epsilonzéro

Aurores boréales comme dans un rêve

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Lundi 24 Octobre

La journée a été longue et pluvieuse, c’était un voyage à Newcastle dans le nord de l’Angleterre. Un ciel bas, un vent fort, qui emmenait les nuages vers l’est. Puis vers 13h00, le vent s’est calmé, les nuages émettaient une petite bruine, typique de cette région, mais qui donnait un charme particulier au paysage vert et or des couleurs de l’automne.
Il est 17h30 heure locale, l’avion a du retard, nous embarquons, siège 1F, au hublot, côté tribord, parfait, j’aurai une vue sympa du ciel, si on sort des nuages. Embarquement terminé, comptage des passagers, un tout petit hurle à la mort, il ne doit pas aimer voyager dans ces drôles de machines.
Pushback, ignition, moteurs lancés, roulage.. Le CRJ 700 s’aligne sur la 05, le vent à tourné. Décollage, course en souplesse de 27s, parfait, les trains sont rentrés, les volets disparaissent, et on file droit vers le coton. J’aperçois quelques morceaux de campagne anglaise, des bocages, des rivières. Le soleil est bas sur l’horizon, et éclaire les volutes de rose et d’orangé.
Traversée de la couche nuageuse. Une autre couche se profile en altitude, un voile léger zébré de trainées d’avion.
Quelques minutes plus tard, nous pénétrons cette couche, et y restons une bonne demi-heure. Enfin elle disparaît. Ne reste que le coton tout en bas, et un ciel clair.
Un dégradé fantastique du noir au bleu, avec là bas, au sud ouest, Vénus qui resplendit. Je reste un moment à la contempler, tandis que les dernières lueurs du couchant disparaissent, dans de derniers éclats qui teintent de rouge écarlate des franges de nuages là bas à l’horizon.
L’avion glisse en silence au dessus de cette mer de coton, faiblement opalescente, irisée de violet sur un fond gris sombre. L’avion plane tranquillement, séparé de la terre des hommes par une douce couverture de coton soyeux… le ronronnement des moteurs me berce …
Soudain, j’écartille les yeux. Une lueur rougeâtre, comme un vaste halo lumineux vient d’apparaître au nord-ouest… Elle prend de l’ampleur, enfle doucement au loin. J’ai la gorge serrée, mon cœur se met à battre. Une trainée verte barre maintenant l’horizon, luminescente. Petit à petit, une draperie se dessine, tourmentée, au dessus de la lueur rouge qui persiste. Elle est animée d’un lent mouvement d’ondulation, comme un rideau devant une fenêtre entrouverte.
« Mesdames et Messieurs, ici votre commandant, à la droite de l’appareil, vous pouvez admirer une magnifique aurore boréale, je vous propose de baisser l’intensité lumineuse de la cabine, pour que vous puissiez profiter du spectacle », et les lumières de la cabine s’éteignent. Quel spectacle, la demi-heure de retard de l’avion est vite oubliée, et, la tête incrustée dans le hublot, je déguste cette parade magnétique.
La draperie s’est étirée, elle se déplace vers le sud, parallèlement à l’avion. Les couleurs évoluent du vert au jaune, jusqu’au rouge à la base. Les structures du bas sont mouvantes et précises, tandis que le haut reste flou et à peu près fixe. C’est le plus beau spectacle qui m’ait été donné d’observer, après l’éclipse totale de 1999. L’émotion est indescriptible. J’entends des passagers murmurer, tous ont le nez au hublot. C’est le soleil qui nous envoie cette beauté, merci à lui…
Mais les bonnes choses ayant une fin, l’avion entame sa descente, et affleure maintenant la couche de nuages, j’essaie tant bien que mal d’apercevoir les lueurs, de boire cette aurore jusqu’à la dernière goutte. Nous planons un moment, moitié dans le blanc, moitié dans le ciel, puis finalement nous traversons la couche.
Les lumières se rallument, on nous invite à regagner notre place, et à boucler nos ceintures, l’atterrissage à Charles de Gaulle étant prévu dans 20 minutes.
Mais que de nuages, le ciel est parti, il a emmené avec lui son gala d’artiste, ce numéro de voltige magique, ces couleurs de fête, ce carnaval céleste.
Nous touchons sur la 27R, avec 30 minutes de retard sur l’horaire. Dans le taxi qui me ramène à la maison, je reste silencieux, je me repasse encore et encore cette vision colorée, ces draperies légères, souples, évanescentes.

Mais il n’y a pas eu d’aurore boréale dans le ciel ce soir là, après avoir admiré Vénus, je me suis endormi, bercé par les ronronnements des moteurs, et j’ai rêvé…

Epsi

[Ce message a été modifié par epsilonzéro (Édité le 25-10-2005).]

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Tu sais que t'as du talent pour décrire ce si beau spectacle???

On s'y croirait ....

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Salut Epsi,

quote:
C’est le plus beau spectacle qui m’ait été donné d’observer, après l’éclipse totale de 1999

Ben si tu le dis, je suis tout pret à te croire, inoubliable ! Ca j'en suis sûr , mordiou !!! Ca donne réellement envie de ressentir la même émotion, malheureusement, les aurores bien quelle soit plus fréquentes que les éclipses sont néanmoins difficelement prévisible et rares dans nôtre région.

Amicalement

Manu

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Doublon, BDM....

[Ce message a été modifié par manux (Édité le 25-10-2005).]

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Ah c'est malin, epsi, je suis bel et bien tombé dans le panneau ! Bien joué !

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Moi aussi je suis tombé dedans, et j'y crois encore

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Non , je ne doutais pas une seule seconde du talent d'Epsi ! Au fait t'as une photo
Par contre , être supporter de l'équipe de Newcastle c'est franchement limite ... Sunderland à la rigueur , je ne dis pas non ...Mais Newcastle !

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Epsi, si tu existait pas sur le forum, que ferions nous, ton talent de poète n'a pas d'égal...

Thierry

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Merci à tous, ehhh oui c'est un rêve....

Mais à chaque fois que je prends un vol de nuit, je me coince la tête au hublot pour espérer voir une aurore boréale, mais je n'en ai jamais vu...

Sinon oui, Vénus était magnifique toute seule dans le ciel, j'ai attendu pour espérer voir une aurore, mais le sommeil a eu raison de ma vigilance. Qui sait, y'en a peut-être eu une jolie, et je l'ai loupée....

Au fait, qui d'entre vous a eu la chance d'assister à une aurore en vol ? ça doit être fantastique dans un ciel pur !

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Superbe CRRA, Epsi, mais le dernier paragraphe était-il vraiment nécessaire ?

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Vachte Morphée elle ne m'a jamais préparé un plan pareil, dit Epsi tu veux pas me la présenter ta Morphée à toi, pour qu'elle me prépare aussi un plan du même genre.
Sans déconner, c'est comme d'hab un moment d'évasion bien sympathique, c'est pour quand le premier livre parce que j'en ai mare d'avoir que des extraits de plaisir.


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