epsilonzéro

CROA des diamants de la creuse

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Préambule: ce CROA est dédié à tous ceux qui en plus de leurs oculaires, de leurs montures, de leurs friteuses et autres culs de bouteilles, ont aussi un penchant pour la bonne vie !
Pour tous, puissent ces quelques lignes vous donner un aperçu de ce qui peut cracher d'un cocktail d'étoiles et d'amitié.
Et il est également dédié à Bluedob, qui n'a pas pu se joindre à nous, et qui l'a eue mauvaise !


Jeudi 03 février 2005 18h00
La réunion est finie, adieu le boulot, retour à la maison. Un message de Ced comme quoi tout baigne dans le beurre pour le TGV de ce soir, un coup de tel à Lafanet qui est déjà là-bas, tout se passe bien, j’entends des voix joyeuses et des bruits de maison…. Le ciel n’est pas bien beau à Paris, mais demain sera un autre jour…

22h35 gare de Lyon, le TGV en provenance de Grenoble entre en gare. Le père Ced débarque dans la ville lumière, avec son sac de voyage, et un air de celui qui n’est pas venu constater les dégâts à Paris depuis longtemps. Retour à la campagne, un passage éclair sur le champ de betteraves, pour être bien sur que Murphy est calé sur le sud Essonne et qu’il n’en bougera pas. Pas une étoile, un magnifique dégradé d’oranges, avec son maximum vers la tour Eiffel.

Vendredi 04 février 07h00
Manux arrive, on charge. Un petit jus, le dob 250 en pièces détachées, les sacs de voyage, et c’est parti. Ciel clair sur la Beauce, brouillard à Châteauroux, nuages à Guéret. Bourganeuf, 12h00, quelques nuages mais ça s’arrange. Vache, il reste de la neige, faut pas déraper..

Et nous voilà aux Jarrauds, ciel bleu. Bon il y a un parking, cool, avec une superbe poubelle marron qui nous rappelle celle de Grenoble. Le truc c’est qu’on a bien un plan du coin, chargé sur le site du frédo, mais à partir de là, on ne sait plus où aller. Il y a bien un panneau qui indique la cascade, mais c’est un chemin de terre… Bon, on essaie d’appeler Frédo. Une voix grasse nous répond… on les a tirés du lit les tourtereaux. Vous êtes arrivés qu’y m’dit, ben bon OK, mais on va par où ? Ben un demi-tour chaud et vous prenez le chemin, et c’est au bout. OK, bon, on finit la pause, et on y va. Ce chemin mes aïeux, c’est mieux pour les 4x4 que pour les scenic… Un coin de paradis sans le coin de parapluie. On descend le chemin le long de la rivière, et on découvre l’antre du goto, une jolie casbah comme on les aime sur les cartes postales du syndicat d’initiatives de la sous préfecture locale. Les deux Freds encore embués de sommeil nous accueillent au repaire. La salle du bas regorge de montures, de mallettes aux oculaires. Tiens, Dobby est là…. Que sera le soir ? ? ?
14h00 on monte au gîte à St Martin Château, un petit village également comme on les aime, perché au sommet d’une colline, surplombant une vallée tranquille, un horizon lointain de crêtes de sapins, qui se découpent sur le ciel bleu. Le gîte jouxte l’église, une petite place devant, avec de vieux arbres.
Et ils sont là, les affreux : Space Cowboy, Tomat, Lafanet, Antares 2004, et Sirius, flanqués de Carwash et d’un nouvel embauché, Véga, qui apprend la vie en communauté.
Un petit plat de pâtes au chili plus tard, et on se retrouve sur le perron du gîte, tandis qu’Antares bricole son LX90, qui pointait n’importe où la veille, le comble pour un goto.

L’après midi s’écoule tranquillement, et on commence à préparer la fondue pour le repas du soir. Faut couper le comté en lamelles, faire chauffer le blanc, frotter à l’ail, faire sécher les croûtons, toute une science culinaire menée de main de Maître par la savoyarde du lot, la révérende Lafanet.

Le ciel est complètement dégagé, et des odeurs de comté au vin blanc viennent nous chatouiller les naseaux, tandis que le soleil couchant allume l’horizon des ses feux. Ce soleil là, il pourra se vanter d’avoir été photographié, c’est la véritable mitraille, on fait chauffer les APN, 1s ? 2s ? ah non, cramé, bon, je ferme d’un cran, etc… Et inexorablement, l’astre du jour descend derrière la colline, nous gratifiant d’un dégradé du rouge au bleu, que même toshop ne sait pas les faire.
La fondue savoyarde est un petit régal, les croûtons, le fromage, le vin blanc et le subtil goût aillé…. Miam, quel velours. Qui a fait tomber son pain ? ? ? le bâton, le bâton, le lac, le lac ! ! !

Et ça y est, Capella vient de s’allumer, Sirius, Aldébaran, Orion au dessus du gîte. La fête peut commencer, et pour une fois, il n’y aura pas de mauvais suspense dans le CROA, Murphy est bel et bien resté coincé dans la Beauce… Le jour finit de disparaître. La voie lactée est allumée. On descend aux Jarrauds, le cœur battant. C’est noir, il y en a partout. Saturne resplendit, malgré une légère turbulence, mais c’est le début de la nuit. Il fait déjà –3, et c’est chaudement emmitouflés qu’on pointe les instruments vers l’ouest, à la rencontre de la comète. Elle est bien là, à droite des amas de Persée. Aux jumelles, c’est de toute beauté. La boule est bien nette, moins diffuse que les semaines précédentes, et on distingue parfaitement la queue qui part à 1 heure, et le départ de la deuxième à 10h00. Au télescope, on ne voit pas grand chose de plus. Elle est vraiment plus jolie aux jumelles. Elle est sacrément haute, et les dobsons lui puisent quelques photons au passage.
Et c’est la grande tournée. M33 est visible à l’œil nu, on la voit très bien aux jumelles, mais au télescope, même en grossissant peu, elle s’efface rapidement. Les nébulosités des Pléiades sont surprenantes, et venez pas me dire que c’est pas possible, on les voit, point !
Bien sur, vous l’attendiez, et ben j’arrive. La grande prêtresse est juste entre les arbres, flanquée de ses trois rois, elle est d’une puissance sans bornes, et se révèle à nouveau, toujours aguicheuse et maligne. On sort très bien les détails sombres du cœur avec un OIII sur Dobby. Sirius17 s’extasie en contemplant les volutes subtiles de la diablesse. Orion, c’est vraiment quelque chose, des qu’elle vous a captivé, c’est fini, elle ne vous lâche plus. Elle est partout, omnipotente, omniprésente, omni soit qui manigance…
Je fais une série de poses à l’APN sur M42 (15 fois 15s), puis une autre série de 35 poses cette fois sur la région de Persée et Cassiopée, pour essayer de choper Machholz. Ca a l’air bon, on verra ça au retour…
Eh, Lafanet, c’est quoi cette énorme masse floue au dessus des arbres ? Ben c’est M44, l’amas de la crèche, Praesepe ! Non ! c’est pas vrai, comme ça, aussi gros ! ! ! ! avec ses deux petites étoiles à 120°, il ressemble à M13 ! Aux jumelles c’est une fourmilière. Les amas de Persée également se défendent bien. Quelle netteté, quelle force !
On fait une petite escapade sur le parking avec Ced, et là c’est l’extase, la vue est nettement plus dégagée qu’à la maison en contrebas, et des étoiles, il y en a partout, une là, une autre par là, tiens, ben là y’en a une, puis une autre encore. Et là, y’en a aussi. On tourne sur place sur 360°, et on a toujours des étoiles, c’est barge.
Ahh le Nord, ben oui, je ne suis pas habitué au nord, ou plutôt si, avec la couche orange et le phare de la tour Eiffel !
Il y a un monde fou autour de la polaire, et je découvre enfin les petites copines toutes proches que l’on doit en théorie voir à travers les viseurs polaires des montures équatoriales…Meuh, y’a rien au nord, à part la polaire… ben tiens, mon Blaise, regarde, vois, zieute, shouf, mire, vise, vé donc si y’a rien, y’a que ça, des doubles, des triples, des couleurs, de tout ! Après le Nord, on se retourne, et là, c’est Orion et le grand chien qui trônent, et à l’est, le Lion commence son ascension vers le méridien.
La nuit avance, en bas, près de la rivière, règne une animation fébrile, une sorte de ruche aux reflets rouges. Des fantômes grouillent autour de drôles d’engins sur pieds. Voyons ça de plus près.
Tomat et Spacecowboy sont sur un atelier photo en H alpha qui rigole pas du tout, mais alors pas du tout, et Frédogoto finit de se speeder la rate sur son EQ6, vous savez, celle que la modif à 3 euros consiste à acheter un marteau au camion à outils et à taper dessus jusqu’à ce que ressorts s’en sauvent….Il y met de la hargne le gars, et finit sur Saturne. Pas content, ça vibrouille dans le frelon. Chu pas le seul à connaître les joies de la vibration intempestive…Il tente une acquisition à la webcam, mais c’est pas ça qu’est ça…. Et le voilà qui sort un sèche cheveux pour désembuer sa lame, même que c’est plus de la buée, c’est de la vraie glace. Mon frédo joli, j’ons une raclette à pare brise dans l’auto, j’peux ben t’la prêter momentanément pou décroûter ton tromblon !

Un coup de vin chaud à la cannelle, tiens c’est vrai qu’on n’a pas encore parlé bibine, on fait soft , quoi, à peu près, on a quand même culbuté trois bouteilles d’Apremont, une bouteille d’Arbois, un Morgon de derrière les fagots que c’est mon pote Béru qui doit claper de la menteuse rien que d’en entendre parler, pi une Haute Côte de Nuits ben gouleyante, le tout après l’apéro… allez, on se connaît hein ? ?, pi un tit cawa qui réchauffe.

Et avec Ced et Lafanet , on retourne au parking, pour une tournée des étoiles qui tuent.
Ca n’a pas changé depuis toute à l’heure. On s’attelle aux amas ouverts du coté de Sirius, et y’en a, tudieu qu’y en a ! ! ! M41 est une pure merveille, je ne l’ai jamais vu aussi bien, aussi beau. Tiens, y’a une tache floue là, et une autre, shouf la tour eiffel à plat derrière les branches du sapin. Pratique ces sapins. Troisième pointe, tu montes tout droit d’un champ de jumelles, tu pars d’un champ sur la gauche, et hop, en diagonale, on dépasse les deux petites et c’est là… J’adore ce sport, ça m’éclate deux mille fois plus que de taper NGC machin bidule, et entendre zouiiiii, viizzzzzz gzouuuuu, rrrrooooo… C’est de la ballade stellaire. Aux jumelles, on se promène, on sautille, on gambade, on randonne, on flâne, on se baguenaude, on frémit, on court, on s’arrête, on repart, on visionne, on mate, on grenouille, on glandouille, on chipatouille, bref, on se marre bien. On fait tout avec les jumelles et une paire d’yeux. Pi y’a toujours un pote avec un engin de la mort gps goto à cromulateur filaire pour vous faire un arrêt sur la tite galaxie perdue.
Mais là, avec un ciel pareil, j’ai la bougeotte, faut que je gobe tout, que j’inspire ce ciel, que je l’ingurgite, le gobe, le miame, le digère en recrachant les pépins. Et là, le tit tour sur le parking il est là pour ça.
Ah, mais la grosse dondon à la tâche rouge va pas tarder (hein Bluedob…), car le lion est déjà ben haut, et je commence à voir émerger la magnifique coupe de la vierge. La mère se situe dans ses pattes, juste au dessus de l’Epi. Encore une petite demi-heure et on va la voir surgir. En reculant un peu sur le parking, je vois un spot rouge et bleu qui valse au ras des arbres. On prolonge la queue de la casserole au dessus et donc on tombe sur…. Arcturus, eh oui, la voilà elle aussi.

De l’autre côté du ciel, Orion a basculé, Capella est déjà basse, Saturne commence sa descente. La casserole monte comme une folle. On se pointe les sœurs jumelles, M81 et M82, et ben oui, aux jumelles elles sont bien là, mais la difficulté pour les trouver c’est qu’il y a tellement d’étoiles ! ! On voit bien deux taches oblongues et toutes proches. Et M51 ? qu’est ce qu’elle dit ? Elle est là la coquine, pile où il faut. Toi, bouge pas de là, on va te dobsonner le portrait dans peu de temps…

La rivière coule sous le petit pont. A cet endroit, l’eau est calme, et en se penchant sur le parapet, on les voit, les coquines. On voit le Lion qui se reflète dans l’eau noire. Que c’est beau, on dirait des feux follets sur un marécage. Elles sont fugitives, apparaissant et disparaissant au gré des ondulations de la surface. Régulus et Dénébola on a bridge over troubled water… On reste là tous les trois à admirer cette danse reposante, dans le silence de la nuit glacée.

Brrrr, il fait frisquet, on s’en retourne au camp de base. En chemin, dans le noir complet, on entend le clapotis de l’eau qui murmure entre les rochers, et les branches de arbres au dessus de nous laissent passer la lueur des étoiles. Elles sont comme accrochés, boules de noël scintillantes dans une forêt de givre. Il y en a partout, jusqu’à l’horizon. En marchant, les branches des arbres les masquent et les dévoilent, ce qui produit un clignotement féerique dans toute la forêt. On tourne la tête dans toutes les directions, des étoiles partout …

Retour au camp, cette fois Jupiter est levée, et elle apparaît derrière les collines, énorme boule de lumière froide. Elle ne scintille pas, elle est là, posée au milieu du ciel, juste au dessus de Spica qui elle danse dans la turbulence des basses hauteurs.
La comète fatiguée est repassée derrière les collines, Orion penche du côté où elle va tomber.
On pointe Jupiter au dobson, ah, ben oui, y’a longtemps qu’on l’avait pas disséquée mémère, avec sa ribambelle de petits, traversant le ciel comme la mère cane avec son armée de canetons coincouinants. Pas de GTR, c’est pas l’heure…. tant pis. Elle est basse, faut attendre qu’elle monte, elle chromatise un peu de l’équateur. Bon, on verra plus tard.

Et maintenant, on retient son souffle, on va faire causer le LX 90 d’Antares. Voyons, y’a quelqu’un qui a des oculaires un peu forts ? Ben vi, que fait l’epsi, j’vas te coller un ANTARES W70 de 5,7 pi la Barlow qui va compléter l’montage, ça va aller chercher dans les voyons, voyons, ben 720 fois ça madame… Ah, mais on va pas le louper le cassegrain à gégé. Sitôt dit, sitôt fait, et voilà la mère Saturne au milieu, le cœur battant, la molette de mise au point à la main, et il le fait. La vache, il la sort ! une image un peu furtive et pâlotte, mais elle est là, nette, découpée. Pas du tout le tas de viande qu’on attendait, en collant un maximum d’oculaires et de barlows pas chers… Pas un reflet, eh ben mon vieux, il arrache le Lx à Gégé… Pi tiens, chu fiérot tout plein de mes p’tits œilletons protégés, qui m’ont pas coûté ben cher, et qui crachent le jus de Zeus, bongu d’bois !
Oui, ben après on part sur les LVW 5mm, l’image est magique, c’est vrai. Mais gnagnagna, on a pas la barlow, et on grossit deux fois moins, que j’me dis, manière que mes petits protégés ne me la jouent pas jalmince…
Il fait froid, -7°C, et on a quand même tendance à s’engourdir un peu, Antares et Sirius plient et remontent au gîte. Le ciel tourne lentement. Juste à côté du pignon de la maison, la casserole vient de nous positionner M51 dans une direction dobsonnisable. Allez, on y va. Manux pointe, mais ce qu’il pointe ne ressemble pas à M51…<qu’est ce que c’est que ce truc là ? Une tache floue oblongue… ce n’est pas elle… bon, on ça doit être une galaxie, mais elle n’a rien de notre amie que l’on aime bien fraîche sous la tonnelle au plus chaud de l’été, avec l’iau du puits… Le super top skyaltlas de Lxfred nous dira que c’est NGC 5055 ou M63. Bon, pas trop grosse quand même. On mollit pas, M51 est quand même visible au chercheur. Ah, ça y est, plus de doutes, c’est bien elle. La vache, quelle beauté. D’abord, les deux compagnons reliés par un pont, très nets, même en vision directe. M51 est parfaitement dessinée, et en détendant bien l’œil, en vision indirecte, apparaissent les zones sombres entre les bras spiralés. Dobson 254, oculaire Plossl 32 mm. Il y a du champ, on se remplit la vue de cette beauté du Nord, que j’ai malheureusement peu souvent l’occasion de visiter dans mon coin glauque.
Allez, on va se réchauffer, et on retourne au parking. Cette fois, la vierge est levée, jupiter nous fait un solo magistral. Le corbeau, cerf volant posé entre les pieds du lion et de la vierge. Les cousines zuben al genubi (zuben du sud) et al shamali (zuben du nors, ben oui, j’ai fait un peu d’arabe, c’est utile pour les étoilologues que nous sommes) de la balance sortent au dessus des collines, et plus au nord, apparaît le trapèze parfait d’hercule, avec notre ami M13, qui nous fait bien plaisir aux jumelles. C’est notre ciel de printemps qui se pointe…
Un énorme spot scintillant apparaît juste au dessus de la route, dans les sapins, c’est la mère Véga qui revient, la boucle est bouclée, la nuit va bientôt se terminer pour nos yeux pleins à ras bord…
Le retour est magique, les trois rois d’Orion sont juste posés à plat sur le sommet des sapins, et Saiph et Rigel brillent à travers les arbres….
On retourne au camp plier tranquillement et prendre quelques heures de repos…. Fait pas chaud dans la piaule, mais du coup on dort super bien. Il est 4h00.

Samedi 05 février 2005

11h00, on se réveille, on vit…. Tiens, des nuages, bof, pas grand chose, des brumes agglomérées, rien de bien méchant. La vie reprend doucement, on se fait un bon jus qui réveille, et vers midi, on remonte au gîte à Saint Martin Château. Tout est calme, la vallée se réveille du froid vif de la veille. On grignotte un morceau vite fait, et on va se faire une tite ballade en caisse manière de visiter les environs. Une équipe va au lac de Vassivière gelé et très québécois . Vers 18h30 Il faut rentrer au camp et faire les courses pour le repas du soir. Le ciel est presque complètement bleu, un peu brumeux. La soirée promet, une de plus.
Retour au gîte vers 19h30. Il fait nuit mais les nuages sont là. Orion fait grise mine, et a du mal à percer. Ben tant pis, ce soir, grosse bouffe et bonne rigolade, on verra bien la suite. Les confits chauffent, les patates confisent dans la graisse de canard, on se fait une petite salade de gésiers et saint Marcellin chaud, pas de laisser aller, hein ?
La bonne humeur est toujours là, entre deux Brassens, Renaud et autres Tri Yann, on se délecte un bon coup. Le bouteillon de bordeaux est vidé en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, mais dehors, ce n’est toujours pas le pied. Bon, les tartes aux pommes de Manux, un bon café, et miracle, c’est tout propre dehors…
Allez, il est 22h00, on y retourne. Un petit coup de Burning Spears à fond dans la caisse pour réveiller Frédogoto, et on débarque à nouveau aux Jarrauds. Ben comme hier quoi, c’est propre. Un peu moins peut-être, quelques brumettes à l’horizon, pas grave. Ce soir, pas la moelle de monter le bazar, on va faire du visuel, et puis pas se coucher trop tard non plus car demain faut rentrer.
Lafanet a été quérir Dobby, et s’installe sur le parking, il y fait moins froid et c’est plus dégagé. On la rejoint avec Manux et Cedric. Ced a dégotté un djembé improvisé en l’emballage d’une bouteille de whisky qui est déjà au paradis du verre recyclé depuis un moment, et commence à taper la samba. Je lui pousse un « Brazil » à la flûte Inca, et c’est une procession carnavalesque qui avance dans le noir sur le chemin longeant la rivière. On se régale à nouveau. Cette fois, il est plus tard qu’hier, et Sirius est déjà posée sur la crête. Ah, voilà une voiture, c’est Tomat qui amène le mak de frédogoto. Pour accueillir notre Breton d’adoption, je lui pousse un Tri Martelod bien senti…Et des lumières arrivent sur le chemin, ben tiens on se retrouve tous sur le parking… Lafanet retourne au gîte chercher de la musique, et nous attaque à coup de chapi-chapo… du grand délire. Et c’est le grand moment, elle nous sort le sirtaki de Théodorakis, j’ai nommé le grand, le beau, Zorba le Grec. Et nous voilà à danser sur le parking comme des fous, sous les étoiles, ne demandant rien de plus qu’un peu d’infini. C’est parfait ! Quelques photos souvenir les cannes en l’air. On ne reste pas très longtemps, car le ciel se couvre légèrement par l’Ouest On redécouvre l’ami Hercule qui se lève, comme hier, comme demain, comme dans 100 ans, dans 10 milliards d’années, inexorablement.
C’est en les voyant, en contemplant leur menuet parfaitement réglé, à la seconde près, à la seconde d’arc près que l’on se rend compte que notre univers est fait d’infiniment chaotique et d’infiniment régulier. C’est fort quand même, c’est du chaos à l’échelle cosmique qui nous paraît d’un régularité d’horloge comtoise, à nous qui ne sommes que des feux follets, des étoiles filantes dans l’infini du temps et de l’espace. Merci Hercule pour avoir catalysé une petite pensée Hubert Reevesienne..

Retour aux Jarrauds. Bon, c’est à nouveau dégagé. Et ben dobsonnons la mère Jupiter alors. Oui, elle est bien là aussi, toujours égale à elle même. Puis Lafanet nous dobsonne le Lion un bon coup, les trios galactiques ! Qu’elles sont mini les trois spirales, deux parallèles, et une perpendiculaire au dessous. Mais comme c’est une nuit à faire du visuel, des halos de nuée se forment sur les oculaires, et détrempent un peu le paysage. Manux a également l’impression que son secondaire est humide, et les images sont empâtées. Pas grave, on continue à l’œil. Il est plus de 4h00, et le froid et la fatigue commencent à se faire sentir.
On se pète le dos en même temps avec Ced, en levant les jumelles au zénith pour cueillir M51. Le froid, la fatigue, une gripette viruleuse qui tourne dans le coin, et c’est cassés comme des branches mortes qu’on s’en retourne à la cambuse, finir autour d’une table, à refaire le monde cruel de l’astronomie française. Et au pieu, il est presque 5h00.

Lever vers 10h00, on plie tranquillement, une petite promenade de santé à la cascade en contrebas. Le chemin longue un petit canal qui sert de prise d’eau, et la rivière, après quelques rapides, se précipite dans une faille de granit en bouillonnant. Joli mais dangereux, les abords du gouffre sont verglacés, pas le moment d’aller prendre un jus. On entend le pauvre Ced gémir de temps en temps, une vilaine sciatique lui plie le bas du dos. Arff, ça devient dur l’astro…

Manux est arrivé à pieds depuis le gîte sur ces entre faits. Il a suivi un petit chemin de traverse qui descend depuis le gîte vers le parking aux étoiles. Il a plié son dobson, et on peut désormais charger la voiture pour le grand retour. A midi, un bon petit repas, salade de pommes de terre avec chiquetaille de confit de canard, deux cafés et l’addition. Tiens, pas de bruit sympa genre « cloug »…ben devine, on a quand même quatre heures de route à enquiller, on ne va quand même pas commencer à biberonner…

Rangement fini, et à 14h00, c’est le départ. La bise, trémolos dans la voix, rendez-vous pris pour la prochaine, chais pas quand, mais vite !
Bon, on fait 5 km et on revient sur nos pas sur appel téléphonique de la Farfouillette. « Les gaziers, z’ avez oublié le caquelon électrostatique à fondue farceuse, et les croquenots au Manux, mais j’vous l’présage, un jour vous oublierez aussi vot’ tête ». Bon, ben on y retourne. Et on repart, et comme ça quatre fois de suite, nan, je blague.
On avale le ruban et on passe la balise à 17h45 sonnantes à la maison aprsè 3h45 de route. Manux prend en charge le père Ced, toujours salement plié en deux, … Un peu plus tard, coup de fil à Manux, c’est bon, Ced est au TGV à Massy, le v’la reparti à Grenouille.

Et ben voilà, je retrouve les tits loulous arrivés de ballade entre temps. Il fait beau, le ciel est clair. Et un week-end réussi au compteur, un ! Celui là c’était tropo d’la balle d’l’atomistique comme on dit dans le neuf cinq !

Et que d’étoiles, de soleils, d’amas ouverts, de galaxies, de comètes, d’astérismes, de jupins, de saturnins, de nains de jardin, de morgon, de fondues au frometon, de vidage de bouteillons, d’EQ6 martyrisées, de M51 dobsonnées, de dos cassés, de parkings étoilés, de sirtakis endiablés, de pommes de terres sautés, et de confits aillés.


Merci les potes ! j’en voulais une ordonnance, et une sévère, ben nom de diou d’bongu d’bois, je n’n’ai eue ‘cor une bonne !

La bise, epsi ;o)))

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Un nouveau Rabelais, aussi bon vivant que l'original!

Xavier

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Mes mots ne sachant comment exprimer ma joie a la lecture de ce TOP croa,
je propose quelques images des lieux, en guise d'accompagnement
Vue sur le Lac de Vassivière (Glassé)

(Antares & frédogoto)
__________________________________________________________
Antares, le bien heureux

(Lxfred)
__________________________________________________________
Cedric à la Fondue

(EpsilonZero)
__________________________________________________________
Vraie Banquise

(Antares & frédogoto)

__________________________________________________________
LXfred : reporter intrépide

(Antares)
__________________________________________________________

Forum autour du Lx90

(Cedric)
__________________________________________________________
Sur le site

(Cedric)
__________________________________________________________
Glaçon pour l'anisette

(Cedric)

__________________________________________________________
Utah en Vassivière

(Antares & frédogoto)
__________________________________________________________

[Ce message a été modifié par frédogoto (Édité le 10-02-2005).]

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Désolé, il ne faut pas tenir compte du pouce incliné vert le bas dans mon post précédent, emporté par l'émotion à la lecture de ce magnifique CROA, je me suis mélangé les brandillons.
Bravo EPSI !
c'est géant

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C'est un beau roman, c'est une belle histoie de mecs qui aiment l'astro et qui partagent des instants privilégiés dans la bonne humeur.

Sacré Epsi, aussi à l'aise avec la plume qu'avec les oculaires

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Exceptionnel ce CROA !
On a du plaisir rien qu'à le lire !!!

Ca, c'est de la Vrai Astronomie, avec tout ce qui va bien : l'ambiance, les Gueulletons, et le ciel !

Bravo à tous !

Vincent

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Ah un beau CROA, à imprimer et à lire au calme dans le métro ( .

Et avec les photos en plus... Tout ce qui faut pour un beau voyage intérieur.

[Ce message a été modifié par Gordon (Édité le 10-02-2005).]

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Merci à tous pour vos commentaires, et à frédo pour les photos pro !
Que j'ai bien fait de ne pas emmener mon scope, sinon j'aurais passé le week end à recoller le moteur, à régler ci et ça, et au final je n'aurais pas assez levé les yeux ! amicalement, epsi

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salut la galerie photo est diponible

j'ai mis en ligne 85 % des photos : celle qui manquent sont celle de lxfred qui me les fera parvenir ce WeekEnd

J'ai passablement allégé la quantité de photos en fonction soit de leur redondance (vive le numérique) par auteur mais aussi entre auteurs, j'ai également éliminé les photos ratées et les photos de constellations en 1658214 exemplaire

les photos d'antares & fredo http://ftapissier.free.fr/creuse

les photos de Sp@cecowboy http://ftapissier.free.fr/creuse2/

les photos de Cedric http://ftapissier.free.fr/creuse3/

Epsi : http://ftapissier.free.fr/creuse4/

Manux : http://ftapissier.free.fr/creuse5/

et enfin les PANO (taf perso) http://ftapissier.free.fr/pano/


[Ce message a été modifié par frédogoto (Édité le 15-02-2005).]

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C KOI CE BORDEl !
j'étais le premier à féliciter epsi hier à 21 h et mon post à été viré ! !

oh voleur !

donc je redis ce que j'ai dis dans mon post avant qu'on le vire:

"bravo epsi pour ce croa, on s'y croirait. enccore un croa reussi."


et merci de laisser les posts des astrosurfeurs !
(c'est vraiment la fête du sli* parfois sur ce forum!)

[Ce message a été modifié par valery (Édité le 10-02-2005).]

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lo valéry, no panic, c'est moi qui ai tout viré, j'avais des modifs à faire, désolé, merci,amicalement, epsi

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Ca y est j'ai enfin pu le lire ce Grrroaaaa!!!

Tout bonnement magnifique... et la gallerie photo a Fredo nickel-chrome... a part peut-etre le blairot qui touille la fondue. Zavez pas trouve plus vilain ???

Bravo, bello, bellissimo!!!

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C'est joli joli. Et dire que j'ai loupé ça. J'étais pas loins pourtant, zut alors.

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Quel prose ce Epsi - magnifique - si tu manie ton scope comme les mots, une soirée d'observation avec toi doit valoir le coup.
En tout cas, si il y avait un classement pour les meilleurs CROA ....
Thierry

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Maître croateur a encore frappé, déjà que j'avais les boules de ne pas pouvoir venir.
Il va me tirer les larmes l'animal. Merci à vous de nous faire partager ces moments de bonheur.

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UP
pour signaler la mise a jour de la galerie : moins de photo par auteusr, mais plus d'auteurs
voilaaa a plus

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Bouuuuuu pourquoi j'ai pas pu venir!!!!snif!!!

Mais quel Talent Epsi!!!
j'ne suis enfin venu a bout de ton looooooooong CROA!!!

A une prochaine

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