soustraction du continuum.
En gros, cela consiste à enlever tout le vert qui se trouve bien malgré nous sur la couche OIII et qui noie le faible signal tant convoité. On obtient au final une image qui contient que le signal OIII. Et là ... la magie opère. Je présente l'image en étirement histogramme et en mode négatif. En gros, tout ce qui est noir représente le signal. À l'exception de la grosse tache noire au-dessus de l'arc qui est un artefact de StarNet. En effet, maintenant je ne doute plus que c'est l'arc, car on voit vraiment sa forme se dessiner.
Alors bien sûr, pour l'instant 18h c'est trop peu. Et l'arc ressort bien trop peu pour être exploitable et faire une jolie photo. Par contre, la myriade de nébuleuse dans les bras de M 31 est bien visible (l'artefact de StarNet aussi... faudra régler ça). Et sur cette animation, on le voit bien.
Voilà. C'est extrêmement marrant, sûrement l'image la plus compliquée (et la plus longue) que j'ai jamais faite. Mais c'est marrant.
Le futur Siril m'aide beaucoup également. Notamment l'alignement qui supprime la distorsion des images. Obtenant une image bien plus précise. Voilà, j'espère que ce thread vous aura plu. Au plaisir de vous lire.
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By Discret68
Bonjour à tous
Après avoir apprécié les images de cette galaxie, présentées par @eddie et @Achaim, j'avais programmé sa capture dès que le ciel le permettrait.
Et bien, c'est chose faite. La nuit passée étant propice à la photographie, j'ai pu lancer les acquisitions dès la tombée de la nuit.
J'avais programmé 220 images avec un temps de pose unitaire de 120s. J'en ai éliminé 17 : 3 suite au passage d'un nuage, quelques unes en début de séquence, et le reste, en fin de séquence. Dans ces 2 cas, le fond de ciel présentait une luminosité importante.
L'image finale cumule 6h46' de temps de pose. On sent que les nuits se rallongent.
La FWHM est en moyenne de 2,9 sur l'ensemble des images retenues.
Coté setup, c'est le newton de 300 en f/d 4, le correcteur TS Wynne 3", l'Integra85 en focuser/rotateur, un filtre Antlia Luminance et la caméra ASI2400MC. Le tout sur la GM2000HPS, sans autoguidage.
Les acquisitions ont été effectuées avec NINA. Le pré-traitement/empilement avec APP et le traitement avec Pixinsight.
Voici l'image du champ complet. On distingue des IFNs, plus marqués notamment en bas à droite de l'image. L'image a une résolution de 3200 x 2000 pixels. Il y a pas mal d'étoiles lumineuses dans le secteur. Il faudrait peut-être que je réduise un peu leur intensité :
Un champ réduit de IC10, à la résolution de 2000 x 1500 pixels :
Bonne journée
Jean-Pierre
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Upcoming Events
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08 September 2024 10:00 PM
Until 10:00 PM
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26 September 2024 08:00 AM
Until
29 September 2024 02:00 PM
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