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Les colonies spatiales en images, les dessins originaux Les essais de prospective (I) La prospective qualifie toute étude visant à déterminer l'orientation future de notre société ou d'un concept. Il est rare aujourd'hui de trouver une information précise sur les colonies spatiales comme on l'entendait dans les années 1970, à l'époque des grands projets de Gerard K.O'Neill et de la NASA. Il m'a semblé intéressant tant sur le plan historique que purement conceptuel et artistique de vous présenter les principales réalisations en ce domaine ainsi que les principaux sites de référence abordant tous les aspects de cette technologie d'avant-garde. Ainsi que je l'ai expliqué dans le dossier consacré à la colonisation de l'espace il y a un pas de géant entre la conception artistique d'un tel projet et sa réalisation concrête qu'il est difficile d'estimer. Il faut bien reconnaître qu'en cette matière la plupart des "experts" en prospective ont vu leurs projets abandonnés. Combien de cités futuristes ont vu le jour sur papier, combien de calques et de "blue prints" ont été dessinés par les designers et les architectes, combien de maquettes et de prototypes n'ont pas été construits puis abandonnés... La raison ? Manque d'intérêt politique et de moyens financiers. Mais à l'avenir cela pourrait changer avec le développement du tourisme spatial. L'illustration de Rick Guidice reprise ci-dessous est un exemple typique de cette imagination débridée mais qui ne fut jamais concrétisée. Bien sûr ce n'est pas pour autant que le concept a été abandonné. Il suffit de se rappeler les inventions de Léonard de Vinci et autre Jules Verne. La plupart d'entre elles ont fini par voir le jour, quelques décennies ou siècles plus tard. On y reviendra dans l'article consacré aux technologies du futur.
Les illustrateurs les plus habiles sous contract avec la NASA tels Rick Guidice et Don Davis appartenaient au milieu très fermé des illustrateurs préparant les dix ou vingt prochaines années du programme spatial. Mais contrairement à ce qu'on pourrait penser, si la NASA fit appel à ses artistes, ce n'était pas en raison de leur savoir-faire en ingénierie spatiale mais uniquement pour leur habileté à dessiner; il ne faut pas croire que ce sont ces artistes qui proposèrent à la NASA la structure ou l'aspect des cités du futur, mais bien les ingénieurs après de longues années de recherches et développements. Même si la NASA avaient engagé des ingénieurs payés pour imaginer les colonies spatiales du futur, leur contrat ne leur garantissait pas de voir un jour leurs inventions s'ériger dans la nature. Non seulement les artistes ne faisaient qu'illustrer leurs idées griffonnées sur le papier par les ingénieurs mais la technologie de ces structures spatiales futuristes n'était par définition pas encore maîtrisée. Par conséquent, la plupart des projets étaient tout simplement utopiques car pratiquement irréalisables. En effet, sans volonté politique et sans moyen concret de construire ses structures dans l'espace ni même savoir si ces projets étaient réalisables, il était difficile pour un sponsor de leur accorder des crédits tant sur le bien fondé scientifique que financièrement parlant. De toute façon, vu la dimension de ces structures, aucune entreprise privée ni même publique n'aurait pu supporter seule un tel investissement. Ces concepts sont donc pratiquement tous restés à l'état d'études théoriques.
Les colonies spatiales en particulier avec leurs dimensions démesurées en sont un parfait exemple. Celles imaginées par l'équipe de Gerard O'Neill mesurent des dizaines de kilomètres d'envergure et sont prêtes à accueillir des milliers et même des millions d'âmes pour les plus vastes ! De tels projets ne sont pas à l'ordre du jour, ni des agences spatiales ni même des consortiums internationaux. Les crises économiques, sociales ou politiques face auxquelles nous sommes souvent confrontés rendent la planification de ces projets très aléatoire et même carrément du ressort de l'utopie. Aujourd'hui, aucun Etat ne souhaite construire de telles infrastructures en orbite. Il y a à cela plusieurs raisons dont l'aspect financier n'est pas le moindre mais dont l'essentiel est le fait que le besoin n'existe pas ! En effet, que ferions-nous en orbite terrestre avec tous les risques que cela sous-entend quand on peut vivre sur la terre ferme et fabriquer à moindre coût pratiquement l'équivalent sur Terre... La Station Spatiale Internationale ISS A l'heure actuelle le seul projet allant dans la direction de la colonisation de l'espace est la fameuse Station Spatiale Internationale ISS, anciennement baptisée station "Alpha". Mais elle est considérée d'un assez mauvais oeil par les scientifiques qui rétorquent globalement qu'il s'agit d'une perte d'argent malgré les avantages qu'elle procure et que nous avons évoqués antérieurement. Pourtant son budget a été accepté par le sévère Congrès américain et ses équivalents nationaux européens. Le projet a donc été soutenu par nos représentants qui comptent bien en tirer profit jusqu'en 2020 ou 2025. Seul inconvénient, son assemblage, sa maintenance et les transferts de personnel dépendent de la disponibilité des transporteurs (des navettes spatiales jusqu'en 2011 ou d'une fusée).
En attendant de pouvoir monter là-haut, des mécènes et des sociétés privées ont imaginé construire des hôtels en orbite et des agences commerciales envisagent déjà des nuitées sous les étoiles, des trips vers la Lune ou des certificats de vol spatial... Les colonies au sens strict resteront encore pour longtemps le rêve des aventuriers et des ingénieurs. Emboîtons leur le pas et examinons ces merveilleuses terres du ciel, emblématiques du futur... Prochain chapitre Les colonies spatiales, les dessins originaux
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